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Accueil du site > Tribune Libre > Qu’est-ce qu’on attend pour abolir les privilèges (...)

Qu’est-ce qu’on attend pour abolir les privilèges ?

Le récent réquisitoire de Philippe Poutou contre les privilèges des politiciens professionnels nous invite à réfléchir à l'égalité républicaine. En quoi consiste ce principe ? Suffit-il à fonder une société juste ?

Le 4 avril dernier, Philippe Poutou ne s’est pas seulement attaqué à Serge Dassault, à la famille Balkany, à François Fillon et à Marine Le Pen. Il s’en est pris à un régime profondément antidémocratique, qui laisse des politiciens professionnels s’enrichir sur le dos du peuple. Son réquisitoire nous incite à réfléchir à l’un des principes fondateurs de notre république : l’égalité. Mais de quelle égalité parle-t-on ?

Qu’est-ce que l’égalité républicaine ?

En apparence, c’est très clair : il s’agit de l’égalité juridique, l’égalité devant la loi. Tel est bien le sens du premier article de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Notons que cet article est toujours en vigueur, puisque la déclaration de 1789 a été intégrée dans la constitution de la cinquième République.

Le premier article de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen suffit-il à empêcher les injustices dénoncées par Philippe Poutou ? Non, sans doute, car il comporte une deuxième phrase, beaucoup moins citée que la première, qui relativise considérablement le principe de l’égalité : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. » La révolution française, dès le départ, admet donc des inégalités au sein de la société. Si les privilèges de la noblesse et du clergé ont été abolis, d’autres sont apparus. Au nom de « l’utilité commune », on a créé de nouvelles « distinctions sociales ». C’est ainsi, pour reprendre la formule de Philippe Poutou, qu’il n’y a pas aujourd’hui d’ « immunité ouvrière » alors qu’il y a une immunité pour les représentants du peuple (parlementaires et président de la République). Même si le principe de l’immunité n’est pas en soi absurde, il peut être un moyen efficace pour échapper à la justice, lorsque la République est aux mains de professionnels de la politique, qui voient leur immunité renouvelée à chaque nouvelle élection gagnée. Tout le monde a en mémoire le destin exemplaire de Jacques Chirac, qui a réussi à échapper à la justice durant des années, avant d’être finalement condamné en 2011 à une peine relativement clémente, sans doute à cause de son grand âge et de son état de santé.

Ainsi, le principe de l’égalité républicaine comporte dès le départ des exceptions, et c’est pourquoi il peut si facilement être détourné. Et cela ne vaut pas seulement pour les politiciens professionnels. La Révolution française a en effet consacré un privilège qui est toujours d’actualité : celui de l’argent. Le dernier article de la déclaration des droits de l’homme de 1789, en effet, va sanctuariser la puissance des plus riches en faisant de la propriété privée un principe quasi religieux : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité. »

Faut-il abandonner le principe de l’égalité républicaine ?

D’après ce qu’on précède, on pourrait croire que l’égalité juridique proclamée en 1789 n’est qu’un leurre. D’une part, comme on l’a vu, elle n’exclut pas les exceptions : il peut y avoir des « distinctions sociales ». D’autre part, elle n’empêche pas l’instauration de fortes inégalités de richesses, qui à leur tour impliquent des inégalités de pouvoir, que ce soit au niveau économique ou au niveau politique. Cependant, à y regarder de plus près, ce n’est pas tant le principe de l’égalité républicaine qui est en cause, que la manière dont on l’interprète. Si les citoyens voulaient vraiment appliquer rigoureusement l’article 1 de la déclaration de 1789, ils considéreraient que l’égalité doit être la règle et les privilèges l’exception. Ils n’admettraient que les privilèges qui sont vraiment fondés « sur l’utilité commune ». Cela entraînerait, notamment, une refonte totale des institutions politiques. La politique cesserait d’être un métier, dans lequel on fait carrière, mais l’affaire de tous les citoyens. Il y aurait beaucoup plus de démocratie directe. Et s'il y avait des représentants du peuple, ils seraient dans la mesure du possible tirés au sort et n’auraient qu’un seul mandat limité dans le temps.

