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Misère intellectuelle de la biologie contemporaine et avenir de la philosophie du vivant

Peut-on évoquer une logique du vivant, ou du moins une rationalité des intentions moléculaires dans leur finalité qui est l’assemblage pour réaliser diverses fonctions, reproduction, déplacement, connexions, échanges d’informations ? Peut-on dire que « machines informatiques » = « vie artificielle », et que d’un point de vue superficiel, les technologies de l’information sont analogues aux techniques effectuées par le vivant ? Ces questions ne viendront sans doute pas à l’esprit du scientifique ordinaire pris dans son activité de recherche routinière. Par contre, le philosophe, dont le propre est la curiosité et l’étonnement, se posera certainement ces questions, et bien d’autres, dont la plus fulgurante est celle-ci : qu’est-ce que la vie ?

Et d’abord, comment nos ancêtres ont-ils pensé la vie  ?

Pour avoir quelques éléments de réponse, on se penchera sur un ouvrage aussi roboratif que passionnant, Histoire de la notion de vie, écrit par André Pichot et paru chez Gallimard. Y sont exposées, avec force citations, les conceptions du vivant imaginées par les plus grands savants en la matière. Seules quelques figures se croisent dans ce Panthéon des biologistes. Deux anciens, Aristote, Galien ; ensuite Descartes ; puis trois modernes, Lamarck, Darwin et Claude Bernard. On est donc surpris de ne voir aucun scientifique du XXe siècle, alors que le progrès de la biologie a été considérable et que de grandes découvertes ont été faites ; notamment, celle de l’ADN, en plein milieu de ce siècle. Ce qui paraît être un paradoxe a pourtant deux explications que les spécialistes ignorent le plus souvent. Premièrement, les grandes pensées du vivant marquent des ruptures épistémologiques à une époque où un savant pouvait se permettre d’innover et de consacrer une partie de sa vie à méditer sur ce qu’est la vie. Deuxièmement, il serait inexact de croire que la biologie comprend la vie comme au XIXe siècle ; bien au contraire. Néanmoins, si notre époque ne compte aucun grand théoricien du vivant, et on se demande pourquoi, les contributeurs à la biologie sont nombreux, chacun apportant quelque notion ou concept original, le plus souvent tiré de sa discipline. La spécialisation nuit à la vision d’ensemble, mais sans détails sur les processus du vivant, il n’est pas de conception accordée aux résultats empiriques, et donc, si pensée de la vie il y a, celle-ci risque de n’être qu’une fantasmagorie littéraire ou métaphysique.

Une énigme persiste. Pourquoi Pichot n’a-t-il pas prévu, dans son histoire de la notion de vie, au moins un chapitre supplémentaire sur les avancées actuelles ? Ce ne sont pas les Edelmann, Eccles, Kimura, Dawkins, Chaline, Altan, Varela, Thom, Prigogine... qui manquent. La solution de cette énigme se trouve page 937 dans la trop courte conclusion. L’auteur cite une phrase de Claude Bernard sur la biologie ; celle-ci doit être une science expérimentale et n’aurait nullement à se préoccuper de définir la vie, tâche qui relèverait d’une nécessité des sciences de l’esprit, mais pas des sciences expérimentales.

Pour ma part, je ne pense pas qu’un scientifique, même de cette importance, puisse avoir barré les prétentions d’une théorie, voire d’une philosophie de la vie. D’autant plus que la science se fait en Amérique autant qu’en Asie, et que pour des raisons culturelles, le précepte de Claude Bernard s’avère bien fragile. Il faut chercher ailleurs, sans doute du côté de la spécialisation des pratiques scientifiques, de l’inutilité d’une pensée de la vie à notre époque où, pour tout scientifique, est utile ce qui fait avancer sa carrière. Par ailleurs, l’hégémonie du paradigme mécaniste a aussi joué un rôle, s’ajoutant aux découvertes biochimiques et génétiques qui le renforcent. Pichot est inspiré en reprenant le verdict de Canguilhem, selon lequel la biologie moderne ignore la notion de vie, et de plus, progresse en s’effectuant à côté d’une pensée du vivant. Imagine-t-on une sociologie ou une anthropologie ignorant ce qu’est une société ? Non, mais une biologie ignorant ce qu’est la vie ne pose aucun problème aux scientifiques qui se contentent de lorgner sur quelques réflexions approximatives de leurs pairs, en adoptant le paradigme mécaniste actuel, dont la base est la génétique. Selon l’épistémologue Evelyn Fox Keller, cette vision, moléculariste à l’excès, a fait son temps. Les théoriciens des universités américaines se préparent à exposer leurs nouveaux outils conceptuels qu’ils placent sous l’égide de la biologie intégrative. Voilà une décision sage, même si on peut croire qu’on a affaire à une réactualisation de la pensée systémique des années 1970 avec, à la clé, l’impasse métabiologique sur les fondements et l’essence de la vie complexe.

Au fait, quel intérêt à expliquer ou à comprendre la vie ? Après tout, celle-ci est faite de mécanismes, et même si elle ne se réduit pas à cette conception, cette dernière est suffisamment opératoire pour qu’on s’en satisfasse, jaugeant les possibilités de bricoler et d’améliorer le vivant. Kant différenciait dans le champ épistémologique le phénomène de la chose en soi, inconnaissable. En transposant cette distinction, on pourrait très bien convenir qu’il existe une vie mécanique, accessible aux opérations et autres technologies, et une vie en soi, échappant aux techniques, et qu’il faut par conséquent laisser de côté. Et ceci doublement. La vie en soi ne présente aucun intérêt, non seulement parce qu’elle n’entre pas dans la sphère de l’utilitaire, mais aussi parce qu’étrangère à toute opération, sa théorisation sort du domaine scientifique tel qu’il est défini par Popper, avec son critère de testabilité. Faut-il alors laisser tomber ce qui prend les contours d’une nouvelle science du vivant, ou du moins, d’une métabiologie qui, transposant l’idée de la métaphysique d’Aristote, reviendrait à expliquer le pourquoi du vivant, et non pas le comment, domaine de la mécanicité ?

Ma réponse est non ! Le tout est de clarifier la situation. D’un côté, une biologie expérimentale et mécaniste, et de l’autre, non pas une biologie théorique, mais une philosophie de la vie. Si la majorité de nos contemporains n’ont que faire de la connaissance du vivant, ne considérant la science que sous l’angle des utilités, quelques esprits sont en attente de sens, de compréhension. Luxe épistémologique ? Oui, sans doute, mais guère plus que le luxe esthétique des amateurs de rock progressif ou d’œuvres baroques. On finance bien des orchestres classiques, pourquoi ne pas créer quelques centres d’ontologie (dont le coût est le centième du budget alloué à Minatec) ? L’intérêt, je le vois dans une perspective multiple. Comprendre la vie donne du sens à nos existences, surtout si cette compréhension nous permet de nous « voir », comme une espèce animale particulière, dont le devenir a échappé aux lois de la sélection naturelle. Un autre intérêt serait de démystifier les nanotechnologies, autant que les sciences de l’artificiel laissant accroire une parenté ontologique entre les machines et la vie. Evidemment, si on laisse de côté la vie en soi, la conception des systèmes vivants rend ceux-ci proches de l’artificiel. La vérité de la vie permettrait d’en finir avec cet ensorcellement technique dont l’humanité ne veut pas sortir, parce qu’elle y est accro et que de plus, elle (en partie) tire nombre d’avantages matériels, économiques, voire politiques.

