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Accueil du site > Actualités > Politique > Vive la VIe République !

Vive la VIe République !

On est en droit de regretter que la réforme (profonde) des institutions soit absente des débats actuels, car c’est là une question tout à fait capitale. En effet, la Ve République, si elle a eu son utilité à l’époque de la guerre d’Algérie, est aujourd’hui à bout de souffle. Trois principaux reproches peuvent lui être faits.

D’abord, l’élection présidentielle et le ridicule bal des prétendants auquel elle donne lieu, pervertit complètement notre vie politique. Elle aboutit à une personnalisation tout à fait excessive de la politique et favorise la démagogie des candidats, contraints à une surenchère permanente pour se distinguer (voir le cas de Bayrou accusant tous azimuts pour faire parler de lui). Et que dire d’une élection qui focalise l’attention du pays tous les cinq ans, et à laquelle se présentent trois ou quatre candidats d’extrême gauche, deux ou trois candidats de gauche, trois ou quatre candidats de droite, un ou deux écologistes, un ou deux candidats d’extrême droite et une poignée d’hurluberlus en quête de notoriété ? Tout cela est-il très sérieux ? Cela ressemble bien davantage à « La recherche de la Nouvelle Star » qu’à une élection censée déterminer le sort du pays pour les cinq ans qui viennent. Dans toutes les grandes démocratie, la vie politique est très largement bipolarisée et le peuple choisit entre une droite et une gauche. C’est précisément l’alternance (une alternance claire et non pas le ni-ni que nous propose Bayrou) qui fonde la démocratie : le gouvernement en place ne peut pas faire n’importe quoi car il a cette épée de Damoclès au dessus de la tête que représente l’opposition, possible future majorité.

Deuxième gros reproche que l’on peut faire à nos institutions : elles instaurent le règne de l’irresponsabilité. Aucun autre chef de l’exécutif, dans les pays démocratiques, n’a autant de pouvoirs que le président de la République française. Aucun. Et pourtant, celui-ci ne rend de comptes à ses citoyens que tous les cinq ans. Alors que Tony Blair doit se justifier toutes les semaines devant la Chambre des communes (dans des débats d’une virulence qui font honneur à la démocratie britannique). George W Bush lui-même s’adresse tous les ans au Congrès dans le discours sur l’état de l’Union et doit affronter régulièrement des journalistes sans complaisance. Que fait pendant ce temps le président de la République française ? Tel un monarque, il daigne s’adresser à son bon peuple deux fois par an : le 31 décembre et le 14 juillet, interviewé de surcroît par des journalistes dont l’obséquiosité ferait passer les courtisans de l’époque de Louis XIV pour de dangereux adeptes de l’agit-prop. Et que dire des hallucinants vœux du mois de janvier, dignes de la plus basse autocratie ? Est-il bien normal qu’au quotidien, celui qui détient l’essentiel du pouvoir reste bien à l’abri dans son Olympe et délègue le sale boulot à son premier ministre-fusible ?

Troisième gros défaut : l’abaissement du parlement et son mode de scrutin. La France est la seule démocratie où le parlement est une simple chambre d’enregistrement, où aucun débat réel n’a lieu (je ne parle même pas de la politique étrangère ou de la défense, pour lesquels les débats ont lieu après que les décisions ont été prises !) Quant au mode de scrutin : le fait qu’aucun député d’extrême gauche ni d’extrême droite ne soit présent à l’Assemblée nationale, alors que leurs forces politiques représentent un tiers de l’électorat, en dit long sur la farce que constitue le pouvoir législatif chez nous.

Alors, que faire ?

La meilleure solution (qui existe dans l’immense majorité des pays démocratiques) serait un régime parlementaire, mais les Français sont trop attachés à l’élection présidentielle au suffrage universel pour que cette option soit possible. Il ne reste donc qu’une solution : instaurer un vrai régime présidentiel en supprimant le poste de Premier ministre (c’est ce que propose quelqu’un comme Edouard Balladur). Ainsi, le président de la République, privé de fusible et de paravent, sera contraint d’avoir les mains dans le cambouis et de rendre des comptes régulièrement au pays sur la politique dont il est l’ultime responsable. Comme son nom ne le dit pas, le régime présidentiel renforce en fait considérablement les pouvoirs du Parlement (il suffit de voir le rôle essentiel du Congrès aux EU). Ne pouvant plus être dissous, le pouvoir législatif parle d’égal à égal avec l’exécutif.

Deux autres propositions, simples. Il faudrait moins de députés mais des députés ayant plus de moyens, afin que le rapport soit moins déséquilibré face à l’exécutif qui, lui, peut s’appuyer sur les moyens illimités de l’administration. Là encore, l’exemple américain est tout à fait instructif.

Enfin, dernière proposition facile à mettre en œuvre : on pourrait garder l’actuel scrutin d’arrondissement pour l’Assemble nationale (afin de dégager une majorité nette qui permette de mener une politique claire), mais changer du tout au tout le mode d’élection du Sénat en instaurant une proportionnelle intégrale qui puisse permettre aux petits partis d’être représentés. S’il y avait 15 sénateurs d’extrême gauche, 20 écologistes, 30 FN, un royaliste et un défenseur des petits oiseaux, le Sénat deviendrait un véritable lieu de débat, représentatif de la diversité de l’opinion française (plutôt que confier cette mission au premier tour de l’élection présidentielle, ce qui fausse les vrais enjeux du pays). Ainsi, le Palais du Luxembourg deviendrait un lieu vivant où toutes les tendances politiques pourraient faire valoir leur voix (beaucoup mieux que dans la rue !), sans empêcher toutefois le pays d’être gouverné, puisque l’Assemblée nationale, dotée d’une majorité claire, aurait le dernier mot.

