• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Prix du pétrole : bientôt mille dollars le baril ?

Prix du pétrole : bientôt mille dollars le baril ?

La dégradation générale de l’économie devrait bientôt amener le prix du pétrole à redescendre en dessous de la barre des $100. Mais la conjonction de l’inflation et d’une réelle tension entre l’offre et la demande se prépare à le catapulter à des niveaux jamais atteints d’ici quelques années.

Sur quoi nous fondons-nous pour prévoir une chute prochaine du baril tout en annonçant un possible franchissement du "mur des mille dollars" ?

Pour cette dernière prédiction, la réponse est simple : l’inflation. C’est en effet la seule solution dont disposent les pays occidentaux, les Etats-Unis en premier chef, pour résorber leur dette colossale.

Mais qu’est-ce qui ferait s’effondrer le cours du baril à plus court terme, alors qu’il bat record sur record ? Nous vous livrons ici les résultats de notre modèle macro-économique inédit. Un petit dessin vaut peut-être mieux qu’un grand discours, dans le plus pur style des prévisions piquistes :



Nous y retrouvons notre vieille amie, l’inflation. Celle-ci serait en effet ressortie de son tombeau dès la fin 2001, du fait de l’ouverture en grand des vannes de liquidités par la Fed qui voulait éviter que l’explosion de la bulle internet, puis le 11-Septembre, ne provoque une crise économique majeure.

Mondialisation oblige, elle s’est très vite propagée à l’ensemble de la planète. En Europe, on a accusé le passage à l’euro, début 2001, d’avoir provoqué une valse des étiquettes : il est probable que l’inflation ait aidé ceux qui effectuaient les conversions de prix à avoir la main lourde.

Les matières premières ont donc logiquement commencé à s’apprécier. Cette tendance haussière a intéressé les investisseurs institutionnels - aussi bien les sages fonds de pension anglo-saxons que les hedge funds et les banques d’investissement - qui ont ainsi emballé le marché des matières premières.

Face à ces prix, la demande mondiale a commencé à s’assagir depuis 2006. Elle ne va pas tarder à décrocher : quand le pétrole devient trop cher, les possesseurs de 4x4 finissent par avouer comme un seul homme qu’ils conduisent au-dessus de leurs moyens. Cet effet non linéaire, dû au fait que l’utilisation du pétrole est souvent liée à la composante ostentatoire du train de vie occidental ("voyez comme je me déplace") et qu’on accepte plus facilement de perdre la face si on le fait à plusieurs, va provoquer une chute brutale de la demande.

Les pétroliers, qui spéculent actuellement à la hausse avec les autres, vont s’apercevoir les premiers de ce décrochage et changer rapidement de stratégie de couverture. Les marchés à terme, mal équipés en systèmes de régulation, vont réagir instantanément et sans doute violemment, entraînant le baril vers des cours à deux chiffres.

Voilà pourquoi un baril à $75 vers la fin 2008 ne nous paraît pas impossible : il s’agit d’une simple division par deux de son cours, similaire à la chute du NASDAQ entre mars et septembre 2000.

Ensuite, selon la gravité de la crise dans laquelle nous serons plongés, la demande finira par reprendre lentement sa progression... jusqu’à se heurter au plafonnement de la production pétrolière. Les investissements préventifs n’ayant pas été réalisés pour cause de récession, il n’y aura pas de carburants alternatifs disponibles en quantité suffisante pour que la demande bascule sur eux, et le prix du baril pourra donc poursuivre son ascension vers des sommets jamais atteints.

Hé oui ! Selon notre modèle, la hausse des prix du pétrole depuis le début du siècle n’est pas du tout due au pic pétrolier. A la rigueur, le pic a servi d’argument aux acteurs des marchés financiers pour maintenir la cadence.



Mais patience, c’est juste une question de temps...


Moyenne des avis sur cet article :  3.63/5   (70 votes)




Réagissez à l'article

18 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 1er juillet 2008 10:11

    Ici et là dans des médias vendus aux puissances d’argent,l’information dans le domaine de l’analyse de la hausse du pétrole ,nous disent tous que la spéculation n’a rien à voir.

    Tout au contraire,depuis des années les fonds spéculatifs se sont positionnés sur les marchés des matières premières avec une démarche aussi marketing auprès des médias qui ne vivent que de la publicité et de publi-reportage pour faire croire à la rarefaction des matières premières.

    Ce n’est que de la vulgaire spéculation et je vous invite à relire des articles de "journalistes" de l’époque qui venaient nous "vendre" la "net-économie" dont le prix des actions ne correspondaient plus à la réalité économique de l’entreprise

    ALCATEL 200 EUROS ;FRANCE TELECOM 200 EUROS !

    Regardez aujourd’hui le cours de ces actions et vous verrez bien la réalité

    Quand les dirigeants économiques des pays industrialisés verront qu’ils constateront que leur économie rentre en recession ,ils prendront des mesures en créant une super taxe à la spéculation sur ces fonds spéculatifs.

