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Accueil du site > Tribune Libre > Situation critique pour les chercheurs post-doctorants

Situation critique pour les chercheurs post-doctorants

Les jeunes chercheurs aujourd’hui sont confrontés à l’avarice de l’Etat qui opte pour un double langage... celui d’une excellence à atteindre et d’une réduction de salaires des cerveaux qui font la recherche d’un pays. A l’heure où le président de la République parle de rayonnement de la France, il semble qu’on fasse des coupes franches dans le quotidien de l’avenir de la société de la connaissance française. La fronde gronde au sein des post-doctorants français...

Un jeune chercheur aujourd’hui, c’est tout simplement un homme ou une femme de 23 à 40 ans qui veut donner tout son savoir-faire et son savoir-penser à une cause qui peut s’orienter sur l’infiniment grand (astrophysique, physique des océans, géologie), l’infiniment petit (ARN interférence, génétique de la drosophile, physique des plasmas) voire l’infiniment humain (sciences humaines et sociales)... Face à des thématiques très pointues, les jeunes chercheurs oeuvrent avec enthousiasme et sérieux. Ils font face à leur projet jusqu’à soixante-dix heures par semaines. Ils oublient souvent leurs proches, leur famille pour se donner corps et âme à leur projet. Certains s’obligent à venir le week-end pour éviter les interruptions d’expériences qui leur feraient perdre du temps... En effet, les bactéries ou les mouches ne connaissent pas le week-end et poussent les jeunes chercheurs à rester fidèles au poste.

Outre cette condition de forçats du vivant, les jeunes chercheurs sont souvent désargentés. Certains font leurs recherches sans financement ou dans l’espoir de promesses de directeurs peu scrupuleux et manipulateurs, mais une majorité reçoivent des bourses publiques ou privées. Aujourd’hui, par exemple, certains pensaient recevoir une augmentation de 8% de leur salaire sachant que l’Etat aurait stipulé cela. Mais ils semblent attendre la signature des décrets d’application qui doivent s’empiler dans quelques bureaux poussiéreux d’un ministère peu à l’écoute de la société...
Lorsque la thèse est passée, plusieurs options se présentent en fonction de la chance ou du hasard ou des affinités de caractères. Ainsi, certains seront au chômage avec ou sans indemnités pendant des mois. D’autres iront chercher leur salut à l’étranger... pour ne pas revenir la plupart du temps... ils sont oubliés de leurs encadrants français au fil du temps... Ils sont alors en plein Missouri, au fond du Michigan et fondent leur vie avec les tracas de l’exil économique et humain qu’ils subissent. Ils sont en effet loin de leurs parents et perdent famille et amis restés dans la vieille Europe... Ils sont alors reclus dans leur projet et ne voient plus leur vie qu’au travers d’une loupe ou plutôt d’un microscope... Une minorité de jeunes chercheurs trentenaires reviennent parfois des USA bardés de publications et sont accueillis avec froideur... Là commence le déclassement social. J’ai pour mémoire un couple de chercheurs qui avait vécu un retour hexagonal chez père et mère, avec une perfusion de RMI...

Néanmoins les associations comme la Ligue contre le cancer, l’ARC et le Téléthon arrivaient à donner de l’espoir à ces jeunes... Il existait des salaires spéciaux appelés libéralités, c’est-à-dire un dispositif qui pouvait laisser espérer une liberté financière mais qui était synonyme de misère sociale... En effet un jeune chercheur travaille dur mais ne cotise pas à la retraite, voire au chômage dans le cadre de ces " libéralités "... pour ne pas citer certains qui vivent sur des mi-temps fictifs alors qu’ils travaillent à plein temps... Récemment, l’ARC a annoncé la fin des libéralités et s’est engagé à cotiser pour la retraire de ses jeunes chercheurs. La Ligue aussi s’est calée sur ce principe de considérer le jeune chercheur comme un travailleur. Le 20 octobre 2006, Jean Marc Monteil et Gilles Block, respectivement directeur général de l’enseignement supérieur et directeur général de la recherche et de l’innovation, ont envoyé une circulaire aux présidents d’université stipulant la " fin des libéralités " rappelant que la Charte européenne du chercheur (2005) recommande que les chercheurs bénéficient d’une " couverture adéquate en matière de Sécurité sociale ". La même lettre rappelle que bon nombre de doctorants et post-doctorants ne sont pas en situation d’avoir une " couverture sociale correcte " et perçoivent seulement " une rémunération d’associations à but non lucratif "... Le signal fort était voulu pour mettre fin à la situation de " chercheur sans droits "...
Mais, il n’y a pas plus d’une semaine, un cri d’alerte est venu casser l’optimisme jovial qui régnait à la suite de cette volonté gouvernementale. Un jeune post-doctorant témoignait que son allocation de 1500 euros par mois avait brutalement été amputée... 1200 euros par mois pour un chercheur avec un doctorat (huit ans d’études)... l’auteur involontaire du forfait, la Ligue... qui semble-t-il avait trouvé logique de payer les cotisations du chercheur sur le salaire même de ce dernier... Voilà, ainsi la situation... On transforme les jeunes chercheurs en précaires ou plutôt en " milleuristes "... L’expression a du sens car elle représente ces gens qui s’acharnent à survivre avec seulement 1000 à 1200 euros par mois... En Italie, un journaliste de la Républica avec qui j’avais eu une discussion les appelait " précari ", en Espagne ce sont les " precarios "... Et maintenant la France a franchi le pas aussi. C’est aussi l’Europe de la recherche...
Le risque aujourd’hui est de voir un patron dans une boîte lambda dire à son employé que son salaire doit baisser... Que vaudra le salaire d’un BTS si un jeune docteur est payé 1200 euros... L’autre drame qui se profile est le logement de ces puits de science... Comment brutalement passer de 1500 euros à un sous-salaire sans changer d’appartement... Quel est le prix enfin d’une vocation alors que pour un docteur on peut trouver des salaires de 3000 euros à 4000 euros dans le privé voire plus aux USA... La question de la fuite des cerveaux est donc posée...
Mais alors, la France veut-elle tuer sa recherche ? Je ne pense pas. Mais il faut que rapidement l’Etat propose de financer les charges sociales des jeunes chercheurs pour qu’on n’ajoute pas à la précarité une nouvelle dose d’injustice sociale. Par ailleurs, je rêverais d’une taxe Tobin sur les produits de santé d’environ un centime d’euro prélevé sur chaque boîte de médicament vendue pour payer le mieux-vivre de la recherche... Pour finir sur une note joyeuse, sur la question des conditions dans lesquelles les libéralités sont supprimées, un texte et une pétition ont été rédigés par des chercheurs post-doctorants du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy et de l’Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy.

