Vous touchez un point crucial : le salariat. Il a sans doute largement contribué à l’homogénéisation des classes dans une vaste classe moyenne. Mais il est surtout l’expression de la complexification des sociétés modernes. Dès lors, qui de la poule ou de l’oeuf... ?
Je préfère parler de « revenus du travail », ce qui va plus loin que les seuls salariés mais englobe artisans, commerçants, professions libérales, petits patrons. De plus, même les « grands patrons » sont aujourd’hui salariés par leur boite, dont ils ne sont pas « propriétaires » mais désignés PDG par les grands actionnaires.
L’écart, le vrai, est celui du patrimoine. Les capitalistes modernes (Ford par exemple début 20ème siècle, ou Thatcher plus près) encourageaient la constitution du patrimoine par chacun : devenir propriétaire. Depuis 25 ans, l’écart se creuse entre ceux qui le peuvent encore (boulot, études supérieures, réseau social) et ceux qui restent en rade. L’envolée des prix immobiliers et l’ésotérisme des soubresauts boursiers empêchent 90% des gens de se constituer désormais un patrimoine correct.
C’est là où ça ne va plus.