Pour en finir avec les querelles stériles...
Je vis dans un quartier disons mélangé et jusqu'à présent personne n'a jamais cherché à m'imposer quoi que ce soit mais je côtoie des personnes qui croient dur comme fer qu'elles sont contraintes mais seraient bien incapables de définir en quoi.
L'islamisation est un miroir aux alouettes pour dérouter l'attention de problèmes plus graves et, semble-t-il, insolubles pour des esprits formatés par des dizaines d'années de matraquage idéologique libéral.
Un esprit facétieux a retrouvé chez Raymond Barre – qui fut en son temps un gourou de l'économie comme la France est accoutumée à en pondre – quasi mot pour mot les tics de langage dont François Hollande vient de nous donner une énième resucée : le serpent se mord la queue
Revenons à mon quartier.
L'épicier arabe du coin ( ils occupent toujours les coins de rue, allez savoir pourquoi ) vend des alcools et il y a toutes les semaines un marché très coloré où chacun trouve ce qu'il veut depuis les cochonnailles du boucher-charcutier bien de chez nous en passant par les chinoiseries jusqu'à l'échoppe du boucher halal que personne n'est obligé de fréquenter
A la belle saison, les apéros circulent à qui mieux mieux aux terrasses des cafés limitrophes et s'il y a un salon de thé, c'est à la mode anglaise…
C'est vrai qu'on rencontre une majorité de femmes voilées mais je ne suis pas tout à fait sûr qu'il faille y voir nécessairement autre chose qu'une manifestation de mimétisme social , c'est une version à échelle réduite - celle du quartier ou de la rue - du fameux « À Rome fais comme les Romains « remis au goût du jour par Eric Zemmour ( il convient de remarquer que la maxime ne joue qu'à sens unique, on n'a guère connu de colons portant la djellaba ).
Dans les quartiers ghettoïsés, territoires plus abandonnés que perdus, les femmes ont tendance à tout faire pour ne pas attirer l'attention, elles se coulent dans le conformisme vestimentaire imposé par quelques activistes zélés. Il serait vain de nier cette réalité et il faut la combattre vigoureusement.
Il y a une trentaine d'années, seules les plus vieilles femmes s'habillaient comme au bled, il est vrai que régnait encore une certaine mixité sociale.
Retournons quelques autres dizaines d'années en arrière, ma grand-mère, fort catholique et très pratiquante, n'a jamais abandonné son fichu sur la tête, c'est la première chose qu'elle faisait après sa toilette, ajuster son bout de tissu, elle s'habillait aussi de noir ou au mieux de gris et n'aurait raté la messe dominicale pour rien au monde. Était-ce lié au fameux prescrit de St Paul ou à l'habitude ? je ne sais mais les jeunes femmes allaient pour leur part tête découverte.
Aujourd'hui fait nouveau ! des jeunes filles et même parfois de très jeunes filles revendiquent leur appartenance clanique et se soumettent à une sorte de droit coutumier d'importation.
Les jeunes filles « arabes » sont souvent plus diplômées que leurs frères et cousins et trouvent beaucoup plus facilement du travail, elles quittent alors parfois le quartier et abandonnent ses codes vestimentaires.
En outre, à compétences égales, il vaut mieux s'appeler Leila que Mohamed pour être embauché.
Aujourd'hui, après un pitoyable incident qui aurait pu mal tourner, nos élites unanimes invitent à bon escient les Juifs pratiquants à s'afficher fièrement avec la kippa dans la rue plutôt que de se réfugier dans une clandestinité peu glorieuse ; qu'ils en profitent, l'opinion est douce à la kippa et dure au voile !
Il y a donc des signes religieux tolérés et d'autres qui sont intolérables… mesquinerie des petits esprits !
Maintenant la férocité animale du pseudo-état islamique occulte le systématisme répressif d'Israël, quelques mauvais esprits auront beau dire qu'au final les Momo se retrouvent entre quatre planches, les uns, la tête entre les jambes, et les autres, le bide perforé comme une écumoire, ça vous pose tout de même un homme dans la mort : victime de l'obscurantisme ou de la technologie, c'est pas du pareil au même.
Les maghrébins à l'origine étaient stigmatisés, moqués ou vilipendés pour leurs origines raciales mais en réalité les femmes restaient alors largement hors du champ de la haine raciale, c'étaient les hommes qui seuls étaient concernés.
Les nécessités de la cohabitation entre voisins imposèrent peu à peu des restrictions langagières que commandaient la simple courtoisie.
Ces limites furent vite dénigrées comme « politiquement correctes « mais elles ont réussi à endiguer pendant un certain temps non le racisme mais son expression abrupte : la xénophobie prit alors les chemins détournés de la mise en cause de la religion, d'autant que certains de ses adeptes s'ingéniaient à afficher des tenues extravagantes et à manier la provocation.
Soyons reconnaissants à Finkielkraut et consorts, eux reviennent aux fondamentaux, ils n'ont plus peur de passer pour ce qu'ils sont...et certains d'entre eux ne sont que des mercenaires.
Ainsi donc s'initia le combat des personnes « éclairées « contre celles – nécessairement obscurantistes - qui se soumettaient à la loi religieuse d'autant que ce n'était pas la bonne religion.
La haine viscérale d'antan pouvait de nouveau s'exprimer sans interdits puisqu'elle prenait le masque d'une controverse philosophique.
L'islamophobie est certes un terme inapproprié, car c'est moins de peur qu'il s'agit que de rejet, c'est un combat pseudo-antireligieux qui se focalise sur l'Islam.
Il est légitime et même intellectuellement stimulant de s'interroger sur les dogmes religieux ou autres comme on devrait s'interroger sur tous les aspects philosophiques de la finalité de la vie : essayer de comprendre, argumenter son scepticisme sont de saines activités de l'esprit mais vouloir soumettre à sa propre grille de lecture est pernicieux.
Madame Badinter caricature quand elle suggère que le combat pour la laïcité a été abandonné au FN ; la laïcité du FN consiste à vouloir contraindre les Musulmans par des règles auxquelles échapperaient d'autres religions, c'est une laïcité d'opportunité, exclusive, un gadget censé rapporter le plus de voix possibles en marquant du signe + des préventions raciales absolument négatives mais qu'il était devenu inconvenant d'exprimer ouvertement.
Dans un autre ordre d'idées le loup garou mondialiste fait écho à quelques dizaines d'années de distance à la ploutocratie d'avant-guerre.
Dans l'esprit des idéologues du FN, ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles : ils rejettent d'ailleurs la responsabilité des vagues migratoires actuelles sur les forces occultes mondialisées ( elles ont perdu leur appellation d'origine sauf dans des cénacles confidentiels mais elles subsistent dans le non dit devenu indicible )
Que tout cela participe d'une grande restructuration économique à l'échelle de la planète ( prévue par ceux qui font encore l'effort de se référer à l'analyse économique marxiste ), d'une nouvelle division internationale du travail et d'une volonté de découplage de l'économique et du social est évident pour tout le monde, pour ceux qui la prônent comme pour ceux qui en souffrent .
D'autres partis que le FN en font le constat ( encore que ce parti est passé en moins d'un quart de siècle d'une adhésion au néo-libéralisme sauvage à la captation de l'héritage de Chevènement ) mais sans en tirer des arguments pour diviser les travailleurs entre eux, un objectif qui s'inscrit bien dans la stratégie de l'oligarchie transnationale et auquel le FN prête complaisamment la main en faisant mine de la combattre.
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