@Fergus & Gruni,

La vérité fait souvent mal, mais je la préférerai toujours au baume du mensonge ou du non-dit. Je suis infiniment reconnaissant envers quelqu’un qui me prouve que je suis dans le faux.
L’amour sans passion ne présente aucun intérêt à mes yeux. Si on ne veut pas souffrir, alors il ne faut pas aimer... Et si on aime, on se doit d’être honnête envers ceux qu’on aime, même si on les blesse. Je peux pardonner à ma femme, mes enfants, mes parents, mes amis de me décevoir, de me juger, de me démolir, mais ce que je ne pourrais pas leur pardonner, c’est d’être malhonnête ou de me dissimuler leur vérité, surtout si c’est « pour m’épargner », je me fous d’être épargné et je leur accorde le droit de me crucifier s’ils le doivent. Chacun ses priorités. La paix au prix de l’hypocrisie ne me paraît pas durable, c’est juste une guerre larvée qui ne dit pas son nom. C’est pas grave de ne pas être d’accord, mais c’est grave de ne plus se parler de peur de ne pas être d’accord, vous voyez ce que je veux dire ? Je déteste encore plus l’auto-censure que la censure.
Vous préférez la paix à la vérité, je le comprends, surtout un jour de festivité, mais comprenez que je pense différemment. J’aime la paix, mais pour la rendre durable, il ne faut pas avoir peur du conflit. Mes enfants m’en mettent plein la gueule parfois, et je les en remercie : ils me font prendre conscience de mes imperfections et je peux tenter de m’améliorer, et c’est pareil pour eux. Je ne pourrais pas faire ça s’ils avaient peur de m’affronter, je leur ai donc donné toutes les armes nécessaires pour combattre pied à pied, et ça leur servira toute leur vie : si vis pacem, parabellum.
J’aime le bruit et la fureur autant que le calme de la paix, ce sont les deux faces d’une même pièce à mes yeux, on ne peut avoir l’un sans l’autre, comme le bien et le mal, le paradis et l’enfer : toutes ces choses n’existent pas indépendamment les unes des autres, au contraire elles coexistent en permanence... On n’est pas d’accord, les amis, mais c’est tant mieux : c’est cette diversité qui fait notre richesse. Sans elle, on n’aurait pas cet échange, par exemple. La saveur de la dinde et le temps qu’il fait ne nous auraient pas autant inspiré, je pense qu’on tombera d’accord là-dessus.
Cela étant dit, je vous remercie car je penserai ce soir à ne ne pas ouvrir d’inutiles hostilités avec ceux que j’aime : le conseil est évidemment excellent, je ne voulais montrer que ses limites, car il en a