Je me doute que vous ne croyez pas un mot de votre sophisme si vous avez plus de 7 ans mais par acquis de conscience, je vais quand même m’efforcer de répondre. Ce qui définit la subjectivité d’un être vivant ( sa disposition à être qualifié de sujet plutôt que d’objet ) est une variable dépendant de la complexité et de l’intensité de sa palette d’affects. Ainsi, et c’est la théorie que je soutiens ( loin du simplisme répandu dans l’animalisme en général ) , on peut objectivivement postuler qu’il existe un gradient de subjectivité dans le règne animal ( scientifiquement les métazoaires ) qui va de l’inertie affective quasi-totale des éponges à la vie affective riche, structurée et très déterminante des primates, des cértacés, des proboscidiens ou des psittacidés ( perroquets ) etc......
On sait depuis peu ( les aboutissements des recherches sur la question ont moins d’une décennie ) que même les plantes sont pourvus de signaux internes de communication qui en font des organismes sensoriels, réactionnels et certainement aussi mémoriels.
Néanmoins, il est très peu probable, à l’instar des éponges, qu’on puisse leur attribuer une quantité de subjectivité suffisante pour les considèrer comme des personnes. Rien à voir avec des mammifères comme les bovidés qui ont une perception immanente du danger et de la mort, n’y tiennent pas plus que nous du tout et subissent la peur jusqu’à la terreur, la douleur, le chagrin etc...... Entre les deux, il y a une valeur à fixer de la subjectivité d’un être vivant qui permette de trancher sur l’égard à apporter à sa volonté de vivre et définit ainsi s’il y a crime ou pas à lui ôter la vie. C’est aussi simple que ça, c’est relativement évident, et toutes réctions méprisantes, railleuses, fuyantes ( il n’y a aucun argument chez nos contradicteurs, mais c’est parce qu’il ne peut pas y en avoir ) n’y changent rien. D’ailleurs, tout comme on peut mesurer la subjectivité d’un être vivant à l’aune de ses composantes affectives, on peut en faire autant avec l’intellect de nos opposants à la lecture de la vacuité de leurs réponses, et là j’ai vraiment le sentiment de perdre mon temps, sauf si Michel peut me lire ( mais n’est-il pas trop dogmatisant lui-même pour s’intéresser à mon propos, voire le faire fructifier, car ce ne sont pas les séries TV du soir qui m’empêchent de le faire moi-même )
Je n’ai pas lu toutes les réactions, mais pour ceux qui se trouvent malins de se prétendre scandalisés par le principe de la comparaison proposée apr Morissey et Michel Tarrier, ils se tournent en ridicule car dans les deux cas, on exerce bel et bien une extrême violence pour disposer de la chair de l’autre, dans les deux cas pour assouvir un plaisir inutile à sa propre survie, et encore, nombreux sont ceux qui s’en sortent vivants d’un viol, mais l’animal qui a souffert toute sa vie pour notre légèreté n’a aucune chance d’être grâcié. En dehors du fait que l’analogie se justifie initialement par la qualification de la nature de l’acte, par la mesure de sa barbarie et de son abjection, on peut donc effectivement pousser le parallèlisme bien au-delà de la seule appréciation de forme mais aussi réellement sur le fond : il s’agit parfaitement d’abuser du plus faible, de l’impuissant à s’opposer à la cruauté du destin qu’on lui réserve, pour s’en délecter. C’est juste immonde, et ce autant dans les deux cas. C’est bien pour attirer notre attention sur la quantification égale de monstruosité des deux actions que Morissey a trouvé le courage de faire cette mise en lumière, et c’est tout le contraire d’un amalgame : c’est une réflexion à tous les sens du terme ; voyez ce que vous êtes dans cette image qui vous donne un meilleur éclairage de vous-même.
Les dauphins n’ont rien de sexistes, ce sont de gros baiseurs, comme les bonobos, et ils , et ils sont beaucoup plus câlins entre eux que violents, y compris pour solliciter l’acte sexuel.
C’est vrai que l’univers de la protection animale pâtit beaucoup à mon avis de cultiver une image angélique de la vie sauvage et il gagnerait à se remettre en question car la vérité nous délivrera de tout dit le philosophe mais de là à être stérilement grossier et insultant, tout ça à partir d’un unique exemple, qui plus est grottesque, c’est un peu pitoyable. Parlez-nous de la barbarie des mises à mort par les prédateurs, qu’on ait du grain à moudre, c’est vrai que c’est là une difficulté à affronter dans notre cohérence et on l’évite soigneusement.
Mais Michel Tarrier comprend certainement très bien la nature et il défend dans cet article une revendication indiscuttable : il est indigne d’enfermer des « grands singes » en prison. Comment le contredire avec de réels arguments ? Le plus grand défaut de l’espèce humaine, c’est de ne pas produire suffisamment de Tarrier, ( et moi, j’en pleure tous les jours, mais vous ne pourriez pas comprendre ). Si vous n’entendez pas respecter la nature, respectez au moins vos lecteurs, s’il-vous-plaît.
Michel Tarrier évoque ici implicitement le gradient de subjectivité chez les espèces animales, ce qui est très appréciable dans un univers de défense des animaux où l’anti-spécisme ne fait généralement pas dans la nuance, ce qui lui nuit radicalement par perte de crédibilité, malheureusement !
Naturellement, les hominidés occupent le sommet de cette échelle avec les cétacés et d’autres animaux comme les éléphants etc... Et sa revendication d’interdire leur emprisonnement, et la colère et l’indignation qu’on perçoit à travers ses mots sont parfaitement fondés sur la monstruosité ( ici le monstre à changé de côté ) de cette pratique, à l’égard de consciences aussi éveillées que les leurs, qui en subissent forcément une souffrance indicible ( laquelle s’étend indubitablement à quantité d’autres animaux évidemment, et il est vraisemblable que tous les homéothermes, au moins, haïssent les barreaux ).
Certes, il ne s’apensentit pas trop sur un autre gradient, celui de la qualité des parcs zoologiques, mais dans ce monde où il faut exiger un bras pour qu’on vous concède un demi-ongle, a-t-il vraiment tort de faire cette impasse ? En tout cas le Jardin des Plantes est une abjection écoeurante et honteuse, ça c’est certain.
Note pour l’auteur ( qui ne peut pas être aussi paléontologue ) : 7 = 4.