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1193

Selon, des membres éminent de Sauvons la recherche : "La suppression indispensable des libéralités doit s’accompagner d’un plan d’urgence pour les financements en cours. Pour les contrats à venir, si le gouvernement refuse une exonération des charges, cela aboutira inéluctablement à réduire les possibilités de post-doctorat en France. Le financement de ces post-docs est indispensable pour assurer la transition aussi courte que possible- entre la thèse et un emploi privé ou public stable. "

Voilà donc, aujourd’hui, un moment clef de la vie de plusieurs centaines de jeunes chercheurs qui pourraient mieux travailler dans de meilleures conditions que cette insécurité sociale qui plane sans cesse sur eux.


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47 réactions à cet article    


  • Charlotte (---.---.176.56) 14 février 2007 12:46

    Excellente analyse ! Allons signer la pétition !!!

    Plus personnellement, j’ai toujours souhaité faire une thèse et ce n’était pas les sujets que me manquaient mais plus la certitude de vivre confortable durant cette période et aussi la peur de l’après thèse ... En effet, en France, on évoque beaucoup l’expression « être surdiplômé ».

    J’en ai entendu des personnes qui ont essayé de me convaincre de ne pas choisir cette voie ... « il faut mieux avoir trois ans d’expérience professionnelle que trois années d’études supplémentaires », « tu seras sous payée ! », « personne ne voudra t’embaucher avec tous ces diplômes », « les jeunes d’aujourd’hui font des années et des années d’études car ils savent pas ou aller » ...

    Des arguments qui font réfléchir lorsque l’on est un jeune diplômé ! Je pense qu’il faut en premier lieu changer les mentalités concernant la recherche, la thèse et les études de longue durée et que le facteur « chance » ne soit pas le seul facteur positif de l’après thèse. Il faut qu’elle soit valorisée à sa juste valeur !


    • paul (---.---.28.162) 15 février 2007 05:10

      bla bla bla... mais cassez vous, la france n a pas d avenir ds ce secteur ! l espoir fait vivre mais ne paye pas les factures ! meme a l etranger , je suis exaspere par ces cons « d expats » la plupart du tps, ce st marie-chantal et charles-gonzague qui s expatrient, ils se la jouent cool mais restent avec des gens du « meme milieu ».il arrive meme souvent qu ils parlent a peine la langue du pays !!! le français est un specimen ultra-rigide, les exceptions st rares. « l esprit français » n est plus... a vous cerveaux français : TIREZ VOUS ! vs reviendrez en vacances saluer tata a cap-breton... en plus ce con de DSK veut ns taxer...je prevois un flot de non-demande de nationalite pour bcp de bebes français de parents...par contre une nuee de « racailles » continuera d investir les cages d escaliers et de vivre sur le dos des personnes assez abruties pour etre restees en france...


    • RemiZ (---.---.178.10) 14 février 2007 13:56

      Et ce n’est pas tout !!! Je travaille dans un laboratoire de recherche privé à fonds publics. Ici, tous les ingénieurs sont des Docteurs. Pourtant, sur les cartes d visite, on n’imprime un « Dr. » que du côté anglais. En France, il faut se cacher d’être des docteurs, et se faire passer pour « avant tout des ingénieurs ». Heureusement les choses changent... elles empirent.


      • gem gem 14 février 2007 14:18

        C’est pas nouveau, les post-doc étaient déja dans la merde il y a 15 ans... et peut-être avant encore. Et vu l’organisation de la recherche et des universités en France, ils ne sont pas près d’en sortir.

        Tout cela n’est clairement pas du niveau du YAKA (taxer) FOKON (signe la pétition).

        Le passage sur la charte européenne du chercheur est tordant ! « une couverture adéquate en matière de sécurité sociale » ... mort de rire (jaune) ! y’a des gens qui ont éprouver le besoin d’écrire ça ??? Bientôt, une charte inscrivant la « recommandation » de payer les travailleurs ???

        Au rythme où monte le SMIC, toute la recherche (et l’encadrement etc.) va s’y retrouver en un rien de temps. Quelle bonne farce, même si je ne suis pas sur qu’on trouve ça très drole.


        • (---.---.30.109) 14 février 2007 14:43

          « Bientôt, une charte inscrivant la »recommandation« de payer les travailleurs ? ? ? »

          mais elle existe ! et en pire cela s’appelle la charte de thèse ! et dedans les directeurs de recherche sont conviés à rechercher des financements pour leur thésard sans bourse !! (oui oui conviés !)


          • roman (---.---.253.231) 14 février 2007 14:55

            Une expérience parmi tant d’autre : la mienne. J’étais payé durant mes 3 années de thèse 890 euros par mois. C’était une bourse donc ne me permettant pas de cotiser pour le chomage ou la retraite.

