Jean-Claude Vignoli

Oui, je suis peut-être trop facilement parti de principe que tout le monde suivait la polémique ; une erreur de ma part, je le regrette.

Pourquoi salir Kundera ? Recherche de notoriété ? Personne ne le sait vraiment. C’est tout aussi mystérieux que de savoir pourquoi *maintenant*.

Par contre, pour ce qui est de savoir d’où viennent ces accusations, je peux y répondre : c’est un chercheur praguois de "l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires" qui aurait découvert ces allégations, et elles ont été reprisent par l’hebdo tchèque Respekt. Le lien que je donne en intro détaille l’histoire.

La France est la patrie de l’Aglérie et ses tortures moyennâgeuse, où se sont formés certains hommes politique qui occuppent encore ajourd’hui le spectre (avec l’Italie, c’est le pays où les hommes politiques sont les plus vieux), où il est impossible de réformer et d’avoir un dialogue entre employeurs et employés et toute bisbille se tourne en affrontement façon 1789, puisque ses habitants sont des lâches (souvenez-vous de Munich 1938) qui se tournent les uns contre les autres car trop trouillard pour sortir de leurs frontières. Du fascisme de Vichy à celui d’Algérie, Nicolas Sarkozy ne fait que s’inscrire dans la continuité de "l’esprit français", se croyant supérieur parce qu’il réalise des films incompréhensibles dont personne ne veut. Pauvre petit pays avec des rêves de gloire, qui est resté à De Gaulle alors qu’il vit dans un monde superpuissances ; au mieux, il est un écuyer, mais ses habitants s’en rendent-ils compte ?

Le désintérêt pour l’international est... international. TF1 a commencé à fermer ses bureaux à l’étranger dans la vague mondiale à la fin des années 90.

Cela dit, je me suis toujours interrogé sur la réalité de telles statistiques : elles ne tiennent jamais compte (à ma connaissance) du phénomène de spécialisation. Des chaînes comme CNN, ou LCI plus proche de chez nous, ou Euronews, ont su trouver leur public, et plutôt bien. Des journaux comme le (International) Herald Tribune n’ont pas changé leur politique (consistant à se focaliser sur l’international), et se portent à merveille. Ca pourrait être un faux débat.

Enfin, dans l’article de journalism.com, il n’y a pas un mot sur la méthodologie (ou plutôt, les sources) utilisées pour obtenir ces pourcentages.

Sinon, ton message avait pour objectif de démontrer que les USA s’intéressent moins à l’international que les Français ? Quelle arrogance... une arrogance toute française.

Pour un ancien chercheur en histoire, je te trouve particulièrement léger sur l’objectivité. Il est évident que, comme l’écrasante majorité des Européens, tu es pour le ticket Obama. Ce qui ne devrait pas fausser ton analyse, et te faire prendre des positions aussi partiales...

La totalité des journaux anglophones (étasuniens et anglais) ont titré sur la surprise Palin, qui a su étonnamment bien résister au stress de l’enjeu. Les sondages sur les sites web de ces mêmes journaux, indiquent que le public les fréquentant est divisé à part quasi égale sur le potentiel vainqueur du débat.

Ton article reflète tes opinions, mais en aucun cas la réalité.

Quant aux commentaires qui s’en sont suivis, tel que "enfin c’est vrai que pour l’américains moyen qui ne connait rien culturellement en dehors de son pays ça passe...", je demandes qu’on me parle un peu du Français moyen, tiens... J’aurais rêvé d’un débat d’une telle intensité entre Sarko et Royal. Mais je dirais qu’on a les politiciens qu’on mérite.

Il faudrait se méfier, et je mets en garde les lecteurs de ton article, de la séduisante envie de sortir du "mainstream" des analyses sur la Russie.

Car en sus de l’impasse sur les dictatures établies dans les régions russes (TSS relève à juste titre les "élections" tchétchènes), ton article comporte de nombreuses erreurs factuelles, dont seul la volonté idéologisante de défendre la politique du Kremlin peut l’expliquer :

"Enfin pour finir, si Kasparov et consorts sont les garants de "l’opposition", ce n’est que pour les Occidentaux car ils restent très méconnus en Russie, mais c’est normal, en faisant campagne en anglais sur des plateaux télévisions de pays occidentaux, il est difficile de se faire "entendre" par le peuple russe, mais facile de se faire passer pour le chantre de la démocratie, devant des présentateurs complices et des téléspectateurs ignare"

En même temps, quand Kasparov s’exprime, c’est soit 1 minute à 2h du matin (la seule plage horaire qui lui avait été laissée), soit dans la rue à travers des manifestations, où le pouvoir paye des opposants à Kasparov.

La liberté d’expression, de pensée, politique, n’est pas négociable. Peu importe que la Russie soit plus stable sous une dictature ; sous Eltsine, la période "chaotique", ce n’était pas une démocratie non plus, mais une oligarchie. La Russie n’a jamais fait l’expérience de la démocratie, et à ma connaissance, le seul pays qui se soit embourbé dans la démocratie, c’est l’Algérie. Ca fait peu, pour justifier la mise en place d’une dictature népotiste en Russie.

La peur de la démocratie, ce n’est que les gouvernements qui l’ont, pas les peuples. Il est toujours suspect de voir un citoyen la réclamer. Encore plus lorsqu’il la réclame pour une autre peuple.