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Commentaire de volt

sur La démocratie a-t-elle besoin de chefs ?


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volt volt 4 mai 2013 14:13

aaah il serait bien beau de pouvoir suivre tout ça au niveau des idéaux, nous serions purs esprits que nous n’y arriverions à peine, à grande peine. 

hélas ? des âmes et des corps sont engagés, et ils sont non seulement avides, très avides, mais surtout sommeillants ; voilà pourquoi il faut avoir ici le réalisme de foufouille.
en tout un chacun il y a le plaisir de dominer, et aussi le plaisir d’être dominé. 
ne pas le reconnaître, comme une évidence, est une belle naïveté irréaliste.

bien sûr il faut plaider pour une société de maîtres sans esclaves, comme dit nietzsche, mais combien en sont capables ? combien d’esclaves quasi-définitifs faudra-t-il libérer sur cette route ?
or en quoi consiste leur libération ? leur faire prendre conscience d’abord que toute idée de « re-présentation » évoque déjà un défaut de présence ? que l’idée d’être maître c’est aussi savoir et affronter que le sol manque, et à quel point et jusqu’où ? mais combien sont capables ? le crâne de dieu explose là, et personne n’entend ?

plutôt dormir, plutôt les glandes... voir un beau mâle hurlant, aussi bien pour les mâles que pour les femelles... plutôt lui portant notre meurtre à tous, d’être parlants, que l’angoisse de tous ces miroirs entre nous, auxquels nous tenons, nous si peu assurés d’être ailleurs que dans les regards alentour ? alors, comment existerais-je si ce n’est dans le regard de l’autre ? mais si les regards sont additionnables, collectionnables, je gonfle avec ? mais jusqu’où ? il suffira que j’agite un drapeau, une idée ? 
putain mais ça marche ce truc vieux comme le monde, ce truc immonde ça marchera toujours ! il suffira d’un ou deux naïfs, d’une contagion, d’un adjectif élogieux, et le tour est joué, le coup du héros du jour, le libérateur ! voilà, il faut un centre pour faire cercle, on commence par partager une idée, un malin s’en habille, et défilés de mode obligent, il faut un gagnant, un podium, un trophée, une coupe, c’est si beau quand ils s’affrontent, qu’ils écument, on baise tellement mieux le soir après ces corridas, non ?

et vous voudriez nous sortir de ça, cet ultime cache-misère, on ferait quoi après ? se regarder en chiens de faïence ?
non, le rite ! 
le vieux rite de tout jour, ça nous permettra d’oublier toutes nos mains pleines de sang, de tous les malheurs du monde, tous les trains déraillés par nous rêvés, tous les re-open par nous encore fomentés... mais heureusement y’a benlad, et cette baraque au bas mât trouvera toujours un idiot pour annoncer les gaulois à l’avance, au sommet, le singe.

c’est très chrétien finalement cet idéal d’ici, pardon, non, très coranique en fait : 
la carcatéristique du paradis coranique c’est qu’ils sont tranquilles, assis, et surtout qu’ils se font face, en maîtres, nul ne perd la face, oui le paradis est l’ignorance de la moindre possibilité de chef, c’est exactement ça.
pour que ce paradis soit possible, oui, la condition paulinienne d’être toujours dans la joie, c’est-à-dire le point de départ de compter tout cet univers et ses constituants pour un rien, géantissime et accompli...ok.
seuls les saints et les renonçants en sont capables, pour les autres, la règle veut que l’enfer soit maintenu, entretenu, quotidien, détaillé, il s’appellera politique, argent, scoop, nouveauté... qu’importe le flacon, on le trouvera toujours.

bref, tant que je ne suis pas maître de mon corps, pas d’espoir que je me passe de chef, et même dans ce cas déjà très difficile, il me reste à devenir maître de mon âme pour y arriver, mais pour cela il faut le détachement d’un sourire... inhumain, c’est-à-dire qui sache ne pas aimer s’enterrer sous quoi ou qui que ce soit, autrement dit, quelques milliers d’individus par génération, au grand max, sur des milliards...
donc votre lancée touche bien à quelque chose de réel, mais c’est si infime au regard des millions de milliards de réflexes de tant de dormeurs sur le globe que... comment dire ? nous archiverons, comme ils nous archivent...

celui qui ne se soucie pas de chef doit aussi être très, très ! égoïste, car une fois qu’il émerge de ces miasmes, la première tentation serait de revenir pour réveiller les autres sur la question, sauf qu’ils ne veulent pas ! mordicus ! il en va de leur corps... de leur vie, de leur oeuvre accomplie d’inexistence, donc il faut se taire, et ne plus s’en soucier, là finit la politique, qui se révèle alors comme une immense bouse centrale, avec bôôôôcoup beaucoup de mouches...
le migrant prend alors son sourire, et se casse, il le cache comme le plus précieux, c’est très inter-dit ces choses-là, un qui n’a pas de chef ? et ne croit à aucun ? pas bien ça ! et qui en plus sait résister à la tentation d’en devenir un lui-même ? 
crucifiez-le !

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