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Commentaire de O Coquinos

sur Sur François Asselineau, l'UPR, l'abstention et les trumpolâtres (1/2)


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O Coquinos O Coquinos 13 juillet 2017 14:44

@Pyrathome

D’accord avec vous, Pyrathome : le critère de la médiatisation est l’un des meilleurs pour identifier qui est potentiellement dangereux (ou tout au moins dérangeant) ou ne l’est pas pour l’oligarchie atlantiste (bien que je ne trouve pas qu’Onfray, qui aime à se faire passer pour un martyr, soit ostracisé : ils est régulièrement invité sur de nombreux plateaux de TV, s’exprime fréquemment sur les ondes et il arrive même que le Diplo lui consacre de temps à autre un article... Alors comme opposant fondamental au système, j’ai quelque doute).

D’ailleurs, pour aller exceptionnellement dans le sens de Jaja (avec qui je suis en désaccord complet sur tout le reste - je peaufine ma réponse à son commentaire), je ne vois pas Asselineau comme un opposant au capitalisme, ce qu’il n’est assurément pas, mais comme un patriote qui a le tort immense au yeux des oligarques d’avoir mis en plein dans le mille dans sa dénonciation méthodique du projet européen, c’est-à-dire de la dictature européiste, d’une façon rationnelle, logique, légaliste, pédagogique, fournissant les preuves de ce qu’il affirme, avec toutes sortes d’imperfections dans son discours telles que des approximations historiques, des raccourcis, des omissions volontaires ou involontaires, des partis pris et des choix contestables, etc., mais qui globalement tient la route et est très efficace auprès des citoyens et citoyennes qui cherchent à comprendre les raisons précises du marasme qui les engloutit ou menace de le faire.

Je crois que l’oligarchie sait qu’elle a trouvé en sa personne un adversaire à sa mesure qui a compris que la seule opposition réelle au néolibéralisme est celle d’un peuple se rassemblant dans toute sa diversité au sein d’un mouvement populaire (à défaut d’être prolétarien) autour d’un projet commun - la libération nationale -, se construisant pas à pas, sur le terrain, par la prise de conscience et la (re)politisation et dont le flux soit sans cesse grossissant grâce à Internet et aux réunions publiques, seuls moyens d’expression touchant un assez large public encore accessibles aux dissidents de l’Union soviét..., pardon, européenne. Une opposition qui est le contraire de celle, cathodique, des représentants élus ou autoproclamés du peuple, de droite comme de gauche, extrêmes ou non. Elle ne peut néanmoins satisfaire les marxistes en ce sens que cette force, l’UPR, ne s’aventure guère en dehors de la voie de l’éducation populaire et de la présentation de candidats aux élections, et qu’elle est dirigée par un chef suprême (et non un gourou comme l’affirme Jaja avec mépris pour les UPRiens), comme toute organisation gaulliste qui se respecte (c’est également le cas chez les nationalistes et l’extrême gauche). On est certes très loin de l’élaboration d’un parti ouvrier, laquelle n’a de toute façon jamais été l’objet de l’UPR. Cependant, on peut être à la fois marxiste et pragmatique, et considérer qu’il vaut mieux soutenir un parti cryptogaulliste qui tente sans ménager sa peine de nous extraire de l’UE, plutôt qu’apporter son aide à des partis antiprolétariens inoffensifs pour le grand capital qui pratiquent superficiellement le langage de la gauche pour mieux la bâillonner.

Les autres partis eurocritiques, chacun avec sa spécificité, son électorat plus ou moins captif, balayant l’ensemble du spectre politique en France ou peu s’en faut, sont en effet les alliés du système capitaliste européiste et atlantiste, car il prétendent rétablir la souveraineté du pays (FN, DLF), désobéir aux traités (FI) ou les renégocier (tous, du NPA au FN) en se passant du peuple, leur préoccupation essentielle étant d’assurer la survie de leurs appareils, de faire tourner leur boutique en s’appuyant sur la généreuse exposition médiatique que leur offrent des organes bourgeois intéressés à leur célébrité. Le PS, où ce qu’il en reste, est un parti d’élus (peut-être plus pour longtemps) ; le PCF, un ancien parti ouvrier qui n’est même plus l’ombre de son ombre ; LR un parti de grenouilleurs et d’affairistes ; LREM, un parti composite recyclant tout ce qui passe à sa portée, sans discrimination de qualité ni de provenance (résidus de LR, du PS, d’EELV, etc., et opportunistes les plus divers, tout est bon) ; FI un « parti »-bidon, pur produit d’Internet comme LREM ; le NPA un quasi-groupuscule au service de la propagande états-unienne ; EELV un quasi-groupuscule au service de la fédéralisation de l’UE ; DLF, un quasi-groupuscule gaulliste louchant sur le pétainisme ; le MoDem, un parti-sangsue, qui s’agrippe dans le palud politicien à toute formation replète y barbotant dans sa proximité, capable de le nourrir ; le FN, un parti-épouvantail flattant les bas instincts de notre population ; etc.