            A la fin de ma thèse (Bac + 8), n’ayant pas le droit au chomage, pas le droit au RMI avant 3 mois, et ne trouvant pas de travail en France, j’ai du m’exiler dans des pays europpéens en prenant sur mes économies, pas trop loin de la France pour pouvoir revoir ma famille tous les mois. Je suis payé actuellement 1350 euros par mois. Je ne cotise toujours pas pour le chomage ni pour la retraite, et biensur quand je rentre en France c’est à mes frais, toujours sur mes économies. 300 euros par mois doivent être consacrés à voir ma famille un week end tous les mois.

            Quand je rentrerais en France, car c’est mon objectif, je vais essayer de toucher le RMI (avec les 3 premiers mois sans rien, c’est la règle) le temps de trouver du travail. Certains de mes collègues qui avaient la chance de toucher le chomage ont cherché du travail pendant 1 an en France avant d’en trouver pour certains et de ne toujours pas en trouver pour d’autres. Finalement ces derniers travaillent aujourd’hui à l’usine. Car biensur, on a pas le droit de postuler sur des postes d’assistant ingénieur ou techniciens dans le public quand on est docteur. Et dans le privé personne n’embauche des personnes surqualifiées.

            L’avantage d’être docteur est qu’on a toujours plusieurs cordes à son arc, et que l’on peut mieux s’adapter pour trouver un travail. C’est ce qui me permet de garder espoir pour qu’un jour je sois heureux, mais c’est aussi la connerie qui m’a amené jusque là.

            PS : aux USA et en Europe les nationalités de postdoc les plus représentées sont les chinois, les indiens et les francais. Les autres pays n’ont soit pas beaucoup de chercheurs (pays du tiers monde) ou ya un peu plus de boulot chez eux (pays développés). La France semble être un pays en voie de développement comme l’Inde et la Chine, ou plutôt un pays en voie de sous développement. Les autres pays europpéens commencent à emboiter le pas derrière elle. Les pays anglos-saxons ont depuis toujours tous compris, ils payent bien ceux qui peuvent leur rapporter quelquechose même à long terme. La France est pourtant un chouette pays pour la couverture sociale, la retraite, ...dommage que les chercheurs en soient exclus.


            • Sith (---.---.74.201) 14 février 2007 15:12

              Le problème de la recherche est à reposer. Le collectif « sauvons la recherche » est pour moi la représentation des revendications des fossoyeurs de la recherche : gardons la recherche telle qu’elle fonctionne avec plus de moyens, aidons le fondamental, la recherche appliquée c’est passer sous le joug du capitalisme, etc. etc. du délire. D’abord, on lira ces deux rapports : http://www.senat.fr/rap/r05-341/r05-3411.pdf http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20070129/861149_rapport_valorisation _de_la_recherche.pdf

              Si je me réfère au domaine dans lequel je travaille, les modèles que je connais un peu et qui fonctionnent sont le modèle allemand et le modèle canadien (québequois) : des structures dont les équipement sont à faire pâlir d’envie, qui ont fait de ces deux pays les leaders mondiaux, mais pourquoi ? Dans les deux cas la liaison avec l’industrie est très forte, les créations de spin-off sont systématiques, d’ou les meilleurs offres sur le marché. La recherche appliquée ne trompe pas les chercheurs, et par ses créations d’entreprises innovantes, elle offre les débouchés naturels d’emplois pour les jeunes chercheurs. Dans un labo très impliqué dans les relations industrielles (j’ai créé personnellement deux entreprises), on n’oublie pas le fondamental, mais nous sommes considéré comme les vaches à lait de l’université ! On finance les autres alors que c’est nous qu’il faudrait aider, on est considéré comme un labo riche ! Malheureusement, nous n’obtenons aucune reconnaissance dans notre carrière des relations contractuelles, des brevets ou des créations d’entreprises. D’autre part la création d’entreprises est plutôt mal vue et très mal soutenue.

              Il y aurait tellement à dire sur les structures de recherche, sur le fonctionnement des universités, sur les formations (les profs qui créent des filières pour enseigner dans leur domaine sans se soucier de l’avenir professionnel des étudiants puis des thésards), etc. Il faudrait tout remettre à plat et surtout ne pas s’en remettre aux syndicats ou à SLR.


              • Madeba (---.---.79.242) 14 février 2007 23:57

                Bonjour,

                il y a 2-3 choses qui me chiffonnent dans l’argumentation, même en esseyant de dépasser un peu l’aspect « la recherche est elle un service public comme les autres ».

                La recherche appliquée se sert beaucoup de la recherche fondamentale. Mais en fondamental, difficile de transferer vers l’industrie. Vous dites ne pas oublier le fondamental, mais dans votre monde, qui finance alors ce fondamental ? Je pense à certains de mes collègues matheux, sont ils condamnés à disparaitre ? Et vous même, le jour ou vous n’aurez plus les articles fondamentaux pour construire votre recherche appliquée, que ferez vous ? Ouvrirez vous votre « laboratoire de recherche fondamentale pour la recherche appliquée » ? Ah non ca ne rapporte rien ... Je ne comprends pas en quoi votre labo est moins financé qu’un autre : vous pouvez (par ex) poser votre candidature à l’ANR (lié a l’industrie !) comme les autres.

                Ensuite, est ce vraiment bon d’avoir la recherche entierement pilotée par l’industrie et sa vision a court terme (on sera bien content quand des « trouveurs » transfèreront un nouveau fixateur de permanente chez l’Oréal. Ah ça, y’a de l’argent a faire...)

                Bien sur je caricature, mais l’idée n’est pas loin.

