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Terrien français né au milieu des années quatre-vingt. Passionné par l'histoire ancienne et la géographie humaine.

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  • Antenor Antenor 23 mai 14:35

    Ce marche-pied végétal a même donné son nom à la cathédrale. Il s’agit d’un surgeon, un néser en hébreu, christianisé en Saint-Nazaire. Il se trouve sur le chapiteau d’un nazir : Samson. Le lancement de la construction de ce qui est aujourd’hui la cathédrale Saint-Lazare est peut-être même à attribuer aux empereurs gaulois dans le but de rivaliser symboliquement avec Gallien.

    Détail troublant, le temple renversé par Samson est symbolisé par un porche qui n’est pas sans rappeler celui de Mont-Saint-Vincent. Cela pourrait s’expliquer par la prise de pouvoir des Chrétiens entre le début des travaux de l’actuelle Saint-Lazare et la sculpture des chapiteaux à leur achèvement. Ironie de l’histoire, alors que Postumus se faisait représenter en Héraklès / Samson sur ses monnaies, c’est son oeuvre qui devient à son tour la cible des nouveaux Samson chrétiens !

    Pour mieux comprendre, il faut retourner à Mont-Saint-Vincent et expliquer en particulier le chapiteau de la biche de Cérynie. Si ce travail méconnu d’Heraklès est représenté au côté du lion de Némée et de Cerbère, c’est pour une raison bien précise. Il s’agit du premier travail de l’Heraklès / Juda du Testament des Douze Patriarches retrouvé à Qumran. A l’origine, l’auteur de ce texte évoquait sans doute de manière allégorique une conquête de la Galilée réelle ou projetée par sa « secte ».

    Le fait de retrouver la biche de Cérynie à Bibracte signifie que les commanditaires avaient des lectures « qumraniennes » ! Le chapiteau en V indique qu’il y a possiblement cinq niveaux de lectures des chapiteaux à Mont-Saint-Vincent. J’en vois trois  : les masques de Métis, les travaux d’Héraklès / Juda et une sorte de genèse néo-platonicienne (influence de Plotin ?). A Gourdon, certains travaux d’Heraklès sont représentés de manière beaucoup plus explicite, en particulier « la folie » et « la captivité chez Omphale ».



  • Antenor Antenor 4 mai 00:17

    Le même marchepied végétal sur un chapiteau d’Autun ! Ici, c’est Samson qui renverse le temple. Ce qui renvoie aussi à la « malfaçon » de la monnaie de Postumus au temple. Derrière les travaux d’Héraklès, Postumus a camouflé des scènes bibliques. Autre exemple, le taureau crétois, c’est le veau d’or. A Mont-Saint-Vincent, on peut se demander pourquoi l’épisode peu connu de la biche de Cérynie a été représenté. Possible réponse : la biche était l’emblème de la tribu de Nephtali, celle qui occupait la Galilée...

    Ce chapiteau de Samson est intéressant. Le personnage sur le marchepied semble protester contre la destruction du temple par Samson. Il fait écho à celui de la chouette monstrueuse dont la bouche est visée par le Sagittaire. Ils illustrent un conflit religieux interne à la cité éduenne. Une réconciliation semble amorcée sur le chapiteau de l’Arche de Noé où Bibracte au sommet de sa montagne est remise en état comme demandé dans les Actions de Grâce des habitants de Flavie et illustré sur cette monnaie de Constantin à la chouette.



  • Antenor Antenor 20 avril 22:14

    @ Emile et Pascal L

    Pour être tout à fait précis le mot « nazir » signifie « consacré » plutôt que « saint » qui est un terme très chrétien.

    Josué 20-7 : « Ils consacrèrent Kedesh en Galilée ».

    Kedesh faisait partie des villes-refuges pour les meurtriers involontaires.

    D’où l’exclamation de Nathanael dans l’Evangile de Jean : « De Nazareth, que peut-il sortir de bon ? »

    Si on se base sur l’Ancien Testatement, Nazareth « le lieu-consacré » est donc Kedesh de Galilée.

    Jésus / Josué de Nazareth sort d’une ville consacrée par son homonyme quinze siècles plus tôt, tout un symbole. Et suivant Esaïe, le Messie devait venir du Nord. C’est peut-être là-bas que Saül est tombé de cheval.



