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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?

Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?

Suite à ma lecture d'un ouvrage (très touffu) d'introduction à la philosophie analytique de l'art du philosophe Karlheinz Lüdeking, et suite à la lecture du constat de l'auteur que la philosophie n'est pas parvenue à définir ce qu'est une œuvre d'art, je me suis demandé s'il n'était tout de même pas possible de proposer une définition minimale (mais fonctionnelle) de l’œuvre d'art. Voilà le modeste résultat de ma tentative que je publie pour la discussion.

Tout l'intérêt (et toute la difficulté) de définir ce qu'est une œuvre d'art réside, depuis l'invention du ready-made en 1917 par Duchamp et sa fameuse Fontaine, dans la détermination de ce qui différencie une œuvre d'art de n'importe quoi d'autre. Puisque tout objet, puisque n'importe quoi, peut potentiellement servir de matériel artistique, et potentiellement devenir (= être considéré comme) une œuvre d'art, il s'agit de trouver les conditions nécessaires et suffisantes permettant de différencier l’urinoir des toilettes publiques de celui de Marcel Duchamp. 

Certes, on pourrait abandonner l'idée qu'il y a une différence entre une œuvre d'art et n'importe quelle chose de notre vie courante, mais alors il semble étrange que l'on attache autant d'importance à l'art et aux artistes. Si tout est une œuvre d'art, alors tout le monde peut être considéré comme un artiste et n'importe quoi peut être exposé au hasard dans les musées.
Une autre piste possible consiste à considérer comme je le disais plus haut que toute chose est potentiellement une œuvre d'art, mais que l'artiste est celui qui sait exploiter (mettre en valeur) le potentiel artistique de chaque chose à travers son talent et sa réflexion. C'est cette piste qu'il convient de développer je pense. 

On pourrait aussi imaginer qu'il convient d'envisager une définition de l’œuvre d'art par domaine artistique (une définition pour la musique, une définition pour le théâtre, une définition pour les arts plastiques, etc.). De même, on pourrait supposer qu'il y a une définition de l’œuvre d'art par époque (la définition de l’œuvre d'art serait alors contextuelle et relativiste). Ces deux possibilités sont à mon sens erronées, car il est possible d'induire une définition à partir de l'ensemble des époques et des domaines artistiques qui soit toujours valable (et donc universelle), comme nous le verrons par la suite. 

Enfin, on pourrait décider de se simplifier la vie en affirmant que ce qui est une œuvre d'art est simplement ce que les experts (critiques, professeurs, institutions, musées, etc.) en art ou le public/le marché considèrent comme étant une œuvre d'art. Mais cette définition est fausse, car on peut fort bien imaginer le cas d'un faussaire ramassant une brique sur le sol et l'amenant devant un public crédule ou un expert bourré et leur faisant croire que cette brique est une œuvre d'art, sans avoir par ailleurs le moins du monde réfléchi à pourquoi cette brique pourrait être une œuvre d'art. Ce qui différencie ici la Fontaine de cette brique, c'est que Duchamp posait une interrogation, une réflexion conceptuelle, sur la nature de l’œuvre d'art, lorsqu'il souhaita exposer son urinoir. Au contraire, le faussaire n'a pas d'interrogation ou de réflexion, pas de question à proposer, pas de norme à bouleverser, pas de performance à présenter, il se contente de prendre n’importe quoi et de décréter que c'est une œuvre d'art devant des individus crédules ou mentalement dérangés. Voilà pourquoi on ne peut considérer qu'une institution (un expert) ou un public (le marché) peut déterminer ce qu'est une œuvre d'art. 

Compte tenu de ce qui précède, voilà la définition de l’œuvre d'art à laquelle je suis parvenue.

X (= quelque chose) peut être considéré comme une œuvre d'art si :

Première condition : x est un artefact (= une création humaine).

Seconde condition : x est intentionnellement exposé dans un espace d'exposition quelconque.