                Le bon fonctionnement ne se situerait il pas entre les 2 ?

                Enfin, il me semble que l’investissement de l’état français dans la recherche est en baisse (et inférieur aux états unis) contrairement aux idées reçues, mais bon ca n’est pas le premier sujet ici...


              • vajra vajra 16 février 2007 00:41

                Appliquer la recherche, ça ne dispense pas de comprendre ce qu’on fait... Ca veut simplement dire faire des recherches en partenariat avec l’industrie, et ce n’est pas forcément du court terme. Faire de la recherche appliquée, c’est participer au développement économique de son pays, à l’emploi des jeunes scientifiques.

                C’est bien plus courageux que de se barrer quand a eu le luxe de se faire payer une formation haut de gamme... et ça n’est pas facile dans un contexte où syndicats et comités divers tentent de garder leur « liberté » d’étudier ce qu’ils veulent en se moquant bien de savoir si ça mène à quelque chose.

                Alors : oui, il faut plus de moyens ! Et oui, il faut encourager les équipes qui veillent aussi à « rentabiliser » l’argent mis dans leur recherche en la valorisant et en la rendant exploitable par les entreprises !


              • Voltaire Voltaire 14 février 2007 15:56

                Une réunion à l’initiative de de la Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC) et de l’Association des Doctorants et Docteurs d’Alsace (ADDAL), avec le soutien de l’association nationale des docteurs (ANDèS) et Sauvons La recherche (SLR), aura lieu demain à Strasbourg avec plusieurs présidentiables. Ségolène Royal (PS), Corinne Lepage (Cap21), François Bayrou (UDF) et Gérard Tobélem (UMP) viendront expliquer leur projets pour l’enseignement supérieur et la recherche en France, au travers de la thématique des jeunes chercheurs.

                Espérons que ce sujet sera abordé.

                Vous trouverez le programme détaillé ainsi que les informations pratiques pour participer à cette conférence sur : http://enjeu-strategique.cjc.jeunes-chercheurs.org


                • Voltaire Voltaire 14 février 2007 15:59

                  Mes excuses, cette réunion aura lieu vendredi et non demain.


                • Sithi (---.---.74.201) 14 février 2007 17:09

                  Croyez-vous qu’en vous faisant soutenir par SLR vous avancerez dans vos idées ? Confédération des Jeunes Chercheurs : vous êtes déja vieux ? Relisez bien leurs points de vue, prenez du recul par rapport aux structures qui vous accueillent et battez-vous contre le projet stérile de SLR.


                • Voltaire Voltaire 14 février 2007 21:21

                  @sithi

                  Ceci n’est pas un message de soutien à une quelconque organisation ni une caution pour leurs revendications mais une information.

                  Ce sujet étant important pour les jeunes chercheurs, j’espère donc qu’il sera abordé lors de ce débat.

                  Soyez aimable et évitez toute interprétation hâtive des commentaires.


                • LE GUEZENNEC Xavier (---.---.12.12) 14 février 2007 16:03

                  Arrete de vous lamenter en france. Tirez vous, tout simplement au lieu de supplier ces gouvernements qui croient que vous resterez toujours la eternellement. A vrai dire c’est mieux en dehors alors pourquoi restez la hein. Comme ca il restera plus que le tourisme en France comme valeur ajoute. Allez sincerement vous avez encore espoir, ou c’est peut etre cette rage revolutionnaire francaise qui aime nous ronger et nous guider. Mais bon je vous le dis, meme les chinois il paye mieux que les francais(je suis en Asie et donc je sais de qui je parle), alors qui sont les exploites ici. Lalala moi j’ai du budget. Lalala moi je vis avec 500 euros en etant paye 2000. Lalala Segolene avec son smic a 1500 elle va droit dans le mur.


                  • pragma (---.---.51.126) 14 février 2007 16:26

                    Une démarche corporatiste, comme il en existe tant d’autres !

                    Personne n’est contraint de faire 8 années d’études après le Bac, et d’être ensuite payé au lance-pierres, sans couverture sociale ( ce qui est effectivement scandaleux )... La recherche du grade de Docteur, à arborer sur sa carte de visite, est objectivement une ambition à double tranchant. De plus, côté débouchés et carrière, il y a déjà beaucoup trop de Directeurs de Recherche au CNRS, lequel est un beau marigot avec ses pistons et des mandarinats aussi stériles qu’ en matière médicale !

                    On a de plus en plus le sentiment que la recherche dont parle le personnel politique est en fait un pourcentage croissant du budget de l’Etat, une masse d’argent à saupoudrer au mieux des intérêts électoraux, sous forme de salaires de fonctionnaires, avec progression à l’ancienneté et indépendante du résultat, bien entendu...

                    Le besoin du pays est plutôt d’avoir une recherche qui débouche sur des innovations exploitables, et mesurables économiquement. Dans ce cadre, nul doute que de bonnes trouvailles amèneraient naturellement des investissements et des progressions de rémunérations pour les meilleurs !

                    Pas sûr que tous les déçus de la recherche, dont on peut comprendre l’amertume, sous certains aspects, aient compris cela...


                    • Sithi (---.---.74.201) 14 février 2007 17:24

                      Je ne suis pas d’accord, il faut se battre, mais il faut faire avancer des idées qui ne sont pas celles qui sont émises par les groupes se disant des représentants des chercheurs. Pas de recherche appliquée, pas de contrats, pas de projets européens, etc. la France devient un nain dans la recherche européenne, il faut se bouger le « train », j’ai participé il y a quelques jours à une réunion de préparation du 7e PCRD je l’ai entendu ce : « ah un français » ! Il y a des gens dynamiques et brillants, qu’on aide d’abord ceux-là !


                    • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 17:34

                      Non en Belgique c’est pire qu’en france.