La caractéristique commune à tous ces partis est qu’ils n’ont jamais cherché au cours des dernères décennies à rien bâtir pour et avec le peuple, mais ont constamment utilisé ce dernier comme vache à lait (adhérents), factotum (militants colleurs d’affiches), gogo de service (signataires de pétitions, participants aux votations, rêveurs de Nuit debout, constituants virtuels de M6R, etc.), anabolisant (manifestants, pour gonfler les muscles rachitiques de ces partis) et pourvoyeur d’emplois (électeurs). Et eux n’ont même pas l’excuse et le mérite de vouloir nous extirper du Pandémonium bruxello-luxembourgo-francfortois.

Un exemple entre mille autres : concrètement, le principal - pour ne pas dire l’unique - bénéficiaire du grand cirque festif et onirique que fut Nuit debout, dont il n’est rien ressorti comme c’était prévisible, fut François Ruffin, devenu député grâce à l’aide sans faille des médias de masse, publics et privés, qui ont promu son film Merci patron ! à tout-va et sa gigantesque opération de com’ (Nuit debout, aux côtés de l’idole des jeunes contestataires romantiques, Frédéric Lordon qui, lui, a enfin pu bénéficier d’une visibilité nationale), jusqu’à l’inviter sur le plateau de France 2 une quinzaine de jours avant le premier tour de l’élection présidentielle pour questionner les yeux dans les yeux le futur président, devenant ainsi le symbole vivant, dépourvu de cravate et de veston (signes indiscutables de son insoumission et de son appartenance à la terrible gauche radicale), de l’Opposant. Après cela, se faire élire sur ses terres député n’était plus qu’un jeu d’enfant. Comment peut-il encore se rencontrer des gens à l’esprit tordu qui osent critiquer notre belle démocratie, alors que celle-ci permet à de dangereux rebelles, d’assez modeste extraction comme Ruffin, d’accéder à la représentation nationale ? Je l’ignore.

Jusqu’à présent, parmi les partis de poids en France, seule l’UPR tente de mettre en ordre de marche le peuple français pour atteindre un même but politique : mettre fin à la destruction tranche par tranche de notre pays. Cet ébranlement n’est pour l’instant encore qu’un frémissement, mais qui ne peut que croître en s’intensifiant. L’UPR est révolutionnaire dans son genre (en tout cas davantage que les structures qui prônent la révolution citoyenne ou le grand soir à condition de ne pas sortir du carcan européen ! comme FI et le NPA) quoiqu’à des années-lumière de ce à quoi un marxiste peut songer. Elle effraie l’hyperclasse parce qu’au lieu d’être guidée par une idéologie flexible et corruptible, l’UPR s’est édifiée sur des principes bien plus puissants qui sont l’amour de la terre natale (et le désir de la préserver), de la communauté nationale (et internationale), de la langue maternelle et de la culture ancestrale (qui donnent envie de s’ouvrir sur les langues et cultures étrangères), de l’indépendance, de la paix et du bien-être collectif. Ce mouvement inhabituel est donc difficilement contrôlable par les puissances d’argent parce qu’il s’est fondé sur la défiance de ses militants à l’égard des médias de grande diffusion, sur le développement de leur esprit critique face à la comédie médiatico-politique et sur l’absence de collusion de ses dirigeants avec le monde des affaires et de la finance, et il n’existe donc pas d’angle d’attaque sous lequel les oligarques puissent le vicier pour le discréditer et le détourner de son objectif.

Bonne journée.


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