Bonjour,
Amaury
Moi non plus,
je n’aime pas trop Doisneau (trop de photos bidonnées), je lui préfère de loin
Ronis.
Très
franchement, je n’ai pas très bien compris votre amalgame de population et de
générations dans le concept de « chercheur
d’or". Non que je ne sache pas que nombre de Parisiens sont en
quête de notoriété et de retombées financières, mais je crois que beaucoup se
contentent de vivre dans la ville une existence plus ou moins branchée sans
être spécialement en quête d’un Graal particulier.
Pour ce qui
est d’Haussmann, son objectif n’était pas (prioritairement) de remplacer les
pauvres par des riches, mais de transformer une ville qui était devenue très
largement insalubre et où les rues
étroites tracées au fil des siècles depuis le Moyen Âge interdisaient de facto la circulation
dans un espace urbain moderne. D’où les grands travaux et l’émergence d’un
habitat nouveau qui a, en effet, chassé une partie des classes populaires vers
les quartiers périphériques, les habitants touchés par ces grands travaux
n’ayant ni les moyens d’acheter ni ceux de louer les logements nouveaux.
C’est le même
phénomène qui se produit de nos jours avec la réhabilitation de l’habitat
ancien. La volonté n’est pas forcément (du moins pas prioritairement) de
chasser les locataires vivant dans les immeubles vétustes. Mais la mise en
œuvre de ces importants et très coûteux travaux induit là aussi des
départs vers la banlieue de personnes qui n’ont plus les moyens de vivre dans
leur quartier, qu’ils aient été logés dans le parc privé ou dans le parc public,
les propriétaires - y compris les bailleurs sociaux - ayant engagé des fonds
considérables pour transformer ces habitations. On constate d’ailleurs le même
phénomène dans toutes les grandes métropoles européennes et régionales. A cet
égard, l’exemple du Panier à Marseille est particulièrement significatif de
cette transformation.
Pour en
revenir à Haussmann, l’une des meilleures démonstrations de son souci avant
tout urbanistique en lien avec la salubrité
de la ville a été la décision de fermer toutes les « tueries »
anciennes pour implanter des abattoirs modernes dans la capitale. J’ai évoqué
cela dans un article intitulé Paris
au temps des abattoirs.
Cordialement.