La Loire côté bateaux
Le tournage en bord de Loire.
Nous en avions terminé du tournage dans le Château lorsque Thomas voulut vérifier une séquence. La profondeur de champ ne lui convenait pas, il fallait recommencer. Ce qui peut paraître anecdotique si ce n’est qu’il me fallait reproduire les mêmes déplacements au sein de la grande salle des portraits. J’avoue ne pas être certain d’avoir rempli la mission qui m’était confiée. C’est ainsi que nous quittâmes Sully non sans avoir chaleureusement remercié Adrien, avec un petit retard sur le programme.
Ute, la réalisatrice souhaita alors ajouter un petit supplément. Il nous fallait trouver un lieu en bord de Loire que j’appréciais tout particulièrement afin de m’y filmer en train d’écrire sur mon inséparable ordinateur. Comme nous devions nous rendre à Combleux, je penchai immédiatement pour le merveilleux port de Saint Benoît sur Loire, à l’ombre de l'abbaye de Fleury.
Il nous fallait manger auparavant. Le repas fut vite avalé et il ne mériterait pas que l’on s’y attarde, si au terme de ce moment passé cependant sur une terrasse fort agréable d’un restaurant qu’il convient de ne point nommer, je dus m’excuser auprès de nos amis allemands pour l'invraisemblable exaspération et impolitesse d’un serveur qui devrait s’empresser de prendre la main de notre président afin de traverser la route pour changer de métier.
Nous étions en bord de Loire, face aux bateaux de l’Armada, les mariniers de Saint Benoît, que je ne pouvais avoir prévenu compte tenu de la demande inopinée. Les prises de vue et l’interview se firent en plein soleil, je commençai à rédiger ce billet durant les réglages, afin de ne pas simuler. C’est ainsi que je lus à haute voix un paragraphe avant que de répondre aux questions. Notre retard prenait des proportions plus importantes.
Nous prîmes alors la route pour rejoindre Combleux. J’avais choisi ce charmant village situé à cinq kilomètres en amont d’Orléans tout autant pour sa beauté unique qui me pousse à y conduire immanquablement toute personne qui vient me rendre visite que pour son ancrage dans l’histoire avec l’arrivée du canal d’Orléans en cet endroit. J’évitais dans le même temps de tourner dans la fameuse Capitale ligérienne où grand eut été le risque de trouver un incontournable importun local dans le champ des caméras.
Nos amis les mariniers des Chemins de l’eau et d’Escapades ligériennes étaient à poste. Ils nous attendaient de pied ferme en ayant pris soin de préparer deux de leurs fûtreaux. Le président et quelques-uns de ses membres s’étaient gracieusement libérés pour l’occasion, montrant une fois encore que la convivialité ligérienne n’est pas un vain mot comme le reconnut la réalisatrice qui ne cesse de s’émerveiller tout autant que de s’étonner de l’accueil qu’elle reçoit tout du long de la Loire.
J’embarquai sur le Bateau-Ivre avec Éric à la barre et Philippe à la bourde. Thomas, Franck et Ute restèrent d’abord sur la rive pour filmer notre départ avant que de monter à bord ultérieurement. Les nécessités du tournage nous firent ainsi recommencer la manœuvre plusieurs fois afin de disposer de points de vue différents. Le second fûtreau attendait son heure pour embarquer à son tour l’équipe afin de naviguer bord à bord avec notre bateau.
La première difficulté alors consistait à faire abstraction de la présence de la caméra tout en se mouvant sur un pont devenu fort encombré. La seconde, plus complexe encore, me mit fort en tracas. Je devais conter dans un délai très court, le téléspectateur moyen ayant une capacité d’écoute assez limitée en Allemagne comme en France du reste. J’étais bien en peine de trouver des histoires qui tiennent dans les trente secondes de disponibilité cérébrale …
Un drone nous survola pour ajouter une vue aérienne de la scène. La journée pouvait s’achever par un petit passage à la Marine. La façade tout autant que le décor de ce haut lieu de l’histoire marinière inspirèrent notre preneur d’images qui retourna chercher une de ses caméras pour filmer l’une des plus belles tavernes de Loire. La journée de tournage avait duré dix heures. Nous nous quittâmes en levant le verre de l’amitié.
Batelleriment leur.
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