Voila quelques pistes pour changer radicalement des institutions qui ne fonctionnent plus. Mais qui parle de tout cela ? Personne ! Les rares propositions institutionnelles des candidats sont d’une étonnante timidité. Et pourtant, une telle réforme ne coûterait pas un euro...


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52 réactions à cet article    


  • Jean-Charles DUBOC (---.---.102.41) 16 février 2007 13:03

    Vous avez parfaitement raison de souligner les anomalies de fonctionnement de notre démocratie que les candidats n’ont aucun intérêt à changer...

    Le pouvoir c’est tellement bon !!!...

    Sauf pour les citoyens qui en ont marre d’être pris pour des sujets, comme dans une monarchie

    L’analyse de François Bayrou dans son ouvrage « AU NOM DU TIERS ÉTAT » est, à ce sujet, absolument implacable.

    Une des grandes caractéristiques de notre système électoral est que le VOTE A LA PROPORTIONNELLE a été banni des élections législatives, et, qu’ainsi, près de 50 % des citoyens ne sont pas représentés par un élu à l’Assemblée Nationale.

    Nous sommes totalement à l’écart du grand courant européen qui fait que sur les 25 États de l’Union européenne, 23 États votent à la proportionnelle lors des élections législatives...

    Le vote est parfois limité à un certain pourcentage, comme c’est le cas au Bundestag où les Allemands élisent 50 % de leurs députés à la proportionnelle.

    Ceci permet à chaque électeur de se sentir représenté dans tous les débats politiques à partir du moment où son parti politique atteint 5 % des voix.

    Nous sommes, nous, Français, dans ce domaine, totalement à l’écart de l’Europe, et ceci est vraisemblablement une des causes du malaise social que nous connaissons.

    Le fonctionnement démocratique est bloqué en France.

    Nous sommes totalement éloigné de l’ouverture, et du pragmatisme anglo-saxon, et même de celui des pays scandinaves qui financent en priorité les petits partis de façon à ce qu’ils aient les moyens de s’exprimer.

    D’ailleurs, il y a un autre domaine dans lequel nous ferions bien de nous inspirer des autres pays de l’Union européenne c’est celui de la REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES à l’Assemblée Nationale.

    En effet, à l’heure actuelle, l’Assemblée compte 10,9% de femmes sur ses bancs, ce qui nous place au 86èm rang du classement mondial, entre le Niger et la Slovénie.

    Jusqu’à quand une telle situation, qu’aucun des deux grands partis ne veut remettre en cause - le pouvoir c’est tellement bon - va-t-elle durer ?...

    Et il y a aussi les NON-DITS de la campagne présidentielle, et qui sont révélateurs des dysfonctionnements de toute situation pathogène.

    Et parmi ces non-dits, le silence de plomb des médias sur la CORRUPTION de nos dirigeants trouble le plus les esprits.

    Le niveau de corruption en France est malheureusement confirmée par l’Institut des Affaires Economiques (Institut of Economic Affairs / London ) qui a estimé, le 22 juin 2006, que NOTRE PAYS EST LE PLUS CORROMPU DES PAYS INDUSTRIALISÉS.

    Le classement s’établit en médailles d’or, d’argent de bronze :

    France : 4 médailles d’or !... Japon : 3 médailles d’or !... Italie : 2 médailles d’or !... UK : 3 médailles de bronze !...

    Il faut avouer que la lutte a été très serrée avec les Japonais et les Italiens, mais nous sommes les vainqueurs !!!!....

    Que sont devenues les 500 millions de dollars de RÉTROCOMMISSIONS de l’affaire des frégates de Taïwan qui aliment la chroniques depuis plus de 10 ans ?

    J’aurais aimé, en tant que citoyen, qu’il n’y ait pas DEUX JUSTICES, celle des citoyens « normaux » qui sont justiciables de leurs actes, et celle des puissants, qui peuvent se réfugier derrière le secret-défense !!!...

    Jusqu’à quand une situation aussi pathogène va-t-elle durer ?...

    Et ce n’est pas fini, car un NOUVEAU SCANDALE, encore plus important que celui des frégates pourrait bien sortir avant le premier tour de la présidentielle.

    L’information est disponible sur :

    http://euroclippers.typepad.fr/mon_weblog/lections/index.html

    Cet ensemble d’anomalies de fonctionnement de notre République, fait que notre système est plus proche de la monarchie finissante, de la république bananière, ou du totalitarisme mafieux (à vous de choisir) que d’une authentique démocratie.

    L’élection sera imprévisible, car les dés sont pipés.

    Et, pour la présidentielle, il faut se poser cette question : « A quoi doit-on se préparer ?... »

    La réponse est : « A l’imprévu !.. »

    Et il est temps de passer en VIèm république...

    Jean-Charles DUBOC


    • Romain Baudry 16 février 2007 16:46

      Le vote à la proportionnelle n’est pas un gage de démocratie. En empêchant les partis de jamais disposer d’une majorité absolue, il les contraint à former des coalitions, ce qui nécessite de faire des concessions (et donc de s’écarter de ce qu’ils avaient promis à leurs électeurs). Pourquoi croyez-vous que les ultra-orthodoxes jouissent d’un poids disproportionné dans la vie politique en Israel (pays qui utilise le vote à la proportionnelle avec un seuil particulièrement bas) ? Parce que leurs quelques voix peuvent faire la différence entre la majorité et l’absence de majorité.

      La solution serait donc plutôt (comme cela a souvent été suggéré) de conserver le scrutin proportionnel mais d’ajouter une soixantaine de députés élus au scrutin proportionnel (car il n’est effectivement pas normal que des partis significatifs soient exclus de la représentation nationale).