Quant aux privilèges liés à l’argent, ils ne sont qu’en apparence compatibles avec l’égalité juridique. Si on voulait vraiment appliquer ce principe, on fixerait une limite raisonnable à la fortune et aux revenus de chaque citoyen.

Un riche a plus de droits qu’un pauvre

Qu’est-ce que l’argent, en effet, sinon un titre juridique, qui donne le droit de se procurer certains biens ? C’est ainsi qu’on parle, par exemple, de « droits d’inscription », lorsqu’on veut désigner la quantité d’argent nécessaire pour avoir le droit d’entrer dans une université. Être riche, c’est donc avoir plus de droits que la majorité de ses concitoyens. De ce point de vue, l’argent est très semblable à un titre nobiliaire.

Si l’on pense le contraire, c’est qu’on voit les inégalités financières comme des différences purement quantitatives, contrairement à la différence qualitative entre un noble et un roturier. Entre un noble et un roturier, il y a une différence fondamentale de statut, un saut qualitatif qu’il est impossible de faire sans l’accord du roi, même si on s’efforce de se cultiver comme le bourgeois gentilhomme de Molière. Entre richesse et pauvreté, il est au contraire une foule de degrés intermédiaires. On pense donc qu’il y a une continuité parfaite entre ces deux conditions. Pourtant, au-delà d’un certain seuil, une différence quantitative devient qualitative. Les riches ne vivent pas dans les mêmes quartiers que les pauvres, n’envoient pas leurs enfants dans les mêmes écoles, ne se nourrissent pas avec les mêmes produits, n’ont pas le même genre de divertissements et de goûts artistiques, etc. L’argent, à partir d’une certaine quantité, permet d’appartenir à une classe privilégiée qui transmet ses avantages de génération en génération. Autrement dit, il y a une véritable aristocratie bourgeoise, fondée sur la fortune (et sur l’éducation que cette fortune rend possible), tout à fait analogue à l’aristocratie nobiliaire.

D’ailleurs, l’histoire nous apprend que ces deux groupes rivaux ont fini par se rapprocher l’un de l’autre en vertu de leurs intérêts communs. Est-il besoin de rappeler que les deux aristocraties ont peu à peu fusionné au XIXème siècle ?

La richesse est-elle la récompense d’un dur travail personnel ?

On pourra dire, naturellement, qu’il y a une grosse différence entre l’aristocratie bourgeoise, fondée sur la fortune, et l’ancienne noblesse guerrière : l’argent, il faut travailler pour l’obtenir alors que la noblesse dépendait seulement de la naissance. Cette objection n’est que partiellement exacte. On peut d’abord remarquer que la noblesse ne dépendait pas seulement de la naissance. Elle pouvait parfois s’acquérir en vertu d’un service rendu au roi, ou même en achetant une charge. D’autre part, on pouvait parfois perdre sa noblesse. Au Moyen Âge, paraît-il, des familles nobles ont perdu leur titre parce qu’elles étaient devenues trop pauvres pour pouvoir vivre sans travailler.

Quant à l’argent, on sait bien qu’on accumule rarement de grosses fortunes en se contentant de travailler dur. Comment devient-on riche ? De deux manières, principalement :

- par un héritage ;

- par l’exploitation du travail des autres.

L’héritage, qui n’est pas pour rien dans la fortune des grands bourgeois, est à l’évidence un avantage lié à la naissance, tout comme la noblesse. De ce point de vue, il est contraire à l’égalité des droits. Entre la transmission d’une fortune par héritage et la transmission d’un titre nobiliaire, il n’y a pas de différence de nature. Dans les deux cas, la loi dit à peu près la même chose : « Toute personne qui jouit d’un important privilège a le droit de le transmettre à ses enfants. » Il y a donc là, si l’on veut, une égalité juridique – mais uniquement entre ceux qui jouissent du même privilège. Certes, même les pauvres peuvent transmettre un petit quelque chose à leurs enfants (quand ils ne sont pas surendettés). Mais on ne peut décemment comparer les millions que reçoit un fils de famille aux modestes économies qu’un ouvrier lègue à ses enfants.

