La question des profs âgés va devenir un vrai problème dans les années à venir. Les enseignants entrent tard sur le marché du travail ( because études longues), l’allongement de la durée des cotisations va obliger les générations nées à partir des années 60 à travailler jusque 65 à 70 ans.

Or beaucoup ne pourront plus physiquement tenir le choc et être frontalement devant une classe toute la journée. Aucun dispositif n’existe aujourd’hui. La CPA (cessation progressive d’activité) qui permettait d’effectuer un mi-temps en conservant 80% du salaire 2 ou 3 ans avant la retraite a été supprimée ( en 2007 ? ), jugée trop coûteuse alors qu’elle sauvait bien des fin de carrières.

Dans le privé, les vieux cadres sont mis à l’écart ou sur des postes moins exposés. Beaucoup sont débauchés, placés en pré-retraite ou sur des dispositifs de chômage 3 ou 4 ans avant le départ en retraite avec en plus une jolie prime de départ à la clé ( j’ai en tête deux cas récents autour de moi). Rien de tel dans l’école publique.

On peut certes travailler efficacement après 60 ans, tout dépend des conditions et enseigner en fac par exemple n’a rien à voir avec le travail d’un prof de primaire ou de collège.

Comment gérer une classe de CP quand on commence à être sérieusement affecté par la surdité ? quand on a les jambes lourdes et les pieds qui doublent de volume à la fin de la journée ? ( deux exemples qui concernent une connaissance).

Dans les années qui viennent, les élèves croiseront de plus en plus des enseignants qui auront l’âge de leurs grands-parents et dont certains auront beaucoup de mal à effectuer leur métier.

C’est le paradoxe français : un pays qui place très haut la culture et la connaissance mais qui paie mal ses enseignants ( en moyenne un tiers de moins que partout en Europe) et les obligera à quitter le métier avec des pensions faibles faute de cotisations suffisantes.