Troisième condition : x figure intentionnellement y ; où y peut être un élément matériel ou physique, un récit, un concept, une réflexion, une conceptualisation d'émotions.


La première condition implique qu'un caillou exposé naturellement (et non par une main humaine) en haut d'une montagne ne peut être considéré comme une œuvre d'art. La troisième condition implique qu'un caillou posé en haut d'une montagne par une main humaine sans autre modalités n'est pas une oeuvre d'art. L'acte d'exposer le caillou et de justifier cette exposition d'une façon ou d'une autre, par une réflexion expliquant ce que l'acte d'exposer ce caillou en haut d'une montagne figure conceptuellement, est l'acte artistique qui transforme l'exposition du caillou de simple objet à une œuvre d'art. 

La troisième condition étend le concept de figuration (de représentation). L'art conceptuel (et l'art contemporain) ne s'oppose pas à quelque chose comme l'art figuratif, car l'art conceptuel figure lui-aussi. Certes, l'art conceptuel ne figure pas des arbres, des paysages, ou des scènes mythologiques, mais il figure des concepts, des réflexions, des conceptualisations d'émotions.

La seconde condition implique que si Duchamp avait enfermé son urinoir dans une grosse malle fermée à double tours, qu'il l'avait remplie de cailloux, et enfin jetée dans les profondeurs d'un océan, alors cet urinoir n'aurait pas pu être considéré comme une oeuvre d'art. 

Je pense qu'à partir de ma définition on peut distinguer ce qu'est une œuvre d'art et ce qui ne l'est pas. C'est pourquoi je considère que ma définition est valable. En outre, elle fonctionne pour tous les domaines artistiques. Un concerto est un artefact, exposé dans une salle de concert, et figurant une conceptualisation d'émotions ou un récit ; un roman est un artefact, exposé dans une librairie, et figurant une conceptualisation d'émotions, une réflexion, et un récit ; un tableau est un artefact, exposé dans un musée, et figurant un élément physique, ou un concept ; une installation ou un happening est un artefact, exposé quelque part (musée, rue, salle de spectacle, etc.), et figurant un concept, une réflexion ; etc.

Un dernier élément à aborder réside dans les critères d'évaluation d'une œuvre d'art. Il y a en effet selon moi de bonnes et de mauvaises œuvres d'art, et toute une gamme graduelle d'évaluation entre ces bonnes et ces mauvaises œuvres d'art. Et c'est pourquoi, l'activité de critique d'art a une valeur et n'est pas qu'une activité subjective ou littéraire. Pour le moment, je me contenterais de proposer deux critères d'évaluation d'une œuvre d'art. Premièrement, le critère d'originalité et d'innovation. Deuxièmement, le critère de cohérence et de rigueur.

La Fontaine était une bonne œuvre d'art, car elle était innovante/originale (puisqu'elle remettait en question les normes en vigueur dans le monde de l'art) et car elle était fondée sur une réflexion cohérente/rigoureuse sur la nature d'une œuvre d'art. Cependant, exposer une poubelle de nos jours dans un musée est (sans apport réflexif et conceptuel supplémentaire) une mauvaise œuvre d'art, car ce n'est pas innovant ou original (le ready-made ayant été intégré par le monde de l'art). Néanmoins, la poubelle doit être considéré comme une œuvre d'art puisqu'elle respecte les critères d'artefactibilité, d'exposition, et de figuration. 
Une mauvaise œuvre d'art pourrait aussi être une œuvre consistant en une crotte de chien posée sans autre au milieu d'une salle d'exposition pour représenter le capitalisme sans aucune autre explication, car cette œuvre d'art ne serait pas cohérente ou rigoureuse dans son argumentation/réflexion conceptuelle.