    Le prochain marché des vantours c’est le marché du CO2





    • Pierrot Pierrot 1er juillet 2008 11:04

      Article sans aucun intérêt.
      Les meilleurs experts ne sont pas capables de prédire le prix du pétrole à 6 mois, idem pour les autres matières premières et donc aucune prévision à long terme n’est sérieuse.

      Quant à donner le jour exact du "peak oil" c’est risible et complètement stupide.
      Les meilleurs experts disent plutôt que le "peak" n’existera pas mais ce sera plutot un plafond ondulé sur quelques décennies.


      • anomail 1er juillet 2008 13:49

        "Les meilleurs experts disent plutôt que le "peak" n’existera pas mais ce sera plutot un plafond ondulé sur quelques décennies."

        Si l’on prend précisément la définition du peak oil, il ne peut qu’exister, c’est juste son moment et ses conséquences que l’on ne sait pas estimer précisément.

        Cela dit, l’utilisation du pétrole comme combustible/carburant s’arrêtera probablement bien avant qu’il n’y en ait plus. Sans parler d’argent, lorsque extraire/raffiner coûtera autant d’énegie que cela en rapportera, l’affaire sera entendue.

        Mieux vaut prendre les devants et s’y préparer que de spéculer sur ce qui arrivera ou n’arrivera pas.


      • Aerobar Films Aerobar Films 1er juillet 2008 11:16

        "Aucune prévision à long terme n’est sérieuse."

        Erreur ! Ce qu’il faut éviter, c’est de se prendre au sérieux quand on fait un peu de prospective : d’où cette date trop précise du pic pétrolier, qui bien entendu ne pourra être déterminée avec certitude que lorsqu’elle sera passée.

        Quant à prétendre que la prévision est fausse, c’est un peu tôt - et présomptueux - pour porter un jugement définitif.


        • ronchonaire 1er juillet 2008 12:32

          Votre article aurait pu être intéressant si seulement il était compréhensible. Ne pas mettre d’échelle sur un graphique est notamment une erreur que même des étudiants de première année de fac ne commettent plus (ou alors ils se font sérieusement allumer pendant les corrections).

          Ensuite, présenter vos courbes de projection sans présenter, ne serait-ce que littérairement, les hypothèses sous-jacentes de votre modèle relève de l’escroquerie intellectuelle. A ce compte-là, n’importe quel guignol peut tracer 3 courbes et nous annoncer la fin du monde pour le 14 octobre 2132 à 17h32 GMT (d’ailleurs, il pleuvra ce jour-là, n’oubliez pas votre parapluie).

          Construire des modèles macroéconomiques de prévision est un métier à part entière, qui requiert un minimum (ou plutôt un maximum) de connaissances économiques et statistiques et, de plus en plus, environ 10 ans d’études pour en arriver-là. Autant que je sache, personne n’essaie de faire le travail des physiciens en bricolant ses propres modèles dans son garage ; alors, par pitié, laissez donc la prévision macroéconomique aux économistes, votre "modèle" est une insulte à toute une profession.


          • faxtronic faxtronic 1er juillet 2008 13:13

            Et pourtant ce type a raison : La hausse du prix du carburant conjuguer avec la crise financiere gener une recession qui elle meme coupe les budget de recherche, et onc les espoirs d’avoir des energies alternatives suffisantes pour remplacer le petrole, qui va elle meme generer un hausse du petrole.


            • fred 1er septembre 2008 21:19

              Pas besoin d’alternative, elle existe deja mais les puissants lobbuing en interdise l’utilisation car , pas rentable ! le petrole est pour le moment rois, il régis tous et les engressent tous sauf nous. C’est reducteur mais c’est ce qui se produit.Regarder pour l’allimentaire, il nous sufirais de leur installer des arrivées d’eau pour qu’il cultive, mais cela ne nous arrangerais pas, il ne serrais plus a notre botte, et nous ne pourrions plus leur soutirer leur richesse....tranquillement


            • Internaute Internaute 1er juillet 2008 13:37

              Le schéma indique l’affreux anglicisme "marché des commodités" qui fort heureusement fait place dans le corps de l’article au terme français approprié « marché des matières premières » avec des guillemets à la place des double-quotes. smiley



              • anomail 1er juillet 2008 13:57

                Beaucoup de gens rejettent en bloc l’idée de l’épuisement des ressources pétrolières tant notre société y est accroc. C’est un peu comme lorsqu’on vous apprend que vous avez un cancer, il y a une phase de négation.

                Une époque se termine. Notre société va changer, on ne sait pas à quel point ni dans quel sens, mais on se doute que ça sera assez brutal.


                • MagicBuster 1er juillet 2008 15:19

                  Le prix des spéculateurs ne tend pas vers 1000, mais vers l’infini .....

                  C’est pourquoi la conclusion est parfaite.

                  "Mais patience, c’est juste une question de temps..."