A lire, ce billet intempestif sur l’avenir de la biologie et ce projet de centre d’ontologie.


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78 réactions à cet article    


  • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 12:47

    bonjour,

    cet article pose un certain nombre de questions intéressantes, mais je ne suis pas d’accord sur le fond.

    Qu’est-ce que la science ? je renvoie sur ce point à la définition de Popper : une théorie est scientifique si elle est potentiellement falsifiable, si on peut faire des expériences pour voir s’il faut jeter ou non la théorie.

    Qu’est-ce que la philosophie ? La philosophie n’est pas l’ensemble des choses qu’on peut déduire par la logique pure. En effet, l’ensemble de tout ce qu’on peut construire à partir de la logique a un nom : les mathématiques. Les sciences ne sont pas uniquement construites à partir de la logique pure, puisqu’il y a intervention de l’expérience scientifique. La philosophie n’est pas la science. La philosophie est donc quelque chose qui ne repose ni sur la raison pure ni sur les faits expérimentaux. Il s’agit plutôt de conceptions humaines.

    Par définition donc, la philosophie n’a pas à intervenir sur les théories scientifiques, puisque le seul juge d’une théorie scientifique est l’expérience. Elle peut au mieux indiquer une voie possible de recherche ou à prendre du recul.

    Je pense que Prigogine a été un grand penseur de la vie du 20ème sciècle. Je ne pense pas que la pensée de Descartes soit d’une extrême profondeur. Autant c’était un bon mathématicien, autant ce fut un scientifique et un philosophe médiocre. Même sa « démonstration » de la loi de la réfraction est fausse, et son discours de la méthode ne vaut pas grand chose.

    Enfin, je pense qu’il faut s’interroger sur le sens du mot « comprendre ». En effet, par exemple, la mécanique quantique est une théorie extrêmement puissante, précise, en accord avec toutes les expériences. On y décrit les états par des vecteurs d’un espace de Hilbert ou en intégrale de chemin, mais peut-on dire pour autant qu’il s’agit là de la vérité ultime ? Peut-on dire qu’on « comprend » la matière pour autant ? Feynman disait que non... DOnc même si on a l’air de savoir comment tout fonctionne, on peut ne pas comprendre le pourquoi des choses, peut-être simplement parce qu’il n’y a rien à comprendre ou que le mot « comprendre » ne veut rien dire.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 14 juin 2006 13:35

      Bonjour,

      Je crois avoir évoqué Popper et son crière de testabilité, puis avoir conclus que science et philosophie doivent rester séparées tout en partageant un même objet, la Vie. La science construit des formalismes à partir des expériences, la philosophie s’offre le luxe de penser la Vie, en se basant sur la science, mais en s’offrant la liberté de spéculer ou de donner son interprétation.

      Descartes a introduit une rupture et c’est ce coup de force qui a motivé le choix de Pichot dans son historique

      La matière peut aussi faire l’objet d’une philosophie. J’ai écrit quelques textes là-dessus et notamment sur la matière comme « substance technique »


    • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 13:39

      le point important que je voulais évoquer est : quel est le lien entre faire une philosophie de la vie et comprendre la vie ?


    • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 13:41

      je ne conteste absolument pas l’important rôle de rupture qu’a entraîné la réflexion de Descartes...


    • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:01

      Les sciences de la vie et la philosophie de la Vie, c’est un peu comme les deux hémisphères de notre cerveau : elles sont complémentaires.

      Dans le contexte scientiste qui règne aujourd’hui, ce cerveau est sérieusement déséquilibré et c’est dangereux.

      @+


    • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 15:10

      Ouaf !

      @ Toto

      A propos de la physique quantique, cette citation du mathématicien Jean-Marie Souriau :

      « La physique théorique c’est les mathématiques, moins la rigueur et la physique, moins l’expérience ».

      Houba houba !


    • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 13:55

      Bonjour,

      Votre très intéressante approche des sciences de la vie est à mon sens proche de celle de la géopoétique de Kenneth White. http://www.geopoetique.net

      Extrait :

      « (...) La géopoétique, telle que je la conçois, occupe un champ de convergence potentiel surgi de la science, de la philosophie et de la poésie. Dans le domaine scientifique, les Considérations cosmologiques d’Einstein (1917) marquent une étape importante : voilà une tentative faite pour penser le cosmos, au lieu de simplement (méthodiquement) peser la matière et mesurer les choses. Mais au lieu de commenter ce traité, je préfère, dans le contexte qui est le nôtre, me plonger dans le fond psychologique de l’homme Einstein, en relevant dans sa correspondance (notamment avec Max Born) certaines phrases indiquant une problématique intime, un questionnement existentiel et un espace de pensée (et d’être) au-delà de « la recherche ». Einstein parle, par exemple, de sa manière de penser « sauvagement spéculative » et de la nécessité - si la science et la pensée doivent avancer, atteindre à plus de complétude - de sortir de la « logique mécanique et spécialisée », d’accomplir un « bond intellectuel immense ». Nous intéresse aussi, dans le contexte géopoétique, la conception que se fait Einstein de sa propre personne : « Je me sens si solidaire de tout ce qui vit qu’il m’est indifférent de savoir où l’individu commence et où il finit ». Et puis il y a ce passage d’une lettre de 1927 où il se lamente de la distance qu’il peut y avoir entre des schémas logiques et les « délicieuses tranches de vie ». Si l’on vise la clarté absolue, le langage des mathématiques est celui qui s’impose, mais les mathématiques devenant vite insubstantielles, on perd le « récit vivant ». Pour Einstein, clarté et récit vivant sont en fin de compte incompatibles, et « c’est cette tragédie que nous vivons continuellement en physique ». »

      @+

      Olivier


      • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 14:04

        Les mathématiques ont une substance très profonde, mais qui n’est probablement pas celle de la vie vécue...


      • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 14:30

        Ouaf !

        Texte extrait de Matière à penser de Jean-Pierre Changeux & Alain Connes, Éd. Odile-Jacob

        "Trois niveaux dans l’activité mathématique...

        Le premier niveau : des mécanismes préétablis permettent de donner une réponse précise à un type de problème donné, en général de nature calculatoire... Seul compte le fait qu’accomplir ces opérations n’a pas de conséquences pratiques sur la manière dont elles sont accomplies... On ne change pas de méthode, on l’applique sans comprendre pourquoi... Ce ne sont que des recettes qu’on applique.

        Le deuxième niveau commence lorsqu’il y a interaction entre les calculs effectués et une problématique personnelle. Supposons par exemple qu’on ait deux méthodes pour faire un calcul et qu’on obtienne deux résultats différents. On se trouve alors au deuxième niveau, parce qu’on est obligé de se poser une question, soit sur la validité de la méthode, soit sur des erreurs possibles faites pendant le calcul, soit sur la signification des calculs qu’on effectue. On doit alors tester la méthode, et donc comprendre son but et son mécanisme. Lorsque le calcul ne marche pas, ou que l’on trouve deux résultats différents, au lieu de simplement appliquer la recette et de vérifier si l’on s’est trompé, on change de stratégie pour s’adapter. Imaginons quelqu’un qui, à force de faire des multiplications, trouverait une méthode plus simple pour obtenir le résultat... Cette difficulté m’invite à regarder avec sympathie ce qui, dans le cerveau, lui permet d’avoir des sentiments. Ces derniers jouent un rôle essentiel pour passer au deuxième niveau. C’est analogue à la capacité de construire des hiérarchies de valeurs, de las utiliser et de les modifier... Il faut donc avoir formalisé les opérations utilisées, les avoir hiérarchisées en fonction du but auquel adapter la stratégie choisie, et pour ce faire, adhérer vraiment à ce qu’on fait.

