OK, je comprends en fait que l’impression de liberté que j’avais venais de ce que des articles disons assez légers pouvaient être publiés (et je trouve ça sain précisément qu’il y ait cette liberté). Ce que je comprends, c’est que Lerma, mais d’autres aussi j’imagine, seraient tentés de proposer des articles qui se situeraient au niveau de leurs commentaires, c’est-à-dire, dans les bas-fonds.
Je comprends ainsi le "heureusement". J’en vois la logique qui consiste à éviter d’être encombrés de discours, disons, quasi délirants.
En tant que psychologue, j’avoue cependant une faiblesse pour le discours des "fous". Je trouve qu’un société saine devrait accepter de donner la parole aux "fous" et savoir se confronter à l’étrange.
En fait, il me vient l’idée qu’il serait intéressant d’avoir un lien vers les articles inpubliables. Donc, sans remettre en question le principe de la sélection éditoriale, dont je vois bien l’utilité, il me semble qu’il serait éthiquement plus satisfaisant de laisser à ceux qui ne rentrent pas dans le "cadre" un espace de paroles où ceux qui le souhaitent pourraient aller les écouter.
Donc pas de Lerma à la une bien sûr, mais pour les curieux comme moi, la possibilité d’aller écouter ceux qui ne savent pas s’exprimer, car ils peuvent malgré tout avoir des idées et prononcer des vérités qui nous auraient échappées. Le "fou du roi" avait-il une autre fonction que celle d’aider à sortir des consensus faciles, ou de la "pensée de groupe" (groupthink) ?

Il me semble que l’esprit démocratique qui anime Agoravox s’en trouverait renforcé et que ce serait un gage de richesse. La vie a réussi parce qu’elle a été généreuse avec toutes les formes vivantes : chacune peut se faire sa place et tenter tout et n’importe quoi. D’où les bizarreries infinies du vivant qui sont aussi gages de survie quand il faut inventer de nouvelles voies.