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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > La Révolution française en musique

La Révolution française en musique

Qu’ils soient exaltants ou dramatiques, les différents épisodes d’un évènement aussi considérable que la Révolution française ne pouvaient laisser indifférents les auteurs et les compositeurs. Et de fait ils ont donné lieu à l’écriture de plusieurs œuvres, plus ou moins restées dans la mémoire collective. Petit florilège...

Impossible de parler de chant révolutionnaire sans évoquer en tout premier lieu La Marseillaise. Tout commence le 24 avril 1792. Claude Joseph Rouget de Lisle, officier du génie, est alors en garnison à Strasbourg et frère de loge maçonnique du baron Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de la ville. Tout naturellement, le soldat est reçu par l’édile en compagnie de quelques amis très échauffés par la déclaration de guerre à l’Autriche faite par Louis XVI quatre jours plus tôt. Soudain, De Dietrich se tourne vers Rouget de Lisle et lui tient ce langage : « Monsieur de Lisle, vous qui parlez le langage des Dieux, vous qui maniez la harpe d'Orphée, faites-nous quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la nation. »

Relevant le défi, Rouget de Lisle rentre chez lui et, après avoir pris rendez-vous pour le lendemain, entreprend aussitôt d’écrire ce chant en s’inspirant tout à la fois d'une affiche de la Société des Amis de la Constitution intitulée « Aux armes, citoyens ! » et d'une ode de Nicolas Boileau dans laquelle on peut lire ceci : « les corps pourris, dans nos plaines, n'ont fait qu'engraisser nos sillons ». Dans la soirée du 25 avril, donnée en l’honneur des officiers en garnison, le salon de De Dietrich est comble. Rouget de Lisle soumet son œuvre. Elle est chantée par le maire lui-même, accompagné au piano par une femme et au violon par l’auteur-compositeur. C’est un triomphe. Ainsi naît le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, également dénommé Chant pour les volontaires de l’armée du Rhin et même Hymne de guerre dédié au maréchal de Luckner.

Des appellations éphémères pour un chant qui ne le sera pas. Imprimé et diffusé partout en France, il est repris le 22 juin par un étudiant de Montpellier et futur général, François Mireur, lors d’un banquet donné à Marseille en son honneur, en présence de 500 volontaires prêts à partir se battre contre les ennemis de la Patrie. Nouveau triomphe. Adopté par les recrues, c’est aux accents de ce chant que les soldats marseillais entrent dans Paris le 30 juillet 1792. Enthousiasmés à leur tour, les Parisiens rebaptisent ce chant de guerre : il devient La Marseillaise. Le 14 juillet 1795, il est déclaré « chant national ». Le 14 juillet 1789, il devient l’hymne national français.

La chute de Robespierre dans la nuit du 8 au 9 thermidor de l’An II (26 et 27 juillet 1794) donne lieu à l’écriture de deux œuvres passées, elles aussi à la postérité : le Chant du 9 thermidor (1794), composé par Jean-François Lesueur sur des paroles de Théodore Désorgues, et l’Hymne dithyrambique sur la conjuration de Robespierre, écrit par Rouget de Lisle et orchestré plus tard par Hector Berlioz. Deux œuvres qui valent assurément plus pour leur musique que pour leurs paroles grandiloquentes et convenues comme le montre cet extrait de l’Hymne : « Voyez-vous ce spectre livide / Qui déchire son propre flanc ; / Encore tout souillé de sang, / De sang il est encore avide. / Voyez avec un rire affreux / Comme il désigne ses victimes, / Voyez comme il excite aux crimes / Ses satellites furieux... »

Avec l’Hymne à l’Espérance en 1797, le Chant des vengeances, un « intermède mêlé de pantomimes », en 1798, et un Chant du combat en 1799, Rouget de Lisle récidive dans la composition patriotique et grandiloquente. Des œuvres très largement oubliées de nos jours.

 

Tyrans, descendez au cercueil !