      C’est une erreur commune que de penser que les députés allemands ne sont élus à la proportionnelle qu’à 50 %. En réalité, ils le sont presque tous. Mais le système de double vote permet aux électeurs d’exercer un certain contrôle sur les candidats qu’ils envoient à l’assemblée (plutôt que de devoir simplement accepter l’ordre fixé par les diverses listes).


    • jlouis (---.---.247.119) 16 février 2007 22:04

      Excellent article. Ce thème est effectivement prioritaire dans le débat.

      Certains partis politiques, notamment l’UDF et l’Alternative Libérale posent dans leur programme la rénovation de nos institutions comme une priorité. D’ailleurs, la numéro 2 de l’UDF (Marielle de Sarnez) est venue au congrès de l’Alternative Libérale pour s’exprimer car ce sujet est l’un sur lesquels l’Alternative Libérale et l’UDF se rejoignent totalement.


    • (---.---.201.181) 17 février 2007 13:33

      LE PEN ET VITE !


    • candidat 007 (---.---.41.75) 16 février 2007 13:27

      Tous les candidats prône des réformes institutionnelles.

      Hormis Sarkosi et Ségolène Royal tous prônent une sixième république.

      Sarkosi prévoit quelque aménagement mineurs dans le cadre de la cinquième.

      Ségolène Royal une « république renouvelee » qui serait soumise aux citoyens dès le mois de septembre 2007 par référendum. C’est a seule qui a dit comment elle fera ( référendulm de l’article 11) et quand ( au mois de septembre 2007). Tous les autres pour le moment c’est du pipeau.

      Le problème, est que les journalistes ne font leur travail. On fait de cette élection présidentielle un audit sociétal et économique qui normalement devrait être le débat des législatives, et on évacue les discussions sur les vraies compétences des Présidents.

      C’est ainis que les candidat prônent des réformes institutionnelles mais personne ne leur demande comment il procède pour faire avaiser ces réformes et quand.

      Il n’y a pour le moment que Ségolène Royal qui a indiqué qu’elle saisira et consultera les citoyens au mois de septembre 2007, par référendum. Qui dit référendum dit ouverture d’un débat public. C’est donc aux citoyens aussi d’alimenter ce débat. C’est la raison pour laquelle, si vous êtes conscient de la profondeur de la crise démocratique, il faut mobiliser sur des propositions, ouvrir dès maintneant ce dabat , pour faire pression afin que vos propositons soient prses en compte ou du moins pour qu’elle ne soient pas absentes du débat.

      C’est ce que j’essaie de faire sur mon blog comme de nombreuses autres personnes. le problème est d’atteindre une taille critique pour la mobilisation, la pression.


      • Blablabla (---.---.247.203) 18 février 2007 16:35

        REPONSE A CANDIDAT 007 « On fait de cette élection présidentielle un audit sociétal et économique qui normalement devrait être le débat des législatives, et on évacue les discussions sur les vraies compétences des Présidents. » Tout à fait d’accord. On se demande si on ne s’est trompé entre avril et juin. Personnellement, j’aurais fait commencer les élections par les municipales, puisque ce sont eux les grands électeurs... Les sages en ont décidé autrement. Vive la jeunesse ! Vive le printemps !


      • decurion (---.---.240.52) 16 février 2007 13:36

        Juste une question : Comment faites vous pour obtenir un défenseur des petits oiseaux au sénat, avec des grands électeurs élus sans proportionnelle ?


        • adam0509 (---.---.107.105) 16 février 2007 14:05

          J’ai l’impression que l’auteur de l’article parle beaucoup de Bayrou sans vraiment le connaitre (comme un bon nombre de français d’ailleurs.)

          Pour ma part il m’a très largement convaincu suite a l’émission d’hier sur France 2.

          N’oublions pas que c’est Bayrou qui a parlé haut et fort de VIéme république...


          • candidat 007 (---.---.41.75) 16 février 2007 15:47

            Hier soir, il n’a rien dit sur la sixième république. Il ne l’a même pas placé dans ses cinq engagements qu’il devait signer à la fin de l’émission.

            bayrou a fait un projet de 6 éme république comme tous les autres, mais il ne dit pas comment il va procéder, et quand ?

            Hier il a dit quand le moment sera venu !! Et encore c’était inaudible.

            c’est Montebourg qui a parlé haut et fort de la 6 éme, mais il n’a pas insisté. Sauf que Ségo a promis un référendum institutionnel pour septembre. Pour moi, c’est encore plus intelligent.


          • Blablabla (---.---.247.203) 18 février 2007 16:51

            Et Le Pen aussi depuis longtemps, forcément !


          • (---.---.144.164) 16 février 2007 14:59

            Les français sont bordelique : il faut donc un pouvoir fort. Ils sont indiscipliné, il faut donc beaucoups de repression. Ils ont le QI le plus faible d’Europe : ils ne doivent donc pas se méler de la Politique sérieuse.

            Bref, nos institutions sont trés bonnes.

            Par contre il faut interdire plus d’une tentative au poste de président. Tu perds, tu dégage dans le privé, ta carriére d’homme politique est terminé, comme dans tous les autres pays.


            • (---.---.201.181) 17 février 2007 13:35

              GRONAZE LEPEN VITE !


            • (---.---.144.164) 19 février 2007 12:18

              Ton nom indique assez la basse extraction de tes ancétres pour que doives rester discret sur ce point.


