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Catherine Coste

Catherine Coste

Mon environnement est hétérogène : l’Education Nationale, des entreprises multinationales, une activité de journalisme en tant que conceptrice-rédactrice de weblogs d’information sur les thèmes de la chirurgie robotique et des transplantations d’organes.
Depuis mars 2005, je joue un rôle de médiation éthique entre le milieu hospitalier, politique et les usagers de la santé, dans le domaine des transplantations d’organes : le constat de décès sur le plan de l’éthique (mort encéphalique, mort cérébrale, prélèvements « à cœur arrêté »), un sujet soulevant de vives controverses, y compris à l’échelle internationale, et suscitant passion et émotion (témoignages de familles confrontées au don d’organes, de chirurgiens, etc.).
- Sept ans d’expérience en tant qu’enseignante en lycée et collège (établissements publics et privés), en langues vivantes. A part l’ensemble des élèves et quelques collègues sympas, dans l’enseignement rien ne va !

- Six ans d’expérience au sein de multinationales (assistanat de direction trilingue) ont requis efficacité et adaptabilité dans le rôle d’interface au sein de filiales (FM Global, Intuitive Surgical Europe, Boston Scientific SA) et de sièges sociaux (Europcar International, BNP Paribas), au sein de structures à forte et à faible hiérarchisation, de grande et de petite taille, le sens de l’organisation, de la confidentialité, la rapidité d’adaptation à une nouvelle activité grâce à mon expérience au sein de différents secteurs d’activité (traduction financière, assurance du risque industriel, chirurgie robotique, matériel médical, location véhicules). Ajoutons un cursus universitaire en sciences humaines (littérature et traduction), enrichi d’une expérience de rédactrice du Bulletin pour la Coopération franco-allemande dans les Sciences humaines et sociales, CIRAC-Forum, édité par le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche et par le Ministère des Affaires Etrangères.
Ces formations, expériences et actions ont façonné ma conception de la communication : professionnalisme, pédagogie, qualité de l’information et de l’expression écrite et orale, rôle d’interface et de médiation éthique.

Tableau de bord

  • Premier article le 31/05/2007
  • Modérateur depuis le 23/10/2007
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Derniers commentaires



  • Catherine Coste Catherine Coste 17 décembre 2007 22:07

    Marc Grassin, enseignant chercheur, Factulté de Philosophie de l’Institut Catholique de Paris, est l’auteur d’un essai intitulé : « Le don d’organe : paradoxe sacrificiel dans une culture de l’échange libéral » (2005). Lien vers l’essai :

    http://nereja.free.fr/files/MarcGrassin.pdf



  • Catherine Coste Catherine Coste 17 décembre 2007 22:00

    Le problème, c’est que si tout le monde s’accorde à dire que la mort encéphalique est un état irréversible, pour le reste les avis des spécialistes divergent.

    I-) Voici l’explication de la mort encéphalique par le Professeur Iradj Gandjbakhch, Chef de Service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris 13ème) - Service de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire :

    "Chère Madame, La Direction du Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière m’a fait parvenir le courrier que vous avez envoyé à la date du 11 mars 2005 concernant l’ouvrage écrit par le médecin urgentiste de l’Hôpital A. Béclère, Clamart, en particulier les chapitres concernant la mort cérébrale, les prélèvements d’organes, les transplantations.

    Je voudrais vous apporter les précisions suivantes : 1) La définition de la mort a été pendant des millénaires la disparition de l’activité cardiaque. Or, du fait des progrès techniques et de la médecine, cette notion a été battue en brèche.

    - il y a des patients qui sont sous coeur artificiel et/ou assistance circulatoire qui n’ont plus le coeur, ou le coeur est complètement immobile, et qui sont parfaitement vivants parce qu’ils parlent, ils se lèvent, ils mangent, ils se promènent, ils dorment, bref...ils vivent. Donc la notion de dire que ’l’arrêt des battements du coeur est synonyme de mort’ est complètement fausse parce qu’on peut être parfaitement vivant sans avoir le coeur natif.

    - A l’inverse, on s’est aperçu qu’il est possible d’avoir le coeur qui continue à se battre pendant une période brève tandis que la personne est morte du fait de la destruction de son cerveau.