Autre grand artisan de la musique révolutionnaire de l’époque : le compositeur Étienne-Nicolas Méhul, franc-maçon comme Rouget de Lisle. On lui doit notamment quelques œuvres directement liée à la Révolution française et à ses prolongements.

La plus connue est évidemment le Chant du Départ, mis en musique en juin 1794 par Méhul sur des paroles de Marie-Joseph Chénier , et non de son frère André Chénier comme on l’écrit trop souvent. Que cette œuvre soit due à une demande de Bernard Sarrette, alors directeur de l’Institut national de musique, pour commémorer la prise de la Bastille cinq ans plus tôt, ou pour célébrer la victoire de Fleurus le 26 juin 1794, peu importe. Le fait est qu’elle est jouée pour la première fois lors de la fête donnée le 4 juillet pour célébrer la prise de la ville d’Ostende. Le Chant du Départ est ensuite utilisé à différentes reprises lors de cérémonies officielles comme le transfert des cendres de Marat au Panthéon le 21 septembre 1794 avant de devenir l’un des symboles du chant révolutionnaire. Malgré quelques accents guerriers du genre « Tremblez, ennemis de la France, / Rois ivres de sang et d'orgueil ! / Le peuple souverain s'avance : / Tyrans, descendez au cercueil », le Chant du Départ met en scène de manière trop lyrique ses sept personnages symboliques de la société républicaine (un par strophe) pour être réellement un chant de combat propre à fédérer les énergies. Il n’en reste pas moins une très belle œuvre, jouée pour la 1ère fois par l'orchestre et les chœurs du Conservatoire de musique lors des festivités du 14 juillet 1794.

Auparavant, le même duo Méhul-Chénier avait produit, en décembre 1793, un Hymne à la raison pour trois voix d’hommes, chœur et orchestre. D’autres œuvres bien oubliées sont également dues à Méhul, tels l’Hymne de Bara et Viala (juillet 1794), le Chant des victoires (août 1794) et le Chant du Retour (1797).Vient enfin une œuvre plus ambitieuse - elle aussi avec voix d’homme, chœur et orchestre -, le Chant national, composé pour le 14 juillet 1800.

À noter encore, parmi quelques œuvres de circonstances, l’Ode sur les deux jeunes héros Bara et Viala, composée par Guiseppe Maria Cambini, l’homme qui, par jalousie, empêcha Mozart de faire jouer sa symphonie concertante au Concert Spirituel. Cette ode est chantée partout en France lors de la fête donnée en l’honneur de ces icônes du courage républicain le 28 juillet 1794. Partout, sauf à Paris où la fête est annulée : la veille, 9 thermidor, la tête de Robespierre est tombée dans un panier d’osier sur l’échafaud.

En relation ténue avec la Révolution, on doit également à Cambini l’une de ces symphonies concertantes dont il s’était fait une spécialité depuis son arrivée à Paris en 1770. Dénommée La patriote, cette symphonie, composée pour deux violons et orchestre en 1796, est une œuvre plutôt conventionnelle dont le seul véritable intérêt réside dans l’utilisation alors inusitée du trombone. Contrairement à la Grande symphonie de Wranitzky évoquée plus loin, seul le titre est un hommage à la France révolutionnaire.

Autre œuvre de circonstance : l’Invocation (Hymne patriotique), un chœur à quatre voix mixtes avec accompagnement d’orchestre composé par François-Joseph Gossec sur des paroles de Marie-Joseph Chénier directement inspirées par le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon le 11 juillet 1791. Cet hymne est exécuté pour la 1ère fois par les artistes de l'Opéra de Paris, pendant l’arrêt du cortège devant leur théâtre, le jour de la translation de ces cendres.

Deux ans plus tard, Gossec compose également, sur les paroles d’un certain Véron, un Hymne à la statue de la Liberté. Exécuté pour la première fois lors de de la Fête de la Réunion le 10 août 1793, cette œuvre pour chœur et orchestre prend ensuite le nom d’Hymne à la liberté. L’année suivante, nouvelle contribution de Gossec avec l’Hymne à l’Être suprême composé sur des paroles pompeuses de Théodore Désorgues. C’est au Jardin National (devenu Jardin des Tuileries) que cette œuvre pour chœur et orchestre d’harmonie est créée le 8 juin 1794.