        Troisième niveau, niveau de la découverte. A ce niveau, on n’est pas seulement capable de résoudre un problème posé. Mais on peut aussi découvrir - je ne dis pas inventer, parce que ce ne serait pas conforme à la philosophie que j’ai de la préexistence du monde des mathématiques à l’intervention de l’individu - une partie des mathématiques à laquelle les connaissances acquises ne donnent pas un accès direct. On parvient à poser des problèmes nouveaux, à ouvrir des voies inaccessibles auparavant, à découvrir une partie encore inexplorée de la géographie des mathématiques... On peut définir le troisième niveau de la manière suivante : l’“esprit” ou la “pensée” est occupé de manière différente tandis que, de manière interne, subconsciente pourrait-on dire, le problème est en train de se résoudre.

        La caractéristique fondamentale de ce niveau, dans l’illumination, c’est, au-delà du plaisir ressenti, l’impression tout à coup qu’un brouillard de lève brutalement. La fraction consciente de la pensée accède alors directement à un monde dépourvu pour elle de toute étrangeté. Nulle vérification laborieuse n’est plus nécessaire... On n’a plus besoin d’un mécanisme d’évaluation en fonction d’un but déterminé, mais d’une mesure immédiate de cette compatibilité, avant même que la pensé réfléchie n’entre en jeu. un mécanisme, malaisé à comprendre, permet, sans recours à la pensée raisonnée, de ressentir la résonance entre le nouvel objet de pensée et ceux qu’on est habitué depuis longtemps à manipuler...

        Au troisième (niveau), celui de la créativité véritable, le but lui-même n’est pas connu. Le propre de la créativité réside dans l’absence de but préalable... Souvent, lorsque l’on cherche à atteindre un but, il arrive qu’on découvre autre chose. L’essentiel est alors de reconnaître la nouveauté et l’harmonie propres à ce qu’on rencontre. Il ne s’agit plus alors de réflexion, mais presque de la création d’un nouveau but”.

        C’est bien entendu un point de vue plutôt platonicien...

        Autre citation d’Alain Connes :

        "... existe-t-il une harmonie préétablie, à laquelle l’homme est sensible parce qu’il vit dans ce monde harmonieux, ou bien crée-t-il lui-même l’harmonie ? Découvrons-nous la réalité harmonieuse... ou bien créons-nous l’harmonie de la réalité ?

        Houba houba !


      • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 14:42

        Alain Connes est quelqu’un de très très fort (médaille fields, créateur de la géométrie non commutative...). Il tente d’unifier la physique dans la géométrie non commutative (voir son livre : géométrie non commutative, que j’espère comprendre un jour...)


      • axion (---.---.174.250) 16 juin 2006 00:34

        Il nous facile, en tant qu’espèce, de fantasmer sur le fait que nous « créons l’harmonie de l’univers », puisqu’il n’y a pas d’autres espèces intelligentes avec qui nous pouvons confronter nos découvertes.

        Cela ressemble aux croyances sur le fait que la Terre était au centre du monde.

        C’est de l’égocentrisme ou de l’anthropocentrisme.


      • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 14:02

        une autre chose que je trouve importante : je trouve que les philosophes d’aujourd’hui sont trop distants de la science (à part Dupuy, Serres...). C’est le problème qu’Alain Finkielkraut évoque comme « les deux cultures ». Il y a une séparation entre les cutures scientifique et littéraire, ce qui n’est pas bon du tout. Le plus souvent les philosophes ne connaissent pas grand chose à la science , et réciproquement les scientifiques ne sont pas toujours des érudits en philosophie. Le résultat ce cela est, comme le dit Claude Allègre, que la pensée philosphique d’aujourd’hui est creuse. Autrefois les philosophes avaient une culture scientifique minimale, et ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je pense donc qu’il faut intégrer dans les études de philosophie une formation scientifique de base, indispensable pour comprendre le monde d’aujourd’hui.


        • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:10

          ...Et aux scientifiques une formation en philosophie...


        • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:12

          « Qui pourrait comprendre la musique à partir de la composition des instruments de l’orchestre ? ». Citation concernant la science extraite de Le feu d’Héraclite (scénes d’une vie devant la nature) (Ed. Viviane Hamy) d’Erwin Chargaff,

          Merci pour cette citation. Je note.


        • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 14:14

          bien évidemment...

          en fait dans la filière scientifique au lycée il y a quasiment le même programme de philosophie qu’en filière littéraire. En classe préparatoire il y a des cours de philosophie-littérature, mais qui ne sont pas vraiment axés sur la philosophie. Après, je connais une école qui comporte d’intéressants cours de philosophie, mais ce doit bien être la seule...


        • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 14:14

          Ouaf !

          Et pourquoi pas la réciproque ? La plupart des scientifiques ne connaissent rien à l’épistémologie, ce qui les rend crédules devant le bourrage de crâne scientiste.

          On a le droit et même le devoir de pouvoir penser le monde en-dehors des cadres autorisés par la science, qui est devenue selon Erwin Chargaff, une « religion de remplacement » et « un des outils les plus importants de crétinisation des masses ».

          Houba houba !


        • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:14

          Popper est-il réfutable ?

          Mort de rire !!!


        • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:22

          En fait il ne suffit pas de suivre un cours, il faut s’y intéresser, accepter la réflexion philosophique. Or, par exemple en terminale S, nombreux sont les étudiants qui ont fait le choix de se consacrer exclusivement aux sciences et qui laissent de coté la philo, obéissant en fait à la logique du système en place.


        • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 14:39

          Ouaf !

          Ça peut même être pire. J’ai connu une étudiante en astrophysique (elle est maintenant docteur) qui ne savait même pas ce qu’était l’épistémologie. Quand je l’ai informée de ce que c’était, elle s’est passionnée sur ce sujet et elle est allée voir ses profs pour leur demander pourquoi la philosophie des sciences n’était pas enseignée. La plupart lui ont répondu que c’était inutile. Stupéfiant.

          Houba houba !


        • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 14:48

          c’est vrai que c’est lamentable. Donc : il faut mettre des sciences en philosophie et de la philosophie en sciences...


        • Olivier Daniélo (---.---.224.37) 14 juin 2006 14:48

          Je pense moi aussi que les profs de science ont leur part de responsabilité dans cette fracture.


        • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 14:53

          Ouaf !

          C’est évident. D’ailleurs à ce niveau-là de décervelage utilitariste, on ne peut plus parler de profs de science, mais de profs de scientisme.

          Houba houba !


        • Adolphos (---.---.59.170) 14 juin 2006 15:03

          Oui, nos jeunes sont forts en math et complétement cons. D’ailleur les math, c’est toujours trés amés dans les dicateurs. Ca apprend à obéir : ils feront de bons fonctionnaires.

          Par contre ca limite sérieusement la comprehension du monde. Et c’est fait exprés : il ne faut tout de même pas remettre en cause la domination des fonctionnaires et leur exploitation des gens qui travaillent pour qu’ils glandent..


        • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 15:14

          Ouaf !