    2) Si la définition de mort encéphalique qui autorise le prélèvement d’organes est parfaitement bien définie par les législateurs, les gens de mauvaise foi, pour ne rien en dire d’autre, à dessein créent des troubles dans l’esprit des personnes en parlant de coma, de coma prolongé, de coma végétatif, de l’état végétatif, bref, ... des circonstances qui n’ont rien à voir avec la définition légale de mort cérébrale et qui ne font qu’apporter des confusions.

    Aujourd’hui en France, selon la loi, il est possible de prélever des organes dans les circonstances suivantes : A - Sur les donneurs vivants. Cette activité est bien encadrée par la loi. B - Chez les patients à l’état de mort encéphalique avec la définition qui est donnée, non seulement le coma, non seulement la disparition de la respiration, mais également un électroencéphalogramme nul pendant un enregistrement de 30 minutes et répété à quatre heures d’intervalle, et en l’absence de tous les produits pouvant agir sur le cerveau, et, en cas de nécessité, par artériographie carotidienne montrant l’absence de toute vascularisation du cerveau. Vous pouvez constater qu’il s’agit d’une définition qui tient compte de la clinique et des examens complémentaires de degré de plus en plus sophistiqué. Cet état de mort encéphalique n’existe pas à l’état naturel. Ce n’est que chez des patients atteints d’un certain nombre de maladies neurologiques que les médecins, dans un premier temps, traitent les patients dans le but et l’espoir de pouvoir les ’tirer d’affaire’ et que, devant la constatation de la destruction irrémédiable du cerveau, ils sont amenés à proposer un prélèvement d’organe. C- Les prélèvements sur les patients de coeur arrêté, en particulier prélèvement du rein et du foie dans les conditions également bien définies, c’est-à-dire l’arrêt du coeur constaté depuis au moins 10 minutes.

    Donc j’espère vous avoir apporté des réponses à vos interrogations. Veuillez croire, chère Madame, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs. I. Gandjbakhch"

    Voici maintenant l’argumentation du Dr. Marc Andronikof, Chef de Service aux urgences à l’hôpital Antoine-Béclère (AP-HP), Clamart : "Madame ou Mademoiselle,

    Bien sûr que le ’coma dépassé’, terme original ou originel donné par les inventeurs mêmes de cet état de coma particulier (appelé maintenant mort encéphalique après s’être appelé longtemps mort cérébrale), n’est ni le ’locked in sydrom’, ni un état végétatif chronique.

    Toute l’argumentaiton de ceux qui vous ont répondu repose sur leur conviction (inscrite désormais dans la loi) que la mort encéphalique (le coma dépassé) est LA mort.

    C’est contre cette supercherie manifeste que je me suis élevé. Il suffit de lire la réponse du Professeur Grandjbakhch (hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) pour le comprendre très simplement : sans coeur mais avec des machines, le reste de l’organisme continue à fonctionner, donc on dit que la personne vit. Quelle est la raison scientifique pour ne pas appliquer exactement le même raisonnement au cerveau ? Or, avec un cerveau détruit mais grâce à des machine, l’organisme continue de fonctionner. Mais on dit que la personne est morte. Pourquoi ?

    Mais pour permettre aux prélèvements de se faire ! Ce sont les mêmes qui définissent les règles, les appliquent et en profitent... (Savoir si les malades greffés en profitent est une autre question).

    Donc des scientifiques au nom de l’avancée de la médecine ont défini un principe philosophique et théologique (l’essence de la personne est logée dans les cellules cérébrales) et on les croit parce qu’ils sont scientifiques. Si le procédé et le résultat ne sont pas une supercherie, qu’est-ce d’autre ?

    Et si (je termine avec votre préoccupation initiale) les gens ne sont pas morts (cf. argumentation), qu’est-ce qui permet de dire qu’ils ne sentent rien ? Ce n’est pas parce qu’ils n’expriment rien qu’ils ne sentent rien.

    Il y a certes d’autres questions soulevées par la transplantation (par exemple le problème de l’identité de la personne) qui sont abordées dans mon livre ainsi que beaucoup d’autres sur bien des sujets médicaux. Evidemment je ne vais pas le réécrire.

    Agréez mes salutations distinguées.

    Docteur Marc Andronikof" (Auteur du livre co-écrit avec Jacqueline Dauxois : « Médecin aux Urgences », Editions du Rocher, 2005).