Maintenant, qu’en est-il de l’exploitation, c’est-à-dire du fait de profiter de la faiblesse des salariés qu'on emploie pour s'enrichir sur leur dos ? Ici, la richesse n’est pas directement liée à la naissance, mais à la position privilégiée de l’exploiteur dans l’organisation sociale du travail. Les exploiteurs sont généralement propriétaires d’une entreprise, qu’ils essaient de faire fructifier pour leur plus grand profit. Dans quelques cas, ils peuvent être managers sans être eux-mêmes propriétaires. Mais ce ne sont pas pour autant des salariés comme les autres. Ces grands patrons appartiennent en fait au même monde que les actionnaires qui les emploient, et ils se montrent rarement solidaires des autres salariés. Peu importe qu’ils coulent une entreprise par leur gestion imprudente, du moment qu’ils ont entre temps fait gagner beaucoup de dividendes à leurs actionnaires. Même s’ils se font licencier, ils reçoivent de généreuses indemnités qui pourraient leur permettre de vivre confortablement pendant un ou deux siècles.

Demandons-nous maintenant comment on devient exploiteur de haut vol, c’est-à-dire grand patron ou gros actionnaire. Comment parvient-on à ce statut privilégié ? Faut-il être brillant, très compétent, savoir comment gérer une entreprise dans l’intérêt des salariés et des clients ? Non. Tout cela n’est pas nécessaire. Ce qui peut aider, par contre, c’est de naître dans une famille privilégiée. D’abord, comme on l’a vu, cela peut rapporter un héritage substantiel. Or, quand il s’agit d’être patron ou actionnaire, il est toujours bien venu d’avoir une mise de départ conséquente. Ensuite, l’appartenance à la classe dominante permet de se constituer un réseau de relations très utile pour accéder à des positions économiques intéressantes. Enfin, le fait d’être issu d’une famille riche n’est pas sans conséquence si l’on veut faire ces longues études sans lesquelles il est si difficile d’occuper légitimement une position sociale avantageuse. On stigmatise souvent ces élèves ou étudiants pauvres qui se laissent aller à la paresse et ne méritent pas les bourses que la société leur octroie généreusement. On s’indigne moins des fils de famille qui peuvent faire des études aussi longues et aussi ternes qu’ils le souhaitent grâce au soutien financier des parents. Aux États-Unis, la situation est encore plus caricaturale. Les enfants de la grande bourgeoisie sont quasiment assurés d’entrer dans les universités les plus prestigieuses. Aussi médiocres soient-ils - voire carrément méprisables, comme G. W. Bush - ils bénéficient de pistons très puissants, surtout si leurs parents sont de généreux donateurs.

Du bon usage de l’égalité juridique

Ce qui est apparu, au cours de cette analyse, c’est que la différence entre égalité juridique et égalité réelle n’est pas si grande qu’on le croit. Marx a reproché aux libéraux d’en rester à une égalité purement formelle et de cautionner de scandaleuses inégalités de fait.Mais en vérité, le droit et le fait sont extrêmement liés. Les lois se réfèrent toujours à une réalité existante qu’elles n’ont pas produites : inégalités entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, entre métiers, entre riches et pauvres, etc. Le rôle du droit est de légitimer un ordre social existant ou, plus rarement peut-être, d’apporter des corrections à cet ordre. Quand il défend la propriété privée, il cautionne des différences de fortune dont l’origine proche ou lointaine est un simple état de fait. Les notaires et les juges n’ont pas toujours existé. Lorsqu’ils sont apparus, ils ont donné leur bénédiction à un ordre social déjà existant. Ils ont en particulier légitimé des inégalités issues de rapports de force. « Le secret des grandes fortunes sans cause apparente est un crime oublié, parce qu’il a été proprement fait  », écrivait Balzac, qui n’était pourtant pas un dangereux gauchiste. Mais cette formule ne vaudrait-elle pas pour la plupart des fortunes ? Si on veut trouver l’origine de la richesse des milliardaires actuels, il faudrait remonter aux violences coloniales, à l’esclavage, au servage, au travail des enfants, etc. La richesse est fille de l’exploitation, qui tire elle-même son origine de la force brutale et de la misère.

