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Emile Mourey Emile Mourey 26 décembre 2009 12:19

@ Georges Yang

Pour moi qui me suis trouvé plutôt de l’autre côté des manifestations de 68 - disons en réserve éventuelle d’intervention militaire mais surtout pour pallier aux conséquences d’une grève politique/bras de fer dont on pouvait à juste raison s’inquiéter - merci pour votre article qui me permet de me refaire une plus juste opinion avec le recul.

A tort ou à raison, le militaire considère l’agitation universitaire un peu comme des gamineries qu’il suffit de laisser s’éteindre d’elles-mêmes. Il n’en est pas de même pour une économie qui s’arrête aussi longtemps.

Mais le plus étonnant dans cette affaire, c’est la démission d’autorité qui a suivi à partir du haut, et je dis bien : à partir du haut. Je peux en parler en connaissance de cause, mon épouse ayant été professeur et témoin de cette dégradation. Je citerai seulement un exemple.

Un jour, en sortant de classe, un élève difficile lui a jeté son foulard sur la tête sans raison. Cet élève dont l’instabilité pouvait avoir plusieurs causes (drogue probablement ) lui pourrissait sa classe. Réaction de la directrice de l’établissement : « il faut tenir votre classe. Drogue ? Comment ça ? Il n’y a pas de drogue dans mon établissement ! ».

Pendant ce temps-là, je disais à mes chefs de section du Centre d’instruction de Chalon-sur-Saône : « Statistiquement, dans chacune de vos sections, vous recevrez deux recrues qui vont vous embêter. Détectez-les et envoyez-les-moi ! ». Une fois sur deux, il y avait à la source un problème familial ou social. Une franche explication dans le cadre des possibilités de la loi, et le problème était résolu. Pour les autres, c’était la sanction et la possibilité d’un nouveau départ.

Voilà, il n’y a pas de mystère. A cette époque, vers 1976, mal vu était le professeur qui soulevait un problème. Mieux valait être « gentil et tolérant » avec les élèves pour qu’ils ne se vengent pas d’un professeur trop sévère lors d’une journée d’inspection (oui, les enfants sont méchants). Mais moi, je sais que vivent aujourd’hui, en France, plusieurs dizaines d’immigrés auxquels mon épouse aujourd’hui décédée a appris à bien parler le français.


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