    II-) Je vous invite à visionner la présentation du Dr. Docteur Guy Freys, Département de Réanimation chirurgicale des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, sur les différentes questions soulevées par une (des) définition(s) de la mort. Le Dr. Freys a évoqué les disparités d’un pays à l’autre. Reprenant les paroles d’un philosophe, il rappelle que la mort, qui était un mystère, est désormais devenue un problème. D’où le titre de sa présentation : « On ne meurt qu’une fois, mais quand ? ». Il a rappelé que la mort encéphalique était le parent pauvre de la communication grand public (mars 2007).

    « On ne meurt qu’une fois, mais quand ? » :

    http://w3appli.u-strasbg.fr/canalc2/video.asp?idvideo=6015

    En résumé, le Dr. Freys évoque l’hétérogénéité des critères pour le constat de décès, d’un pays à l’autre, l’absence de consensus, les controverses, autant de facteurs favorisant l’apparition de nouveaux courants : d’une part on entend de plus en plus de voix s’élever pour remettre en cause la mort cérébrale elle-même, tout en admettant le caractère irréversible du processus, c’est-à-dire la non possibilité de retrouver la conscience et la respiration, et le fait que ces états (la mort du tronc cérébral et la mort encéphalique) peuvent conduire au prélèvement d’organes. « Mais ces mêmes voix insistent pour séparer cet état propice à faire un prélèvement d’organes et la mort ». (Dr. Guy Freys) A l’opposé de ces voix qui réclament de ne plus parler de mort cérébrale, il y a des voix qui demandent à aller encore plus loin, et réclament la reconnaissance de « la mort néocorticale », c’est-à-dire le statut de mort à celui qui ne posséderait plus ses fonctions corticales supérieures, en arguant du fait que la mort de la personne prime sur celle de l’organisme, et que s’il n’y a plus de personne, il n’y a plus de vie. Ce concept de mort néocorticale est initié par un neurologue écossais qui s’appuie sur l’étendue des lésions de la matière grise interdisant tout rapport conscient avec le monde extérieur. Mais dans ces cas-là, la respiration spontanée est le plus souvent préservée. L’exemple le plus médiatisé de cet état est sans doute celui de Mme Terri Schiavo (USA). La commission présidentielle américaine de 1981, qui avait adopté la mort encéphalique, avait rejeté ce concept et a interdit de considérer cette situation comme un état permettant le prélèvement d’organes, tout en concluant que si le caractère irréversible de la perte de conscience ne pouvait être affirmé en l’état actuel des connaissances, il fallait néanmoins laisser la porte ouverte au cas où un jour on pourrait définir exactement les zones qui seraient responsables de cet état-là. Si un jour on devait mettre en évidence les contours exacts de la région du cerveau responsable de cette fonction et être à même de démontrer le caractère irréversible de sa destruction, une nouvelle polémique s’engagerait inévitablement sur la définition et l’instant de la mort...



  • Catherine Coste Catherine Coste 17 décembre 2007 14:59

    Bonjour, Merci pour votre question.

    Nous sommes bien d’accord que pour les patients en état de mort encéphalique ou pour ceux en arrêt cardio-respiratoire persistant, la mort est prévisible. Pour autant, une mort prévisible équivaut-elle à « la » mort ? N’est-ce pas à chacun de décider à quelle mort il croit ? Un prélèvement d’organes sur donneur « décédé » (en état de mort encéphalique ou en « arrêt cardio-respiratoire persistant », ce dernier état permettant les prélèvements « à coeur arrêté ») exige que l’on prolonge ou que l’on abrège la fin de vie du patient dont on va prélever les organes. Prolonger ou abréger la fin de vie d’un patient pour prélever ses organes n’est jamais dans l’intérêt de ce patient. Mais c’est à ce prix que des organes utiles à des fins de greffe pourront être récupérés. Cette intervention ou intrusion dans le processus de mort d’un patient consiste à le maintenir en vie artificielle ou à hâter sa fin, dans les deux cas, dans le but d’un prélèvement d’organes. Cette intrusion ou intervention est (ou peut être) douloureuse pour le corps médical et pour les proches confrontés au don d’organes.

    Par ailleurs, le nombre de patients en attente de greffe ne cesse d’augmenter, les besoins en greffon sont énormes. 12 400 personnes en attente de greffe pour 1 442 personnes prélevées (source : Agence de la biomédecine, 2006).

