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Commentaire de ZEN

sur J'ai découvert l'Atlantide


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ZEN ZEN 28 septembre 2009 23:35

Je n’ai pas trouvé l’Atlantide
Et on n’a pas fini de spéculer...
Même si l’hypothèse de Gibraltar me semble bien étayée géologiquement

Mais peut-être fait-on fausse route et qu’il ne s’agirait que , connaissant Platon, comme Vidal-Naquet, d’une fiction d’ordre moral et politique

"...si Platon précise dans ses dialogues « le fait qu’il ne s’agit pas d’une fiction, mais d’une histoire véritable et d’un intérêt capital[3] » une majorité de livres universitaires[4] s’accorderaient aujourd’hui à voir le mythe de l’Atlantide comme une fable de Platon. C’est l’opinion qui s’est en effet imposée avec les travaux de Pierre Vidal-Naquet qui n’a pas abordé le mythe de l’Atlantide par les sciences du climat, de la géologie, de l’océanographie etc...[5] et de Christopher Gill[6] dans le monde anglo-saxon ou encore de Heinz-Günther Nesselrath en Allemagne[7]. « La narration platonicienne introduit effectivement quelque chose de nouveau : dire le fictif en le présentant comme le réel. Avec une perversité qui lui a valu un immense succès, Platon a fondé le roman historique, c’est-à-dire le roman situé dans l’espace et dans le temps[8] ». Aristote et Ératosthène avaient dès l’Antiquité marqué leur scepticisme face au mythe de Platon[9]. Pour Hervé Duchêne, professeur d’histoire ancienne à l’université de Bourgogne, le procédé rhétorique de Platon, présentant le fictif comme le réel aurait égaré « ceux qui cherchent naïvement dans le Critias et le Timée une réalité historique ou topographique précise[10] ».

La construction de cette fiction s’explique pour Kathryn A. Morgan[11] par la nécessité d’élaborer une vision d’Athènes qui correspond aux idéaux politiques de Platon : l’histoire de l’Atlantide correspond au noble mensonge qui peut servir de récit fondateur à une cité[12] . Pour construire son pastiche historique Platon a donc réutilisé les lieux communs de l’historiographie de son temps. De même, pour Bernard Sergent, chercheur au CNRS, Platon a « fabriqué un mythe » en s’inspirant de motifs puisés dans la mythologie grecque : notamment des mythes de cataclysme et d’engloutissement, la mythologie propre à Poséidon et trois récits de guerre, athénien, béotien et thessalien, enfin il considère la proximité du mythe platonicien et de la trifonctionnalité indo-européenne[13]. Luc Brisson, chercheur au CNRS, traducteur, éditeur et spécialiste des textes de Platon a lui aussi repris l’analyse de Pierre Vidal-Naquet à propos du récit de la guerre entre Athènes et l’Atlantide. Il remarque "beaucoup de lecteurs sont restés insensibles à l’ironie - à la perversité - de Platon, qui ont considéré comme une vérité historique le récit fait par Critias le jeune […] le génie de Platon, dans cette affaire, aura été de montrer à quel point il est difficile, dans la pratique, de distinguer la fiction de la vérité et le sophiste de l’historien et du philosophe"[14]. Selon Guy Kieffer, chargé de recherche au CNRS, géographe et géologue qui s’est penché sur les sources de Platon : « Il est maintenant admis que l’Atlantide n’a jamais existé et qu’il s’agit d’un mythe créé par Platon »[15]. Il conclut : « L’Atlantide n’a jamais existé. Elle correspond à une allégorie imaginée par Platon pour donner une leçon de civisme et de bonne conduite à ses concitoyens d’Athènes et dénoncer leur mercantilisme, leur indiscipline, leurs querelles et l’esprit démagogue de leurs mœurs politiques »[16] mais considère que Platon s’est inspiré des réalités géologiques observables en Sicile, plus particulièrement dans la zone de l’Etna, pour donner à son récit une apparence crédible et une précision forte dans ses descriptions.

Ces conceptions sur l’origine fictive du mythe ne sont pas cependant toujours partagées en dehors de la communauté des historiens et archéologues. En effet, des érudits de tous genres, des géographes, et des géologues, continuent leurs études et leurs explorations. Ainsi le géologue Jacques Collina-Girard propose de voir l’Atlantide dans un site géologique avéré près du détroit de Gibraltar, mais à une époque où aucune civilisation sédentaire n’existait. Selon lui seul le récit du cataclysme s’inspirerait de faits réels transmis dans le temps long par la mémoire orale et que la géologie permettrait de retrouver, alors que la description de la civilisation atlante ne serait due qu’à l’imagination de Platon[17].

Une conférence internationale s’est tenue en Grèce à Milos en 2005[18] avec pour ambition proclamée de trancher sur la question de l’origine du mythe et de faire le point sur les connaissances récentes. Si le professeur Christos Doumas, historien et archéologue grec, y a soutenu l’idée de la non-existence de l’Atlantide, des indépendants et des chercheurs de diverses disciplines[19] ont présenté diverses hypothèses de localisations sans parvenir à aucun accord sur la localisation définitive de l’Atlantide[20] et ont établi une liste de 24 critères[21] nécessaires à l’identification d’un site avec l’Atlantide. Une deuxième conférence fut organisée en 2008 à Athènes[22], une nouvelle est prévue à Santorin en 2010."(Wiki)


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