                    • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 17:39

                      Non je voulais dire l’inverse, la France est pire que la belgique.


                    • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 17:40

                      Mais je pense aussi immigrer aux US, ou au canada.


                    • Rocla (---.---.253.136) 14 février 2007 19:58

                      Finalement , le pire c’ est où ?

                      Rocla


                    • caesar (---.---.28.162) 15 février 2007 05:25

                      oui c est ça, allez bats toi et perds bien ton temps ! je t enverrai une carte postale de Vegas...


                    • armand (---.---.217.2) 15 février 2007 13:16

                      Cher Talleyrand,

                      Aux USA un chercheur est un « Monsieur » mais il n’est correctement payé que dans les cas les plus pointus et rentables. Il y a foule de chercheurs et d’enseignants-chercheurs qui battent le pavé dans la précarité la plus complète, payés moins que la « meter-maid » qui distribue les contredanses.

                      En France, curieusement, on applique un dénigrement très beauf à tous les métiers intellectuels, et on reprochera au post-doc de se soucier de ses maigres émoluments alors que, après tout, il fait « ce qui lui plaît » (je présume que le golden boy plein aux as travaille sous la contrainte et déteste son boulot !) De même, ai-je pu lire que les 1400E par mois du jeune enseignant c’est correct à son âge, alors qu’on trouvera normal que le jeune ingénieur, sorti d’une école de commerce, gagne le double.Et ce n’est pas simplement une question de public-privé : il est « normal » que l’inspecteur des finances gagne le double du prof des universités, alors qu’ils sont au même niveau hiérarchique. Plus généralement, cela me rappelle la lutte pour établir la notion de droits d’auteur au XIXe siècle : c’est bien commu, la précarité et la vie de Bohème stimulent la création et la recherche !


                    • Guilhem (---.---.91.97) 14 février 2007 17:16

                      On voudrait tuer la recherche en France et laisser aux autres le soins de déposer les brevets issus des cerveaux formés chez nous on ne s’y prendrait pas autrement.

                      Dire qu’il n’y a pas si longtemps la France était à la pointe de la recherche dans de nombreux domaines....

                       smiley


                      • labaule (---.---.252.249) 14 février 2007 17:23

                        La France n’a pas besoin de chercheurs mais de trouveurs.Malheureusement,il y a beaucoup plus de chercheurs que de trouveurs.Et d’une maniere ou d’une autre, ce sont les trouveurs qu’il faudra aider avec remuneration,basee sur les resultats.


                        • Sithi (---.---.74.201) 14 février 2007 17:28

                          C’est évident, il faut changer les critères d’évaluation de la recherche.


                        • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 17:33

                          A l’auteur

                          Je suis jeune chercheur aussi : ma question est pourquoi tu veux rentrer en France ?. C’est mega connue que la France c’est la grosse merde pour la recherche. Je suis en belgique, jái un revenu apres impot sur le revenue de 3000 euros par mois. Pourquoi, je me demande bien pourquoi je rentrerais en France ? En plus en belgique je suis tres proche de la France. C’est nickel. Dans ma branche, il y a plethore de francais, souvent bien reconnue avec une stature mondiale (moi par exemple), aucun ne travaille en France (belgique, USA, italie, GB) mais zero france.

                          Bon d’un autre cote c’est la belgique. avec un climat le plus mauvais au monde smiley

                          donc je pose ma question a lá uateur, en esperant qu’il me reponde : ’ Pourquoi rentrer en France ?


                          • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 17:38

                            Par contre les US me tente bien, pour le boulot. Mais une fois que ’j’aurais terminé ce que j’ai a faire ici.


                          • Yannick Comenge (---.---.102.41) 14 février 2007 18:50

                            Si chaque jeune chercheur se mobilise pour qu’il y ait pour tous une sécurité sociale et des droits sociaux, sans que cela soit prélevé sur le salaire net... alors nous aurons rapidement une embellie dans notre profession.

                            Nous sommes de bon chercheur et il n’y a pas de fatalité à la déliquescence actuelle. Autant Sarkozy que Ségolene Royal prévoit de lancer de vastes programme d’innovation et de recherche. Une mobilisation peut vraiment faire avancer le sort des milleuristes scientifiques.


                            • Voltaire Voltaire 14 février 2007 21:27

                              Les trois candidats « présidentiables » ont, enfin, réalisé l’importance de la recherche et de l’innovation pour le pays. Bien entendu, leurs programmes sont différents, mais on peut espérer une relance effective.

                              Par rappport à 2002, c’est une avancée considérable. Mais il faut concrétiser. En France, il n’y a pas que le salaire des jeunes chercheurs qui soit indigent ; il faut aussi travailler sur l’autonomie, les systèmes de valorisation et de recrutement, la formation, les moyens de fonctionnement etc. Vaste chantier, mais qui peut s’avérer payant à long terme.


                            • caesar (---.---.28.162) 15 février 2007 05:29

                              t es un marrant toi...


                            • Guillaume (---.---.144.141) 14 février 2007 19:29

                              « Quel est le prix enfin d’une vocation alors que pour un docteur on peut trouver des salaires de 3000 euros à 4000 euros dans le privé voire plus aux USA... » Et encore, tu es bien loin du compte, en Floride ou en Californie, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus !!!

                              Pour ma part, après une thèse payée en « libéralités » et quelques années de galère en France (emplois bidons payés une misère), je suis au Canada, et ici, au moins, les docteurs sont bien (et parfois trop bien) considérés.

                              Il est certain qu’en France, entre le discours officiel (on met des sous dans la recherche), et la réalité, tant en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée (gel et/ou coupure des budgets), il y a un gouffre insondable.

