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Commentaire de bakerstreet

sur Levons le coin du voile


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bakerstreet bakerstreet 9 septembre 2015 00:11

@francesca2

Vous savez au fond pour quelle raison j’ai mis ses mots relatifs au départ du pays ; c’est que par l’alchimie étrange des associations j’ai pensé au poème de Cendrars, qui est un de mes préférés, et que je joint, car le poète est chanté, n’est pas, dans les lieux, et de tous temps, comme le passeur du divin.En tout cas, pour moi, pas de plus beau texte pour parler du départ, du dépouillement, de la volonté d’ailleurs, de ne pas se retourner. N’y voyez là aucune volonté quelconque d’assimilation intempestive, juste une prière laïque
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t’en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l’œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime

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