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Le Gaïagénaire 7 août 2014 15:52
 »Le matériel de guerre est certes fabriqué par des hommes, mais la confusion dans leur tête est le produit final de pratiques éducatives et de traitements dont se sont rendus coupables des hommes et des femmes des générations passées. Le pouvoir absolu d’une mère sur son petit enfant ne connaît aucune limite. On n’exige d’elle aucune qualification. Il est donc on ne peut plus urgent d’examiner de plus près l’effet d’un tel pouvoir exercé sans contrôle, et d’en prendre conscience, de manière à réduire à l’avenir les risques qu’il comporte." (Miller, Alice, La souffrance muette de l’enfant, p. 154, Aubier, 1990)


"Les deux côtés de l’homme sont transmis par l’éducation. Le bon côté par la socialisation, les normes communiquées consciemment par les parents. Le mauvais côté par les plus anciennes perceptions du comportement parental qui ne se montre à nu que devant son propre enfant utilisé comme exutoire."(Miller, Alice, L’enfant sous terreur, p.84, Aubier 1986)

 

"Les hommes se vengent sur les femmes et les petites filles de ne pas avoir été respectés par leur mère."(Ibid., p.84)

 

" Et dire que ce dont souffrent les femmes, ce sont elles qui l’ont engendré en revendiquant pour elles seules l’éducation du jeune enfant, dire que les futurs misogynes dont souffriront leurs filles, ce sont les mères qui les préparent. "(Olivier, Christiane, Les enfants de Jocaste, p.72, Paris, Denoël/Gonthier)


"L’accès aux traumatismes narcissiques de la petite enfance lui est interdit par la loi qui dit qu’on ménage les parents en culpabilisant l’enfant."(Miller, Alice, L’enfant sous terreur, p.27, Aubier, 1986)


"Il y a ici confusion très révélatrice de la cause avec son effet, et l’on combat comme source du mal quelque chose que l’on a soi-même fait naître. Ce type de phénomène ne se produit pas uniquement en pédagogie mais aussi dans les domaines de la psychiatrie et de la criminologie. Une fois que l’on a suscité le «  mal  » par la répression du vivant, tous les moyens sont bons pour le combattre chez la victime."(Miller, Alice, C’est pour ton bien, p.45, Aubier, 1985)


"On en est resté à l’idéalisation des parents et de leurs exigences, qui peut aisément être transposée au Führer ou à l’idéologie correspondante. Étant donné que les parents ont toujours raison dans ce qu’ils exigent, ce n’est pas la peine de se casser la tête à chaque fois, pour savoir si leur exigence ponctuelle est également juste. D’ailleurs, comment pourrait-on en juger, où trouverait-on les critères, quand on s’est toujours laissé dire ce qui était bien ou mal, que l’on n’a jamais eu l’occasion de faire l’expérience de ses propres sentiments, et qu’en outre toutes les velléités [sic] de critique que les parents ne supportaient pas présentaient un danger mortel ? Si l’adulte n’a rien bâti qui lui soit propre, il se voit livré pour le meilleur et pour le pire aux autorités, exactement comme le nourrisson aux mains de ses parents ; un « non » opposé aux détenteurs du pouvoir lui paraît à tout jamais mortellement dangereux.« 


 »On peut considérer que le « trait de génie » de Hitler consista à donner aux Allemands, éduqués si tôt à la dureté, à l’obéissance et à la répression des sentiments, les juifs comme objets de leurs projections [voir les pages 99 et ss. concernant le mécanisme de dissociation et de projection]. Mais l’utilisation de ce mécanisme n’avait rien de nouveau. On a pu l’observer dans la plupart des guerres de conquête, dans l’histoire des croisades, de l’Inquisition, et même dans l’histoire la plus récente [je me risquerai ici à dire : le génocide rwandais]. Mais on n’a guère pris la peine de voir, jusqu’à présent, que ce que l’on nomme l’éducation de l’enfant repose en majeure partie sur ce mécanisme et, inversement, que l’exploitation de ce mécanisme à des fins politiques ne serait pas possible sans ce mode d’éducation. Le trait caractéristique de ces persécutions est qu’elles relèvent d’un domaine narcissique. C’est une partie du moi que l’on combat, et non pas un ennemi réellement dangereux, comme par exemple dans le cas d’un réel risque de mort.« 


 »Des êtres sensibles ne se laissent pas transformer du jour au lendemain en exterminateurs. Mais dans l’application de la « solution finale », il s’agissait d’hommes et de femmes qui ne pouvaient pas être arrêtés par leurs propres sentiments parce qu’ils avaient été éduqués dès le berceau à ne pas ressentir leurs propres émotions mais à vivre les désirs de leurs parents comme les leurs propres. Enfants, ils avaient été fiers d’être durs et de ne pas pleurer, d’accomplir « avec joie » toutes leurs tâches, de ne pas avoir peur, autrement dit, dans le fond : de ne pas avoir de vie intérieure.« 

 

 »Le mépris et la persécution de l’enfant dans toute sa faiblesse, ainsi que la répression de la vie, de la créativité et de la sensibilité en lui comme en nous-mêmes, s’étendent à de si nombreux domaines que nous ne les remarquons presque plus. Les degrés d’intensité et les sanctions varient mais on retrouve presque partout la tendance à éliminer le plus vite possible l’élément infantile, autrement dit l’être faible, dépourvu et dépendant qui nous habite, pour que se développe enfin l’être puissant, autonome et actif qui mérite le respect. Et quand nous rencontrons ce même être faible chez nos enfants, nous le poursuivons avec des moyens analogues à ceux que nous avons employés pour le combattre en nous-mêmes et nous appelons cela l’éducation. (…)


"Les moyens de l’oppression du vivant sont les suivants : pièges, mensonges, ruses, dissimulation, manipulation, intimidation, privation d’amour, isolement, méfiance, humiliation, mépris, moquerie, honte, utilisation de la violence jusqu’à la torture.« 


 »Un simple regard de mépris peut suffire à faire comprendre à l’enfant qu’il lui est interdit de réagir naturellement à un abus. Or, s’il ne peut vivre dans la prime enfance, les « réactions adéquates [pour lui] aux vexations, aux humiliations et aux violences - au sens le plus large du terme », comme par exemple par la colère, la tristesse ou les cris, il ne pourra intégrer de telles réactions à sa personnalité, et refoulera ses sentiments malgré l’insatisfaction du besoin de les exprimer. Cela se manifestera à divers troubles, voire même dans les rêves, l’art (littérature, musique, etc.), et la ferveur à défendre des idéologies politiques dogmatiques." 


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