            • LE CHAT LE CHAT 16 février 2007 15:13

              il faut remettre la présidence à l’inauguration des chrysanthèmes et laisser au chef de gouvernement le pouvoir exécutif , avec une assemblée élue à la proportionelle qui soit vraiment l’émanation du peuple !

              la france est une république bananière et il n’est guère étonnant que notre « roi nègre » se sente si bien au milieu de ses semblables tel omar bongo lors du rassemblement des satrapes africains à Cannes ! smiley


              • (---.---.201.181) 17 février 2007 13:37

                LEPEN POUR NOUS DBARRASSÉ DES CHAT,BOUFFONS LES SES SALES BETE


              • (---.---.201.181) 17 février 2007 13:38

                0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 00000000000000000000000000000000000000000


              • Manugeo1 (---.---.44.22) 17 février 2007 15:12

                T’as le droit d’être pour Le Pen et, au vu du niveau intellectuel de tes interventions sur cette discussions pourtant primordiale, ça ne m’étonne pas.

                Comme Le Pen, tu possèdes une grande gueule et tu l’utilises sans parfois réfléchir. Sauf que Le Pen, il a, petit à petit, appris à se maîtriser (sur les conseils avisés de sa fille Marine). Aujourd’hui, il peut croiser une socialiste sans lui taper dessus, il peut parler des immigrés sans être insultant. Il apprend à faire patte de velours pour qu’on oublie sa véritable pensée.

                Alors s’il te plaît : on parle ici de république. Un terme qui ne caractérise pas l’organisation sociale voulue par Le Pen et ses fans. Si tu n’as rien d’autre comme argument ou commentaire que des insultes ou l’appel à Le Pen, peut-être que tu devrais ne rien dire.


              • Blablabla (---.---.247.203) 18 février 2007 17:06

                L’érection présidentielle, ça en fait bander certains. Pas moi en tout cas.


              • Ledub (---.---.28.239) 16 février 2007 17:27

                « les Français sont trop attachés à l’élection présidentielle » dites-vous. Qui a inventé cela ? les sondages : il y a combien de temps ? Ne croyez-vous pas que la guignolade médiatique qu’on vit depuis qqs mois pourrait être l’occasion de reposer ce problème de l’élection d’un président au suffrage universel direct ? (cf message du 10 janvier sur http://ledub.over-blog.com )


                • jef88 (---.---.222.95) 16 février 2007 17:42

                  Le problème ne se situe pas dans la constitution mais dans la tête des hommes politiques :
                  - Leur véritable problème c’est leur réelection
                  - ils pensent au maximum sur 5 ans et actuellement sur 3 mois
                  - ils n’ont rien a faire de leurs concitoyens
                  - Un provincial élu qui « monte » à Paris devient plus parisien que les parisiens

                  MORALITE : Changeons de politiques


                  • ArbreBlanc (---.---.34.245) 16 février 2007 17:52

                    Le Monde je crois a fait récemment un bilan des propositions de chaque candidat concernant l’évolution des institutions, je ne retrouve pas l’article en ligne mais il classait les candidats par « dose » de proportionnelle souhaitée :
                    - aucune : UMP
                    - 20% pour l’élection des députés, réforme de l’élection du Sénat : PS
                    - 50% pour l’élection des députés : Bayrou (et un autre, j’ai oublié qui)
                    - 100% de proportionnelle : FN, MPF, LCR, PCF, Bové

                    On en parle, mais ce n’est pas au coeur de la campagne. D’ailleurs, qu’est-ce qui est au coeur ? Aujourd’hui c’était le deuxième porte avion nucléaire ... un jour peut être on parlera des sujets d’envergure ?

                    Mon avis personnel : le renouvellement de la démocratie représentative est urgent, et l’introduction de dispositifs participatifs ne doit masquer cette urgence. J’appelle de mes vœux, en priorité, une VIème république, où le président de la République ne serait plus élu au suffrage universel, perdrait ses prérogatives de chef de l’exécutif et de chef des armées au profit d’un premier ministre désigné par un parlement renouvelé, dont les députés seraient élus à la proportionnelle pour les 2/3, tout les 5 ans, en alternance avec une désignation de 10 représentants par région, à la majorité simple par les assemblées régionales (elles-mêmes déjà élues à la proportionnelle) par exemple. Le Sénat serait dissout. Des organes de consultation et de débat avec les citoyens, à l’échelle des départements ou des villes, seraient créés.


                    • Blablabla (---.---.247.203) 18 février 2007 17:20

                      Au cas où ça vous aurait échappé, l’affaire du porte-avions sous-entend en fait la question de la mise à disposition de l’armée française à l’OTAN... D’ailleurs, certains prétendants au trône se sont prononcés par rapport à l’europe et les states. Ne pas vouloir augmenter le budget de l’armée, pour un européen convaincu, signifie ne pas adhérer à l’armement européen, comme il en était question dans le projet de constitution, que l’on n’a heureusement pas ratifié, mais qui est toujours d’actualité...voir les conflits à l’heure actuelle et notamment l’Afghanistan. Ségo a encore une longueur de retard sur Sarko qui en la matière expose clairement son alignement sur les USA, donc l’OTAN, donc la constitution européenne. Le Pen lui est d’accord avec la construction d’un nouveau porte-avions, mais pour une tout autre raison : ne pas laisser l’europe de l’OTAN seule avec ses armes. Liberté, égalité, fraternité (quant on peut).


                    • aldebaran (---.---.39.86) 16 février 2007 18:18

                      Instaurer une 6ème république, ou rafraîchir la 5ème, pourquoi pas ? Il n’est pas mauvais de réfléchir à l’adéquation de nos institutions.

                      Mais les points que vous développez ne me paraissent pas tout à fait convaincants :

                      Que l’élection présidentielle soit devenue un cirque médiatique est regrettable en effet. Et vous regrettez que l’alternance aie pour conséquence le blocage, chacun des deux partis « majoritaires » immobilisant l’autre.

                      Il y a bien une solution... elle existe dans un certain nombre de démocraties : ça s’appelle la royauté. On avait ça en France, il fut un temps. Pas d’élection coûteuse et favorisant la démagogie : le successeur était désigné d’avance. Au fait, pourquoi donc avons-nous abandonné ce système ?