          Merci Adolculdebassefosse pour ces profondes réflexions épistémologiques. Nous n’en attendions pas moins de toi étant donné la finesse, les nuances et la complexité qui caractérisent ta vision du monde...

          Houba houba !


        • Adolphos (---.---.59.170) 14 juin 2006 15:17

          « Nous n’en attendions pas moins de toi étant donné la finesse, les nuances et la complexité qui caractérisent ta vision du monde... »

          Pourquoi ? tu as des visions toi ? Tu as pris tes petites pillules aujourd’hui ??


        • zen (---.---.8.134) 14 juin 2006 19:13

          J’ai toujours été étonné, pour ne pas dire scandalisé, de côtoyer des prof. de sciences ne connaissant presque rien de l’histoire de la discipline qu’ils enseignaient,n’ayant de ce fait aucun recul critique sur la relativité des données scientifiques du moment..Question de formation sans doute, qui a stérilisé l’ouverture d’esprit et la curiosité.


        • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 19:32

          @ adolphos

          la société n’a aucune influence sur les mathématiques : un théorème est un théorème, et un truc faux ne peut pas devenir un théorème même sous la menace d’un fusil.

          sinon, je connais beaucoup de profs de sciences totalement incompétents et ça me révolte. non seulement ils ne connaissent rien autour de leur discipline, mais en plus ils ne comprennent même pas la discipline qu’ils enseignent. Les bons profs sont rares...

          à force de payer les profs comme des merdes, et de ne pas récompenser leur mérite, on finit par avoir des profs de merde.


        • (---.---.131.132) 14 juin 2006 19:36

          @ toto

          «  »Je pense donc qu’il faut intégrer dans les études de philosophie une formation scientifique de base, indispensable pour comprendre le monde d’aujourd’hui. «  »

          très pertinent

          toutefois moi à qui il manque une case pour tout ce qui concerne maths, physique, chimie et tout ce qui en approche de près ou de loin j’ose faire une petite remarque :

          il fut plus facile aux philosophes d’autrefois d’ avoir une certaine connaissance dans les divers domaines scientifiques car les connaissances de leur temps n’étaient pas aussi denses que celles de maintenant ;

          l’évolution des techniques ont permis de repousser beaucoup plus loin les frontières du connu, ayant pour corollaire un champ d’investigation beaucoup plus grand avec pour conséquence une somme phénoménale de choses nouvelles à apprendre et à étudier

          et pour les philosophes comme pour les scientifiques les journées ont la même durée,

          être un philosophe scientifique ou un scientifique philosophe ?


        • toto (---.---.6.17) 14 juin 2006 19:53

          en effet il est aujourd’hui impossible de maîtriser tous les domaines de la science, et maîtriser un domaine très précis demande environ 10 ans d’études spécialisées.

          Cependant on peut tout de même avoir une sorte de culture générale scientifique, avec disons un niveau du genre terminale S ou bac+1.


        • Tristan Valmour (---.---.109.124) 15 juin 2006 01:19

          A toto,

          La division du savoir ne permet plus ce que vous suggérez aujourd’hui.


        • Marsupilami (---.---.63.174) 14 juin 2006 14:08

          Ouaf !

          Article très intéressant...

          « Qui pourrait comprendre la musique à partir de la composition des instruments de l’orchestre ? ». Citation concernant la science extraite de Le feu d’Héraclite (scénes d’une vie devant la nature) (Ed. Viviane Hamy) d’Erwin Chargaff, chercheur en biologie qui a découvert d’appariement des composants de l’ADN, ce qui a permis l’élucidation de sa structure en double hélice.

          Le vivant a probablement sa propre logique... qui n’est probablement pas la même que celle de nos systèmes de représentation. Mais il est vrai que pour le scientisme, il est vain (et même hérétique) de s’intéresser à la partition. Pourtant, même le free-jazz obéit à des règles... impossibles à comprendre en disséquant des trompettes.

          « Il me semble que la plupart des grands savants du passé n’auraient jamais existé, qu’en fait la plupart des sciences n’auraient pas été fondées si l’attitude actuelle résolument utilitariste avait alors régné » (Chargaff toujours).

          Popper est-il réfutable ? Kepler, astronome-astrologue, s’en foutait. Il vivait avant lui ce veinard.

          Houba houba !


          • mariner valley (---.---.64.122) 14 juin 2006 16:05

            @Olivier Daniélo

            « Or, par exemple en terminale S, nombreux sont les étudiants qui ont fait le choix de se consacrer exclusivement aux sciences et qui laissent de coté la philo »

            C’etait mon cas mais c’etait surtout a cause du jeu des coeff.

            Math+specialite math coeff 7

            Bio/chimie physique+ specialite coeff 6

            Philo coeff 3, en plus les sujets proposaient m’indifferer au plus au point.

            Par contre enseigner l’epistemiologie de base en terminale S oui je trouverais ca pas mal. En plus je pense que ca passionnerais davantages, non ?

            c’est mieux la notion d’utopie,.......

            L’epistemiologie m’a ete enseigne en fac de sciences, certes avec parsimonie mais bon ca depend des filiaires aussi, des facs et de leur politique.Les facs de medecine il me semble font une part belle a l’epistemiologie ?


            • mariner valley (---.---.64.122) 14 juin 2006 16:12

              @marsu

              il y a une boulette dans la biblio de Chargaff.

              C’est A-T et C-G et non G-T mais bon c’est un detail.

              apres avoir lu sa biographie il avait l’air d’un gars bien. Oui certains scientifiques ont leur esprit fige sur leur petite parcelle de travail mais ce n’est une generalite je pense.


            • Adolphos (---.---.59.170) 14 juin 2006 16:20

              Pour le français, ca doit plutôt être C-G-T, non ?


            • Adolphos (---.---.59.170) 14 juin 2006 18:07

              De toute façon on apprend toute sa vie, alors les étudiants ne doivent pas rester passif, surtout aprés leur fin d’étude.


            • Daniel Milan (---.---.162.108) 14 juin 2006 17:58

              Je ne retiens que la beauté de la photo illustrant l’article, et qui symbolise merveilleusement LA VIE. La femme, l’amour, la tendresse, l’enfant ; et le lien entre le passé, le présent et l’Avenir !


              • Adolphos (---.---.59.170) 14 juin 2006 18:06

                Non, c’est obscéne !


              • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 20:21

                ? ??????????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


              • claude (---.---.131.132) 14 juin 2006 19:43

                PITIÉ TOUS LES INTERNAUTES

                BOYCOTEZ ADOLPHOS

                MÉPRISEZ TOUTES SES FAUTES

                LAISSEZ-LE RONGER SON OS

                ( sur ce fil et TOUS les autres )


                • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 20:20

                  Misere intellectuelle de la biologie contemporaine ?

                  Jacques Monod, Patricia Smith Churchland, Georges Canguilhem et je ne citerais pas tous les chercheurs en Neurosciences ou en genetiques qui ecrivent des essais... Faut-il attendre le siecle prochain pour qu’ils soient cites ?

                  Sinon, tout a fait d’accord sur le manque de culture epistomologique en Science (un comble !!). Pour ma part c’est un charge de recherche de l’INSERM qui ne connaissait meme pas le mot...


                  • cyberkant (---.---.172.117) 14 juin 2006 21:24

                    C’est un fait : n’en déplaise aux philosophes (Heidegger...), la science n’a plus besoin des métaphysiciens pour penser.

