Hartz IV, bientôt en France ?
Le plan Hartz IV, contre lequel protestent les « manifestants du
lundi », est une nouvelle étape dans la réforme du marché du travail
entreprise par le gouvernement fédéral Rouges-Verts (sociaux-démocrates
du SPD alliés au parti des Verts). Elle envisage la fusion des
allocations chômage et de l’aide sociale au bout d’un an de versement
des premières, ce qui entraîne une baisse importante et brutale des
sommes reçues par les chômeurs pour lesquels les allocations étaient
jusqu’ici versées de manière dégressive au fil de plusieurs années. Un
chômeur célibataire recevra ainsi au bout d’un an de chômage désormais
345 euros par mois s’il vit à l’Ouest, 331 euros s’il vit à l’Est. Ce
nouveau guichet unique devrait donc entraîner dans une majorité de cas
une baisse globale du montant versé, à l’exception de quelques
situations particulières, les mères élevant seules leur enfant
notamment, qui bénéficieront d’une revalorisation légère de l’aide
reçue. Parallèlement, les mesures annoncées doivent permettre l’accès
des bénéficiaires de l’aide sociale aux services de placement et aux
formations qualifiantes des services de l’emploi.
La réforme Hartz IV conditionne en outre le versement effectif de
l’aide à des critères nouveaux : elle prend en compte l’ensemble des
revenus et biens du foyer pour décider de l’octroi effectif de l’aide
(revenus du conjoint, biens immobiliers possédés, réserves d’épargne y
compris l’épargne retraite). À cette fin, des questionnaires de 16 pages
dénoncés comme abus de liberté et vécus comme humiliants (ils ont
largement contribué à conduire les gens dans la rue en juillet) ont été
distribués aux chômeurs afin de connaître précisément leur situation
matérielle globale.
Le plan Hartz IV instaure encore l’obligation pour le chômeur
indemnisé d’accepter tout travail, même inférieur à ses qualifications
et même si celui-ci est rémunéré en dessous des accords de branche.
Enfin, il prévoit l’embauche de chômeurs dans des travaux d’intérêt
général leur rapportant un euro de l’heure en plus de leurs allocations.
Le nouveau plan, comme les trois qui l’ont précédé, porte le nom du
directeur des ressources humaines de Volkswagen, Peter Hartz. Celui-ci
préside la commission de réflexion chargée par le chancelier de faire
des propositions concernant la réforme des services de l’emploi et du
marché du travai