@l’auteur
De
par les applaudissements aux fenêtres qui ritualisent le caractère
héroïque prêté à nos soignants exposés au Covid 19 , on
renforce la nécessaire abnégation et empathie des acteurs de notre
système de santé public .
«
On compte sur cette disposition (abnégation) qu’elle a reçu en
héritage des Soeurs de l’Eglise catholique aux mains desquelles
étaient tenus nombres d’hôpitaux , cliniques, dispensaires du 18ème
à la première moitié du 20ème siècle et dont le rôle fut
important durant la Grande Guerre . Mais les temps ont changé ,
l’élasticité du dévouement n’est plus sans limites . »
Stéphane
Velut : L’Hôpital, une nouvelle industrie , Tracts Gallimard
La
récente prise de conscience collective de l’importance des métiers
qui consistent en la capacité à sauver des vies ou de prendre soin
d’autrui sera-t-elle enfin reconnue ? Pourra-t-elle émerger
dans le discours et l’action politique et l’espace public qui
ignorent ou dénient le souci de l’autre inhérent à une éthique du
« care » ?
Il
convient d’aller à l’encontre de l’héroïsme guerrier appelé par
les discours du Président de la République et la cacophonie
gouvernementale face à l’épidémie. Parce que le prendre soin des
autres impose la notion de responsabilité collective face à notre
santé , nos ainés en raison de l’allongement de l’espérance de vie
et de ses aléas.
Il
semblerait que nos soignants ne souhaitent pas se satisfaire
d’applaudissements, de belles paroles ou de primes versées en
fonction des régions .Il semblerait que nos soignants depuis un
certain temps refusent ce modèle libéral poussé à l’extrême
dans lequel l’activité hospitalière est contrainte de rentabiliser
les CHU en accélérant les flux de la chaine de soins , tout en
limitant les stocks de patients .
Merci
à vous pour ces propos éclairants : « Allez, si, une
médaille ! Un hommage le
14 juillet 2020 ? Et si on les faisait désormais
défiler ? »