Avec son Hymne à la Victoire de 1796 puis sa Marche funèbre en hommage au général Hoche, c’est encore deux œuvres de circonstance avec voix, chœurs et orchestre que compose Luigi Cherubini , la première de ces deux œuvres sur des paroles du poète Claude-Marie-Louis-Emmanuel Carbon de Flins Des Oliviers (ouf !) et la deuxième sur un nouveau texte de Marie-Joseph Chénier.

 

Dansons la carmagnole

Dans ce panorama de la Révolution française en musique, il est une œuvre majeure, bien que trop largement méconnue du public : la Grande symphonie caractéristique pour la Paix avec la République française. C  omposée par le Bohémien Paul Wranitzky – encore un franc-maçon, membre de la même loge que Mozart -, cette symphonie descriptive à programme doit être jouée à Vienne le 20 décembre 1797 ; elle est interdite par un décret de l’Empereur autrichien qui connaît le goût du compositeur pour les idées de la Révolution française. L’œuvre prend toutefois vie sous la forme d’un quintette avant de retrouver son ampleur symphonique initiale dans deux versions, l’une réservée à un orchestre à cordes, l’autre à un grand orchestre avec bois, cuivres et timbales. C’est bien évidemment cette version plus puissante et plus épique qui rend le mieux justice aux différentes phases de la Révolution mises en musique par Wranitzky dans les quatre mouvements de l’œuvre : 

1) Le premier, intitulé La Révolution, s’ouvre (andante maestoso) sur une profonde tonalité tragique, symbolique de la colère qui monte et qui éclate en 1789 sur le pays, puis très vite la musique devient joyeuse (allegro molto) ; soutenue à deux reprises par une superbe « marche angloise », symbolique du pays qui se rassemble et s’unit, elle se met au service de l’exaltation née du soulèvement du peuple contre la tyrannie des puissants. 

2) Le deuxième, Le destin et la mort de Louis XVI (adagio affetuoso), est un hommage apaisé au monarque et à son épouse jusqu’au moment où, sur une superbe et dramatique marche funèbre en tonalité mineure, le roi et la reine, emprisonnés, attendent leur supplice avant de monter l’un après l’autre à l’échafaud. Le calme, symbolique de la sidération née du régicide, revient ensuite, sur les accents du thème initial du mouvement.

3) Le troisième, Le tumulte d’une bataille (allegro) met en scène, d’abord sur une reprise de la marche angloise puis sur une martiale « marche des Alliés », la montée au combat des armées de la République pour faire face aux forces monarchiques conduites par l’Empire autrichien. Suit une description de bataille dans laquelle on retrouve, en filigrane musical, les victoires de Valmy et de Fleurus.

4) Le quatrième et dernier mouvement comporte deux parties, comme le premier. Ce sont d’abord (andante religioso) les Perspectives de paix dont les espoirs sont matérialisés par un thème feutré inspiré par les négociations en cours, puis (allegro vivace) l’exubérante Jubilation pour le retour de la paix, née du Traité de Campo-Formio.

 

Nulle autre œuvre classique d’ampleur, de surcroît descriptive, n’a été composée sur le thème de la Révolution française. Cela donne à la symphonie de Wranitzky une importance d’autant plus grande que cette partition, composée par un élève de Haydn et inspirateur de Mozart pour son opéra La flûte enchantée, est superbement inspirée et instrumentée de manière brillante pour le plus grand plaisir des amateurs de musique classique et... d’histoire..

Outre les œuvres évoquées ci-dessus, quelques chansons ont marqué la Révolution française. Aujourd’hui encore, deux d’entre elles continuent d’en être des symboles dans la mémoire populaire : Ça ira et La carmagnole.