Dans tous les cas, la loi vient cautionner, au moins indirectement, un état de fait qui n’a pas toujours été légal ou qui ne le serait plus aujourd’hui. Mais elle peut aussi, lorsqu’une part importante de la société se révolte contre l’ordre établi, modifier la réalité en imposant de nouvelles normes. Lorsque l’impôt progressif sur le revenu fut inventé, ce fut une mesure quasi révolutionnaire. C’était une façon de contraindre les plus riches à restituer à la collectivité une partie de l’argent qu’ils s’étaient accaparé grâce à l’exploitation des masses laborieuses. Depuis lors, cet impôt subversif a perdu de sa puissance explosive – notamment parce qu’il a été marginalisé au profit d’impôts beaucoup plus inégalitaires, comme la TVA.

Concluons enfin. Après avoir analysé la notion d’égalité juridique, il est apparu qu’elle est très proche de celle d’égalité réelle. Si l’on cherchait vraiment à supprimer tous les privilèges de naissance, il est probable qu’on vivrait dans une société réellement égalitaire. Bien compris, le principe républicain de l’égalité devant la loi n’est donc pas forcément un moyen de cautionner des privilèges arbitraires : il peut devenir un instrument au service de l’égalité sociale et de la liberté de tous les citoyens.


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11 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 10 avril 2017 09:40

    il existes aussi des inégalités pour les bureaucrates fonctionnaires qui sont intouchables pour un sans dents, ou encore notaires, huissiers, juges etc ........


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 10 avril 2017 10:01

      @foufouille

      ce qui est remarquable pour les notaires et les huissiers, c’est que leur rôle n’a pas varié depuis l’ancien régime.
      Pourquoi faut-il qu’un acte de propriété soit établi par un privé et non par l’administration, et qu’une succession soit réglée par délégation de service public plutôt que par un service public directement.
      L’état-cicil n’a été retiré à l’église que parce qu’il était lié au certificat de baptême et que ça faisait désordre avec la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’état. Finalement, parmi les hommes de robe et les clercs, les laïcs ont mieux tiré leur épingle du jeu que les religieux après la révolution de 1989 qui a laissé en place des structures dont l’utilité a été transférée de la noblesse à la bourgeoisie 

    • Jordi Grau Jordi Grau 10 avril 2017 11:16

      @foufouille

      Vous avez raison. Mon article ne visait pas à l’exhaustivité, et il est certain qu’il existe beaucoup d’inégalités discutables ou carrément injustes. 

    • foufouille foufouille 10 avril 2017 11:21

      @Jeussey de Sourcesûre
      privé ou publique ne changes rien si personne n’a le droit de ce plaindre ou si il faut payer un avocat pour avoir une aide refuser par un bureaucrate. ou encore si tu es à 200km du tribunal compétent réservé aux « riches ».


    • Crab2 10 avril 2017 11:23

      Poutou confond individualisme et égoïsme

      Individualisme
      - de quoi s’agit-il ?

      Individualisme, étymologie  : dérivé de individu, issu du latin individuus, indivisible, inséparable, lui-même composé du préfixe privatif in- et de dividuus, divisible, divisé, partagé, séparé.

      Suites  :

      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/11/lindividualisme.html


      • LE CHAT LE CHAT 10 avril 2017 13:59

        il y aussi l’impunité des élus syndicaux , dont beaucoup glandent ostensiblement , alors que leurs camarades qui feraient la même chose seraient licenciés depuis longtemps ..