                      Cette petite plaisanterie mise à part, dans votre second point, vous évoquez la condescendance présidentielle, en comparaison de ce qui se fait aux USA et en Grande-Bretagne.

                      Là, je crains que vous n’observiez mal la presse anglo-saxonne : la presse US envers GW Bush est d’une docilité que n’aurait pas renié la presse soviétique de l’époque. Quand à Tony Blair, il fait l’unanimité contre lui, et si la presse ne le ménage pas, il l’ignore superbement...

                      Je vous rejoins sur la faiblesse parlementaire. Mais le régime parlementaire, ça rappelle le « régime des partis » fustigé par de Gaulle qui y voyait une assemplée de professionnels s’occupant surtout de ses combines et partages de pouvoir internes.

                      Troisième point : La proportionnelle dont on a beaucoup parlé il y a quelques années (un peu moins ces derniers temps, il semble), ne risque-t-elle pas de renforcer ce côté « professionel de la politique », en ce sens que les têtes de liste y seraient toujours les mêmes, les élections ne servant qu’à désigner pour chaque parti les « derniers de la classe », qui parviennent à obtenir un siège grâce à leur parti, mais pas grâce à leurs qualités propres ? Je veux bien croire qu’il y a moyen de pondérer cet effet pervers de la proportionnelle ; mais j’en attends encore une démonstration convaincante.

                      Vous semblez trouver attrayant l’exemple américain. Dommage, car il est en ce moment même en train de faire la démonstration de son inefficacité. Le rôle essentiel du congrès US, il est à peu près égal à zéro malgré le changement de majorité. A ce propos, vous pouvez utilement lire « American parano » dont l’auteur vient parfois poster sur Agoravox (et qui saura bien mieux que moi expliquer son propos).

                      Ceci dit, je me répète, l’idée d’une réflexion sur nos institutions est toujours bonne. Et il y a en effet de bonnes idées à prendre à l’étranger.

                      Je vous livre celles-ci qu’on m’a rapportées tout récemment : En Espagne, le cumul des mandats est interdit. Et un élu doit, pour pouvoir être candidat à une élection, présenter OBLIGATOIREMENT sa démission AVANT de postuler.

                      Le résultat, outre de limiter le professionnalisme politique dont je parlais, est d’augmenter le nombre de représentants, et par là de renouveler le personnel politique.

                      Une des conséquences est qu’en Espagne, le parlement compte environ 25% de femmes. On croit rêver, hein ? (Pour être exact, je n’ai pas encore vérifié ce chiffre dans des sources officielles).

                      Voilà je crois un des bons exemples à retenir pour une éventuelle 6ème république.


                      • candidat 007 (---.---.41.75) 17 février 2007 08:10

                        Un moyen d’obtenir une royauté république c’est de choisir les règles suivantes ;

                        1) Fixer le mandat du Président à sept ans non renouvelable ( sorte de reine d’angleterre en CDD) qui inaugure les chrisanthèmes et se balade un peu partout pour parler d’environnement, culture, et droits de l’homme.

                        2) le premier ministre issu du parlement . (régime primo ministériel avec accroissement du rôle du parlement.

                        3) une dose de proportionnelle aux élections législatives

                        4) un non cumul strict des mandats et fonctions, avec une limitation dans le renouvellement des mandats.


                      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 février 2007 15:19

                        Et vous espérez arriver à leur faire voter cela ??


                      • Philippe MEONI Philippe MEONI 18 février 2007 04:32

                        @ Aldebaran : Je confirme les infos que vous donnez sur l’espagne - Et il y aurait tant à dire de plus.. Pour un pays qui était présenté tel « arriéré » n’il y a encore qu’une quinzaine d’années, elle a fait preuve d’une avancée si spectaculaire dans l’organisation de la société que je puis vous assurer que l’existence y est bien douce et bien loin de tous les tracs Français...


                      • Philippe MEONI Philippe MEONI 18 février 2007 05:24

                        @ l’auteur : Sauf que mon parti « Eveil des planteurs de haricots verts », celui de ma cousine « Droit au décor des ampoules dépolies » et celui de mon beau frère « défense des blattes dans la partie septentrionale du Maine et Loire » ne sont toujours pas représentés... Tel que je le soulignais dans un autre article, « 60 millions d’âmes, 60 millons de priorités différentes peuvent ils autoriser 60 millions de partis politiques représentés... ? » Il n’y aura malheureusement pas de place pour tout le monde dans les assemblées... Pourtant, une grande majorité de citoyens déplorent à ce jour ne pas pouvoir exprimer leur propre point de vue et ne veulent plus se ranger aux grandes idéologies d’un autre âge que nos politiques s’évertuent à nous servir... (tu parles, c’est tellement pratique d’endormir le peuple sur le problème des varices de Ségo ou la taille de l’égo de Sarko...) Or, comment hiérarchiser la multitude de priorités individuelles ressenties par chacun de nous ? Non plus les laisser au choix de « mains expertes » de la démagogie tel que depuis l’origine de la Vème république mais simplement en les soumettant à l’intelligence collective tel que nous le faisons actuellement sur ce site où le nombre de votes individuels quantifie l’intérêt global de tel ou tel article... Certain que celui dont la priorité serait de voir une loi pour que toutes les voitures Renault soient peintes en vert n’obtienne que peu de suffrage à l’opposé de celui qui souhaiterait une loi pour que les élus soient poursuivis sur leurs propres deniers alors qu’ils ont dilapidé l’argent public, celui de nos impôts... D’ailleurs, est on sûr, sur ce schéma, que la récente loi « anti tabac » aurait été approuvée... ? Quoi qu’il en soit, l’auteur d’un projet de loi devrait de toutes façon être sûr de ses arguments et non se contenter d’avoir du charisme ou une belle gueule, comme aujourd’hui pour faire élire ses idées. On a beau se faire des noeuds au cerveau, notre système représentatif fait de plus en plus d’insatisfaits et existe t-il une solution pour le sauver si ce n’était que par l’autoritarisme ou le totalitarisme... Très peu pour moi... Alors oui à une réforme de notre politique globale pour avoir au moins ma chance de débattre de l’intérêt de « l’éveil des planteurs de haricots verts » et tant pis si je n’ai pas le suffrage, j’aurais au moins eu la possibilité de défendre mon projet,jusqu’au prochain...


