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Accueil du site > Tribune Libre > La sécurité et l’ordre, la viande et la sexualisation (...)

La sécurité et l’ordre, la viande et la sexualisation consommatoire

Ou comment l’énorme propagande insensée autour des OGM, l’anti-écologisme de masse et le consumérisme aveugle et permissif sont devenus un nouveau fondamentalisme global amoral et sans éthique.


Il faut se rendre à l’évidence, la propagande énorme autour des OGM non confinés, appuyée par de nombreux médias de référence, des revues scientifiques, des scientifiques de renom, la grande majorité des politiciens, et le gigantesque pouvoir financier de l’industrie et des banques aux investissements colossaux dans la recherche/développement de produits agricoles brevetables, ressemble de plus en plus à une nouvelle chappe morale et idéologique et à une nouvelle conception forcée du vivant, imposée à la planète entière par les activités économiques humaines. Une chappe morale et idéologique, car certains n’hésitent pas à argumenter que la faim dans le monde est aujourd’hui due au fait que l’on empêche les pays en voie de développement d’accéder aux biotechnologies végétales (Starved for Science : How Biotechnology Is Being Kept Out of Africa, Robert Paarlberg), alors que tout le monde connaît s’il s’informe un tant soit peu, l’énorme gaspillage en eau et en protéines végétales résultant des gigantesques élevages des grandes puissances occidentales et des pays du Nord de manière générale.

Mais à l’évidence, les consommateurs occidentaux et leurs directeurs de pensée s’affichant dans les médias, ou qui écrivent des livres à ce sujet, ne veulent pas eux-mêmes remettre en question leur propre modèle de développement et ainsi engager une réduction effective et significative de leur consommation carnée, qui représente aujourd’hui un mésusage absolument effarant de la production agricole au niveau mondial, pour le bénéfice et le plaisir d’une minorité de la population mondiale. Le modèle alimentaire basé sur une consommation carnée telle que celle existant dans les pays occidentaux est impossible à généraliser à l’ensemble de la planète, et il est donc temps de se rendre compte que cette surconsommation carnée est à l’origine d’un grave déséquilibre agricole au niveau mondial.

Ce développement irrationnel et excessif de l’alimentation carnée né aux Etats-Unis s’inscrit de manière profonde selon une étude de l’Université de Chicago (The American story of meat : Discursive influences on cultural eating practice, Willard Barbara E.), dans le système économique et philosophique du capitalisme, du consumérisme et du libre arbitre. Les Américains considèrent les animaux comme devant être dominés afin de maintenir la sécurité et l’ordre. Les animaux non-humains et d’autres formes de vie sont considérés comme des ressources qui répondent aux besoins et désirs humains. A cette surconsommation de viande, les auteurs associent l’idéologie de la destinée manifeste, la mythologie du cowboy, la domination humaine et la sexualisation de la consommation de viande à la société de consommation moderne.

Cette position n’est pas sans rappeler celle de Louis-Marie Houdebine, assimilant les animaux à des gadgets utiles pour le développement scientifique. Cette idée de domination des animaux, de domination de la nature, à fins anthropocentriques ou de plaisir, aboutit dans les faits à une vision complètement déformée de celle-ci, et de la place de l’homme dans l’univers et son rapport à la nature, qui se traduit par une destruction avancée de l’environnement, une uniformisation réductionniste du rapport au vivant, et des techniques et modalités de production agricoles aboutissant à des déséquilibres écologiques graves à l’échelle mondiale, dont sont victimes les populations les plus démunies, au nom d’un développement économique globalisé idéologique et unilatéral, axé sur les idées de marché et de croissance, appliquées au vivant.


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15 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 20 septembre 2008 11:06

    d’accord en partie
    si on prend le cas de l’huile vegetale, elle est interdite comme carburant car non brevetable et non taxable pour la tipp. par contre une huile ogm ajoute au diesel, devient elle magiquement utilisable

    je suis pas du tout d’accord pour la viande. si une agriculture paysanne etait mise en place, tout le monde pourraient en manger. pour les legumes, meme les non ogm sont infectes

    en fait, tout vient des gvts et des multinationales qui souhaitent affamer leur population


    • Le chien qui danse 20 septembre 2008 15:47

      De quel droit mange-t-on les animaux ?


      • foufouille foufouille 20 septembre 2008 15:58

        on a evolue comme ca
        et si on va par la, les plantes aussi sont vivantes. certaines sont meme carnivore


      • Le chien qui danse 20 septembre 2008 17:14

        Nous ne communiquons pas avec les plantes, et il y a eu aussi des anthropophages. Ce qui à été n’a pas forcément vocation à demeurer.


      • Anti-OGM.info Anti-OGM.info 20 septembre 2008 20:46

        Manger de la viande a été utile à l’évolution humaine et aurait notamment permis un accroissement de la masse cérébrale des hominidés au cours de l’évolution selon certains scientifiques. Cela a sûrement été utile au chasseurs/cueilleurs, mais avec l’agriculture et la civilisation moderne, manger de la viande n’est bien évidemment plus une nécessité pour beaucoup d’habitants de la planète, excepté peut-être ceux vivants dans des contrées aux possibilités de développement de l’agriculture limitées.