Après l’avoir chantée une première fois en mai 1790, c’est lors de la Fête de la Fédération organisée sur le Champ de Mars le 14 juillet de la même année que le chanteur de rues Ladré fait connaître au plus grand nombre le célèbre Ça ira, écrit sur une contredanse intitulée « Le carillon national » et composée en 1786 par le violoniste Bécourt. Le succès de Ça ira (ici interprétée par Édith Piaf pour le film de Sacha Guitry « Si Versailles m’était conté  ») ne se dément pas et la chanson est souvent reprise au fil des ans, parfois dans des versions de circonstance. Qui d’entre nous n’en a pas, un jour ou l’autre, fredonné le refrain final : « Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira, / Les aristocrates à la lanterne* ! / Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira, / Les aristocrates on les pendra ! » ?

Autre chanson très populaire auprès des révolutionnaires, La carmagnole naît en 1790 lors de la chute de la monarchie sur une musique très probablement originaire du Piémont, et plus précisément de la région de Carmagnola. Amenée en France par les Italiens, la mélodie est rapidement associée à la veste courte qu’ils portent et qui est adoptée par la population parisienne sous le nom de carmagnole. Les paroles sont, semble-t-il, dues à un certain Birard ou Biraud, domicilié rue Pastourelle, au cœur du Marais, où il exerce le métier de culottier. Les Sans-culotte avaient besoin d’un hymne, et c’est paradoxalement à un culottier qu’ils doivent de chanter « Dansons la carmagnole, / Vive le son, vive le son, / Dansons la carmagnole, / Vive le son du canon ! »

D’autres titres, souvent écrits et composés par des anonymes (ou chantés sur des airs plus anciens) ont connu le succès durant les années révolutionnaires qui ont suivi le 14 juillet 1789. Parmi eux : La prise de la Bastille (1789) et son « étonnante nouvelle [qui] frappe aujourd’hui l’univers !  » ; Le grand projet (1791) où l’on apprend de la bouche de Danton que « rien ne vaut mieux, ma foi, qu’une République bien démocratique  » ; Le bonnet de la Liberté (1791) qui cause « tant de grimaces » « aux aristocratiques faces » ; La guillotine (1793), cette « machine [qui] humainement tuera »  ; La complainte de Louis XVI aux Français (1793) et son final empli de dignité « Ô mon peuple ! recevez mes adieux, / Soyez heureux, je meurs sans peine ; / Puisse mon sang, en coulant sous vos yeux, / Dans vos cœurs éteindre la haine. » ; La complainte des émigrés (1794), regrettant que « personne n’ira donc plus, de son castel, pisser dans la Garonne ! » ; Le réveil du peuple (1795) ou l’effrayant cri de vengeance : « Ah ! qu’ils périssent, ces infâmes / Et ces égorgeurs dévorants / Qui portent au fond de leurs âmes / Le crime et l’amour des tyrans ! » ; sans oublier La queue à Robespierre (1795).

Que nous réservera en matière musicale la prochaine révolution ?

 

La « lanterne » évoquée-là était suspendue à une potence en métal et éclairait alors la place de Grève.

 


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28 réactions à cet article    


  • jack mandon jack mandon 12 novembre 2013 10:43

    Bonjour Fergus,

    Excellent article qui nous rappelle la complexité et les paradoxes humains.
    Ainsi nous avons depuis toujours l’heureuse idée de nous massacrer en chanson.
    Mieux, avec le temps, nous produisons des poèmes, odes et opéras
    pour mieux sanctifier l’événement. Le devoir de mémoire.
    Au fond Eros et Thanatos d’essence sacrée président à l’amour et à la mort.
    Il est naturel et culturel que ces dieux guident nos pas.
    Il est donc normal qu’André Chénier simple supplicié pour les sans culottes
    retrouve Apollon et Aphrodite dans l’univers de sa poésie
    que Robespierre instigateur de la grande fête consacrée à l’être suprême
    termine sa course auprès de Zeus ou Gaïa pour apaiser son esprit.
    Heureusement qu’il existe l’espérance pour faire contrepoids à la mort.

