Gazi :

Vous ne nierez pas la grande admiration que Hitler et Mussolini vouaient à l’Islam, partagée d’ailleurs par leurs fils spirituels de l’extrême droite italienne (et d’ailleurs, demandez à notre bon vieux Milan...) et fondée sur deux principes : l’expansion de l’Islam par le glaive comblait ces tenants du ’culte aryen de la victoire’ ; la lutte qui s’amorçait déjà entre Juifs et Arabes au Proche Orient permettait, là encore, de s’en prendre à la ’juiverie’. Certes, on pourrait affirmer que cette admiration n’était pas nécessairement réciproque, comme la fascination que les Nazis ’ésotériques’ éprouvaient pour le Tibet. Mais les Tibétains n’avaient aucun contentieux avec les Juifs, à la diffférence des Arabes, entraînant par la force des choses des alliances objectives.

En revanche, toute une sensibilité de droite, à partir de la fin des années ’40, qui n’avait jamais pactisé avec le Reich, bien au contraire, a trouvé des vertus martiales et nationalistes dans le nouvel Etat d’Israël et a jugé que la menace arabe était plus grande, surtout au moment de la Guerre d’Algérie.

Mais la volonté de certains anisémites de s’allier à l’Islam contre les Juifs était déjà dans l’air : le fondateur de la ligue ’antisémitique’, le Marquis de Morès, a trouvé la mort lorsqu’il s’était aventuré dans le Sahara en 1896 pour proposer une grande alliance avec l’Islam contre "Juifs et Anglais’" 

En revanche, il est vrai que le comportement du roi du Maroc pendant l’occupation a été d’une exemplarité que bien des gouvernements européens auraient pu lui envier. Sans parler de l’activisme de la Turquie, pays musulman dont la forme de gouvernement pouvait, à l’extrême limite, inspirer de la sympathie pour les régimes autoritaires, qui s’est démené pour sauver un maximum de Juifs, jusqu’à leur offrir la citoyenneté turque.

Mais si on va par là, Franco aussi aura au moins fait oeuvre utile - pour des raisons, semble-t-il, relevant de sa lecture personnelle de l’histoire d’Espagne. En effet, tout en se réclamant des souverains catholiques, il estimait que les juifs étaient d’anciens sujets espagnols, quoique de second rang, et qu’ils méritaient ainsi sa protection...