    Dans un tel contexte, il me semble que l’usager de la santé doit pouvoir décider de lui-même, en toute connaissance de cause (ce n’est pas le cas à l’heure actuelle), si « perturber son ’processus de mort’ » sera « un bien maigre sacrifice » ou non. Ce n’est pas au seul corps médical d’en décider à sa place. Ce qui pose la question : quel débat démocratique sur les prélèvements d’organes ?



  • Catherine Coste Catherine Coste 16 décembre 2007 14:44

    Ce que demande VINVIN : respecter la représentation que chacun peut avoir de sa propre mort. La mort conserve une part de mystère. Si de ce fait il convient de respecter la représentation que chacun se fait de sa propre mort, il n’est pas pour autant souhaitable de substituer le dogme du Don au mystère de la mort pour justifier la pratique des transplantations. Si l’absolutisation de la question du Don doit rendre la question de la mort taboue, alors le Professeur Bernard Debré a eu raison d’écrire récemment : « Il faut sortir des dogmes avec lesquels on jongle pour justifier les transplantations d’organes », tant il est vrai que les dogmes ont la peau dure.



  • Catherine Coste Catherine Coste 16 décembre 2007 14:39

    La question des prélèvements d’organes sur un donneur dit décédé pose la question de la mort. Non celle du don. Celle du don va de soi. Celle de la mort ne va pas de soi. Car la médecine échoue à définir les critères exacts de la mort (déterminer le moment précis de la mort).

    Un donneur d’organes dit « décédé » est un patient devenu un simple pourvoyeur d’organes. Il n’est plus traité comme une personne. Pour prélever les organes de ce donneur en état de « mort encéphalique » ou en arrêt cardio-respiratoire persistant, il faut soit le maintenir en état de vie artificielle le temps que ses organes soient prélevés, soit le réanimer dans le but d’assurer la conservation de ses organes. Dans les deux cas, on emploie des techniques invasives, qui ne sont pas dans l’intérêt du donneur. Le qualificatif de « donneur cadavérique » constitue un mensonge éhonté : il s’agit d’un mourant, d’une personne engagée dans un processus de mort. Non d’un mort ! Le prélèvement des organes de cette personne exige que les équipes chirurgicales de prélèvement interviennent (fassent intrusion) dans son processus de mort. Or c’est précisément cette intervention ou intrusion dans le processus de mort d’un proche qui peut effrayer les familles confrontées au don d’organes. Il ne s’agit pas, comme on voudrait nous le faire croire, d’initier un débat idéologique centré sur des considérations philosophico-religieuses ou culturelles au chevet d’un défunt : la générosité, l’égoïsme, le don, le repli sur soi. Dans les faits, les familles confrontées au « don » sont confrontées à une « technicisation de l’agonie » au service des transplantations. Avec tout ce que cette technicisation peut avoir de terrifiant. Quand on se trouve confronté à la question du don des organes d’un proche mourant, on se pose la question de l’accompagnement. Accompagner, et non abandonner ce proche au pire moment de son existence. Voilà la vraie préoccupation. Disons-le très clairement : les familles confrontées au don des organes d’un proche mourant vivent un dilemme inhumain : elles doivent choisir entre l’intérêt du mourant (le laisser s’éteindre le plus paisiblement possible) et un don d’organes qui aiderait de très nombreux patients en attente de greffe, d’autant qu’on a assisté à une explosion du nombre de patients en attente de greffe. Le don va de soi. La question de la mort ne va pas de soi, puisque la médecine échoue à définir la fin de la vie, par les seuls cirtères médicaux et scientifiques. Le don point d’interrogation est à remplacer par : la mort point d’interrogation, du fait même de la relativité des critères permettant de définir la mort.

    Respecter la loi de bioéthique de 2004 (consentement présumé), c’est respecter un certain nombre de paradoxes et bricolages : voir les controverses à l’échelle internationale, concernant le constat de décès des donneurs « morts », et ne pas oublier que le consentement présumé pose des problèmes d’éthique - un spécialiste du don a parlé de « mariage infernal entre Kant et Sade » pour montrer le problème que pose l’impossible cohabitation dans la loi entre consentement éclairé et consentement présumé.

    Dire à un usager de la santé qui s’interroge sur la fin de vie qu’ont ces donneurs que l’on dit « morts » : « Ils sont morts, c’est inscrit dans la loi » ne répond pas aux interrogations concrètes du genre : « vais-je souffrir à mon décès si je consens au don de mes organes ? » La définition légale de la mort : cela fait froid dans le dos...

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