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Avec la carte OuR.A., Lyon accentue l’intégration des transports

Se déplacer dans la région de Lyon a toujours été - et reste - un casse-tête pour les automobilistes. Avec la carte OuR.A., premier pas vers une « intégration » des transports en commun, les « Grands Lyonnais » (habitants du Grand Lyon) vont bientôt pouvoir laisser leur voiture au garage !


On se souvient de l’ancien maire Michel Noir et de ses promesses de "faire sauter le bouchon de Fourvière". Côté banlieue, les polémiques sans fin sur la rocade et le contournement par l’est de Lyon ont culminé avec la remise en cause du péage qu’avaient voulu imposer la ville et les opérateurs privés. A l’ouest, la fermeture récente de deux des principales voies d’accès à la ville (le tunnel de Fourvière pour travaux et le tunnel de la Croix Rousse pour cause de panne des ventilateurs) a encore récemment mis sur les nerfs plus d’un automobiliste.
Un rééquilibrage entre la voiture et les transports collectifs
Mais ces difficultés qui perdurent ne doivent pas cacher l’ensemble des avancées qui ont eu lieu récemment dans le domaine des transports. De la politique du "tout voiture" des années 70, on est passé peu à peu à un rééquilibrage avec cette année pour la première fois une utilisation majoritaire des transports en commun (53% contre 47%). Cela est le fruit de la coordination des politiques de transports entre les différentes collectivités qui a sans doute permis d’éviter l’explosion.
Michel Noir : le développement des parkings souterrains
Avec la création de la rocade Est et l’extension du métro, la politique de Michel Noir (et de son adjoint à l’urbanisme Henri Chabert) avait été, on s’en souvient, celle des parkings. Durant son mandat, de nombreux stationnements souterrains ont été créés, avec pour objectif de faire face à l’augmentation des flux de circulation et de réduire les problèmes de stationnement en centre-ville. Mais les écologistes y ont vu une solution "provisoire", voire un "pansement sur une jambe de bois" car cette mesure se voulait seulement palliative (faire disparaître temporairement le problème) mais elle n’incitait pas les Lyonnais à abandonner leur voiture. Au contraire, la création de grands axes d’entrée dans la ville incitait plutôt les automobilistes à se rendre au centre-ville et à utiliser ces fameux parkings souterrains (privés) considérés comme "aspirateurs à voitures".