                    Mais : l’article commenté fait référence au chercheur « ordinaire » (n’y voyez aucun mépris) rivé à ses éprouvettes et à sa facture de labo (bon là d’accord, il y a mépris sur la forme). Celui-ci en effet, la plupart du temps, ignore toute la profondeur de l’épistémologie contemporaine, qu’il situe en général du côté du délire métaphysico-théologique. Ou, s’il possède un bagage culturel philosophique, rappelle avec ironie les divagations cartésiennes sur la glande pinéale...

                    De plus : les scientifiques/épistémologues que cite le commentaire auquel je réagis défendent en général la thèse mécaniste, voire versent dans l’ultra matérialisme naïf. Les citer ne fait donc que renforcer la thèse mise en cause : la science et l’épistémologie contemporaines se veulent en grande partie réductionnistes.


                  • Asp Explorer (---.---.82.42) 14 juin 2006 21:35

                    Moi j’ai connu un post-doc en chimie (qui avait son doctorat, donc) qui ignorait le coefficient multiplicateur entre °C et Kelvin, alors y’a pire.

                    Pour ma part, j’ai toujours considéré que l’éthique et la science, c’est comme la religion et la science, ou la politique et la science, ou le football et la science, à savoir que ce sont des disciplines qui n’ont rien à faire ensemble, et qu’il est urgent de séparer les unes des autres. Comme disait Dukonsky, « science sans conscience plus vite avance ».


                  • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 21:48

                    A Cyberkant (j’aime vient votre pseudo et « l’opposition » au mien !)

                    En partie d’accord mais je suis un chercheur de base et pourant j’aime bien m’elever un peu avec mes petits moyens. J’ai la chance de faire de l’integre et comme beaucoup (certains ?) de chercheurs qui sont a l’interface de la neurobiologie et de la psychologie experimentale, ce la nous amene souvent a des questionnements philosophiques sur notre discipline et d’autres.

                    Quand au reductionnisme... on est au depart biologiaque, il est difficile de fairee la plongee dans l’autre sens, pour ca il y a... les philospohes !!


                  • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 21:50

                    A Asp explorer,

                    Ben oui, on voit parfois de drole de choses !!


                  • cyberkant (---.---.172.117) 14 juin 2006 21:58

                    Sur l’article commenté :

                    J’avoue que je partage votre impression. Mais il me semble qu’il s’agit d’une croyance en partie erronée (que je ne laisse pas d’entretenir pourtant...).

                    Le propos me semble être le suivant : de la science aristotélicienne qui expliquait les phénomènes par la cause finale (le pourquoi et le pour quoi) et par la cause efficiente (le comment), la science moderne n’a retenu que la cause efficiente. Expliquer un phénomène, pour cette dernière, c’est en donner la loi mathématique qui relie l’effet à sa cause, et rien d’autre.

                    Votre thèse me semble être la suivante : ce principe d’explication mécaniste est nécessaire en biologie, mais insuffisant pour saisir l’ensemble du phénomène vivant : on explique certes le mécanisme biochimique de la vie, mais on rate l’essence de la Vie.

                    La thèse se double alors d’une explication de sa genèse historique, explication d’inspiration Heideggerienne : si la science épouse un tel réductionnisme, c’est qu’elle est en réalité la servante de la technique, qui voit dans ce réductionnisme le moyen le plus commode de plier le vivant à ses aspirations manipulatrices.

                    Mon argument est celui-ci : les biologistes ayant opté pour le réductionnisme (=explication du vivant par des processus chimiques) l’ont fait par choix méthodologique. Le réductionnisme est réductionnisme méthodologique, non l’expression d’un abrutissement de la science pliant sous les coups de l’écervelante technique. Autrement dit : en finir avec les explications finalistes et les questionnements métaphysiques sur l’essence de la Vie était une condition préalable pour la constitution de la biologie comme science.

                    Pour affirmer le contraire, il faudrait dès lors reprocher au physicien d’avoir perdu toute trace des grands raisonnements métaphysiques sur la substance, ainsi que de ne pas maîtriser la conception aristotélicienne de la matière. Lors même que la physique s’est de part en part constituée en se séparant de tels questionnements.

                    Je soutiens donc un dualisme des approches : la biologie use du réductionnisme méthodologique pour comprendre les lois qui régissent le phénomène du vivant, et la philosophie argumente à partir des données empiriques pour proposer une définition du concept métaphysique de Vie.

                    Toutefois je partage les propositions : un philosophe qui ne se pencherait pas sur les résultats des sciences expérimentales serait conduit à se perdre dans des abstractions vides. Mais un biologiste qui n’aurait jamais ouvert un ouvrage d’épistémologie de la biologie pourra être légitimement accusé de n’avoir été toute sa vie qu’un « fonctionnaire de la technique ».


                  • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 22:14

                    Tout a fait d’accord avec vous !!

                    Raisonnement magnifique ! je n’aurais pas su l’exprimer ainsi. Nous sommes en effet handicape et les philosophes nous offrent une ouverture, une canne ou un fauteuil roulant que nous refusons trop souvent !!

                    Nous sommes comfrontes a cette « dualite » dans l’approche esprit-cerveau ou vice-versa ce qui nous donne une base de travail epistemologique concrete. Les idees ont bien evolue dans ce domaine je trouve et je crois que pour la plupart (enfin pour ceux qui se posent un certain nombdre de questions hors de la paillasse), on se garde bien maintenant de mettre un lien de causalite unidirectionnelle entre le « physique » et le « metaphysique ».


                  • Olivier Daniélo (---.---.229.174) 14 juin 2006 23:44

                    "La plus belle émotion que nous puissions éprouver est de nature mystique. C’est la puissance de tout art et de toute science véritable. Celui qui ne connaît pas cette émotion pourrait tout aussi bien être mort.

                    Savoir que ce qui nous est impénétrable existe vraiment, se manifeste par la sagesse la plus élevée et par la beauté la plus radieuse, que nos facultés restreintes ne peuvent appréhender que sous leurs formes les plus primitives, ce savoir, ce sentiment se trouve au cœur de la vraie religiosité. En ce sens, et en ce sens seulement, je compte au nombre des hommes profondément religieux.

                    (...) La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. »

                    Albert Einstein. Comment je vois le monde.


                  • Olivier Daniélo (---.---.229.174) 14 juin 2006 23:52

                    Jojo : « Si c’est de la masturbation métaphysique, genre »principe vital« , grand merci... »

                    Que voulez-vous dire ? Pourquoi un tel mépris ?

                    (Jules de Gaultier) : ’Plus ou moins avoué, le scientisme implique les postulats suivants : que le monde est un tout donné, que le jeu phénoménal est compris dans un circuit fermé, que tout est donc calculable, que l’esprit scientifique ne doit pas désespérer de capter dans ses formules l’énigme apparente de l’univers, qu’il n’y a pas d’inconnaissable. Subsidiairement ces postulats impliquent d’autres croyances : la croyance au mieux, à l’homme plus heureux par la possession plus complète des lois de la nature, la croyance à la substitution possible des méthodes scientifiques aux religions et aux morales, soit la croyance à la solution rationnelle du problème moral. Ainsi la croyance scientiste répète la somme des pétitions qui composent le programme de l’espérance humaine sous ses formes messianiques et morales. (...)"

