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Commentaire de Rage

sur La bombe atomique de l'autoentrepreneur


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Rage Rage 16 mai 2009 17:10

Bonjour,

L’auto-entrepreneur : en voilà une belle bombe à retardement.

Sous le nom - flatteur - se cache néanmoins de nombreux excès qui risquent vite de faire déchanter.

L’idée - simple et simpliste - de pouvoir faire bénéficier tout quidam de la possibilité de monter son affaire à moindre frais est toujours séduisante en 1ère lecture. Et si l’on s’arrête sur les conditions avantageuses, on pourrait y croire.

Le vrai problème, c’est que c’est tellement beau qu’on se demande pourquoi ne pas y avoir penser avant ?

La réponse est simple : on ne l’a pas fait car ce statut est bourré de risques.
Le 1er, simple à comprendre, est la distorsion de concurrence. Quelle différence entre l’artisan en solo et l’auto-entrepreneur ? L’un paie 45% de charges, l’autre 2 fois moins.
Le second est certes limité en CA, ce qui ne fait que précariser les 2, puisque l’un perd des marchés et l’autre vivotte, le tout sans rentrées pour l’Etat ni pour les couvertures sociales.

En 2nd, encore plus simple à comprendre : pourquoi recruter si je peux avoir des « mercenaires » auto-entrepreneurs ?
Je suis dirigeant d’une agence immobilière et je paie au SMIC + commissions : pourquoi m’emmerder à payer mes gars s’ils peuvent eux-mêmes assumer cette activité sous ce statut ? Il suffit pour moi de leur offrir l’accès aux offres, à eux de se rémunérer dessus et moi je touche ma com’...
Pour simplifier, cela substitue des emplois stables et « normés » vers des emplois précaires pour vivoter.

D’ailleurs, ce statut se développe vite car la crise passant par là, elle pousse les chômeurs à « tenter leur chance », permettant au passage de minimiser les chiffres du chômage.
Il n’en demeure pas moins que les « bénéficiaires » vont pour l’immense majorité des cas vivoter, le tout bien évidemment sans aucune garantie pour les couvertures sociales : en effet comment octroyer des droits quand une activité est à temps partiel, et partielle dans l’année ?

In fine, il s’agit pour moi d’une statut « rustine », à la marge, sensé permettre après avoir « tout essayé » de sortir encore quelques centaines de milliers de personnes du chômage.

Ce qui est triste c’est que beaucoup risquent de se rendre contre trop tard que ce statut est très précaire : dommage, le concept est intéressant mais les excès sont beaucoup trop faciles à mettre en place (notamment dans le batiment et la sous-traitance....)


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