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Commentaire de Christian Labrune

sur Le Pape, Condorcet et la surpopulation


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Christian Labrune Christian Labrune 5 octobre 2016 22:45

à l’auteur,
Cet accroissement de la population, les changements du climat, tout cela n’a pas beaucoup d’importance. Bien avant la fin de ce siècle, l’intelligence artificielle des machines sera parvenue à la parité avec celle de l’homme, laquelle ne semble pas avoir beaucoup progressé depuis la naissance de la philosophie grecque. L’intelligence artificielle travaillant à sa propre complexification pourra évoluer en revanche selon selon une progression qui, lorsqu’elle serait cent fois moins rapide que ce décrivaient les conjectures de Moore, créerait en peu d’années entre l’homme et la machine pensante un écart à peu près équivalent à celui qui nous sépare actuellement des animaux les plus intelligents, lesquels n’ont jamais eu un poids bien considérable dans les décisions qui concernaient la marche du monde. On aboutit ainsi à l’alternative suivante  :

Si le génie humain devait n’être jamais capable de produire des systèmes artificiels munis d’une intelligence égale à la sienne, ce serait la preuve définitive que l’hommel n’est pas aussi intelligent que l’ont toujours pensé les humanistes. Ce serait un terrible échec, une atroce limitation des ambitions de la connaissance. Dans les années 80, où ce qu’on appelait « intelligence artificielle », c’était les moteurs d’inférences des systèmes experts qui n’ont rien du tout d’intelligent, certains croyaient encore que les machines n’accèderaient jamais à ce que les philosophes appellent la conscience. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Si, en revanche, l’homme parvient à fabriquer un système pensant artificiel, il sera très vite dépassé parce que l’intelligence d’origine biologique évolue trop lentement, et il sera très vite supplanté par sa propre créature. C’est à elle que reviendront ensuite, nécessairement, les décisions concernant la gestion de la planète et même, pour commencer, d’un système solaire dont la conquête deviendra tout à fait envisageable. Mais au fond, quelle importance ? « Toute notre dignité consiste en la pensée », disait Pascal, et pourvu que ça pense, peu importe que ça soit de la matière grise ou des architectures électroniques.

Nous pourrions difficilement vivre sans oxygène, sur mars ou sur la lune, ou à des températures proches du zéro absolu, mais quand la température de la terre se réchaufferait ou se refroidirait de cinquante degrés ou même plus, à une machine pensante, ça ne fera ni chaud ni froid. Or, si le choc d’une gigantesque météorite ne détruit pas notre planète avant qu’on arrive à ce que les posthumanistes appellent « singularité », c’est ce qui ne devrait pas tarder à se réaliser. L’histoire humaine touche à sa fin. Dans un siècle ou deux, s’il reste encore quelques hommes entièrement naturels et point du tout interfacés à des réseaux cybernétiques (mals la plupart le sont déjà), ce sera dans des zoos.


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