Je vous trouve bien indulgent ! Il y a longtemps que je n’ai pas rouvert le bouquin de Farias sur Heidegger, mais je crois me souvenir qu’après 33 le berger de l’être n’a pas fait grand chose pour sont « ami » Heidegger, lequel doit quitter l’université en 36, après pas mal de vexations qui auraient pu aisément lui être épargnées si l’autre n’avait pas été si favorablement impressionné par la « grandeur historiale du mouvement national-socialiste ».
Il vaut mieux que je n’entre pas dans une discussion à propos de Gûnter Grass, je l’ai trop peu lu, mais son propos est tout de même infect en ce qu’il couvre de l’autorité d’un prix Nobel un point de vue largement répandu chez ceux qui n’ont pas encore compris de quelle nature était l’idéologie des mollahs iraniens.
Enfin, il me semble que la distinction entre antisémitisme et antisionisme n’est plus guère de saison. Je ne vois pas qu’on puisse être antisioniste sans soutenir ipso facto, au moins implicitement, le Hamas, le Jihad et le Hezbollah. Ne parlons pas d’une Autorité palestinienne qui n’est plus qu’un élément pourri et délabré du décor politique de la région. Ces organisations veulent quoi ? A la rigueur un état où six millions de Juifs seraient réduits à la dhimmiude ou à l’exil. Au pire, une Palestine « judenrein », c’est-à-dire une nouvelle solution finale. Voyez la fin de l’article 7 de la charte du Hamas. Si cela n’est pas de l’antisémitisme, qu’est-ce que c’est ? Il me semble qu’après les analyses parfaitement documentées d’un Taguieff, il n’est plus guère possible de maintenir ces sortes de distinctions : elles sont byzantines et hypocrites. Gûnter Grass a choisi son camp. Je considère qu’il est antisémite. Que ce soit par un choix délibéré ou parce qu’il serait devenu gâteux, peu me chaut.