                      • Mike (---.---.161.46) 17 février 2007 00:43

                        Peut-être que le moment est venu de réinterroger les principes constitutionnels qui gouvernent notres pays et qui peuvent être parfois un peu dépassés ou désuets.

                        Pour ceux qui n’avaient pas vu l’article publié il y a plus d’un mois sur Agora Vox, je vous conseille LaConstituante.org. Ce site a le mérite d’impliquer les citoyens sur une tentative de redéfinition du Contrat Social qui doit aboutir à une nouvelle proposition de constitution. A noter d’ailleurs en ce moment un débat intéressant sur ce site : la Constituton devrait-elle faire du droit de vote également un devoir, une obligation ?...


                        • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 17 février 2007 12:16

                          Il y a des gauchistes repentis qui feraient mieux de le rester, gauchistes, plutôt que de nous ressortir les âneries des néocons qu’ils sont devenus.

                          Nous apprenons donc qu’il existe un pays qui s’appelle les Etats-Unis d’Amérique où une Constitution rédigée du temps de la marine à voile instaure une anomalie bien étrange dans le lot des démocraties, puisqu’elle fonctionne non sur un principe de responsabilité devant le parlement comme toutes les autres, mais parce que le président consent à venir causer une heure par an devant un Congrès applaudissant debout. Nous apprenons que ledit Congrès contrôle l’exécutif de manière étroite, et que ledit exécutif ne peut faire ce qu’il veut et doit rendre des comptes. Et tout ceci dans un pays où la presse est virulente, indépendante, libre et impartiale, ce qui fait que le moindre mesonge est traqué, débusqué, dénoncé, où la moindre manipulation des faits et des chiffres est sanctionnée par un bannissement politique ou l’indignité nationale. Une nouvelle Athènes, en quelque sorte.

                          Je suppose également, dans le désordre, que dans le même pays on ne fiche pas les lecteurs des biliothèques, on ne délivre pas de lettres de cachets sous le terme de « security letters », on n’ouvre pas un camp de concentration sur une île des caraïbes, on ne torture pas en Orient, on ne pille pas les musées, sites archéologiques et le pétrole d’un pays qu’on asphixié dix ans, écrasé sous les bombes et envahi, on ne massacre pas 24 personnes dont un bébé de 3 mois parce qu’on a pété les plombs, on ne viole pas des gamines de 14 ans dans le village d’à côté, on n’envoie pas 26 de ses agents enlever un supposé terroriste en pleine rue de Rome. Le président n’y récite pas des psaumes à chacune de ses interventions télévisées en annonçant qu’il s’assied sur les résolutions du législatif et la sanction des urnes, les journalistes de Fox News, CNN, Wall Street Journal et autres New York Times ne vomissent pas à longueur d’éditoriaux sur l’Europe, les Lumières et la France, etc...

                          Quel magnifique exemple de tempérance et d’équilibre institutionnel. Et vous nous dites que ce pays s’appelle Etats-Unis ? Indiquez-nous vite comment s’y rendre, parce qu’il en existe un autre qui a usurpé ce nom, où le Congrès vient hier de voter une pétouille où le roi est informé que ce qu’il fait n’est pas très malin mais qu’il peut tout de même continuer à le faire, où des artistes se rappellent, comme un vieil acteur rendu célèbre par ses rôles de flic de choc, qu’ils avaient toujours été contre la guerre en Irak mais qu’ils avaient peur de le dire avant, et qui défilent parce que leur armée perd cette guerre mais ne mouftent toujours pas sur Guantanamo, le Patriot act et tout le reste. Et où nous sommes pour toutes ces raisons quelques millions à ne plus vouloir mettre les pieds depuis que nous sommes fichés dès l’achat du billet d’avion.

                          Et si vous voulez comprendre pourquoi la synergie est totale entre Guantanamo et le régime américain dit présidentiel de la Constitution de 1786, lisez mon « American parano » ou consultez mon site http://americanparano.blog.fr (article 3 : Feu la constitution US).


                          • (---.---.144.164) 19 février 2007 12:18

                            « Je suppose également, dans le désordre, que dans le même pays on ne fiche pas les lecteurs des biliothèques, on ne délivre pas de lettres de cachets sous le terme de »security letters« , on n’ouvre pas un camp de concentration sur une île des caraïbes, on ne torture pas en Orient, on ne pille pas les musées, sites archéologiques et le pétrole d’un pays qu’on asphixié dix ans, écrasé sous les bombes et envahi, on ne massacre pas 24 personnes dont un bébé de 3 mois parce qu’on a pété les plombs, on ne viole pas des gamines de 14 ans dans le village d’à côté, on n’envoie pas 26 de ses agents enlever un supposé terroriste en pleine rue de Rome. Le président n’y récite pas des psaumes à chacune de ses interventions télévisées en annonçant qu’il s’assied sur les résolutions du législatif et la sanction des urnes, les journalistes de Fox News, CNN, Wall Street Journal et autres New York Times ne vomissent pas à longueur d’éditoriaux sur l’Europe, les Lumières et la France, etc... »

                            Voila. Au USA, tous le monde le sait, mais en France... Petit naif, va !


