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Commentaire de Céline Ertalif

sur Eva Joly a-t-elle des défauts ?


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Céline Ertalif Céline Ertalif 18 août 2010 19:50

Bonjour,

Je viens de voter mon désaccord avec cet article, mais il y a quelques mois j’aurais dit qu’il était intéressant. Et même intéressant ++.

D’abord, je voudrais dire que la médiocrité des ministres ne fait pas problème. Ce qui fait problème, c’est la médiocrité fondamentale du Président qui ne cesse de montrer le mépris qu’il a des ministres qu’il a choisi lui-même, en réduisant le Premier ministre à une fonction subalterne. Sarkosy est un cadre dirigeant dont je ne voudrais ni dans une PME, ni dans une collectivité locale, tellement son management est archaïque. Dans un contexte d’affaiblissement du rôle de l’Etat, qui tient moins à une pseudo-volonté idéologique libérale qu’à la mondialisation qui s’impose aux états, notamment quand ils sont de second rang, nous avons un Président qui dissimule son caractère non opérationnel par un volontarisme apparent débridé.

Quant à l’absence de perspective, c’est énorme : nous avons eu droit au slogan « travailler plus pour gagner plus » approuvé par les retraités (qui ont fait l’élection de Sarkosy, je le rappelle !) quand le problème est de dépenser moins puisqu’il y a moins de travail, des matières premières qui s’épuisent, et des espaces de créativité qui échappent de plus en plus à l’emploi rémunéré... On est dans la régression, dans l’absurde médiocrité régressive. On a un Président habile qui ne gouverne rien : il fait des sondages secrets pour faire des annonces publiques qui aboutissent à des performances dans d’autres sondages publiés. On en est là, dur d’être sarkosyste quand, chaque jour passant, la vacuité prend davantage la lumière.

Mais l’article de Philippe Bilger sonne juste. Parce que le choix d’Eva Joly est opportuniste. Et, je le dis, en tant qu’adhérente des Verts, sans gloire et sans regret. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans une spirale institutionnelle infernale, un dévoiement extraordinaire de la responsabilité publique. On élit un Président qui ne risque plus rien, il est à l’abri de tout, totalement irresponsable politiquement jusqu’à l’élection suivante. On ne demande plus au principal élu national de rendre des comptes de sa politique, le champ de bataille électorale le plus efficace est ailleurs, dans celui de la morale accessible aux béotiens. Et cette morale n’est nulle part plus visible qu’entre les médias et les juges, le top étant du côté du pénal. L’affaire Bettencourt cet été et demain l’affaire Karachi, avec un Président, excusez du peu, impliqué comme premier responsable de la société luxembourgeoise au coeur du détournement de fonds publics à des fins électorales dans une affaire qui a fait des morts. Les défauts d’Eva Joly ? Qui s’en inquiète devant celle qui s’est montrée la plus efficace à mettre les affairistes là où le peuple veut qu’on les mette ?

La justice est asservie à la politique et nous allons franchir une étape de plus.


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