Raymond Barre, le tramway et les "parkings de dissuasion"
Dès son arrivée, Raymond Barre s’est attaché à dépolitiser le dossier en s’accordant avec l’opposition socialiste au niveau de la communauté urbaine. Sous la direction de son premier adjoint Christian Philip, puis avec Gérard Collomb, les politiques ont changé radicalement en donnant définitivement la place aux transports en commun. Christian Philip s’est chargé de mettre en place le tramway, une solution qui avait l’avantage d’être moins coûteuse mais aussi plus rapide à développer que l’extension du réseau de métro. Elle avait aussi pour conséquence de "gêner" les automobilistes, puisque par définition le tramway prend de la place et a priorité sur les autres moyens de transport.
Dans le même temps, chaque entrée de ville a été dotée d’un "parking de dissuasion" : à Vénissieux comme à Vaise par exemple, il est devenu plus simple de stationner sa voiture près du métro et de prendre le réseau de transports collectifs que d’entrer en ville (et payer très cher un stationnement temporaire).
Depuis 2005, la vitesse supérieure
Depuis 2005, cette politique des transports publics s’est accélérée avec le développement du "projet REAL". Sous l’impulsion du département, dirigé par Michel Mercier et de Jean Jack Queyranne à la région Rhône-Alpes, les collectivités locales, le syndicat des transports lyonnais (Sytral) et la Sncf ont décidé de coordonner leur organisation, avec pour objectif la mise en place de correspondances entre routes, gares, bus et même aéroport. REAL est, selon le conseil général, un réseau commun de transports combinés qui se veut "une réponse adaptée à la vie moderne et aux attentes des citoyens qui ne regardent pas, eux, les frontières administratives des collectivités".
la carte OuR.A. combinera les transports en train et les réseaux locaux
Le premier pas de cette intégration est la mise en place de la carte OuR.A. Cette carte magnétique permet de réunir sur un même support billettique un abonnement combiné pour les Trains Express Régionaux (TER) de la Sncf, le réseau TCL (métro, bus, tramway) avec une extension prochaine aux réseaux urbains d’autres grandes villes comme Saint-Etienne ou Grenoble et aux Vélo’V. Avec cette carte par exemple, un habitant de Bourgoin pourra tous les jours venir travailler à Lyon, et utiliser les bus lyonnais avec son ticket délivré par la Sncf.
Une seule carte et une tarification commune
Cette innovation paraît simple mais elle a coûté de nombreuses heures de concertation et de travail pour les collectivités et surtout pour les informaticiens qui ont dû faire concorder tous les systèmes de validation et créer des normes communes. Plus prosaïquement, les problèmes financiers ont été au coeur des négociations. Les TCL ont en effet des tarifs "de type sociétal" - qui varient en fonction du revenu des familles - tandis que la Sncf fait payer au kilomètre parcouru et le département du Rhône propose de "forfaits" sur ses bus d’accès aux gares.*
En attendant le cadencement des trains à heure fixe...
L’innovation de la carte OuR.A. n’est rien à côté de la révolution qui attend les habitants de la région Rhône-Alpes pour le mois de janvier 2008. A cette date, la billettique unique se doublera d’un cadencement des départs de train. Un lourd travail pour la Sncf qui est en train de réorganiser tout son réseau afin que les trains partent à heure fixe, avec des cadencements toutes le quinze, vingt ou trente minutes.
Gérard Collomb : "les transports doivent être pris en compte avant tout programme d’urbanisation"
Pour le maire de Lyon, et président de la communauté urbaine, tous ces changements marquent non seulement un changement dans la politique des transports, mais à terme une évolution dans l’élaboration des projets d’urbanisme. Si au cours des dernières années on s’est attaché à pallier les problèmes, il est maintenant nécessaire d’agir en amont des projets. C’est pour cela que des grands chantiers comme celui de la confluence au nord de Lyon ou de la Soie à la frontière avec Vaulx-en-Velin, débutent par la mise en place d’un réseau de transport. "On nous reproche de faire arriver le métro ou le tramway dans un désert, a dit récemment Gérard Collomb, mais en agissant ainsi, on anticipe sur les problèmes de déplacement des habitants. Vous verrez que dorénavant l’urbanisation se fera autour des transports."

*Pour l’instant, seule la Sncf délivre les abonnements combinés. Pour ceux qui avaient déjà une carte pour prendre le train, il leur faudra charger l’abonnement combiné sur des distributeurs automatiques. Les TCL, qui doivent encore régler un problème de distributeurs, vendront à leur tour les cartes à partir de la deuxième moitié de 2008.

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8 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 2 octobre 2007 10:07

    Pour avoir été travaillé à Lyon 10 mois en 2006,j’ai pu apprécié la qualité cette grande capitale,ou les transports ont bien été adapté à la demande des citoyens et ou le vélo s’est bien intégré sans porter atteinte à la libre circulation.

    Il n’y a pas eu le coté « Marketing » comme à Paris et c’est une joie que de vivre et travailler à Lyon.

    Le Tram devrait relier la gare de Lyon Part-Dieu à l’aéroport Saint Exupéry ! (voici une belle leçon de mise en application des transports en commun au service des habitants)

    Rien à voir avec la politique marketing de la municipalité PS-VERT de Paris-plage et des vélib’s ,car Paris n’a pas les infrastructures pour faire du vélo comme à Lyon et la concentration de la population n’est pas la même.

    Pas de Tram comme à Paris pour éviter « à la populasse » de banlieue de venir "polluer l’air des bobos,(nouvel electorat des PS-VERT de Mr Delanouille2008)

    Pas de « construction d’un nouveau mur de Berlin » autour de Paris ,comme le fait actuellement cette municipalité au relent réactionnaire,car défendant les plus aisés

    Bref,une grande ville,agréable à vivre

    A Paris ,il est urgent de faire le grand-Paris et de supprimer tout les départements,les conseils régionaux et toutes les structures qui viennent s’empiler comme de la mauvaise graisse entre le besoin du citoyen dans la cité et le politique


    • blaz 2 octobre 2007 12:25

      la carte oura, cest la carte orange de l’ile de france appliquée à la banlieue. On pourra noter au passage que Nantes esaie de faire de même sur la région (pour accompagner ce changement, la communauté urbaine du grand nantes s’étend jusqu’à saint nazaire).