                          • Sacha Sacha 19 février 2007 16:12

                            Réponse à celui qui n’a pas compris qu’il est français.

                            Tabernacle (comme vous nous faites dire par vos imitateurs) : Immarigeon aurait tort, parce que votre armée française pillerait, violerait et massacrerait et on n’en sait rien. On vous le cache, c’est encore un complot. Vous avez mis à pied deux généraux et il y a un procès pour meurtre à cause d’un tué en Afrique, mais c’est toute votre armée qui devrait être en prison.

                            Et vous avez rouvert le bagne à Cayenne ? Et vous avez rouvert la bastille ? Et vos innombrables satelites espionnent le monde entier (la France puissance spatiale, ca c’est une révélation) ; Et les journaux français vomissent sur le désir de paix, sur l’Europe des impuissants et des tantouses comme disent les journalistes de Fox News ? Oh la la, je nen savais rien moi qui ne suis en France qu’une fois par mois, y entre sans passeport numérique avec la puce qui me surveille, ne suis pas fouillée à l’aéroport Charles de Gaulle, n’ai pas besoin de donner mon adresse, le nom de mon chum, le nuémro de mon Amex en achetant mon billet à Mirabelle.

                            S’il y a une France qui ressemble aux States, ce n’est pas celle que je connais. Elle est où ?

                            Ah si, Louis XI et ses cages en fer comme à Guantanamo. Mais ça existe encore ça, à part en Corée du nord, en Iran et aux Etats-Unis ?


                          • hetset hetset 17 février 2007 13:09

                            dsl mais moi je me refuse à dire que le bipolarisme de la politique est une chose positive ! Je me refuse à vouloir en France une politique à l’américaine avec 2 partis ! Et vous critiquez notre régime ! Sachez qu’il est envié par beaucoup de démocraties ce régime semi-présidentiel.Et beaucoup de pays étudient notre régime, éssayent de comprendre cet équilibre subtil entre le président et le parlement que l’on retrouve dans quasiment aucune autre république !


                            • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 17 février 2007 14:12

                              Sur Hetset

                              Je ne sais pas si on l’admire, mais il est le seul régime qui conserve l’équilibre des pouvoirs selon le schéma de l’« Esprit des lois » de Montesquieu, de la manière dont les Britanniques et les Français l’ont inventé au début du XIXème siècle. Ni le régime présidentiel US qui, dès l’origine, courtcircuite la souveraineté populaire, ni le régime d’assemblée qu’est devenue la Grande Bretagne depuis la neutralisation des Lords voulue par Blair, ne présentent cet équilibre. La preuve avec ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment même, et le fait que Blair lui-même continue sa guerre en Irak malgré l’opposition déjà ancienne de l’opinion (c’est à Londres qu’avaient eu lieu, avec Madrid, les manifestations anti-guerre les plus spectaculaires dès février 2003).

                              On peut bien entendu, comme moi, avoir la nostalgie du régime conventionnel (Le sommet de l’Histoire, il y a l’Himalaya et il y a la Convention nationale, écrivait V. Hugo dans « Quatre-vingt treize ») mais force est de constater que le régime « orléaniste » de la Vème est le moins mauvais actuellement dans la situation internationale extrêmement tendue qui est celle que nous connaissons et qui ne va faire qu’empirer. Il est très certainement bien meilleur que le régime US qui a permis ce que l’on sait depuis 2001, et qui non seulement est incapable d’empêcher la fuite en avant mais ne fait qu’amplifier les difficultés et le déclin.

                              Et contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas que le système US soit en panne (ce qui serait déjà en soi la preuve de son inefficience) mais parce qu’il a toujours été prévu ainsi, sauf qu’il aura fallu deux siècles pour s’en apercevoir.


                            • Philippe MEONI Philippe MEONI 18 février 2007 04:48

                              @ hetset : « ...beaucoup de pays étudient notre régime, éssayent de comprendre cet équilibre subtil entre le président et le parlement... » > En tous les cas, que l’équilibre soit subtil ou non, le résultat n’est quand même pas probant en constatant l’avancée inéluctable de la misère et de la précarité... Quant aux autres pays qui se disputent tant l’étude que vous mentionnez, je puis vous garantir que, pour y vivre, l’Espagne se paie un vraie tranche de rigolade en observant la france qui a maintenant pris, à ses yeux, la place de pays arriéré dont la péninsule Ibérique a longtemps porté le titre...


                            • non666 non666 17 février 2007 13:13

                              Le sujet d’une VI eme Republique existe depuis ...la naissance de la Veme !

                              Il ressurgit aujourd’hui grace au TCE, ce dont personne ne parle.

                              Fin 2004, deputés et senateurs, reunis en congrès a Versailles se reunissent pour rendre la constitution française « TCE-compatible ». Ouistes a 95%, ils tendent un piege monstreux aux electeurs français en faisant inscrire dans lma constitution un « droit de veto » a tout nouvel entrant en Europe.

                              L’affaire turque fait du bruit, et les rusés compères font semblant de renforcer les institutions pour faire croire aux français qu’ils auront encore le choix, après le TCE.

                              Helas, en lisant ce traité maudit, on se rend compte que le transfert de pouvoir qui y est prevu , nous supprime ce droit de veto car l’executif europeen est desormais seul habilité a gerer les relation entre l’Europe et les tiers, dont les nouvels entrants...

                              Cette garantie etait donc une gigantesque escroquerie destinée a durer le temps entre : la modification constitutionelle française et la ratification par le peuple français du TCE...

                              Pas de bol, les français ont dis NON et ont desormais EFFECTIVEMENT le droit de veto a tout nouvel entrant... retirer ce paragraphe trop visible devant les electeurs leur feraient comprendre tout le mecanisme. Du coup, Montebourg a gauche, d’autres a droite nous font le coup du changement de Republique.