        En tout cas, force est de constater que manger de la viande n’accroît ni l’intelligence, ni le bien-vivre ensemble des individus ou des collectivités. Les Etats-Unis sont le pays des plus grands consommateurs de viande et sont aussi l’un des pays, si ce n’est le pays, le plus guerrier de la planète. 

        Cela pose aussi le problème de la cruauté des hommes avec les animaux, mais l’homme n’est pas seulement cruel avec les animaux, il est aussi cruel avec ses semblables et tue au nom de sa patrie ou de ses idéologies. La violence n’est pas seulement dans les actes, elle est aussi dans les paroles, et la négation de l’autre, de l’altérité, de ceux qui pensent autrement, ...etc, fait également partie de cette violence qui empoisonne la société mais aussi les relations humaines.



      • foufouille foufouille 20 septembre 2008 21:30

        je vois pas pourquoi les plantes, animaux ou insectes devraient etre plus ou moins mangeable
        sinon on retombe ds la connerie cureton de certains int des ames et tuer les autres


      • Anti-OGM.info Anti-OGM.info 21 septembre 2008 10:02

         @ Tzecoatl, l’idée fausse encore répandue aujourd’hui que la taille du cerveau fait l’intelligence ou augmente ses capacités est une sorte de mythe scientifique.

        En effet, la grosseur du cerveau de l’Homme de Néanderthal n’a pas empêché à sa lignée de s’éteindre au bénéfice de l’homme moderne dit "sapiens". Aussi, ce n’est pas la taille du cerveau qui est importante, mais la manière dont il fonctionne, sa plasticité et notamment l’efficacité de son réseau neural.

        De même que la taille d’un ordinateur n’est pas un signe de sa performance : il n’y a qu’à juger le développement des premiers ordinateurs tenant dans une salle entière, et les mini-pc portables derniers cris des millions de fois plus rapides.

        Enfin, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une question autour de l’"âme" des végétaux ou des animaux. Il n’y a pas longtemps les coloniaux religieux débattaient de l’existence de l’âme chez les "sauvages" indiens pour justifier leur exploitation des hommes et de l’environnement. Tout cela fait partie d’un même système de pensée traditionnel et désuet. La question de surconsommation de viande dans les pays occidentaux est une question agronomique, mais aussi d’éthique, et de sensibilisation à la nature.

        La société crée des citoyens complètement déresponsabilisés et enfermés dans leur cocon de consommation. Les animaux ne sont plus des animaux mais des outils de production ou d’exploitation, et la viande n’est plus plus de la viande, de la chair animale, mais de simples produits de consommation à cuisiner, quand elle n’est pas déjà toute cuisinée et préparée dans les plats préparés à destination de travailleurs qui n’ont plus le goût, qui ne savent pas, qui ne prennent plus ou qui n’ont même plus le temps de préparer leurs repas.

        Aurélien


      • foufouille foufouille 21 septembre 2008 11:43

        la maltraitance des animaux est pas obligatoire. ca rapporte peu. sauf sur un volume important et donc uniquement pour les gros poissons
        cette forme de production de viande a ete impose petit a petit, aussi bien par les politiques que par les grands groupes qui possedent des parts ds l’industrie pharmaceutique
        que ca soit pour les legumes ou la viande, on a besoin d’en manger moins lorsque cette production est faite a la maniere ancienne


      • Anti-OGM.info Anti-OGM.info 21 septembre 2008 12:23

        Pour rebondir sur une phrase plus haut à propos des vaches, une news du 10 août :

        Une vache s’enfuit dans un égout pour échapper à l’abattoir

        Noeux-les-Mines, Pas-de-Calais, France – Deux vaches se sont enfuies de l’abattoir de Noeux-les-Mines. La première a été rattrapée, la seconde s’est engagée dans une conduite d’égout de la ville. 

        Cette dernière, une charolaise, s’est évadée de l’abattoir tôt dans la matinée. Elle s’est ensuite engouffrée dans un conduit de canalisation de la ville. Les services techniques ont commencé par envoyer de l’eau à différents endroits pour lui faire rebrousser chemin mais sans succès.

        Le bovin a ensuite été localisé sous l’église Saint-Martin, à plus d’un kilomètre de son point de départ. L’animal s’est retrouvé coincé dans un rétrécissement de conduit. Un vétérinaire l’a anesthésié tandis qu’une entreprise de travaux publics creusait une tranchée pour récupérer la vache qui devait être remontée à l’aide d’une grue.

        La vache a finalement dû être euthanasiée dans la soirée suite aux difficultés rencontrées pour remonter cet animal de 600 kg.

         


      • geko 20 septembre 2008 16:14

        Scandalisé de cette propagande sans débat qui nous impose les produits dont on a vu les pour le coton le soja et autres en amérique du sud, en Afrique !

        Quid de la privatisation du vivant, Quid des modifications irréversibles de la nature, Quid de la dépendance alimentaire à une ou quelques multinationales en situation d’oligopole !