                    Source : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Scientisme


                  • Jojo2 (---.---.184.197) 15 juin 2006 09:04

                    J’avais pas vu le commentaire. Brièvement. Je n’aime pas le mot « scientisme » du fait de son coté péjoratif. La science ne vaut que par l’usage que l’on en fait. Le progrès (qui pour moi signifie vivre mieux) n’est pas l’affaire uniquement de la science mais plutot l’affaire des humains. Le progrès peut exister indépendamment, par exemple l’acceptation de règles éthiques a pu augmenter l’espérance de vie... En ce sens une religion peut être source de progrès ou de régression...

                    Mais ma question est la suivante : quelle religion, quelle explication surnaturelle a fait avancer la connaissance de l’univers qui nous entoure ? Si l’on excepte la prévision des éclipses...


                  • cyberkant (---.---.172.117) 14 juin 2006 22:28

                    @ Hume : lol j’avais pas remarqué. Crapule d’empiriste...

                    Toutes mes excuses, un relan de philosophie heideggerienne et de son mépris de la science. La philosophie (française et allemande surtout) aime entretenir l’idée que la philosophie a le monopole de la pensée : un vieux complexe de littéraire qui s’est arrêté aux fractions.

                    Je crois pour ma part que les incompréhensions de part et d’autre proviennent du statut ambigü de l’épistémologie/philo des sciences. Le problème est le suivant : la réflexion philosophique sur les sciences est-elle purement descriptive ou bien possède-t-elle un rôle prescriptif ? L’épistémologie se cantonne-t-elle à une accumulation de savoirs sur la science, à une simplification, une généralistion, une synthèse des connaissances scientifiques ? Bref, reste-t-elle neutre à l’égard de la discipline qu’elle étudie ? Ou bien intervient-elle dans ses développements ? Pour en corriger les dérapages par exemple (=quand elle outrepasse les limites du discours scientifique ; ex les physiciens théoriques qui, après quelques réflexions profondes sur le big-bang se mettent à parler de Dieu), voire pour en hâter les avancées (par exemple lorsque Descartes invente à sa manière la neurobiologie en expliquant dans Les Passions de l’Âme que l’esprit possède sans aucun doute une dimension matérielle)...

                    J’ai bien des réponses, mais je me garderais bien de trancher un tel débat.


                    • cyberkant (---.---.172.117) 14 juin 2006 22:38

                      @ Hume : je réagissait à ça : par Hume (IP:xxx.x93.205.1) le 14 juin 2006 à 21H48 A Cyberkant (j’aime vient votre pseudo et « l’opposition » au mien !)

                      Pour le reste, il me semble que nous sommes sur la même longeur d’onde.

                      On rencontre le problème symétriquement inverse chez les philosophes : beaucoup ne se donnent même pas la peine d’aller voir si, des fois, la science n’aurait pas réfuté leurs théories (pour beaucoup la psychologie c’est Piaget et Lebon ; et la neurobiologie se réduit, en gros, à une vague modification des hypothèses de la phrénologie, ou bien , chauvinisme oblige, s’est arrêtée à la parution de l’Homme Neuronal).


                    • Hume (---.---.205.1) 14 juin 2006 22:53

                      Questionnement interessant et je me garderais bien egalement de trancher.

                      Pour moi, de facon pragmatique, l’epistemologie est une sorte de garde-fou, qui permet de prendre du recul par rapport a son propre travail et egalement d’avoir des outils de reflexions quand on veut sortir un peu des sentiers battus.

                      Quant a Descartes... on ressort souvent la blague sur la pineale quand on a un resultat intriguant !


                    • Jojo2 (---.---.147.193) 14 juin 2006 22:53

                      Je ne comprend rien à toutes ces histoires. J’ai l’impression que c’est le serpent qui se mord la queue... La Mettrie avait raison. L’homme c’est une machine. Une machine plastique, façonnée par l’environnement, mais une machine. Alors que dire de la vie en général...

                      « Et d’abord, comment nos ancêtres ont-ils pensé la vie ? »

                      Avec ce que la vie leur a donné...Comment ont-il pensé l’univers ? Etc...

                      « Néanmoins, si notre époque ne compte aucun grand théoricien du vivant, »

                      Je suggère la lecture de Schrödinger...« Je pense qu’il suffira maintenant de peu de mots pour mettre à jour le point de ressemblance entre un mouvement d’horlogerie et un organisme...C’est tout simplement que ce derneire a aussi comme support un solide...soustrait en grande partie au désordre de l’agitation thermique. ». Bon, ce n’est pas exactement ça, mais la soustraction aux méfaits de l’entropie est le point central. La vie a besoin de stabilité pour exister. Dans le cas particulier il s’agit de mécanismes auto-réparateurs...

                      « Au fait, quel intérêt à expliquer ou à comprendre la vie ? »

                      La vie est une observation. C’est « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort » (Bichat). L’expliquer ou la comprendre...Dans quel sens ? Si c’est pour comprendre le processus physico/chimique qui de l’inanimé fait de l’animé autoreproductible, OK. Si c’est de la masturbation métaphysique, genre « principe vital », grand merci...


                      • toto (---.---.6.17) 15 juin 2006 00:03

                        le point central de la philosphie bouddhiste est : rien ne résiste à la mort...

                        un être vivant évacue son entropie dans le milieu extérieur : c’est donc un système ouvert hors-équilibre (ce que Prigogine appelle un système dissipatif). Lorsque vous mangez, vous absorbez de l’énergie,et après vous faites caca et là vous évacuez de l’entropie à l’extérieur.


                      • Jojo2 (---.---.184.197) 15 juin 2006 08:02

                        Cette boutade philosophie semble centrée sur l’observation macroscopique de la vie animale. Si rien ne résistait à la mort, point de vie...personne pour frapper sur un clavier.

                        Que le système soit ouvert ou fermé importe peu. L’univers est (très vraisemblablement) fermé, l’entropie y augmente. La vie a pu y apparaîte du fait de l’existence d’hétérogénéités qui permettent des transferts d’énergie. La vie est donc une conséquence de la structure de l’univers.


                      • toto (---.---.45.204) 15 juin 2006 08:10

                        tout le monde finit par mourir un jour...


                      • toto (---.---.45.204) 15 juin 2006 08:16

                        et comme l’univers est un système fermé et que son entropie augmente, un jour il n’y aura plus de vie.


                      • Jojo2 (---.---.184.197) 15 juin 2006 08:35

                        Bien sur. Mais la question posée n’est pas la disparition de la vie mais son existence. A ce que j’ai cru comprendre. Son apparition prouve que l’inanimé (la mort) a été transformé. Comme le dit Bichat, la création de fonctions qui... Il ne peut s’agir que d’un transfert d’énergie permettant de combattre la désagrégation. La création locale d’une diminution d’entropie (organisation-information). Je que je raconte là est un peu trivial, je m’en rend compte.


                      • Marsupilami (---.---.165.223) 15 juin 2006 08:36

                        Ouaf !

                        La mort est la biosphère de la vie...

                        Houba houba !


                      • axion (---.---.174.250) 15 juin 2006 08:59

                        Je dirais plutot que la mort n’existe que par le vie. L’inanimé n’est pas la mort, c’est plutot la pre-existence à la vie, le substrat du monde vivant (la terre, l’air, la mer, etc).

                        La mort n’existe que parceque la vie existe. Le jour ou la vie aura disparue, la mort aura également disparue.

                        Nous ne vivons donc pas dans un monde « mort ». Notre clavier d’ordianteur n’est pas mort. C’est juste de l’inanimé.

