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Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.

sur Montrer qu'on est heureux...


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 septembre 2018 11:29

@L’enfoiré


Effectivement, l’ADN. J’ai une autre vision que la vôtre. Le bonheur se mesure par rapport au malheur. Celui qui ne fait que survoler la vie ne connaître jamais la quintessence. Juste la satisfaction de traverser la vie sans trop d’encombres. Je préfère les chemins escarpés bien illustrés dans cette fables. 
Jean-Pierre Claris de Florian

EN SAVOIR +

Une hermine, un castor, un jeune sanglier, 
Cadets de leur famille, et partant sans fortune, 
Dans l’espoir d’en acquérir une 
Quittèrent leur forêt, leur étang, leur hallier. 
Après un long voyage, après mainte aventure, 
Ils arrivent dans un pays 
Où s’offrent à leurs yeux ravis 
Tous les trésors de la nature, 
Des prés, des eaux, des bois, des vergers pleins de fruits. 
Nos pèlerins, voyant cette terre chérie, 
Éprouvent les mêmes transports 
Qu’Énée et ses troyens en découvrant les bords 
Du royaume de Lavinie. 
Mais ce riche pays était de toutes parts 
Entouré d’un marais de bourbe 
Où des serpents et des lézards 
Se jouait l’effroyable tourbe. 
Il fallait le passer ; et nos trois voyageurs 
S’arrêtent sur le bord, étonnés et rêveurs. 
L’hermine la première avance un peu la patte ; 
Elle la retire aussitôt, 
En arrière elle fait un saut, 
En disant : mes amis, fuyons en grande hâte ; 
Ce lieu, tout beau qu’il est, ne peut nous convenir, 
Pour arriver là bas il faudrait se salir ; 
Et moi je suis si délicate, 
Qu’une tache me fait mourir. 
Ma sœur, dit le castor, un peu de patience ; 
On peut, sans se tacher, quelquefois réussir : 
Il faut alors du temps et de l’intelligence ; 
Nous avons tout cela : pour moi, qui suis maçon, 
Je vais en quinze jours vous bâtir un beau pont 
Sur lequel nous pourrons, sans craindre les morsures 
De ces vilains serpents, sans gâter nos fourrures, 
Arriver au milieu de ce charmant vallon. 
Quinze jours ! Ce terme est bien long, 
Répond le sanglier : moi, j’y serai plus vite ; 
Vous allez voir comment. En prononçant ces mots, 
Le voilà qui se précipite 
Au plus fort du bourbier, s’y plonge jusqu’au dos, 
À travers les serpents, les lézards, les crapauds, 
Marche, pousse à son but, arrive plein de boue ; 
Et là, tandis qu’il se secoue, 
Jetant à ses amis un regard de dédain : 
Apprenez, leur dit-il, comme on fait son chemin.


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