        Votre analyse est intéressante et me semble cohérente avec une logique de privatisation du vivant ! A quand le tour de l’homme ?

        On peut noter dans cette propagande les annonces récentes sur la forte présence d’insecticides contenus dans les fruits et légumes comme si tout d’un coup les insecticides étaient apparus dans l’agriculture du jour au lendemain !

        Le problème des OGM a toujours été :

        "Le développement des nouvelles technologies agricoles fondées sur la génétique répond à un impératif de profit. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont l’objectif est de libérer la planète du fléau de la famine, le souligne elle-même dans ses travaux. Si elle reconnaît que les OGM pourraient être un outil de lutte contre la faim, elle déplore fortement qu’ils ne soient pas utilisés en tant que tel, après une décennie d’existence. Dans son rapport annuel 2003-2004, dont le thème central était les biotechnologies agricoles, la FAO réprouve le seul développement des OGM à des fins commerciales : « Les recherches sur les cultures transgéniques sont, pour la majorité, le fait de sociétés privées transnationales. Cette situation est lourde de conséquences pour le type de recherches effectivement engagées, ainsi que pour les produits élaborés. (...) Les plantes et les caractéristiques présentant un intérêt pour les pauvres sont dédaignées . »" Le Monde Diplomatique



        • eugène wermelinger eugène wermelinger 20 septembre 2008 19:42

          Il y a dans ce lien une explication sur les tenants et aboutissants :

          Vous trouverez dans cette vidéo absolument TOUTES les réponses, les VRAIES réponses.
          Jamais une femme n’aura eu autant le courage de tout nous dévoiler. 
           
          SVP FAITES SUIVRE AU MAXIMUM DE PERSONNES.

          • Gilles Gilles 21 septembre 2008 09:43

            Vous croyez vous que l’homme deviendra végétalien ? D’ailleurs cette alimentation n’est pas humainement possible

            Moi, pas une seconde. Même si la consommation de viande est interdite, il y aura toujours le lait, les oeufs donc des élevages et des batteries


            • Anti-OGM.info Anti-OGM.info 21 septembre 2008 10:25

              Je ne crois rien. Par contre, il apparaît clairement que ce modèle agricole occidental, déséquilibré au regard de l’ensemble de la planète, ne tient pas la route de la durabilité, et ce d’autant plus que la population mondiale augmente indéniablement.

              Au lieu de s’occuper d’ingérence dans les pays en voie de développement, les "bons samaritains" des think tank américains feraient mieux de revoir complètement leur propre système entier de développement. Mais force est de constater que beaucoup d’entre eux tiennent plus à leur steack de 5 cm d’épaisseur à chaque repas qu’à la vie des enfants sous nourris se comptant par millions dans le monde, et qu’ils sont capables de déclencher des guerres pour sauver leur bifteack.


            • Fabien 09 Crazy Horse 21 septembre 2008 11:24

              Personnellement, j’ai appris durant mes études sur les écosystèmes, qu’il y avait une perte énorme d’énergie quand on passait d’un ordre de consommateur à un autre. D’autre part, l’énergie consommée pour "attrapper" de la viande est bien plus importante que celle nécessaire pour se nourir de plantes.
              C’est pourquoi l’excès de consommation de viande contribue à la faim dans le monde.

              Il est plus "rentable" nutritionnellement parlant de manger des plantes que de la viande. Et contrairement à une idée fausse, la viande n’est pas plus assimilable que les plantes. On est obligé de "casser" les molécules pour pouvoir produires nos propres chaînes d’acides aminés. Bien sûr chez les animaux, celles-ci sont plus complexes, et donc moins simple à assimiler pour l’organisme. D’autre part, on a observé une accumulation des toxines au fur et à mesure qu’on grimpe dans les échelons des réseau trophiques. En bref, il y a plus de polluants dans les animaux que dans les plantes, en règle générale.

              Dans la nature, il faut bien entendu que plusieurs ordre de carnivores soit présent afin de maintenir l’équilibre des populations des ordres primaires (sans quoi la plupart de développe de façon exponentielle).

              L’Homme n’est pas obligé de manger de la viande, car son intestin grêle tire plus vers celui des végétarien que vers celui des carnivore (disons qu’il est omnivore à tendance végétarienne). C’est sûr que sur la banquise, les hommes n’ont pas trop le choix, mais en zone tropicale par exemple, ils consomment très peu de viande (pourquoi se faire chier à pister une proie quand on n’a qu’à tendre le bras pour se nourir ?).

              J’ai entendu dire que ce serait la consommation de viande qui nous aurait permis de développer nos facultés intellectuelles, mais ça me paraît douteux. Par une approche évolutionniste, il est plus vraissemblable que là où certaines espèces ont développé certaines particularités physiologiques pour survivre, l’être humain lui, aura développé des facultés lui permettant de fabriquer des outils artificiels. Cette stratégie adaptative semble être la plus aboutie puisqu’elle permet à l’homme de s’affranchir potentiellement de toutes les limitations qui lui sont imposées par ses gènes.

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