    Tout de même, j’en perd un peu la tête.


    • Fergus Fergus 12 novembre 2013 11:59

      Bonjour, Jack.

      Merci pour ce commentaire. Effectivement l’Homme est complexe et paradoxal, et c’est qui en fait tout le charme, comme l’a si bien dépeint Marcel Aymé, notamment dans l’excellent « Uranus ». 

      André Chénier, voilà un homme qui a écrit de bien belles choses également. Dommage qu’il ait été exécuté comme tant autres personnes de valeur, victimes des circonstances et d’une dérive folle de la prétendue « vertu ». Joseph-Marie Chénier, son frère plus chanceux, n’avait malheureusement pas le même talent ; il était d’ailleurs plus politicien que poète.

      Petite digression en passant : connaissez-vous la maison parisienne où habitait André Chénier lorsqu’il a été arrêté ? Un curieux immeuble situé à l’angle de la rue de Cléry et de la rue Beauregard (voir ce lien). A cinquante mètres de là s’ouvre entre les deux rues l’un des passages les plus étonnants de Paris ; hélas, il est maintenant fermé aux publics par deux digicodes. Dommage ! Peut-être en parlerai-je dans un prochain article...

      Pour en revenir au sujet, gardez votre tête, si possible froide, mais pas trop !


    • jack mandon jack mandon 12 novembre 2013 13:40

      Fergus,

      Cet éperon d’immeuble ressemble étrangement à l’élévation
      d’une guillotine, effet de synchronicité sans doute...ou d’imaginaire.

      Merci Fergus pour le conseil mais aussi pour la passerelle intuitive


    • Fergus Fergus 12 novembre 2013 14:12

      @ Jack Mandon.

      S’il y a eu passerelle, elle est effectivement intuitive.

      Petites précisions : Chénier habitait au dernier étage de l’immeuble. Rappelons qu’à 3 jours près, il aurait eu la vie sauve, son exécution ayant eu lieu le 6 thermidor, 3 jours avant la chute de Robespierre. Ainsi mourût, du fait de la folie destructrice d’un homme, celui qui a sans douté été le plus grand poète de son époque, comme en témoigne le très beau texte de « Jeune captive » écrit la veille de sa mort pour Aimée de Coigny, elle aussi emprisonnée et sauvée de l’échafaud par la mort de Robespierre.

      Bonne journée.

       


    • Werner Laferier Werner Laferier 12 novembre 2013 10:59

      La révolution française ne fut guère une révolution propre, j’aurai préféré qu’elle se fasse avec Louis 14 (roi soleil, donc mégalomane et autoritaire) plutôt qu’avec Louis 16 (Roi moderé et humain).
      Je remercie Louis 16 d’avoir contribué à la révolution américaine.


      • Fergus Fergus 12 novembre 2013 12:04

        Bonjour, Werner.

        Vous avez raison, Louis XIV, monarque sanglant, eut infiniment plus mérité la guillotine que Louis XVI, homme de raison et de compromis.

        Et si ce roi n’a pas été jusqu’à la participation directe de l’Etat français dans le soutien aux insurgés américains, du moins les a-t-il aidés par d’autres canaux.


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 12 novembre 2013 12:22

        « Avez vous des nouvelles de monsieur de La Pérouse ? »

        Un homme qui se préoccupe de cela juste avant son exécution ne peut etre totalement mauvais ...

         


      • Fergus Fergus 12 novembre 2013 13:20

        Bonjour, Aita.

        En effet. Il est vrai qu’il s’inquiétait beaucoup au sujet de cette expédition pour laquelle il s’était beaucoup investi personnellement avec son ministre de la Marine, le marquis de Castries.


      • La râleuse La râleuse 12 novembre 2013 11:20

        Bonjour Fergus,


        Que d’évocations à la lecture de votre article :

        Cette « Marseillaise », d’abord, que l’on nous faisait apprendre quand nous étions gamins et que nous braillions avec conviction sans rien comprendre du sens de son texte.

