Quand on lit un machin comme ça — qui fait tant saigner les yeux — on en vient à regretter que certains n’aient pas davantage profité du temps qu’ils ont passé à l’école pour apprendre les rudiments de la dissertation (sans parler du correcteur orthographique qui a dû exploser en route).
Déverser à l’emporte-pièce des flots de mots agrémentés plus ou moins aléatoirement de sauts de lignes et ruptures diverses, ça porte un nom : la logorrhée (plus précisément en l’occurrence graphorrhée) ; oui, le même suffixe que dans le mot diarrhée.
Si je me permets cette sévérité sur la forme c’est que, bien souvent hélas, une expression amorphe, brinquebalante et qui part dans tous les sens, n’est que la marque d’un esprit qui bat la campagne.
Il y en a manifestement qui se regardent écrire. Sur cet interminable et filandreux gloubiboulga je me bornerai à une observation : l’évocation du cas autrichien remonté jusqu’à la CEDH témoigne d’une malhonnêteté insigne et d’une nette propension à la déformation.
L’imputation d’homophobie s’adressait, en ce cas d’espèce, non au père — quoi qu’en pense notre polygraphe azimuté — mais à l’état autrichien.
En effet, si — au lieu d’un couple de femmes — il se fût agi d’un couple hétérosexuel non marié, la justice autrichienne aurait pu permettre l’adoption de l’enfant par le nouveau compagnon de la mère. Or elle a renoncé même à examiner l’affaire eu égard à la composition (deux femmes) du couple requérant.
Il s’agit donc bien — très exactement, si les mots ont encore un sens — d’un cas caractérisé d’homophobie institutionnelle…
Relisez bien la dernière phrase, elle vaut son pesant d’or, et jette une lumière crue sur ce qu’est la pratique banale de l’adoption au sein de couples de sexes opposés !
Oui, et je vais même être plus précis : ce slogan est apparu lors d’une contre-manifestation qui s’est tenue à Toulouse le 17 novembre 2012.
Or, 4 jours plus tôt, les réacs de Civitas avaient fait parler d’eux à cause d’une affiche insultante qui représentait une silhouette aux couleurs de l’arc-en-ciel (donc LGBT) en train de tirer sur un groupe de quatre personnes représentant une famille.
La réponse des manifestants pro-mariage fut alors — en substance — eh bien, puisque nous sommes, paraît-il, des assassins de familles, allons jusqu’au bout…
C’était donc évidemment du second degré, qui ne prend tout son sens que si on prend la peine de rappeler la première partie de l’histoire…
Mon objection consiste à démontrer qu’égalité formelle n’est pas toujours synonyme de justice.
Mais, si vous pensez le contraire, alors vous ne devriez trouver aucun inconvénient à la proposition suivante : on pourrait interdire le mariage entre homme & femme, et n’autoriser que les mariages entre deux hommes ou deux femmes.
Alors, à ceux qui auraient le mauvais goût d’oser se plaindre (homme voulant épouser une femme, et inversement), on rétorquerait que :
• Chaque femme — hétéro, bi ou
lesbienne, peu importe — a le droit de
se marier (avec une femme) ;
• chaque homme — hétéro, bi, ou gay —
a aussi le droit de se marier (avec
un homme).
Il y aurait donc bien, comme vous écrivez plus haut, « égalité totale » et, notamment, absence de discrimination hétérophobe…
Pour ce qui concerne mon objection sur le jugement des tribunaux qui sanctionnent les relations sexuelles insuffisantes, il ne s’agit pas de faits judiciaires qui remontent au XVIe siècle (votre histoire de « congrès » est hors-sujet).
Commencez plutôt par cliquer sur le lien de mon message précédent ; l’exemple qui y est relaté date de 2011.
• Par ailleurs, dans cette affaire — quoi que vous en disiez — l’exigence de relations sexuelles n’est nullement subordonnée à une finalité procréatrice.
Certes mais cette définition, que je sache, ne s’applique pas en ce cas d’espèce.
Ou alors c’est que vous avez des informations — sur la « volonté majoritaire du Peuple » — que nous n’avons pas…
Et maintenant une remarque de simple logique : imaginons que — d’ici quelques années — la France ait pas mal changé, et que l’on vote par référendum l’interdiction pour les Juifs, ou les Chinois, ou les roux de se marier entre eux.
À suivre votre « raisonnement » ce ne serait donc en rien une tyrannie exercée à l’encontre des Juifs, des Chinois, ou des roux…