                              Pourtant, tous les économistes (come Stiglitz, par exemple) ont depuis longtemps démontré l’importance et la responsabilité de l’État d’investir dans l’enseignement et la recherche pour favoriser la croissance économique à moyen et long terme, tant par l’impact social positif (diminution de l’exclusion, accès des enfants milieux modestes à des fonctions de cadres) que par la possibilité de développer de nouveaux produits et services.

                              Sans compter les problèmes internes, avec les postes de MdC fléchés, les problèmes de pénuries dans certaines disciplines où il n’y a quasiment plus de jeunes chercheurs, le « big » problème des systèmes d’évaluation lorsqu’on fait de la recherche pluridisciplinaire ou lorsqu’on travaille en contrats industriels ou en transfert de compétences en direction des pays en voie de développement... la liste est longue mais tous ces pbes bénéficient à certains mandarins qui veulent continuer à mener leur petit train train sans se faire emmerd... par des jeunes chercheurs à l’esprit trop ouvert


                              • Loindelà (---.---.134.82) 15 février 2007 00:25

                                Oui, d’accord avec Guillaume. Aux Etats-Unis c’est mieux payé et beaucoup plus reconnu mais cela dépend aussi du domaine de recherche. Je vais parler de ce que je connais : je suis dans une discipline de management, Supply Chain Management, que l’on pourrait traduire par « gestion de la chaine logistique ».

                                Mon doctorat (4 ans) était rémunéré à $2,000 par mois + assurance santé, pas de quoi trop se plaindre pour un simple étudiant. J’ai reçu une offre d’une université ici aux Etats-Unis 6 mois avant la fin de mon doctorat, mon salaire a quadruplé, sans compter les autres avantages (assurance santé, dentaire, yeux, retraite, assurance vie, études gratuite pour ma femme etc...). Un des élèves doctorants a choisi de quitter le doctorat en première année après avoir reçu une offre de $120 000 dollars annuels dans une entreprise. Ici les entreprises ne considèrent pas les doctorants comme des étudiants attardés, ils se les arrachent (disciplines scientifiques et commerciales surtout). Raytheon, une entreprise dans le domaine de la défense est venue nous rendre visite : ils recherchent des doctorats et ils leurs laissent l’entière liberté de définir leur poste dans l’entreprise en terme de recherche (quasi carte blanche). C’est effectivement un autre monde ici. Entendre parler de la misère des chercheurs en France c’est proprement irréel vu d’ici.


                              • cdg (---.---.202.173) 14 février 2007 21:48

                                @l auteur

                                casse toi. la france coule et de toute facon ni sarko (deja au pouvoir 5 ans) ni sego ne redresseront la barre

                                Y a pas d avenir en france. terribel mais c est comme ca


                                • didu didu 14 février 2007 23:41

                                  Si donc les français que l’on appelle de « souche » ont le RMI aprés leur doctorat, imaginez alors ce que cela doit être pour un noir ou un arabe ...

                                  Je me rapelle de ce reportage où l’on montrait un français d’origine sénégalaise avec un doctorat de science politique et qui n’arrivait pas à trouver du boulot. Il a finalement bossé 3 and comme éboueur avant de finir comme distributeur de fiches ANPE...

                                  c’est simple : il faut partir outre-atlantique.

                                  En plus c’est ridicule cet l’anti-américanisme qui a lieu en France et dans les médias...completement ridicule.

                                  A force d’insulter les US , le France s’est retrouvé dans la situation d’un pauvre pays du tiers-monde.

                                  pays de merde.


                                  • sam (---.---.28.162) 15 février 2007 05:39

                                    les Us ne se genent pas pour insulter la france et d une maniere autrement plus haineuse...(o reilly,letterman...) on a jamais entendu parler d un americain qu on aurait fait chier a l aeroport ss pretxte qu il etait un ressortissant de l oncle sam ! les exemples contraires st nombreux. je ne suis pas anti americain ,simplement je te recadre ! l anti americanisme français est reel mais vole bien bas...


                                  • Bob (---.---.34.107) 15 février 2007 08:48

                                    Pour ma part je n’ai pas encore finit ma thèse, et la question de « l’après » reste totalement ouverte, et dépendra sans doutes des différentes opportunités qui s’offriront à moi lors de la dernière année : post-doc, privé, autre... mais il est vrai que c’est un sujet de préoccupation.

                                    Pour la question d’un départ à l’étranger (Canada, USA le plus souvent) je pense que limiter cela au revenu est dérisoire, tout le monde ne désire pas se déraciner totalement juste pour un beau salaire, et il n’y a pas que des passionnés qui font une thèse (dans mon labo 30% des thésards savaient vouloir faire une thèse au début de leurs études, pour les autres comme moi il s’agit plus d’une continuité dans la formation). En clair on peut être dans la recherche et désirer avoir une vie privée.

                                    A propos des bourses pour doctorants, je me suis laissé dire que les bourses ministérielles à leur création (1985 me semble-t-il), valaient 2SMIC de l’époque. Il y a 1/2 ans ils les ont augmentées... car elles risquaient de passer sous le SMIC actuel. C’est simple j’ai comparé l’évolution du montant de ma bourse à l’évolution du SMIC sur les dernières années, quand ce dernier prenait 240€, la bourse augmentait juste de 120€ (et en valeur relative l’écart est encore pire). Et n’oublions pas qu’une thèse, on sait quand on la commence, mais pas forcément quand on la finit, il ne s’agit pas d’un CDD, quand on est plus payé, on peut nous demander de rester (3 mois, 6 mois, 1 an). Certes des « rallonges » sont demandables, mais pas assurées du tout.