  • Antenor Antenor 19 avril 18:14

    Le rattachement de Paray-le-Monial à Cluny est postérieur au comte Gislebertus, le chapiteau de Saint-Lazare-d’Autun ne peut donc illustrer cet évènement. Je reprends mon raisonnement. Si on se fie aux textes, il faut situer la construction de la cathédrale de Chalon-sur-Saone au début du 6ème siècle et l’abbatiale de Vezelay au 9ème. Pour Autun, c’est plus complexe : deux cathédrales et pas de textes, du moins en apparence.

    A moins de penser qu’un simple évêque au XIIème siècle avait les moyens de construire un tel édifice alors que le centre de gravité bourguignon basculait vers Dijon, il faut remonter beaucoup plus loin en arrière. Nous retrouvons alors la trace d’un temple d’Apollon et d’un hôpital.

    Saint-Lazare-d’Autun possède une particularité dans son orientation qui n’est pas Est-Ouest comme la grande majorité des temples antiques et des églises mais pratiquement Nord-Sud. Les historiens invoquent un manque de place. Cependant cette particularité se retrouve dans un temple à Rome pour lequel cet argument est difficile à tenir : celui de Jupiter Capitolin, le plus important de l’empire.

    Les Eduens revendiquant le titre de « frères du peuple romain » ont pu vouloir copier ce temple à Autun notamment en reprenant son orientation. La cathédrale Saint-Lazare aurait alors été construite des siècles plus tard toujours suivant la même orientation. Le problème est qu’il n’y a pas de trace de temple antique sous l’actuelle cathédrale. Par contre, on y a trouvé du mobilier remontant à l’époque romaine.

    La cathédrale Saint-Lazare remonte donc à l’époque romaine et elle avait vocation à rivaliser dans son apparence avec le temple de Jupiter Capitolin à Rome. Il s’agit très vraisemblablement du « plus beau temple de l’univers » du Panégyrique de Constantin Auguste. L’auteur de ce texte était sûrement chrétien. Sous le nom d’Apollon et de la victoire qui l’accompagne, il faut deviner Jésus et l’ange. Cet édifice est l’oeuvre de l’évêque Rhétice. Avec la christianisation officielle de l’empire, le temple d’Apollon prend le nom de Saint-Nazaire.

    L’évêque Léger construit vers 650, un hôpital à la porte de la cathédrale puis le comte Gislebertus fait édifier le narthex et son tympan au Xème siècle. C’est ensuite que cela se complique. Quelques siècle plus tard, après le transfert des reliques de Saint-Lazare à Autun, il est décidé la construction d’une nouvelle église dédiée à ce pèlerinage.

    Voici ce qu’il a dû se passer. Le temple d’Apollon d’abord baptisé Saint-Nazaire devient Saint-Lazare et l’hôpital construit par l’évêque Léger reprend le nom de Saint-Nazaire à partir de sa transformation en église jamais vraiment terminée. Les deux édifices alternent dans le rôle de cathédrale de manière saisonnière. L’ancien hôpital devenu la nouvelle église Saint-Nazaire finit par être détruit à la fin du 18ème siècle.

    L’un des chapiteaux les plus importants de notre Histoire :

    Bibracte au Mont-Saint-Vincent sous les traits d’une chouette monstrueuse surmontant un cerce d’oppidum crucifère rappelant la partition du territoire en quatre pagus, est tenue en respect par le Sagittaire trois pattes à Autun et une patte sur la colline de Gourdon au pied de Bibracte. Retranché dans la citadelle à l’autre extrémité de Bibracte, le petit guerrier au grand bouclier alias l’aristocratie éduenne est en situation difficile et hésite à frapper le « monstre druidique ».



  • Antenor Antenor 17 mars 21:33

    @ Emile

    Je pense que l’agglomération sans fortification du sommet du Mont-Auxois où se trouve le théâtre doit être vue comme un satellite de l’oppidum principal qu’il faut situer dans le bourg fortifié d’Alise-Sainte-Reine juste en face du camp K. La petite fortification découverte par Garenne à la pointe du Mont-Auxois est l’Arce/Citadelle (VII. LXXXIV.) d’où Vercingétorix observe les combats. L’urbs désigne l’ensemble des constructions du Mont-Auxois.

    D’une manière générale, la double question qu’on peut poser aux archéologues est : « Où sont passées l’Avaricum gauloise et la Carthage punique ? »

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