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En réponse à :


docdory docdory 3 novembre 2010 18:55

@ Ariane Walter


Il faut se méfier en médecine de l’argument « post hoc ergo procter hoc »
Le fait que votre atteinte polyarticulaire se soit calmée après un régime sans gluten peut être du à plusieurs possibilités .
1°) Soit il s’agissait d’une forme clinique rare de maladie coeliaque à manifestations purement articulaires ( ce qui est , il faut bien le dire, très rare, mais néanmoins ça a déjà été décrit ) et à ce moment là le régime sans gluten a soigné votre maladie coeliaque , et par conséquent sa manifestation révélatrice ( la polyarthralgie ) , mais je dois dire qu’en cas de maladie coeliaque, il n’y a pas de raisons que la VS soit fortement élevée, donc cela va fortement à l’encopntre de cette hypothèse diagnostique.
2°) Soit il s’agissait d’une polyarthrite aigüe réactionnelle ou infectieuse, n’ayant rien à voir avec une maladie coeliaque , qui a spontanément guéri, par pure coïncidence, après un certain temps de régime sans gluten. Vous avez attribué la guérison au régime, en suivant l’argument post hoc ergo procter hoc, qui n’est jamais un argument scientifique probant à lui seul . Le fait que vos douleurs réapparaissent le jour ou vous avez oublié votre régime s’expliquerait alors par l’effet nocebo ( qui est l’inverse de l’effet placebo ) .
3°) Une chose est certaine, c’est qu’il ne s’agissait ni d’un lupus , ni d’une polyarthrite rhumatoïde , ni d’une forme périphérique de spondylarthropathies, toutes maladies qui sont incapables ou très difficilement capables de guérir spontanément , et pour lesquelles aucun régime n’a jamais démontré d’efficacité.

Enfin, je voudrais revenir sur votre titre « la médecine , cette violence faite à notre corps ».
Ce n’est pas la médecine qui fait violence à notre corps, c’est la maladie.
Le médecin est parfois obligé, à défaut de solutions mieux adaptées, d’utiliser des médicaments ayant parfois des effets secondaires graves pour combattre des maladies encore plus graves. Cela ne fait pas pour autant du médecin un être violent ou sadique.
Croyez bien que si on a le choix, à efficacité égale , on préfère toujours le médicament ayant le moins d’effets secondaires !
C’est là toute l’utilité du consentement éclairé : le meilleur traitement n’est pas forcément le meilleur traitement prouvé statistiquement ( « l’evidence based medecine » chère aux anglo-saxons ) mais le meilleur compromis entre ce traitement et ce qu’est prêt à supporter le patient pour guérir .
Lorsqu’on utilise un traitement dangereux, l’on doit informer le malade des effets indésirables possibles et du rapport bénéfice risque, en définitive, c’est au malade de choisir, et pas au médecin d’imposer .

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