                                    Bref pour l’instant je ne me plaind pas trop, je connais des doctorants qui doivent se sentir beaucoup plus exploités que je ne le suis (si vous tombez sur un directeur de thèse peu scrupuleux et que vous ne savez pas dire non, la thèse peut devenir un calvaire, je connais des exemples).

                                    Au pire on peut se dire qu’avec un SMIC peut-être à 1500€ sous peu, on peut se réorienter ailleurs pour faire fortune ! ! ! (humour)


                                    • (---.---.102.41) 15 février 2007 09:32

                                      Je crois que nos discussions sur la situation des jeunes chercheurs en France et en Europe devrait etre relancée sur une forme de blog ouvert et multidisciplinaire.

                                      Je sais que SLR-JC et la CJC sont overbooké pour cela mais on peut rapidement mettre un systeme en place pour discuter et aussi et surtout pour s’entraider afin qu’on trouve tous du boulot.

                                      J’ai une these tres peu financée derriere moi et un chomage de plusieurs années sans indemnité... mais je continue avec ma vocation.... Cela dit aujourd’hui je suis pret à aller chercher du coté des USA pour réussir et revenir un jour pour aider mes collegues français


                                    • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 février 2007 11:53

                                      Bonjour,

                                      Etant tellement désabusé et convaincu que rien ne peut plus changer, je n’ai pas cru bon de témoigner mais pour ceux qui veulent du vécu, c’est ici

                                      http://www.u-blog.net/Fulcanelli/article/bio1


                                      • Fred (---.---.155.75) 15 février 2007 12:46

                                        Si vous cherchez a gagner de l’argent en tant que chercheur, c’est aux US qu’il faut aller. Je touchais 100 000$ avec une these et 3 ans d’experience dans un laboratoire federal. Par contre, ca n’a rien a voir avec la France, pas de boulot garanti, si je perdais mes contrats je perdais mon emploi ; forcemment ca motive.


                                        • armand (---.---.35.142) 15 février 2007 21:49

                                          Arrêtons de tout confondre - un post plus haut concernait la recherche en management, et Fred, ça m’étonnerait que votre recherche ait été en littérature... Les sciences humaines sont tout aussi mal rémunérées aux USA qu’en France. Et, comme vous le savez, il n’y a pas de sécurité en dehors d’un poste « tenure-track ». Bien entendu, relativiser l’Eldorado américain ne veut pas dire que ça se passe bien en France, où les universités sont les parents pauvres de l’Education nationale.


                                        • Jenesuisrien (---.---.132.11) 15 février 2007 19:01

                                          Bonjour,

                                          Les questions sont : les docteurs en x y z méritent-ils ce titre, si durant leurs étudent ils n’ont fait que flatter l’égo de leur maître de thèse.

                                          Est ce une preuve d’intelligence d’aller dans les filières hyper bouchées, quand on est supposé avoir des QI supérieurs ?

                                          Bref, faire un Bac +8 en géologie, pour faire à 28ans un BTS informatique, faut pas être malin !!!

                                          On se renseigne avant de partir en vacances, et bien pour les études il faut absolument ETUDIER la filière pour faire une projection concrète de l’avenir de celle-ci.

                                          Le B A BA


                                          • Yannick Comenge (---.---.102.41) 15 février 2007 23:04

                                            A titre perso je repondrai que de mémoire, je n’ai jamais flatté un seul de mes chefs... Ils doivent s’en rappeler...

                                            Sourire,

                                            Yannick


                                          • roman (---.---.253.231) 16 février 2007 12:04

                                            Pour avoir travaillé dans le milieu de l’industrie (non scientifique) et dans le milieu de la recherche, je peux dire qu’il n’y pas plus de personnes qui flattent leur chef dans un cas ou dans un autre. Dans le premier cas ils le font aussi pour avoir des augmentations, des promotions.

                                            Le fait d’être docteur n’a rien avoir avec l’intelligence, c’est vous qui le voyez comme ça. Comme tout métier il faut un minimum d’intelligence biensur.

                                            La fillière, je l’ai étudiée avant de m’engager et je fais un travail qui me plaît aujourd’hui mais pas pour les conditions. Il y a 10-15 ans 1 seul postdoc suffisait à trouver du travail en France avec certitude (sauf rares exceptions), aujourd’hui non il faut parfois 8 ans de postdoc après la thèse pour ne pas être sur de trouver un poste.

                                            Quand j’étais en thèse il fallait que je rembourse l’intégralité de la bourse que j’avais touché en cas d’abandon pour autre chose.

                                            Il ne faut pas non plus confondre intelligence et prédication.

                                            Une question pour vous : les VRP qui vendent 3 matelas à un seul couple de vieux qui n’en ont pas besoin sont-ils plus intelligents que les autres parcequ’ils sont heureux et qu’ils se font plein de tunes ? Ceux qui font du trafic de drogue sans jamais se faire prendre de leur vie et qui sont heureux sont-ils plus intelligents que les autres ? Ils ont effectivement étudié la fillère avant.

                                            La recherche est un métier qui demande de la chance pour réussir. Certains s’en sortent très bien d’autres non. Dans beaucoup de labo tout semble parfait, tout le monde publie, tout le monde a du travail après la thèse, et à partir d’une certaine année qui peut être 10 ans, 20 ans ou jamais, tous ceux n’ayant pas de positions permanentes n’ont plus l’opportunité de continuer faute d’un sujet porteur du labo ou toute autre raison, et plus personne publie.

                                            C’est à chaque fois un pari à faire, si ça marche on peut rouler sur l’or, sinon rien du tout, et ça ne dépend pas toujours du chercheur mais aussi du labo. Le problème est le rien du tout, il devrait y avoir un minimum à la base pour les chercheurs compétents qui n’ont pas de travail. Et d’un autre côté ceux qui ne font rien ne devraient pas avoir le droit d’exercer ni d’être embauchés.