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34 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 11 décembre 2014 19:07

    l’art , en tant que fait par l’homme, pour moi est un « sens relatif du beau », l’art ne sera pas absolu donc...
    si je dis j’aime ou je n’aime pas, pour moi çà va, La relativité du propos me va entièrement..
    si je dis c’est superbe, ou c’est moche....je tombe dans l’arrogance fausse et déplacée du « moi je »...« moi je » qui est alors un observateur absolu....or l’absolu quand on le rencontre comme la mort du corps en général on le refuse..

    donc finalement ce que je veux dire par là c’est que un minimum de connaissance de soi meme ,connaissance intuitive et donc non analytique...ouvre la porte du relatif y compris dans l’art ..et là on peut tous communiquer,mais hélas nous sommes tous quasiment en monde absolu..ce qui déclenche des guerres avec de vrais morts et une sorte d’absolu dans l’art qui pour moi n’existe pas..si on y rajoute l’argent...alors là pour moi d’art il n’est plus question........

    merci...


    • Jean 11 décembre 2014 19:37

      Sujet délicat, chaque personne a sa propre définition


      • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 11 décembre 2014 21:43

        L’art contemporain, c’est devenu de la merde.

        La preuve, au sens propre :

        Merde d’Artiste (ou en italien Merda d’Artista) est une œuvre de l’artiste italien Piero Manzoni influencée par les ready-mades de Marcel Duchamp. L’œuvre réalisée en 1961 se compose de 90 boîtes de conserve cylindriques en métal (4,8 × 6 cm), hermétiquement fermées, prétendues contenir les excréments de l’artiste, étiquetées, numérotées et signées.

        La suite ici :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Merde_d%27Artiste


        • Fergus Fergus 12 décembre 2014 15:42

          Bonjour, ben_voyons.

          Vous auriez pu ajouter les toiles peintes avec le pénis, ou les peintures vaginales de quelques dames, ou bien encore les compressions de voitures posées sur un socle (délaissées dans une décharge, ce n’est pas de l’art !), sans oublier les déchets divers - y compris tampax et brosses à dents usagés - entassés dans une boîte transparence (vu à la Tate Modern, à Londres), ou bien encore les sacs d’ordures en plastique suspendus de manière anarchique au plafond (vu à la galerie Serpentine, à Londres également), etc, etc.

          A la limite, toutes ces « œuvres » ou « installations » sont de l’art - autrement dit une expression humaine - la première fois, au titre du concept novateur. Dès la 2e fois, cela n’a plus la moindre valeur !

          Pour mémoire, un article que j’ai écrit il y a quelques années sur le « canular » Boronali : Lolo, roi du pinceau !" (Zut ! désolé, le lien ne fonctionne pas.)


        • soi même 12 décembre 2014 04:30

          Une Œuvre d’art est un don thérapeutique offert à l’Humanité !


          • Nicolas_M bibou1324 12 décembre 2014 09:19

            Une oeuvre d’art, c’est relatif à celui qui la contemple. C’est n’importe quoi, qui n’a pas d’utilité concrète, mais qui intéresse certaines personnes.


            Si votre crotte de chien capte l’attention des passants, les fait s’interroger, s’émouvoir, bref si elle crée des émotions, c’est une oeuvre d’art. S’ils passent à côté sans y prêter attention, c’est juste une crotte de chien.

            Pour moi, beaucoup de peintures contemporaines ne sont pas des œuvres d’art. Pour mon voisin, ces peintures sont de l’art. L’art est fonction de l’observateur.

            • Le p’tit Charles 12 décembre 2014 10:44

              Aucune définition existe pour définir une oeuvre d’art...Soit on parle de spéculation..ou de ressenti envers une oeuvre que l’on regarde..On ne peut que rester dans le flou... !