                  • Citrouille belkacem olivier 1er juillet 2008 17:06

                    Bonjour,

                    J’ai lu avec beaucoup d’attention votre analyse et la réaction des consommateurs que vous décrivez me semble fausse ou du moins autocentrée. Vous oubliez qu’il y a une demande incompressible de la part des pays émergents et malgré toute crise, la demande restera forte et donc le prix pourront éventuellement baisser légèrement mais moitié prix en fin d’année, c’est une analyse soit audacieuse, soit lacunaire. Ce ne sont pas les consommateurs de 4x4 qui consomment beaucoup de pétrol. du moins, cette information est une illusion médiatique. Le développement d’un pays est beaucoup plus gourmand en énergie que la circulation de ces véhicules. Ce n’est qu’un avis de passage. Cordialement.


                    • impots-utiles.com 1er juillet 2008 19:26

                      Riyad et une partie des pays producteurs avaient pourtant parlé d’augmenter la production ... ??
                      avant de se retracter lors de la rencontre à Djeddah des principaux pays producteurs et consommateurs...

                      http://www.impots-utiles.com/l-arabie-saoudite-souhaite-augmenter-sa-production-petroliere.php


                      • millesime 1er juillet 2008 19:29

                        le prix du pétrole est "organisé" à Londres et New-York, par les grands établissements financiers et les banques, l’OPEP et autres pays producteurs ne peuvent que se frotter les mains...
                        ceci est fait par des groupes de pression plus qu’influents pour discréditer en fait les pays arabes ..(eh oui) car, quel est le pays visé ? .....l’Iran.. !!!
                        et chose étonnante c’est peut-être bien le pétrole qui suit la hausse de l’or et non l’inverse... !

                        vous n’êtes pas obligés d’y croire certes mais lisez mon blog....çà peut servir....


                        • herve33 2 juillet 2008 11:26

                          Assez d’accord avec la conclusion de cet article . la hausse actuelle des prix du pétrole n’est pas due au pic pétrolier mais surtout à la baisse du dollar et la spéculation .

                          La bourse marche très mal et les indices indiquent une perte d’ un quart de leur valeur depuis le début de l’année , la raison principale est que beaucoup de produits de type financiers sont purement fictifs et risquent de ne plus rien valoir d’ici quelques mois car personne n’en veut . Ces fonds cherchent des valeurs concrètes afin d’éviter la banqueroute .

                          Bref , cette hausse du pétrole , de l’alimentaire , de l’énergie ne sont dues qu’à la baisse ( chute ) du dollar , la crise financière et le futur crack boursier qui ns’annonce désormais de plus en plus probable . D’ailleurs c’est ce que prévoit d’ici septembre La Royal Bank d’écosse . http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2077




                          • marcel graminier 8 juillet 2008 17:26

                            Salut à toi ô prophète inspiré, lumière de l’occident et accro du P.O !
                            Je trouve le modèle intéressant et éclairant cependant Il faudrait un sacré ralentissement de la demande pour obtenir un effet d’accordeon aussi intense !
                            A moins que l’utilisation des pac n’y contribue sensiblement.
                             smiley


                            • OursonMignon 11 juillet 2008 10:37

                              Ah, je suis en partie d’ accord avec Lerma. Effectivement le rabattage mediatique sur la rarefaction des matieres premieres porte sur les reserves CONNUES ... comment expliquez vous les innovation constantes en terme de recherche de gisement ? La logique veut que si certains groupes petroliers acquierent toujours et encore des navires de plus en plus performant dans la prospection de gisement implique que si prospection il y a, gisement il y a, et donc nouvelles reserves par la meme occasion. La hausse du prix du baril, c’ est un tout, dont trois des principaux facteurs sont la baisse du dollard, la propagande mediatique et les speculations intempestives. Enfin evidemment, tot ou tard les reserves viendront a s’ epuiser mais de la a predire l’ assechement des gisement pour demain ... En ce qui concerne directement l’ article, le probleme de fond souleve qu’ est la hausse du cours du petrole est a mon sens tres interessant. Neanmoins, la demonstration n’ est absolument pas credible, quand de grandes boites de renommee mondiale du genre M&S prevoient un cours de US$200 entre six mois et deux ans. Alors oui, le baril a US$1K c’ est ineluctable, mais je doute fortement de la fiabilite de votre prevision.


                              • Aerobar Films Aerobar Films 11 juillet 2008 11:18

                                Le baril ne pourra guère dépasser les $200 à court terme, comme nous l’expliquons ici, pour des raisons macro-économiques évidentes.

                                L’exploration-production est effectivement toujours très active, mais même des gens compétents sur le sujet comme l’IFP ne voit pas les débits croître de façon significative dans les prochaines années : ce n’est pas parce que la taille du réservoir est importante qu’on peut le siphonner à gros bouillons ! Le pétrole facile à produire en grande quantité a déjà été extrait.


                              • Citrouille belkacem olivier 13 janvier 2009 04:19

                                Je pense qu’il est important de réagir lorsqu’on pense qu’une analyse semble fausse, il faut savoir revenir sur son analyse lorsque celle-ci l’a été. C’est mon cas et je vous adresse mes compliments pour votre analyse qui s’est avérée juste. le prix du pétrol a bien dévissé là où beaucoup, dont moi, ne pensaient pas le voir descendre. Cette baisse certes temporaire est, il ne faut pas la minimiser, une chute. Je lirai avec plus d’attention vos prochains billet. Cordialement.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès