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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > Sans échange ni reprise

Sans échange ni reprise

La percée sublime.

Il fut un temps lointain, où nous avions souvent cette marque d’infamie qui nous faisait rougir jusqu’aux oreilles lorsque nous étions surpris en flagrant délit. Cela se passait souvent dans un vestiaire ou bien encore en bord de Loire, quand nous nous apprêtions à patouiller joyeusement. Soudain, le monde s’effondrait sous nos pieds accusateurs, ceux-là même qui attestaient de nos origines modestes ou bien d’une coupable négligence.

La faute ne pouvait se dissimuler bien longtemps. Chacun avait sous les yeux ce doigt accusateur qui nous plongeait dans des abysses de honte. Il nous fallait avaler notre humiliation, faire semblant de ne pas y prêter la moindre importance. Pourtant chacun souriait de ce mauvais coup porté à votre réputation, de cette insidieuse dégradation.

Qu'elle fut parfaitement immaculée ou bien, le plus souvent maculée de traces de crasse, la coupable pendait lamentablement dans votre main. Il était trop tard, chacun avait remarqué cette maudite percée, ce trou béant qui démontrait votre négligence intime tout autant que celle de votre chère mère. De fil en aiguille, vos camarades se permettaient bien des propos moqueurs, lazzis insupportables et saillies vachardes, vous étiez la risée jusqu’à ce qu’un autre vous remplace, ce qui ne manquait pas d’arriver.

Car en ce temps-là, la croissance de vos membres inférieurs facilitait grandement la mise à jour de ce cruel défaut. Vous pouvez y ajouter une relative indifférence à la nécessité de pratiquer régulièrement des soins orthopédiques et vous avez là, les circonstances idéales pour autoriser ce coupable laxisme. Quand votre orteil dépassait malencontreusement de la chaussette, qu’il fut le gros ou bien un de ses compagnons, vous aviez droit aux moqueries de tous !

Il était hélas bien trop tard pour changer la malheureuse soquette. Elle vous avait ridiculisé, vous faisant passer pour ce que vous étiez en ce temps là, un souillon, un garçon à l’hygiène défectueuse et au soin incertain. Seule la reprise maternelle vous eut sauvé la face. Mais à force de points patients, la chaussette se faisait gruyère qui ne manquait pas de céder à la première incartade. Décidément, le coton ne faisait pas la maille !

Le pire de tout étant quand vous deviez, comble de l'infamie, assumer le ridicule en enfilant non seulement la sus-dite coupable trouée, mais en prime une sandalette, d’une esthétique souvent douteuse, en affichant ainsi au grand jour, le terrible trou, cette magnifique « patate ». C’était alors un calvaire que de vivre la journée avec cet extravagant orifice.

Mais pas question de se mettre pieds nus et de jeter dans la première corbeille venue la paire à bout de souffle. On ne jouait pas avec les vêtements en ce temps là, l’aiguille maintenant en vie des épaves qui à force de rafistolages, finissaient pourtant toujours par sombrer à vos dépens. Il fallait assumer, vivre la journée sous les regards ironiques de vos amis et voisins.

Plus terrible encore, le coup double, un trou dans chaque pied, vous plaçait dans la plus insupportable situation. Vous ne pouviez plus prétexter une erreur ou bien un accident, un accrochage quelconque, un accroc tout frais, il fallait bien l’admettre, vous portiez des chaussettes usées jusqu’à la corne de vos ongles.

Depuis, dès que le temps m’y autorise et même un peu avant, je me dispense de cette maudite geôle à orteils et voûte plantaire. C’est le pied nu et libre que je vais de par ce monde. C’est encore une manière élégante de vous épargner les odeurs qui ont la faculté de se nicher dans les fibres de la chaussette. Même trouée, l’aération en question n’évacue nullement les effluves podales. Voilà vous savez tout et je vous demande expressément d’élever les yeux à mon approche à défaut du débat qui est tombé bien bas …

Reprisement vôtre.

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10 réactions à cet article    


  • baldis30 2 juin 2018 10:25

    bonjour,

    certes j’apprécie comme il se doit ce trou dans les chaussettes, mais vous êtes vous sérieusement posé la question de savoir qu’elle est l’utilité de porter cet accessoire dont la durabilité n’est pas prouvée au vu des deux photos ?

    Selon les économistes distingués et après une analyse économique conduite avec les meilleurs tableurs existants, dont Excel, il apparait que les dépenses consacrées à cet accessoire fragile ne sont en rien justifiées car dans l’immense majorité des cas la protection apportée par les chaussures suffit amplement et la redondance ne s’impose plus ! Ainsi avec les économies réalisées vous pourriez améliorer votre cadre de vie par l’achat bien plus rentable de discours de président de la république, ou de portraits de joueurs de football, permettant le maintien de l’emploi dans le domaine critique de la publication de journaux en crise …

    Par votre démarche faisant l’éloge du trou vous diffusez l’idée qu’un trou est un signe d’indigence ce qui n’est pas tolérable dans notre société, où tout va pour le mieux sauf les trous de mémoire !


    • C'est Nabum C’est Nabum 2 juin 2018 13:30
      @baldis30

      Je vous prie d’accepter mes plus plates excuses

      Je voulais faire mon trou et je m’y suis pris comme un pied

    • zygzornifle zygzornifle 2 juin 2018 11:21

      Pauvre chaussette victime de l’obsolescence programmée .....


      • C'est Nabum C’est Nabum 2 juin 2018 13:31

        @zygzornifle


        Tout s’effiloche désormais

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 juin 2018 13:26

        J’ai toujours eu un faible pour la garbure basque et ses orteils de curé ou fèves d’Espagne.http://www.quatremoineaux.be/2017/11/haricots-d-espagne-phaseolus-coccineus-fleurs-decorer-manger.html. après une grosse fièvre, elle vous revigore, s’accompagnant du jambon basque à l’entame et de feulles de choux frisés. J’ai aussi connu cettte époque où les ’chausse’tte se reprisaient, fascinée par le travail à quatre fines aiguilles, qui vous remettait la pine de pied dans la bonne chausse et vous évitait les dérapages sur la chaussée et les rencontres malencontreuses de la dite maré à l’affût du bris gant. Le gant plus élégant se haussant de ces pieds aux allures peu engageantes. Va nu pied au pied-douche, le chemin est encore long avant le pied d’estale. rites et démarche, vent d’est ou d’ouest (perle buck-cerf). La mère de FU XI est tombée enceinte du Yi JING en posant simplement le pied dans le pas d’un dieu dragon. Rites et démarches liés par l’écriture qui mènent à la bonne conduite ou direction.


        • C'est Nabum C’est Nabum 2 juin 2018 13:31

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.


          Ayez donc un faible pour moi

        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 juin 2018 13:48

          @C’est Nabum


          J’ai toujours eu un faible pour la cire concision de l’OR bien taillé. C’est la craie qui balaffre le tableau de ses ions. L’ongle de l’en saignant est la torture de l’élève à l’écoute, le silence des quais sous la brume déchiré par la griffe du dragon. 

        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 juin 2018 14:28

          Je suis la femme perdue et retrouvée. Celle qui danse dans l’imagination des hommes. Celle qu’ils rêvent de conquérir, mais ne le peuvent qu’en abandonnant orgueil et méfiance. Il faut juste m’aimer, alors je donne sans compter. Je suis la femme mystérieuse qui garde pour elle des moments cachés, tranquille avec moi-même. J’y prends soin de mon corps animal et je rejoins le corps de la terre par des connexions invisibles. Inutile de chercher à percer mes secrets : je me dérobe et je glisse vers l’invisible. Ma belle queue luisante aux écailles d’azur et d’argent fouette l’air et fait jaillir l’eau. Je passe dans les vallées, serpente entre les arbres, contourne les roches, et m’enfuis là-bas entre le ciel et la mer.


          • Bernie 2 Bernie 2 2 juin 2018 22:09

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.


            Femme perdue, sûr. Pour le reste, faut arrêter de rêver. Faut jamais s’enticher d’une camée, elle vous fera toujours un mauvais coup pour continuer son trip. D’ailleurs, vous avez l’air bien perchée comme d’hab.

          • Bernie 2 Bernie 2 2 juin 2018 22:06
            Le premier contributeur du site nous fait l’honneur d’une diatribe sur un trou dans sa chaussette...

            Ne changez pas de main, vous tenez quelque chose. L’onanisme scriptural.

            Premier contributeur, cela me laisse pantois sur la qualité rendue. Du grand nabum, avant de tirer la chasse.

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