              • alinea alinea 12 décembre 2014 13:38

                Vous oubliez le temps, et, si j’osais, l’espace !
                Une oeuvre d’art traverse le temps ; elle résiste aux modes, elle perdure.
                Une oeuvre d’art est quelque chose qui par son « universalité » traverse les espaces.
                Elle n’est pas reconnue belle ou touchante par tous, mais reconnue création, s’inscrivant dans une époque donnée, et devient la « propriété » de l’humanité.
                Oui, là, j’exagère, parce que l’art est confiné dans sa culture, mais c’est un ordre d’idée !!
                Une création est sensée être un lien entre soi et le Tout ( divin, plus grand que soi, à chacun sa définition) ; elle ne devient oeuvre que reconnue.
                Aujourd’hui, la perversion vient du fric, exclusivement ! la mode, le snobisme, ne peuvent entrer dans le champ sémantique de l’art, à mon avis ! Néanmoins, ce qui restera de l’art de notre période, c’est son vide, et c’est bien ce qu’est notre époque ; donc ces oeuvres là resteront comme témoignage... de notre inanité !!


                • soi même 12 décembre 2014 14:20

                  @ alinea, oui , j’ai oublié le temps, il est évident que temps fait le trie , il suffit de voir comment en même pas 4 décennies , ceux que l’on encensaient comme des artistes éminents, leurs Œuvres ont prit soudain un coup de vieux et d’autres qui ont passée le siècle en fantôme garde toute leurs fraîcheurs créatrices !

                  http://minotaure.m.i.pic.centerblog.net/w1qrzsri.jpg

                  http://2.bp.blogspot.com/-g6ifzBLblVU/TsVBHLdAcxI/AAAAAAAAAck/8eZbZWm-_jE/s640/barque_mystique__odilon_redon.jpg


                • alinea alinea 12 décembre 2014 14:52

                  Je ne suis guère visuelle et manque de culture en matière d’oeuvres picturales ; néanmoins, je suppose que l’aspect formel d’un tableau, témoigne de son époque ( de la peinture hors perspective, et même les fresques antiques, jusqu’à Picasso ou Dali) tandis que ce qu’elle touche en nous est peut être intemporel, pour ne pas dire universel ou éternel.L’homme, dans sa condition.
                  Mais si on pense à la musique, qui est plus dans mes cordes, l’absence d’ego, est à mon sens la « preuve » ( à défaut d’autre mot, à l’instant), de l’oeuvre d’art ; l’humain dans son lien intuitif, voire génial, avec ce que je nomme le grand Tout, (avec tous les bémols que je peux mettre à ce terme).
                  Une civilisation trop humaine, sans sortie vers le haut, ne me semble pas pouvoir créer d’oeuvres d’art ; juste l’exposition de talents ou d’audaces, qui ne sortent guère de notre condition !!
                  Si notre référent est l’Immensité , quand on crée, on ne fait pas la même chose que lorsqu’il n’est que les contours du bocal dans lequel on patauge !!


                • Fergus Fergus 12 décembre 2014 16:40

                  Bonjour, Alinea.

                  « Aujourd’hui, la perversion vient du fric, exclusivement ! »

                  Et comment ! Même si cette dérive n’est pas nouvelle, elle a désormais pris une ampleur sans précédent et totalement extravagante, comme on a pu le constater avec Koons. A noter que cet homme, avant d’être un « artiste », était un trader de Wall Street, un homme qui maîtrisait parfaitement les techniques du marketing. Hasard ou pas ? A chacun de juger.


                • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 17:06

                  Il y eut une époque où ce genre de question n’avait pas de sens. 

                  Tout comme d’ailleurs la question de dieu, de ce qu’un homme, une femme, et j’en passe !

                  Il semble que depuis quelques temps le pare brise est de plus en plus flou, alors que nous prenons de plus en plus de vitesse.

                  On tente de trouver les essuie glace, mais où sont ils ?
                  Cette commande là ?
                  Non, merde, c’est le warning !

                  Faudrait passer la bagnole à la valise électronique !
                  Tout est foireux, des clignotants qui s’allument partout. 
                  On nous dit que c’est pas si grave, qu’on peut continuer de rouler. 