        Cette « Marseillaise », qui a provoqué tant de haine à l’encontre de Serge Gainsbourg.

        Cette « Marseillaise », objet de palabres de la part de ceux qui souhaitent en modifier les paroles. Encore que, si je vous en crois, à l’origine, elles étaient encore plus sanglantes que la version que nous connaissons :

        « les corps pourris, dans nos plaines, n’ont fait qu’engraisser nos sillons »


        Évocation de mes onze/douze ans quand j’ai lu l’histoire de Bara et que j’ai décidé d’être une héroïne un jour si une prochaine guerre avait lieu. La vocation m’est passée depuis même si, comme tout un chacun, j’ai chanté le « Ah ça ira, ça ira » et « La Carmagnole », en particulier en mai 68, ce qui n’était pas forcément de circonstance.

        Enfin, je crois que les « bonnets rouges » de 2013 essaient de ressusciter « Le bonnet de la Liberté (1791) qui cause « tant de grimaces » « aux aristocratiques faces » » mais, si comme je le soupçonne, ils sont infiltrés par le Front National, je ne crois pas que ce soit une très bonne idée.

        Enfin, je me dis qu’il fallait être doté d’un sens de l’humour vraiment noir pour oser : "La guillotine (1793), cette « machine [qui] humainement tuera ».

        Cordialement,



        • Fergus Fergus 12 novembre 2013 12:19

          Bonjour, La râleuse.

          Difficile pour des gamins de comprendre le sens d’un chant comme La Marseillaise. Quant à la polémique Gainsbourg, franchement elle m’amuse, le chanteur s’étant délibérément mis dans la peau du provocateur, certain de son effet. En ce qui concerne les dures paroles de l’ode de Boileau, il faut savoir qu’elles avaient été écrites pour dénoncer une prétendue menace de Cromwell sur le territoire national.

          L’histoire de Bara, et les illustrations des livres d’histoire, ont ému nombre de gamins, y compris moi lorsque j’étais un gamin. Je ne suis toutefois pas allé jusqu’à me voir dans la peau du héros d’un futur conflit. Manque d’ambition.

          Les récupérations des symboles de révoltes populaires du passé (du bonnet rouge au bonnet phrygien) par l’extrême-droite risquent, à mon avis, d’être contreproductive pour ceux qui sont à la manœuvre, et c’est tant mieux !

          Du cynisme, mais aussi de l’humour dans La guillotine. Mais le fait est qu’elle a été présentée part son inventeur comme un progrès en matière d’humanité.

          Existe-il une bonne façon d’exécuter un semblable ?

          Cordialement.


        • viva 12 novembre 2013 16:20

          Je ne sais pas si les français chanteront lors de la prochaine révolution, pour l’instant ils s’exercent à siffler et ce font la voix par des cris vigoureux. Les chants viendront peut être lorsque le peuple sera en ordre de bataille ?


          • Fergus Fergus 12 novembre 2013 16:48

            Bonjour, Viva.

            Qui sait ? « En ordre de bataille » et la voix préalablement bien exercée.


          • ZEN ZEN 12 novembre 2013 16:55

            Une suggestion de chant pour la prochaine ?
            Je ferai danser les banquiers...
            Sur un air d’accordéon, pas de biniou !


            • Fergus Fergus 12 novembre 2013 19:41

              Bonjour, Zen.

              J’aimerais que ce vœu soit suivi d’effet. Merci pour le lien.


            • brieli67 12 novembre 2013 23:22

              http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Marseillaise/marseillaise-rouget-de-lisle.asp

              Voilà de l’officiel - voire en bas de page la vidéo.

              La Marseillaise s’est d’ailleurs intitulée Hymne de guerre dédié au Maréchal Luckner...

              un militaire mercenaire bavarois puis autrichien — gagné en fin de vie à la Cause Républicaine.

              verdict : aux bons soins du Dr Guillotin et néanmoins frère-frangin

               

               Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. »

              - Victor Hugo -

               

               


              • Fergus Fergus 13 novembre 2013 09:14

                Bonjour, Brieli.