                        Cette vision est confirmée par les visions primitives du monde. animistes, etc.


                      • Marsupilami (---.---.46.49) 15 juin 2006 09:06

                        Ouaf !

                        Pourquoi pas, tout est possible, ou encore, comme disait Paul Feyerabend, « tout est bon » dans le vaste inconnu dans lequel nous sommes plongés.

                        Houba houba !


                      • claude (---.---.131.132) 15 juin 2006 09:10

                        @ Jojo2 (IP:xxx.x57.147.193)

                        bonjour,

                        le 14 juin 2006 à 22H53 vous évoquez La Mettrie, l’homme est une machine plastique façonnée par l’environnement (...) alors que dire de la vie en général...

                        l’interrogation est intéressante et peut conduire à de nombreuses autres questionnements ; par exemple cette réflexion-miroir :

                        si l’homme est une « machine plastique façonné par son environnement » sous quel angle de réflexion doit on considérer les modifications de l’environnement ?


                      • Marsupilami (---.---.164.126) 15 juin 2006 09:43

                        Ouaf !

                        C’est un pur raisonnement-délire techno-scientiste que de décrire l’Homme comme une « machine », plastique ou non.

                        Par contre c’est lui qui a construit d’authentiques machines pour produire des sacs plastiques pour polluer son environnement.

                        Houba houba !


                      • Jojo2 (---.---.158.64) 15 juin 2006 13:15

                        @claude (IP:xxx.x7.131.132) le 15 juin 2006 à 09H10

                        C’est un système bouclé. Le feed-back peut être négatif, augmentant la stabilité du système homme-environnement (économie dite de développement durable) ou positif, entraînant une divergence (la croissance réclamant la croissance par exemple par vente de biens de consommation utilisant de l’énergie fossile, explosion démographique etc...). Le système pourrait alors être auto-destructeur.


                      • Jojo2 (---.---.158.64) 15 juin 2006 13:18

                        @Marsupilami (IP:xxx.x03.164.126) le 15 juin 2006 à 09H43

                        Le vivant est programmé et programmable (transgènes). Aucun délire là dedans.


                      • pingouin perplexe (---.---.185.251) 15 juin 2006 00:56

                        excellent article, et commentaires tout à fait enrichissants, où l’on voit, entre autres choses, qu’un questionnement sur le vivant conduit, de fil en aiguille, à un rapprochement avec disons... l’éternité des objets mathématiques. Sans oublier la beauté de l’image mise en illustration, qui n’est d’ailleurs pas aussi étrangère que cela au dit rapprochement. Du vivant conçu comme se donnant à l’esprit sous les caractères d’une beauté intelligible... il ya peut être là de quoi se trouver aux abords d’une joie quasi mystique.

                        Je reviendrais certainement sur cet article, qui mérite à mon avis davantage que cette première impression


                        • axion (---.---.174.250) 15 juin 2006 08:55

                          Pourquoi aurait-on échappé aux mécanismes de la sélection naturelle ?

                          A-t-on jamais fait une étude sur ce sujet ? Quels comportements aujourd’hui conduisent à produire la plus d’enfants ? Ces comportements sont-ils sélectionnés ? Quels sont les comportements non sélectionnés et qui disparaissent ?

                          On semble oublier que dans la « sélection naturelle », l’évolution comportementale optimum est plus important que le simple concept de « survie ». Ceci conjugué à la découverte des phénomènes épigénétiques nous conduit à nous interroger :

                          Les hommes et femmes dont le comportement abouti à n’avoir en moyenne qu’un enfant (au lieu de deux trois) voient leur population diminuer de moitié à chaque génération.

                          Si l’on peut retracer, même faiblement, un couplage entre le comportement et la transmission de ce comportement, ce que semble montrer les phenomenes épigenetique, alors la sélection naturelle n’a jamais été plus ACTIVE qu’aujourd’hui. (ou il n’y a pas accroissement de la population, mais renouvellement et donc, sélection des comportements aboutissant à la plus grande procréation).

                          Une étude sociologique et biologique serait nécessaire pour le savoir.

                          Mais se croire au dessus des courants puissants qui ont façonnés la vie est trop représentatif de notre humanité trop orgueilleuse. Je pense au contraire que nous y sommes soumis, et que seule l’explosion démographique temporaire (car insoutenable) a permi d’y échapper temporairement.


                          • pingouin perplexe (---.---.13.218) 15 juin 2006 21:51

                            A mon avis, ce que vous évoquez semble plutôt correspondre à un « ersatz » de sélection naturelle. De mon point de vue, la sélection naturelle s’applique bien stricto sensu lorsqu’il est question de bestioles qui ne parlent pas. Dès qu’elles se mettent à parler, cela devient...causant o)


                          • axion (---.---.174.250) 16 juin 2006 00:19

                            PAs tout a fait. Faites un calcul simple : Population composée de 50% d’adultes reproducteurs procréant, grâce au comportement A, 3 enfants. et 50% d’adultes reproducteurs procréant, grâce au comportement B, 1 enfant.

                            Imaginons que le Comportement A se transmette avec un couplage de 10%, comme le comportement B.

                            Seconde génération : LEs adultes adoptant le comportement A passe de 50% à :

                            (50% X 3 / 4 + 10% X 75 %) + 25%-(50% / 4 + 10 % 25%)= 55%

                            Et la population ayant le comportement B à 45%.

                            Au bout de 5 générations : la population ayant le comportement de type A est de 80%.

                            Le sélection naturelle a donc été rude ! Et avec un couplage de seulement 10% sur la transmission comportementale.

                            Evidemment, la situation réelle est d’une complexité bien supérieure, et non modélisable. La puissance de la sélection comportementale est cependant gigantesque.

                            Et peu importe si les membres de la populations causent ou pas. Nous ne parlons que de comportements aboutissants à avoir un taux de reproduction.

                            En faisant de la sociologie à deux balles on obtient : Les femmes qui n’arrivent pas à stabiliser une vie de couple et qui ne sont pas demandeuses de plusieurs enfants à tout prix, auront probablement, en moyenne, autour d’un enfant. Ce comportement de « non stabilité » pourra donc disparaître s’il se transmet, même légèrement. Idem pour les hommes seuls, ou les hommes cherchant le type de femme sus-mentionnés. Raisonnement inverse, pour les hommes et les femmes réussissant à s’accomoder de leur conjoint sur du long terme : ils auront probablement entre deux et trois enfants. Et si ce comportement « d’accomodation » ou de « compromission » se transmet, BINGO : la population ayant ce comportement va s’accroître.

                            Faîtes des règles de trois, prenez en compte les familles recomposés, faîtes des modèles et vous serez surpris.

                            Le fait que nous croyons aujourd’hui que la sélection naturelle est terminée est dû au fait que nous pensons que nous ne transmettons que nos gênes à nos enfants, et que ces gênes ne sont pas influencés par notre comportement. Mais la réalité ne s’accomode pas de cette vision simpliste, et certains comportements se transmettent, et pas nécessairement par nos gênes (phénomènes épigénétiques).

                            La sélection naturelle a donc toute les chance d’être active aujourd’hui, et les enfants de nos enfants ne nous ressembleront pas, et leur société sera différente de la notre, car ils seront différents.


                          • pingouin perplexe (---.---.250.213) 16 juin 2006 23:37

                            Il y a bien quelque chose de remarquable dans la simplicité de cette approche, mais êtes vous certain qu’elle éclaire au delà du « ciel » du behaviourisme ?