                  Faudrait faire confiance aux spécialistes, ceux qui nous vendent des lunettes google, les nouveaux prêtres, et puis Monsieur François Pinault, avec son beau musée d’art contemporain.

                  « Non, ceci n’est pas une décharge ! » Nous avait déjà prévenu Magritte. 

                  « Ceci n’est pas une pipe ! »
                  La liaison forcément est facile entre les deux. 
                  On aurait tort d’y voir de la grivoiserie. Tout cela n’est que cadavres exquis.
                   D’ailleurs les cadavres deviendraient aux mains de certains des œuvres d’art.
                  Auparavant il y avait le théâtre du grand guignol, maintenant on vous prend pour des guignols

                  A ce titre Pol Pot et Adolph sont les plus grands créateurs du monde. 
                  On ne dit plus « créateurs », on dit « performeurs »
                  Ce qu’il y de formidable avec l’art contemporain c’est qu’il permet aux gosses de bourgeois qui auraient été recalé à l’académie autrefois d’envisager une vraie carrière. 
                  Non, par de dictateur, mais d’artiste. 

                  Autrefois le danger dans les musées venaient des anarchistes, ou des voleurs, comme ce type qui vola la Joconde. 
                  Maintenant il vient des femmes de ménage, le soir, qui risquent de foutre un truc d’un million de dollars ( t’as rien à ce prix là) à la poubelle, croyant avoir affaire, pauvre ignare, à un quelconque immondice 
                  Je ne blague pas la chose s’est produite plusieurs, fois, dans différents musées art con du monde. 
                  Hors, quand la chose se répète plusieurs fois, il faut au delà de l’anecdote, en tirer une loi, ou une morale

                  Peut être bien que c’est celle du conte du roi nu !

                • soi même 12 décembre 2014 18:39

                  ( Une civilisation trop humaine, sans sortie vers le haut, ne me semble pas pouvoir créer d’oeuvres d’art ) Oui , même ceux qui se dissent artistes n’échappe pas à la règle, cala à prit un ton de plus en plus prosaïque, c’est de l’art fric. Par ailleurs, les exigence esthétiques change depuis l’avènement de l’abstrait, l’art ne peut être simplement beau, il doit reflété un équilibre entre le beau et le laid ! Néanmoins, les formes futur germent toujours à l’abri des regards, et je serais pas surprit et l’on peut déja le constater chez certain, c’est la vie qui devient une œuvre d’art !


                • alinea alinea 12 décembre 2014 19:07

                  Cela n’empêche pas ! Une vie n’est pas faite pour être montrée ; de toutes façons l’art, ou plutôt les artistes sont des médium, le talent ne suffit pas, loin de là ! Enfin, je suppute que c’est là une définition bien obsolète de l’art !!


                • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 19:48

                   Néanmoins, ce qui restera de l’art de notre période, c’est son vide, et c’est bien ce qu’est notre époque ; donc ces oeuvres là resteront comme témoignage... de notre inanité !



                  Alinea, oui vous avez raison, c’est l’épreuve du temps qui nous fait faire la différence entre les prophètes et les escrocs, et qui est le véritable révélateur de la qualité. 

                  En ce sens, c’est vrai, que ça ne risque de ne pas être flatteur pour nous. 
                  Mais pourrait il en être autrement. 
                  Car c’est une chose évidente depuis la nuit des temps. La qualité de l’art est connectée avec celle de l’époque où elle baigne. 

                  Que pourrions nous produire autre chose que du vide, et de l’esbrouffe ?

                • alinea alinea 12 décembre 2014 19:59

                  Absolument d’accord bakerstreet !
                  Un artiste est de « son temps » ; forcément ; normalement, il le sublime, et nous amène « vers quelque part » ; mais quand l’époque n’a pas de quelque part, il ne nous mène pas loin !!
                  Mais peut-être après tout est-ce de l’art quand même, en mode mineur !!!


                • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 22:52
                  Alinea

                  Mineur de fond.... Peut être
                  Et sans coup de grisou, sans coup de génie !

                  Nous ne sommes que de pauvres chevaux de mine, aveugles, 
                  Tirant les wagons sur lesquels sont assis nos mécènes. 

                  « Je suis aveugle disait Ray Charles, mais ça pourrait être pire
                  Je pourrais être noir. »

                  Bon, heureusement qu’il nous reste un peu d’humour, c’est comme ça qu’on peut s’en tirer
                  En mettant du cirage sous le nez de la joconde
                  On dirait plus qu’elle sourit, mais carrément qu’elle se bidonne !

                • soi même 13 décembre 2014 01:07

                  ( ela n’empêche pas ! Une vie n’est pas faite pour être montrée ) entièrement d’accort avec vous, ce qure je décrit est pronfondement intime !
                  Par contre cela a un effet pour l’entourage !


                • Donbar 12 décembre 2014 14:49

                  Il n’est pas nécessaire de définir l’œuvre d’art puisque l’art que cette expression voudrait évoquer n’existe pas. L’art, ou pluôt l’Art – pour ne pas offusquer Saint-André-des arts, ni mélanger avec l’état de l’art ou encore avec les ouvrages d’art – est né au XIXe siècle. Il s’agissait d’épater le bourgeois en le faisant baver devant un nouveau sacré, alors qu’il croyait en avoir fini avec tout sacré. La propagande poétique a bien fonctionné et comme le bourgeois y a investi ses sous, plus question d’y toucher. Sacrilège ! C’est pourquoi il importe d’étayer la croyance en l’Art par tous les moyens, le terrorisme intellectuel n’étant que l’un d’entre eux. Faire appel à la philosophie analytique a au moins l’avantage de garantir que le débat sera sans fin...


                  • kacius 12 décembre 2014 14:59

                    Je vous invite à poursuivre votre lecture philosophique au-delà de cet ouvrage que vous avez lu et au-delà de ce que vous avez écrit car vos 3 conditions me semblent hors sujet et de très loin. Mais avez-vous un intérêt sincère pour ce sujet ? Je n’ai pas lu l’ouvrage dont vous parlez, mais si sa conclusion est que les philosophes n’ont pas réussi à définir l’oeuvre d’art, j’ai bien peur que ce soit un bien mauvais début dans la recherche philosophique. En vérité, depuis Platon jusqu’à Deleuze, vous avez de quoi lire avant de reposter un article sur Agoravox. Ne voyez pas dans mon commentaire un troll rageux, c’est juste que... c’est très prétentieux de votre part de vouloir définir l’oeuvre d’art avec si peu de compréhension du sujet. Bien cordialement.


                    • njama njama 12 décembre 2014 15:35

                      En raisonnant plutôt sur l’Art primitif qui ne s’appelait pas « art », ni « l’Art » ... qu’en ressort-il hormis comme une projection métaphysique, une intrusion du métaphysique [ avec tout ce que l’on peut y fourrer dedans, vaste grenier ... smiley ] dans le réel matériel. Comme une sorte de miroir de nous-mêmes, au moins en partie ...
                      Et tout cela « jaillit à la surface » par quel communion mystérieuse de l’esprit & des mains.
                      En remontant encore dans le temps, bien plus avant, on y trouve l’art rupestre devant lequel nous restons coi
                      La beauté est un critère beaucoup trop subjectif à mon idée pour être pertinent dans une définition de l’art, ce que l’on appelle « art primitif » n’’est pas forcément perçu comme « beau » par l’un ou par l’autre, ici ou là. Comme la pensée, les notions de « beau » et le « laid » sont très relatives et ont évolué au fil du temps


                      • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 16:46

                        A partir du moment que l’où vous commencez à vous poser la question, ce n’est plus une oeuvre d’art. 