      Quant à la conurbation parisienne, comme le souligne le précédent commentaire, il est évident que l’empilement d’une trentaine de communes (paris et la petite couronne en considérant l’A86 comme le nouveau périf’) de quatre départements, et d’une région tiraillée entre une énorme agllomération et des campagnes semés de petits villages très loin des préocupations de la ville) n’est pas pour simplifier le tout. Le découpage administratif de l’ile de france ne correspond pus à rien sinon à une volonté datant de presque un siècle de casser la « banlieue rouge » et de diluer l’effet de masse politique de l’agglomération dans des corsets administratifs segmentants. (au début du sicèle le département de la seine, recouvrait à peu près le 75,92,93,94 ce qui semble quand même le plus cohérent).

      Comme le souligne l’article, l’intégration des transports ne peut se faire que si la coordination voire l’intégration politique des différentes entités (région, départements , ville, sncf, stif, ratp, optile et veolia pour l’idf) est d’abord réalisés. Cest dans cette optique que le grand paris prend tout son sens. Par ailleurs, concernant le maire actuel, cest le premier des maires de paris à animer pour de vrai al communauté urbaine et à signer des partenariats avec les villes de la petite couronne, mais cest un travail de longue haleine, comme le recouvrement du périphérique (refusé par chirac et tibéri à l’époque), afin de recoudre les villes entre elles.


      • Gasty Gasty 2 octobre 2007 15:31

        Ce type de carte n’est pas une innovation de la région lyonnaise mais une extension de ce qui se fait déjà ailleur.

        Notamment sur l’ensemble de la région Bretagne. Cette carte s’appelle KORIGO, sa délivrance est gratuite, et voir même obligatoire sur certaine ligne si vous voulez un abonnement de travail. Elle possède l’identité du voyageur ainsi que le paiement de son abonnement. Des bornes peuvent détecter et suivre à la trace les déplacements du voyageur sur tous le réseau.

        Au cas ou certains ne l’aurait pas compris !


        • Gasty Gasty 2 octobre 2007 15:43

          La région fait en autre un réel effort de tarification adapté à chaque cas et déplacement :

          UZUEL - pour le quotidien (abonnement de travail)

          ACTUEL - pour les demandeurs d’emploi et personnes handicapés

          PELMEL - pour les loisirs

          RIBAMBEL - pour les familles


        • Gasty Gasty 2 octobre 2007 15:48

          Qu’on se le dise ! smiley


        • albert 2 octobre 2007 21:28

          Sacré Bretons ! Une légende affirmait jadis qu’ils ne pouvaient nager la brasse (nage qui consiste à lancer les bras EN AVANT ET LES ECARTER).Alors qu’ils sont suspectés de ne savoir que faire l’inverse Amis bretons Venez prendre Conseil dans la ville aux trois fleuves A votre santé Kenavo


        • claude claude 2 octobre 2007 20:54

          bonsoir

          à strasbourg ce système existe aussi. il est même combiné avec des parkings en périphérie, où l’on peut laisser sa voiture, et prendre le tram, tout cela à tarif unique combiné.

          http://www.strasbourg.fr/deplacement/tram/reseau20072008

          strasbourg est également la grande ville, où proportionnellement les gens se déplacent le plus en vélo...http://www.strasbourg.fr/deplacement/velo

          bonne soirée ! smiley


          • Laurent Jauffret Laurent Jauffret 3 octobre 2007 10:21

            Cet article montre bien l’importance du changement en cours. Les lecteurs font remarquer que ça existe ailleurs depuis longtemps. Ce qui amène à s’interroger sur le « pourquoi » de ce retard. C’est une question d’émiettement du pouvoir. L’aire urbaine de Lyon est sur plusieurs départements : le Rhône, l’Ain, l’Isère et la Loire. Pourtant un seul est cité dans l’article, les autres ayant refusé de financer un système qui bénéficie pourtant à leur population. Comme les transports collectif, en particulier en ville, coutent plus que le prix du billet, cela signifie que les contribuables de Lyon et de sa banlieue financent les déplacements des habitants de la grande périphérie de Lyon. les départements devraient financer au nom de la logique comme de l’intérêt collectif mais ils ont depuis trop longtemps l’habitude de ne se préoccupper que l’échelon microlocal. La région, le Rhône et le Grand Lyon se sont résigné à cette anomalie plutôt que de rester dans l’immobilisme qui avait cours précédemment C’est donc un argument de plus pour supprimer le département, cette institution dépassée...

            http://laurentjauffret.blogspot.com/

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