Parfaitement d’accord sur le point Godwin. Dès que l’on émet la moindre
critique à l’égard du sionisme, les mots Shoah, négationnisme,
nazisme, etc., sont systématiquement brandis, coupant cours à
tout échange et délégitimant le combat pour la justice en Palestine.
La résolution 3379 de l’Assemblée générale des Nations Unies décrétait
entre 1975 et 1991 que le sionisme était une forme de racisme et de
discrimination raciale. Elle prenait acte que les pays non-alignés
considéraient le sionisme comme une menace pour la paix et la
sécurité du monde et avaient appelé tous les
pays à s’opposer à cette idéologie raciste et impérialiste. Cette
résolution a été révoquée en décembre 1991 pour ne pas gêner le
processus de paix...
Le sionisme n’était donc pas considéré comme une opinion, mais comme un
crime, au même titre que l’apartheid en Afrique du Sud. Les choses ont
bien changé puisque le sionisme est devenu à ce point l’idéologie
officielle de nos élites que ces dernières envisagent d’interdire toute
expression adverse. Il serait assez paradoxal que l’antisionisme soit
interdit en France ou en Europe, alors qu’il peut librement s’exprimer
dans les facultés israéliennes...
À ce sujet, qu’il me soit permis de renvoyer nos censeurs au
passionnant travail de Tom Segev, historien israélien, concernant
l’attitude de l’Agence juive (branche exécutive du Yishouv,
ou foyer national juif en Palestine) à l’égard des persécutions
antisémites en Europe entre 1941 et 1945. Le sionisme palestinien, c’est
le moins que l’on puisse dire, n’a pas eu une attitude très empathique
vis-à-vis des juifs de la diaspora européenne.
Cela n’empêche pas Israël de revendiquer pour elle-même la mémoire
des victimes de la Shoah. Une captation d’héritage abusive dont cet État
use et abuse. Les victimes ne sont plus présentes pour le déplorer.
Libre à chacun de continuer à être complice de cette imposture.