                        • lsga lsga 12 décembre 2014 16:57

                          c’est marrant, j’aurais dit très précisément le STRICT inverse. 


                        • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 17:08

                          Ce qui revient à la même chose

                          Cela dépend si l’on regarde dans un miroir ou non !

                        • lsga lsga 12 décembre 2014 17:09

                          en fait t’es les champions des phrases qui ne veulent rien dire toi ? c’est ça ?


                        • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 17:15
                          Les champions ?

                          Etre un champion à la fois me suffit amplement.... 
                          A lancer d’os, merci, je me débrouille pas mal !

                        • lsga lsga 12 décembre 2014 17:22

                          loool je fatigue moi.... il est temps que je passe à autre chose...


                        • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 17:48

                          Oui, après le lancer de flèches, vous pourriez vous remettre au tricot. 

                          Ce bonnet, par exemple, est une véritable oeuvre d’art !

                        • kalachnikov lermontov 12 décembre 2014 17:14

                          Art nouveau pour homme nouveau :

                          http://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0204004470905-lhologramme-hatsune-miku-premiere-pop-star-internationale-open-source-1073279.php?d8H2pyWu2J4M83rs.99

                          J’ai hâte de prendre connaissance des travaux des hologrammes philosophes et poètes.

                          Victoire totale de la populace, gardienne de la grandeur et du génie.


                          • alinea alinea 12 décembre 2014 20:01

                            Super l’ère de la poupée barbie !!
                            L’humain est particulièrement décevant ces temps-ci !


                          • Xenozoid 12 décembre 2014 17:26

                            qui me dira ce que je pense. c’est l’art


                            • bakerstreet bakerstreet 12 décembre 2014 22:54

                              Xeno


                              Qui a dit quand j’entend le mot art je sort mon réverbère ?

                            • Xenozoid 23 décembre 2014 13:32

                              on attend une lumiére ?,ben si le fait d’être de l’art est ne pas être décortiquer, analyser, et jugé,alors nous somme tous de l’art,problème de lumière résolu......


                            • kalachnikov lermontov 12 décembre 2014 17:51

                              Ingénierie sociale : déprecier le travail spirituel et artistique, ravaler l’artiste au rang d’inutile ; faire en sorte que l’art ne puisse exister que via la dimension ’entertainment’ (divertissement). Comment ? Ne peut exister que ce qui marche, ie ce qui est vendu, ie s’appuyer sur le pouvoir du Nombre et sa grandiose intelligence. Résultat : Nabilla plutôt que Rimbaud.
                              Dans le même temps, travailler sur le plan éducatif et par tous les moyens, ceci dans le but de rapetisser les capacités intellectuelles du bétail. Par la dématérialisation des médias et des outils. Par le relativisme apitoyé : le premier rappeur éructant qui passe = Rimbaud et faut pas les fatiguer les pov’ bouts de chou.
                              Subjuguer l’esprit par des artifices comme les effets spéciaux, la peopeulisation, etc, au détriment du fond. Faire en sorte de stimuler constamment l’esprit. le noyer sous un déluge de sornettes histoire qu’il ne revienne pas à lui-même.

                              Etc, etc. Je n’ai pas envie de mettre le détail tellement ça crève l’oeil.

                              Tout ça pour quoi ?

                              Parce que l’art c’est autre chose qu’une équation à trois composantes et deux balles et l’artiste autre chose qu’un clochard. L’artiste, c’est celui qui ayant gardé un lien ténu entre la vérité vraie de la vie, la Nature à grand N, permet la reconnexion et peut donner envie de la Liberté, ce rêve qui traverse l’histoire humaine de part en part. Une sorte de chamane, un Voyant.

                              ’Nous autres, nous savons que nos oeuvres ont quelque chose de magnétique’ [Nietzsche]

                              ’Nature, berce-le chaudement, il a froid.’ [Rimbaud]

                              Réveillez-vous, les endormis.

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