                          • marius (---.---.131.110) 15 juin 2006 09:08

                            salut a tous,

                            je n’ai pas le temps de m’étaler, je vous donne un lien qui peut-etre vous apprendra beaucoup de choses :

                            http://www.syti.net/Implants.html

                            Il faudrais arrêter de prendre ce genre de question pour un divertissement mais plutot comme une necessité !

                            Nous finançons cette science


                            • Marsupilami (---.---.164.126) 15 juin 2006 09:36

                              Ouaf !

                              Le futur sera très rock’n roll !

                              Dans le même genre, on peut aussi lire la trilogie SF de Marid Audran de George Alec Effinger.

                              Houba houba !


                            • Thirqual (---.---.132.96) 15 juin 2006 09:57

                              Oui, ou à Ghost in the Shell, surtout au niveau des cerveaux organique sur des robots, d’ailleurs je trouve ça fort intéressant. Et après tout pourquoi pas, si on peut se débarasser du double écueil de n’en faire profiter que les nantis ou d’imposer ces technologies de façon à contrôler le péquin moyen. Ya du soucis à se faire, mais en se mettant la tête dans le sable en refusant tout net au lieu de chercher à encadrer et à prévenir les dérives on court à la catastrophe justement.

                              Roald Dahl dans une nouvelle avait déjà imaginé une histoire de cerveau qui survivait sans le reste du corps (nan il a pas écrit que des trucs pour les gosses, et ces nouvelles peuvent être d’un glauque tout à fait réjouissant).


                            • Hume (---.---.205.1) 15 juin 2006 17:46

                              Sur cette histoire de l’homme, comme un transporteur (l’avater des genes, c’est le titre d’un bouquin d’un chercheur en genetique qui s’appelle Gouyon quelque chose je crois, je ne me rappelle plus).

                              Peut-etre un debut de reponse. Contrairement aux autres animaux (ben oui on est quand meme des animaux), nous sommes a priori d’un « haut niveau » de conscience qui permet peut etre de nous affranchir en partie de cette didacture de la reproduction et de la survie de l’espece (these avancee de la survie de l’information genetique, ce que j’ai pour ma part toujours un peu de mal a concevoir). Car, le fait de se poser ce genre de questions n’est-il deja pas un premier pas vers "l’independance ? Et les nombreux exemples de l’homme destructeur qui passe son temps a aller a l’encontre de la survie de l’espece (et pas toujours pour la survie de l’individu !) ?


                              • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juin 2006 18:08

                                bonsoir et merci à Tous pour ces commentaires forts intéressants par ce qu’ils apportent comme précisions pouvant compléter cet article.

                                Au passage, mention spéciale pour Hume et Cyberkant, thanks Demian pour son enthousiaste (puisse-t-il être entendu par les plus hautes autorités pour que j’obtienne une chaire).

                                L’homme transporteur c’est quoi ? Le livre de Pierre Henry Gouyon parle d’une coonciliation entre Mendel et Darwin, c’est un des aspects intéressant mettant face à face le moléculaire (mutation, gène, hybridation) et le macroscopique (sélection naturelle). Une affaire pas simple mais scientifique, dans le sillage des épistémologies visant à concilier diverse branches de la physique, notamment le quantique et le macroscopique


                                • Hume (---.---.205.1) 15 juin 2006 18:44

                                  J’avais trouve ce livre en effet tres passionnant et tres complet (merci pour son prenom !)

                                  Le seul probleme pour moi, bien que ce ne soit pas l’objet du livre, c’est l’impression a la fin d’une sorte de gouvernance du tout biologique (je ne pense pas que c’etait l’objectif de l’auteur et il me semble meme qu’il s’en defende dans la conclusion). Je crois que justement nous avons une pensee, peut-etre emergente d’une construction biologique complexe, peut-etre pas, qui nous permet de comprendre en partie ses mecanismes et d’etre autre chose que de simples transporteurs ou avatars.


                                • pingouin perplexe (---.---.126.87) 15 juin 2006 22:27

                                  Cet article et les liens que vous indiquez ouvrent à mon avis des perspectives tout à fait passionnantes. J’ai aussi apprécié celui d’Olivier vers la géopoétique. Ceux du marsu ont également retenu mon attention.

                                  Dans tous les cas, bien cordialement pour ces éléments d’aventure intellectuelle.

                                  Le pingouin


                                • Ad vitam aeternam et tutti qualiti (---.---.111.209) 25 juin 2006 04:07

                                  (J’avais intitulé ceci : « Trou d’eau »)

                                  Je constate sur fr.Yahoo !.com un article issu d’« Agoravox », « le journal média citoyen qui vous donnne la parole » (je pense que je ne l’avais pas, avant, c’est probablement vrai...), qui s’intitule, « Misère intellectuelle de la biologie contemporaine et avenir de la philosophie du vivant ». Parle pour toi, aurait sûrement pu dire mon ancêtre putatif (putatif, j’écris bien, puisque « je dis bien » serait oral quoiqu’autant verbal) Rollon, ou Schrödinger (pour rire), ou Jaffelin (là c’est moins évident, mais qu’est-ce qui est évident ; la différence est que le dernier vit toujours, semble-t-il).

                                  Alors de deux choses l’une : ou bien la main de l’homme est consubstantielle et contemporaine de sa constitution biologique, ou bien biologique ou biologie (les deux, le « ou » vaut un « et » ici juste avant) sont de simples mots, creux, sans signification.

                                  Dans le premier cas, partant du principe que « mécanique », donc « mécaniste », si cela a un sens pour ce dernier cas, provient, en tant que terme lexical, « mot », quasi vulgairement, justement du mot « main », ou du terme « mécanos », qui veut dire « j’ai fini pas penser au Mecano en passant par le français via le grec ou l’inverse, je ne sais plus, en tout cas c’est rapport à la main, aux mains, des humaines ou des humains ». Donc, comme le deuxième cas est invalide dans le sens non valide du tout, il en résulte que donner à toute explication de la vie un sens « mécaniste » (car on ne fait pas dans la dentelle, depuis longtemps), tant qu’on y est (on pourrait commencer par « mécanique », mais non, pour être sûrs d’être entâchés d’erreurs comme du cambouis qui nous collerait au front, on y va directo pour « mécaniste »), est un anachronisme et ruine comme nulle et non avenue d’emblée toute l’explication qui pourrait fournir un fondement, un soubassement, une fondation ou plusieurs d’édification d’érection de construction de bâti d’un genre de tour de Babel, de Pise ou du Gard.

                                  Alors donc bon bah voilà, adieu même Erwin, Schrödinger, qui doit se retourner sous sa pierre tombale s’il en a une, ce que j’ignore complètement.

                                  Eviter des écueils, c’est bien ; éviter les écueils, c’est bien ; prendre un écueil pour une mer d’huile non vue par ces prédécesseurs que seraient nos ancêtres ou nos contemporains, c’est... quoi en fait, déjà ? La critique est aisée, paraît-il, et l’art difficile. Je n’en crois rien : c’est l’inverse, bien entendu, c’est du Corneille peut-être avant ou plutôt après la lettre. L’art est aisé, la critique est moins facile. A bon entendeur, M. Bernard Dugué qui avez une biographie en lien HTML sur cette dite page yaoo, je vous salue. Je vais aller y faire un tour d’ailleurs, illico presto. Ma non troppo. Al dente.

                                  Arrivée d’air (chi).

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