                Je constate avec soulagement que les infos données sur le site de l’Assemblée ne diffèrent pas des miennes.

                J’ai mentionné dans l’article la dédicace de la Marseillaise durant un temps au maréchal Luckner. Merci pour le lien.

                Excellente et lucide, la citation de Hugo. Il en va de même des inventeurs : la plupart des gens qui connaissent la pénicilline ignorent le nom de Fleming tandis que ceux sortent leur poubelle le soir connaissent (il est vrai sans en avoir conscience) le nom du préfet de Paris qui a imposé l’usage de ce récipient d’ordures ménagères.


              • brieli67 13 novembre 2013 00:02

                pour changer un site châteaux d’ Alsace dont le hKB

                 

                Dans un certain château d’ Ittenwiller  un résidant l’autrichien si peu connu Ignace Pleyel éditeur de musique et un facteur de clavecins et de pianos - avec son brevet de bâton/levier de répétition.

                attribué à la Maison Erard plus tard encore des Alsaciens

                ah les Silbermann d’Alsace et leurs élèves.


                • Fergus Fergus 13 novembre 2013 09:25

                  @ Brieli.

                  Merci pour ce site consacré aux châteaux d’Alsace. Si j’en connais quelques-uns (Ortenburg, Rathsamhausen, Saint-Ulrich, Kaysersberg, Girsberg, et bien entendu le HKB), je m’aperçois qu’il m’en reste encore beaucoup à visiter...

                  Amusant que tu parles de Pleyel. La fabrique de pianos est malheureusement dans l’actualité et me donne l’envie d’accélérer un article que je comptais écrire sur ce compositeur, éditeur de musique et facteur d’instrument méconnu de nos compatriotes. Je vais sans doute m’y coller dans les semaines à venir.

                  Erard et Silbermann, deux noms très connus dans les milieux musicaux, les Silbermann ayant déjà fait l’objet de citations dans nos précédents échanges, à juste titre, eu égard à la remarquable qualité de leurs orgues.

                  Bonne journée.


                • brieli67 13 novembre 2013 11:56

                  en cadeau le Taennchel
                  - haut lieu d’empoignades lors de la ré-intruction du lynx comme souvenirs persos.

                  Presque tous les ans c’est ma voie d’abord versant sud du HKB au départ de Ribeauvillé - Gare lorsque la « canicule » maraude en plaine début août. à 3-4 sous tente et port de l’ ordinaire.... faut bien une semaine pour cette escapade en espérant plein plein d’orages.


                • Fergus Fergus 13 novembre 2013 12:22

                  @ Brieli.

                  Merci pour ce lien, ça donne vraiment envie d’aller s’y balader.


                • brieli67 13 novembre 2013 11:31

                  Dans le syndrome Hollande - que tu as évoqué par l’absence d’ un Audit responsable des comptes de la Nation sur le passé sarkosien et chiraquien
                  il me semble entrevoir bien pire.
                  L’Etat n’a nul besoin de faire recours à une aide extérieure vu l’importance, l’intégrité et la valeur de ses serviteurs ( grands et petits).
                  Jamais si peu de « délocalisations » dans la Préfectorale après des élections majeures. Ce gouvernement n’a pas sabré, n’a pas fait saigner. Trop pudique avec ses frères utérins des Grandes Ecoles.et silence de marbre, notre Président.

                  Ces renégats se sont assurés par les temps qui courrent leur emploi et leur fonction : virés ou pas, ils sont déjà dans les starting-blocks pour l’après Hollande qu’ils se représentent proche.

                  En plus pour plus de démocratie il serait temps de dépasser la Ve féodale née d’un coup d’Etat.

                  IL NOUS FAUT VITE UNE CONSTITUANTE


                  • Fergus Fergus 13 novembre 2013 11:48

                    @ Brieli.

                    D’accord avec toi sur la plaie que représente pour le pays la consanguinité des énarques de tous bords, avant tout soucieux que rien ne bouge et que le fromage continue d’être partagé au mieux des intérêts de ces gens-là.

                    Une Constituante, d’accord, mais comment la faire émerger ? Ce ne sont pas ceux qui détiennent le pouvoir dans l’alternance UMP-PS qui vont scier la branche sur laquelle ils sont assis. Il faudra donc, pour que cette Constituante puisse voir le jour, que la situation politique soit bloquée par des insurrections telles qu’aucun gouvernement crédible puisse sortir d’un retour aux urnes. Nous n’en sommes pas là, malheureusement...

                    Bonne journée.


                  • brieli67 13 novembre 2013 12:38

                    Tous les grands Corps de l’Etat sont vérolés.

                    Chacun pourra constater cette insurbonisation caractérisée du « fonctionnaire » prenant des allures d’insurrection.
                    Mais bon, si c’était lancé, réglé comme papier musique.

                    Une des grosses erreurs a été d’intégrer ou de pousser le Mont’bourg à participer au gouvernement.


                  • brieli67 13 novembre 2013 13:32

                    même hors sujet :

                    du mur païen y en a auusi sur le Taennchel

                    l’info est d’importance

                    barbares païens de l’ Est 

                    Clovis et son Tolbiac/ Zülpich : victoire du Franc sur les alamans n’a qu’à bien se tenir.
                    en fait c’est en 506 à Strasbourg qui a été décisif

                    Ces alamans ce sont les Carolingiens qui leur ont fait la peau
                    Le massacre de Cannstatt, qui a eu lieu en , est l’assassinat de la quasi-totalité des nobles du peuple germanique des Alamans

                    on passe sous silence ( poitiers oblige).
                    Le frère de Pépin le Bref et fils de Charles Martel Carloman en devint zinzin, fou puis moine puis Saint de l’Eglise Catholique.


                    • Antoine 13 novembre 2013 23:30

                       P. Wranitzky est intéressant mais reste un petit maître. Le plus intéressant est la Marseillaise dans l’usage qui en a été fait par des grands comme Berlioz dans ses deux versions, Stravinsky, Schumann, Wagner, Rossini, Verdi, Giordano, Elgar, etc, et même Stockhausen. Fergus, savez-vous quelle est l’originalité de ses premières mesures ?


                      • Fergus Fergus 14 novembre 2013 09:36

                        Bonjour, Antoine.

                        D’accord avec vous sur Wranitzky qui ne peut effectivement pas rivaliser avec ses grands contemporains. Mais il fait partie de ces compositeurs bohémiens de grande qualité qui ont tenu, durant la période classique, une si large place dans le panorama musical de l’époque, notamment à Vienne. Qui plus est, cette symphonie est réellement intéressante dans la mesure où elle bien écrite mais surtout parce qu’elle est la seule œuvre classique d’importance qui ait été totalement construite sur la Révolution française.

                        D’accord également avec vous sur les usages ultérieurs de La Marseilllaise. Pour ce qui est des premières mesures, j’avoue mon ignorance et j’attends avec intérêt d’en savoir plus.


                      • Antoine 14 novembre 2013 23:29

                         Wranitzky, ici, c’est du post-Mozart avec les bois, du pré-Beethoven, le génie en moins, avec la marche funèbre et du simili-Haydn. La particularité des trois premières mesures de la marseillaise, c’est qu’elle comportent toutes les notes de la gamme. 


                      • Fergus Fergus 15 novembre 2013 09:09

                        Bonjour, Antoine.

                        Une nouvelle fois, d’accord sur Wranitzky. Ce qui n’empêche pas de prendre du plaisir à écouter sa musique. Il a d’ailleurs bénéficié à Vienne d’une très grande notoriété et a dirigé l’orchestre impérial, honneur qui n’était confié qu’à des musiciens de grand talent. Si Wranitzky n’a pas laissé de très grandes œuvres symphoniques ou concertantes, il a en revanche écrit de très belles partitions en musique de chambre.

                        Merci pour l’info concernant la Marseillaise.

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