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Commentaire de Ecométa

sur La faillite de la pensée grecque


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Ecométa Ecométa 5 juin 2018 10:38
@Christian Labrune

Déjà à son époque Platon s’interrogeait de savoir quelles raisons faisaient qu’un État, q’une civilisation, se délite, sombre dans l’esclavage (au sens de l’aliénation) et disparaît. Mêlant l’expérience et la démonstration, il concluait qu’aucune communauté ne cède si elle n’a à l’intérieur d’elle-même les germes de sa propre destruction. Ainsi, si Athènes s’est perdue, tout comme Rome d’ailleurs, ce n’est pas sous les coups de leurs ennemis, mais que leur régime, basé sur le népotisme et l’individualisme paroxysme d’individualité et plus de l’individualité, impliquait la dégénérescence, comme celle de toute cité livrée à la cupidité morbide ; comme cette époque de nouveau aliénée au capital par le capitalisme : usage paroxysmique du capital !

C’est simple, on pourrait même dire simpliste, mais pour notre époque moderne au modernisme, celle du changement pour le changement, véritable paroxysme de modernité et plus simple modernité, la science est devenue générique de savoir et du « SAVOIR » et, il n’y aurait plus de « Savoir » comme d’ailleurs de « valeurs », même de « PRINCIPES », que de nature scientifique et technique… c’est ce qu’on appelle l’humanisme qui nous envoie droit vers le transhumanisme et la fin du principe d’humanité et donc de l’Humanité ! Au diable l’ontologie, la déontologie, l’éthique et l’altruisme : tous ces acquits intellectuels humains ! Renvoyée aux calendes grecques et aux oubliettes de l’histoire la « métaphysique », cette « épistémologie » première philosophie et première interrogation sensée qui sortait l’humain de l’état de pure croyance religieuse. Une question se pose : sommes-nous plus intelligent avec notre pléthore de savoirs technoscientifiques ? Non, il semblerait que non ; il semblerait même que nous soyons toujours au fond de la caverne avec les ombres qui s’agitent car toujours aussi ignorant de la « Nature », comme des « états de nature » qui ont émergés, dont la nature humaine : nous sommes de plus en plus ignorant de l’humain et du principe d’humanité ! 
 
Nos sens, soi-disant, nous trompent, et c’est la raison pour laquelle il nous faut, rationalisme oblige, mourir au sensible ; autant dire : mourir à l’humain ! Opposition culture / nature oblige, culture exclusivement scientifique s’entend, la science justifiant la science, le « comment sans le pourquoi », nous avons développé un savoir en totale négation de la « Nature » et des « états de nature », dont la nature humaine ! Certes, qu’il faille rationaliser l’action ne fait aucun doute, mais que cette rationalisation ignore l’humain, ignore la nature humaine, si ouverte, si merveilleusement ouverte, sur le meilleur comme sur le pire, une telle rationalité, qui plus est essentiellement « quantitative » ; plus exactement, un tel rationalisme relève sans aucun doute de cette bêtise humaine infini évoquée par Albert Einstein ! 

Tout change et en même temps rien ne change réellement, c’est ainsi qu’on se croirait revenu au IV è voire au V è siècles avant J-. C-, au temps des « sophistes » et des « cyniques » mouvements d’inspiration « élitiste bourgeois » dont Platon et Aristote combattaient les idées. Des « Sophistes », qui, déjà, réclamaient moins d’Etat, et avaient l’art de faire triompher une thèse sans souci de véracité, comme si réalité était vérité, ni d’authenticité, et encore moins de loyauté : persuader, séduire, « manipuler », se mettre en avant était leur seul et unique préoccupation ! Des sophistes qui faisaient payer leur enseignement souvent brillant au plan de la dialectique mais totalement contradictoire, en termes d’entendement, pris dans son ensemble. Quant aux « Cyniques », ils pensaient que la vie sociale est un ensemble de préjugés sans aucuns fondements à laquelle il faut substituer un « individualisme confinant à l’égoïsme », car, pour eux, la vertu se situe essentiellement dans les actes, dans l’action ; pas dans la réflexion et la méditation philosophique, qui, pour eux, sont des pertes de temps.

« Les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes ou quand les philosophes seront rois ».

On peut remplacer rois par dirigeants politiques ;nous en avons un philosophe, « doctor » en philosophie et ça lui sert à quoi. Notre Président jupitérien est le roi des sophistes et des cyniques.

Une question essentielle se pose : savoir pour quoi faire ? Pour mieux comprendre, en termes entendement, d’une bonne intelligence, une intelligence commune, ou pour mieux tout manipuler ?

La réponse est claire : pour mieux manipuler ! 
 

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