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eric 16 août 2014 09:53

Relever les absurdités dans cet article, comme le fait un commentateur qui lui, a l’air de connaître le pays, n’a pas beaucoup de sens. Il y en a trop. C’est la vulgate actuellement en faveur chez les extrémistes de tout bord. Ils prouvent par la une fois de plus à quel point ils sont proches les uns de autres.


Je me contenterai au contraire de parler des rares vraies questions soulevées. Au moins à mon avis.

Oui, la Russie a une école diplomatique ( MGIMO) qui forme des gens remarquables. Les Ambassadeurs russes sont de vrai spécialistes ( en France par comparaison, on nomme les Enarques pas trop bien notés et des copains, c’est devenu souvent une des sinécure de la république, et la politique étrangère est centralisée. A la fin, ce sont des gabarits du genre Hollande qui décident, quant on voit le résultat sur un sujet qu’il connaît ou est réputé connaître, la France, on comprend pourquoi nous n’avons plus réellement de politique étrangère).
Comme dans tous les pays, la diplomatie russe défend les intérêt égoïstes de son pays. Elle le fait avec un a priori de respect de grands principes traditionnels : non ingérence, respect de frontières internationales etc...

Deux exceptions :

Sauf bien sur quand elle considère que ce n’est pas son intérêt, comme tous le monde.

Sauf dans ce qu’elle appelle son étranger proche. Toute l’histoire récente de la Russie Poutinienne, est illustrée de pressions en tout genre, lourdes et grossières sur ses « voisins proches ».

Poutine a réussi à rendre hostile, tout un tas de pays limitrophes qui avaient toujours eu de bonnes relations historiques avec la Russie.

Le caractère souvent brutal des interventions russes dans la vie politique ukrainienne, et leur résultats expliquent sans doute largement le raidissement des ukrainiens de l’ouest. Le bordel et la corruption russe sans le gaz pour le financer et les « organes » pour en discipliner un peu les effets.

Mais un sorte de joyeux amateurisme des diplomaties occidentales, me semble-t-il, a contribué au bordel en Ukraine. 

On a l’impression de réactions mécaniques et peu réfléchies. 

Sur le cas de la Crimée, il est vrai que c’est un morceau de Russie égaré historiquement en Ukraine. Mais il est vrai aussi que la diplomatie russe avait garantie l’intégrité territoriale ukrainienne en échange de la renonciation aux armes nucléaires. 

Les occidentaux avaient beau jeu de sanctionner le rattachement. Sauf qu’il ne sont en général pas du tout a cheval sur ces principes dans tous les autres cas. 

En Ukraine, il y avait une petite moitié de population se sentant plus proche de la Russie, une moitié désireuse de s’en éloigner.

Depuis le début, j’ai l’impression que les politiques Obama-hollande sont absolument contre productives, mal adaptées et contribuent à la non résolution des problèmes, voir, à leur aggravation.

Les « sanctions » en particulier, me semblent être une réaction automatique, pas trop réfléchie, peu efficace.

Je pense qu’il va y avoir deux perdants dans cette histoire. L’Europe et la Russie. La Russie parce que quel que soit le résultat final, elle héritera d’une population ukrainienne plus hostile que jamais à l’ouest.
L’Europe, parce qu’une Ukraine, dépecée ou entière, mais avec une population russophone durablement hostile, ce ne sera pas non plus facile à gérer. J’ai vu les manifs des « russes » en Estonie, ( soutenues par le régime Poutine de différentes façons). Mais là-bas, il y a des « quartiers russes », moins des régions russes, et la division dans la population est claire. Il me semble que tous le monde a contribué à une instabilité durable dans cette région.

L’Ukraine est l’interface entre Russie et Europe. Elle pouvait être au choix un trait d’union ou une barrière.

A nouveau, je ne connaît pas tous les tenant et aboutissant, mais globalement, j’ai l’impression d’une responsabilité largement partagée dans ce qui nous pend au nez. C’est la seconde solution qui devrait l’emporter, et cela que l’Ukraine soit divisée ou reste unie dans ce qu’il en reste.

Or, pour la Russie, ce qui touche à l’Ukraine touche à ses intérêts vitaux, ne serait-ce que du fait du nombre de ses habitants qui en tout état de cause se sentent russes.
A moyen terme, je pense que ce pays sera toujours mieux armé parce que plus concerné e devrait faire valoir ses positions alors que pour l’occident, l’Ukraine est un problème très marginal. On l’a bien vu quand chacun a proposé de l’argent.

L’Ukraine risque de rester un obstacle à un rapprochement par ailleurs naturel entre la Russie et le reste de l’Europe. Et ce, quels que soit les systèmes en place. L’oligarchie poutinienne est spontanément hostile à ce rapprochement parce qu’il l’obligerait à rendre des comptes à son peuple. Mais elle n’est pas éternelle. L’Europe se « répand » un peu sans trop réfléchir« , pour ainsi dire par capillarité, mais son absence de réflexion politique n’est pas non plus nécessairement éternelle. On se souvient que sous Sarkozy, nous avions une politique cohérente de dialogue et de rapprochement avec la Russie, jusque et y compris quand elle se conduisait mal avec ses voisins ( Georgie).

Ce qui est vrai aussi, c’est que les »sanctions" risquent d’être peu efficaces. Oui elles font du mal à une économie russe par ailleurs très fragile et dépendante, mais la population est beaucoup plus aptes que chez nous à le supporter. Les contre sanctions ont commencé à faire du bruit. Je regardais hier soir la propagande télévisée poutinienne sur la question. Je pense qu’ils ont trouvé un bon angle d’attaque. Le pommes et surtout les poires chinoises vendues à Moscou, sont vraiment degueue, mais il est sur que les agriculteurs, notamment finlandais et polonais ( parmi les plus touchés) feront du bruit.

















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