                                          • Yannick Comenge (---.---.102.41) 16 février 2007 18:45

                                            Votre analyse, Roman, est robuste. Il ne faut plus opposer Industriels et fondamentalistes... Ils faut qu’ils s’entraident au travers de colloques, de transmissions de données... C’est cela qu’on doit inventer.


                                          • Yannick Comenge (---.---.102.41) 16 février 2007 18:48

                                            Le Canard Enchainé... « Smicards, intermittents et travail au noir dans les labos français »

                                            Le Canard enchaîné C’est ce que titre Le Canard enchaîné, qui constate dans un article qu’en France, *« entamer une carrière dans la recherche, [...] c’est, de plus en plus, s’exposer à la précarité »*. Avec des *« salaires modestes ou carrément indigents »*, des *« conditions de travail hasardeuses »* ou des *« contrats éphémères »*,poursuit le journal. L’hebdomadaire relève ainsi que *« selon le syndicat SGEN-CFDT, à l’Inserm, un contrat de travail sur cinq est un CDD. La proportion passe à un sur trois au CNRS et à plus de deux sur cinq à l’Inra ! »*. Le Canard enchaîné note que les organismes publics *« ne proposent que quelques centaines de postes nouveaux par an. Et pour chacun d’eux, des dizaines de candidats - parfois plus de 100 - bardés de diplômes se bousculent au portillon ».* Le journal relève que les *« recalés » « rejoignent l’ANPE. [...] D’autres quittent la France, attirés par de substantielles bourses de recherche aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne ou en Australie. D’autres encore s’accrochent et vivotent de vacations ou de petits boulots ».* Le Canard enchaîné s’intéresse en outre aux *« libéralités »*, ces *« bourses versées aux chercheurs par des associations, [...] en dehors de tout contrat de travail et sans aucune couverture sociale ».* L’hebdomadaire constate qu’*« ils étaient 10 000 chercheurs en 2004 à vivre de ces paiements au noir ».* Le journal précise qu’*« en décembre, le gouvernement a signé une circulaire interdisant cette pratique, mais sans prévoir de mesures assurant la prise en charge des cotisations sociales »*. Le Canard enchaîné relève enfin que *« sans surprise, [les candidats à la présidentielle] rivalisent de promesses »* pour augmenter les budgets.


                                          • Fman67 (---.---.25.194) 16 février 2007 13:19

                                            Bonjour à toutes et à tous. Juste un petit témoignage perso et quelques réflexions.

                                            D’abord, il est évident que parmi les pays développés, la France fait figure de parent pauvre en ce qui concerne la reconnaissance de ses chercheurs.

                                            Mais la vie, ça n’est pas que le travail. Là je vais peut-être enfoncer quelques portes ouvertes, mais quand on obtient son doctorat à 26-28 ans, on peut avoir des amis, une famille, une copine, fiancée ou épouse (inverser le genre pour les filles) et éventuellement un enfant. Autant de facteurs qui peuvent frainer quelqu’un à « partir à l’étranger ». Oui, on aurait une meilleure reconnaissance sociale et pécunière ailleurs, mais on ne peut/veut pas toujours partir.

                                            Pour ce qui est « d’étudier les débouchés avant de commencer une thèse », là je dois relater mon histoire personnelle. Thèse commencée en 2000, quand le secteur de l’informatique/télécom et des technologies associées était florissant. Je débute donc une thèse dans les moyens de télécommunications optiques. 3 ans plus tard, sortie de thèse avec le diplôme. Entre temps, le secteur s’est effondré. Le peu de postes dans le public était hyper fléché, et opportunités proches de zéro dans le privé. Certaines grosses boites privées affichaient même publiquement que venant de licencier massivement, c’était pas la peine de postuler chez elles.

                                            Bref, on peut être « intelligent » et ne pas avoir plus de moyen que les autres pour plannifier son avenir. On n’a pas tous la chance d’avoir une boule de cristal pour anticiper les changements sur le plan personnel, économique, etc.


                                            • Yannick Comenge (---.---.102.41) 16 février 2007 18:42

                                              Je crois que les histoires de QI sont terriblement réductrice. Il y a d’ailleurs des études américaines et canadiennes sur le Qi qui ont montré des bouchers avec des Qi de 140 et des médecins avec un Qi de 105... bref, le Qi n’a rien à voir avec l’ascension sociale d’une personne.

                                              Pour ce qui est de faire une these ou non, c’est l’histoire d’une vocation. Et cela se vit, cela se ressent et on peut malheureusement endurer le travail au black, le chomage voire le harcellement moral quotidien d’une hierarchie pour continuer sa vocation et sa passion. Donc l’argument de l’intelligence qu’on nous sert est bancal.

                                              Autre point concernant les communications, je suis à 100% solidaires des chercheurs et ingénieurs du domaine car bon nombre de groupe industriel sont en train de délocaliser leur production en Chine et en Inde... pourquoi parce en Europe le marché est saturé mais en Chine ou en Inde... il y a un marché de plus de 500 000 000 d’appareils à fournir. Certains voient là un eldorado... mais la contre partie est que la Chine et l’Inde forment des scientifiques robustes. Ils seraient sur le point d’avoir plusieurs millions de gens formés en Haute technologie. La ou je stresse c’est qu’ils touchent environ 200 euros par mois comme salaire...

                                              Aussi, j’espere que les parades existent sur le sujet pour éviter que nos cerveaux ne fuient pas et surtout ne soient pas jettés. Il est important de creer des niches robustes d’emplois scientifiques en Europe pour faire face...

                                              Bravo pour votre commentaire

                                              Yannick

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