Clinton a la forme, comme elle s’en vante souvent. En effet, elle n’a
plus rien à prouver. En tant que sénatrice, elle a soutenu le bain de
sang en Irak. Quand s’est présentée contre Obama en 2008, elle a menacé
de « totalement détruire » l’Iran. En tant que secrétaire
d’Etat, elle a comploté dans la destruction des gouvernements de la
Libye et du Honduras et mis en branle la provocation de la Chine.
Elle a promis de soutenir une zone d’exclusion aérienne en Syrie –
une provocation directe d’une guerre avec la Russie. Clinton pourrait
bien devenir le président le plus dangereux des États-Unis de mon vivant
– un titre pour lequel la concurrence est rude.
Sans la moindre preuve, elle a accusé la Russie de soutenir Trump et
d’avoir piraté ses e-mails. Publiés par WikiLeaks, ces e-mails nous
révèlent que ce que dit Clinton en privé, dans ses discours aux riches
et puissants, est le contraire de ce qu’elle dit en public.
Voilà pourquoi il est si important de faire taire et de menacer
Julian Assange. En tant que dirigeant de WikiLeaks, Julian Assange
connaît la vérité. Et permettez-moi de rassurer tous ceux qui sont
préoccupés, il va bien, et WikiLeaks tourne à plein régime.
Aujourd’hui, la plus grande accumulation de forces dirigées par les
Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale est en route – dans le
Caucase et l’Europe orientale, à la frontière avec la Russie, et en Asie
et dans le Pacifique, où la Chine est la cible.
Gardez cela à l’esprit lorsque le cirque de l’élection présidentielle
atteindra son apogée le 8 Novembre, Si Clinton gagne, un chœur des
commentateurs écervelés célébrera son couronnement comme un grand pas en
avant pour les femmes. Aucun ne mentionnera les victimes de Clinton :
les femmes syriennes, les femmes irakiennes, les femmes libyennes. Aucun
ne mentionnera les exercices de défense civile menées en Russie. Aucun
ne rappellera « les flambeaux de la liberté » d’Edward Bernays.
Un jour, le porte-parole chargé des relations avec la presse de George Bush a qualifié les médias de « facilitateurs complices ».
Venant d’un haut fonctionnaire d’une administration dont les
mensonges, permis par les médias, ont provoqué tant de souffrances,
cette description est un avertissement de l’histoire.
En 1946, le procureur du Tribunal de Nuremberg a déclaré au sujet des médias allemands : « Avant
chaque agression majeure, ils lançaient une campagne de presse calculée
pour affaiblir leurs victimes et préparer psychologiquement le peuple
allemand pour une attaque. Dans le système de propagande, la presse
quotidienne et la radio étaient les armes les plus importantes. »
John Pilger
Ce texte est une adaptation d’une conférence présentée au Festival des Mots de Sheffield au Royaume-Uni.
Article original en anglais :
Inside the Invisible Government : War, Propaganda, Clinton and Trump, 27 octobre 2016
Traduction par VD pour le Grand Soir
La source originale de cet article est Mondialisation.ca