Un géant pétrolier contre l’écosystème de l’Île Wrangel : une lutte inégale
De manière générale, prenons-nous le temps, à chaque fois que nous allons à la pompe pour remplir notre automobile de cette « substance géniale » qu’est l’essence, de nous questionner sur l’impact de notre geste ? Au fond, à part l’idée abstraite du réchauffement climatique et du dégagement d’une quantité faramineuse de CO2, seule une faible proportion de la population est réellement au courant des conséquences pouvant aller bien au-delà de celles connues par Monsieur et Madame Tout-le-monde. En effet, en achetant le produit des grandes compagnies pétrolières, vous les appuyez de manière directe, en d’autres mots, vous leur signalez votre accord. Il est clair qu’il ne s’agit là que d’un petit montant comparé aux sommes astronomiques que nos gouvernements et même nos établissements d’enseignement supérieur peuvent investir dans l’industrie des combustibles fossiles, mais en y pensant bien, à quoi servira ce butin si plus personne ne consomme leur produit ? Ainsi, notre petit geste compte réellement, et de manière encore plus significative si celui-ci est transmis de manière contagieuse.
Toutefois, dans le contexte actuel, les géants pétroliers ne sont guère en lèse et ils poursuivent leur quête de nouveaux gisements de plus belle, tout en continuant de se tourner vers les combustibles non-conventionnels (ou synonyme de « pétrole-le-plus-sale-n’ ayant-jamais-été-exploité ») tels que les sables bitumineux, les clathrates ou le pétrole extra lourd, par exemple. Il serait toutefois bien de se rappeler que, dans le contexte actuel, les gisements de pétrole connus à ce jour contiennent déjà, à eux seuls, l'équivalent d'une quantité suffisante de gaz carbonique pour dépasser de cinq fois la limite permise pour ne pas atteindre une augmentation de la température de plus de 2 degrés Celsius (ayant été évaluée comme étant le seuil maximum à ne pas dépasser pour éviter des bouleversements énormes à l'échelle planétaire par de nombreux scientifiques, dont Bill McKibben et ses collaborateurs de la fondation 350.org). Je ne sais pas pour vous, mais en considérant ces données, la dernière de mes priorités est bien d'encourager une compagnie pétrolière à découvrir encore davantage de gisements, histoire de rendre la situation encore plus problématique. De plus, nous oublions trop souvent que l’exploration pétrolière peut mettre en danger certaines espèces et qu’il importe de les protéger, car il est clair qu’elles ne peuvent le faire seules.
C’est d’ailleurs le cas, justement, pour les nombreuses espèces abritées par l’Île Wrangel, un territoire russe situé dans l’océan Arctique à environ 140km de la côte sibérienne, qui a d’ailleurs été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004 en tant que « Réserve de l’île Wrangel ». Le territoire est ainsi protégé, d’une manière semblable aux Îles Galapagos, toute activité industrielle est illégale à l’intérieur des limites de la réserve et le passage des bateaux dans un objectif autre que la conservation naturelle est « strictement limité ». Toutefois, Greenpeace a reporté tout récemment que la compagnie pétrolière russe, Rosneft, aurait envoyé des navires d’exploration à au moins 4 reprises dans les limites de la réserve et un d’entre eux y serait même resté pendant plus de 3 jours ! Et ce n’est qu’un début ! En effet, la mer des Tchouktches, délimitée à l’ouest par l’île Wrangel, aurait des réserves estimées à plus de 77 milliards de barils de pétrole dans son sol marin : de quoi donner l’eau à la bouche aux géants pétroliers ! Ainsi, le fait que ce magnifique territoire soit considéré comme une « pouponnière » à ours polaires, et qu’elle abrite la plus grande population de morses du Pacifique au monde semble bien négligeable comparé à tous les profits qui pourraient être réalisés en exploitant ce gisement.
Greenpeace demande donc votre aide pour convaincre Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO, d’intervenir pour arrêter cette folie. Une pétition est actuellement en circulation pour atteindre cet objectif et il est essentiel qu’elle recueille un maximum de signatures. Pensez-y, l’Île Wrangel est un des rares territoires arctiques où la banquise est encore bien présente et permet aux diverses espèces, telles que l’ours polaire, de conserver un mode de vie normal. Ils ne peuvent parler par eux-mêmes, c’est à nous d’agir pour les protéger, alors qu’attendons-nous ?
Vous pouvez signer la pétition à l’adresse suivante :
https://www.savethearctic.org/en/campaigns/wrangel/
Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Wrangel
http://www.greenpeace.org/russia/en/campaigns/world-natural-heritage/wrangel-island/
http://www.greenpeace.org/international/en/news/Blogs/makingwaves/stop-rosneft/blog/51312/
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