        • jakem jakem 10 avril 2017 15:49

          Yaurrick : d’accord avec vous ! Je trouve l’article parfois caricatural : on y évoque trop facilement les riches ; mais à partir de combien est-on riche ? Pour un type qui n’a que le SMIG et ne peut pas espérer plus, une différence de 1000 balles, un supplément de 1000 balles, représente un potentiel d’aisance financière presqu’assimilée à de la richesse.
          Moi je voudrais 200 balles en plus, et je serais satisfait ! ( je vais demander à Mélenchon et à Fillon, ils en ont du pognon !)

          Par ailleurs l’auteur interprète les éructations de Poutou qui n’a pas su, car il en est incapable, critiquer de façon pertinente et intelligente ses adversaires.
          Il avait une tribune exceptionnelle et a gâché son intervention avec du blabla de meeting en se comportant comme un ado, au lieu de lire ou de réciter ( de façon charmante afin de capter l’attention) un réquisitoire. Exprimer des griefs pleinement justifiés, étaler des contradictions récentes et tues, donner des exemples précis avec des références ( éventuellement sur de gdes feuilles brandies par ses accompagnateurs), refuser de répondre aux questions des journalistes puisque de toute façon il n’arrivera/n’arriverait jamais au second tour, poser quelques questions pertinentes à chaque candidat ( ou au moins à ceux considérés comme les plus horribles)... là on aurait eu du spectacle politique de qualité !

          Si Poutou et les siens avaient LE pouvoir, notre civilisation s’arrêterait. Ce serait comme en URSS, en Chine, à Cuba, en Musulmanie... Le totalitarisme qui consiste à faire le bonheur des gens malgré eux et à tordre la nature pour qu’elle s’adapte à des principes dogmatiques ... on connait !

          Je préfère une société où existent réellement les promotions sociales par l’instruction, l’éducation, le travail ... Qu’on aide, que l’Etat ou des collectivités, aide les individus « qui en veulent » ( pas qu’on donne systématiquement ce qui est convoité) ; que les syndicats jouent leur rôle afin d’améliorer la vie professionnelle mais qu’ils cessent de faire de la politique et qu’on ne demande pas aux patrons de faire le travail des syndicats ;...

          Et je m’arrête là car j’en ai parlé il-y-a deux ou 3 jours, j’ai pas envie de tout répéter, et je vais sortir en promenade avec mon chien.

          Vive la F R A N C E X I T  !!!


          • Jordi Grau Jordi Grau 10 avril 2017 20:16

            @jakem

            Il y a au moins un point sur lequel je suis d’accord avec vous : la frontière entre la pauvreté et l’aisance n’est pas évidente à tracer, pas plus que la frontière entre l’aisance et la richesse excessive. Par contre, je ne vois pas très bien comment on peut justifier que certains gagnent 50 fois plus que le SMIC (et parfois beaucoup plus). Je ne vois pas non plus comment on peut justifier que les 10 % les plus riches aient la moitié du patrimoine d’un pays. Si encore cette richesse était utilisée pour l’intérêt général... Mais cet excès de richesse alimente l’exploitation des salariés, ainsi qu’une spéculation effrenée qui met en danger les entreprises, quand ce n’est pas l’économie mondiale. 

            Et puisque vous parlez de totalitarisme, je ne sais pas ce que Poutou ferait si jamais il arrivait au pouvoir. Aurait-il compris les leçons du 20ème siècle et s’abstiendrait-il d’instaurer une dictature ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que nous vivons actuellement sous une dictature particulièrement nocive, qui est celle de la finance. C’est elle qui contraint beaucoup d’entreprises à licencier ou à se débarrasser de certains secteurs d’activité de manière à satisfaire la gloutonnerie des actionnaires (15 % de rentabilité sont exigés, bien souvent). C’est elle qui, avec la complicité d’institutions comme la BCE ou la Commission européenne, fait pression sur les Etats pour qu’ils dérèglementent le marché du travail et privatisent à tout va.... C’est elle que François Hollande avait désignée comme son « véritable adversaire » avant de se coucher devant elle comme un bon toutou qu’il est (ou, ce qui est plus probable encore : comme un complice de longue date).

          • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 10 avril 2017 17:47

            Sur le papier ils étaient abolis dès 1789, mais juste après les Français avaient quand même accepté de basculer vers l’Empire de Napoléon qui non seulement avaient rétablis les « privilèges » mais les avait aussi renforcés et diversifiés ! Depuis... « La république française » n’avait jamais trouvé son compte !


            Alors le « réquisitoire de Philippe Poutou », vous savez ... Il parle à un peuple qui a perdu sa substance !

            Je rappelle que tous les « candidats » en dehors du Pendule Gauche-Droite auraient du rejoindre le Front National et faire gagner ceux qui précisément VEULENT RESSUSCITER LES VALEURS PREMIÈRES !

            - Macron est dans les coffres des Banques impérialistes, il est aussi le « candidat » du régime algérien puisque Paris et Alger... Vous savez !

            - Fillon et Hamon étaient au cœur du régime de l’Elysée, 

            - Mélenchon est juste un guignol, de tout temps associé au régime du Pendule, 

            - Le paysan béarnais a trahi et s’est trahi... C’est une honteuse fin de carrière politique,

            - Les autre « petits » ne veulent pas devenir grands, ils courent en solitaire au profit des « grands », 

            RESTE LE FRONT NATIONAL QUI EST LE SEUL PARTI LÉGITIME QUI NE PROPOSE PAS DE DISTRIBUER DES SACS D’ARGENT MAIS VOUS GARANTIT « LA FIERTÉ NATIONALE » !

            L’idéologie du pendule qui appelle à la destruction des pays, quand ces mêmes pays ne sont en vérité que des réservoirs d’énergie pour la France et pour l’Occident, est une honte pour les responsables Français qui veulent toujours la poursuivre au détriment et DU PEUPLE FRANÇAIS ET DES PAYS EN ATTENTE D’ÊTRE DETRUITS !




            • Jordi Grau Jordi Grau 10 avril 2017 20:01

              @Mohammed MADJOUR

              La fierté, c’est très bien, mais la justice sociale, ce n’est pas mal non plus. Or, il suffit de regarder l’histoire de la France (mais aussi de nombreux pays) pour s’apercevoir que cette notion de justice sociale n’est pas une pure abstraction. Il y a eu réellement des conquêtes sociales : diminution du temps de travail, impôt progressif sur le revenu, instauration du droit du travail, sécurité sociale...

              Pour finir, j’ai bien peur que Mme Le Pen et son parti ne contribuent à diviser considérablement le peuple français. S’ils arrivent au pouvoir, je ne serai pas très fier de mon pays. Mais ceci est un autre débat. 

            • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 avril 2017 12:01

              @Jordi Grau

              «  »La fierté, c’est très bien, mais la justice sociale, ce n’est pas mal non plus. «  »

              Vous répétez ce que je dis moi-même ! Justement quand la racaille politique s’enrichit et enrichit les seuls corrompus, il n y a pas de quoi être fier ! Un pays ce n’est pas ses montagnes, ses vallées et ses forets ... Quand on dit qu’on n’a pas de fierté nationale, cela veut dire que la Nation est défaite et qu’elle se laisse entraîner vers la déchéance par ses propres dirigeants avec bien en entendu la complicité de tous : PUISQUE TOUT LE MONDE S’ALIGNE COMME VOUS et répète les mêmes histoires que vous-mêmes vous racontez ! 

              Vous voulez avoir honte d’être français comme le chantait le Tube du Sorcier Chirac en 2002 avec la participation de l’orchestre de la Gauchitude ? C’est votre affaire !

              Si le PENDULE GAUCHE-DROITE avait la « justice sociale » dans son programme, les Français n’auraient pas attendu autant de décennies ; il n y aurait pas autant de SDF et autant de pauvres !

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