                              Les uns(PS) militent pour une republique parlementaire, les autres(les droites) militent pour un vraio regime presidentiel. Bien entendu, ils oublieront tous deux, notre petite garantie de droit de veto dans le txte qui sera finalement adopté.

                              Les journalistes seront complices, bien sur en faisant monter en sauce le « vrai debat » : Parlementaire ou presidentiel la Vieme ?

                              Mais pour que toute l’Europe attende la fin des presidentielles françaises, pour que la Turquie se resigne a attendre encore un an, il faut bien que cette election soit vraiment un enjeu capital non ? Or nos politiciens nous parlent de tous les sujets possibles, sauf de ceux dont le president de la Republique aa la charge de par la constitution :

                              Les affaires etrangères( et donc europeennes) et les institutions.


                              • gronaze (---.---.4.237) 17 février 2007 13:47

                                Euh, si je puis me permettre.....


                                • simbad (---.---.198.18) 17 février 2007 13:52

                                  La VI eme ou la dictature. http://olivierbonnet.canalblog.com/


                                  • sur le référundum, ai-je tort en disant que de Gaulle comptait dessus pour valider des décisions et remettre en question son mandat ? Ce que Chirac n’a pas su faire en 2005 est-il trop irréalisable, Bayrou veut faire des réformes réclamées par la plupart, comme les retraites et on verra si il est désavoué par le référundum, puis en 2009 reférundum sur la Constitution...


                                    • coton tige (---.---.43.133) 17 février 2007 22:44

                                      Si vous veniez à douter de Ségolène, rappelez-vous de qui est Nicolas Sarkozy. Contre les pertes de mémoire, décrassez-vous les tympans !


                                      • ade (---.---.71.192) 17 février 2007 23:58

                                        Déjà, ce serait une avancée fondamentale que le parlement ait la maîtrise de son ordre du jour, plutôt qu’être à la merci de l’executif !

                                        Ensuite, non, la bipolarisation de la politique n’est pas la panacée ! Aux US (qui sont loin d’être une référence en terme de système démocratique), de nombreux électeurs sont floués de n’avoir le choix qu’entre ces deux options (on me souffle qu’il y en a d’autres, comme Ralph Nader, mais bon...)

                                        Enfin, les moyens informatiques actuels permettent de mettre en oeuvre des systèmes de vote plus complexes et plus justes, qui n’aient pas les effets pervers des systèmes à un ou deux tours (comme l’effet « 21 avril »)

                                        http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Système_électoral http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_vote http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_Hare http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_Condorcet


                                        • (---.---.72.90) 18 février 2007 00:58

                                          @ le gauchiste repenti

                                          bon une sévère déxintoxication s’impose !


                                          • Philippe MEONI Philippe MEONI 18 février 2007 05:27

                                            @ l’auteur : Sauf que mon parti « Eveil des planteurs de haricots verts », celui de ma cousine « Droit au décor des ampoules dépolies » et celui de mon beau frère « défense des blattes dans la partie septentrionale du Maine et Loire » ne sont toujours pas représentés... Tel que je le soulignais dans un autre article, « 60 millions d’âmes, 60 millions de priorités différentes peuvent ils autoriser 60 millions de partis politiques représentés... ? » Il n’y aura malheureusement pas de place pour tout le monde dans les assemblées... Pourtant, une grande majorité de citoyens déplorent à ce jour ne pas pouvoir exprimer leur propre point de vue et ne veulent plus se ranger aux grandes idéologies d’un autre âge que nos politiques s’évertuent à nous servir... (tu parles, c’est tellement pratique d’endormir le peuple sur le problème des varices de Ségo ou la taille de l’égo de Sarko...) Or, comment hiérarchiser la multitude de priorités individuelles ressenties par chacun de nous ? Non plus les laisser au choix de « mains expertes » de la démagogie tel que depuis l’origine de la Vème république mais simplement en les soumettant à l’intelligence collective tel que nous le faisons actuellement sur ce site où le nombre de votes individuels quantifie l’intérêt global de tel ou tel article... Certain que celui dont la priorité serait de voir une loi pour que toutes les voitures Renault soient peintes en vert n’obtienne que peu de suffrage à l’opposé de celui qui souhaiterait une loi pour que les élus soient poursuivis sur leurs propres deniers alors qu’ils ont dilapidé l’argent public, celui de nos impôts... D’ailleurs, est on sûr, sur ce schéma, que la récente loi « anti tabac » aurait été approuvée... ? Quoi qu’il en soit, l’auteur d’un projet de loi devrait de toutes façon être sûr de ses arguments et non se contenter d’avoir du charisme ou une belle gueule, comme aujourd’hui pour faire élire ses idées. On a beau se faire des noeuds au cerveau, notre système représentatif fait de plus en plus d’insatisfaits et existe t-il une solution pour le sauver si ce n’était que par l’autoritarisme ou le totalitarisme... Très peu pour moi... Alors oui à une réforme de notre politique globale pour avoir au moins ma chance de débattre de l’intérêt de « l’éveil des planteurs de haricots verts » et tant pis si je n’ai pas le suffrage, j’aurais au moins eu la possibilité de défendre mon projet,jusqu’au prochain...


                                            • cépafo (---.---.4.101) 18 février 2007 06:45

                                              Loin de moi l’envie de remettre en question les progrés de l’Espagne...Mais il faut faire un retour en arrière, sur les méfaits de la dictature Franquiste, qui a figé ce pays pendant plus de quarante ans...

                                              Ce pays avait un retard économique et sociétal énorme.

                                              Là dessus il y a eu la révolution démocratique que l’on sait.Puis son entrée dans l’Union Européenne au bon moment, quand celle-ci pouvait aider, par des fonds structurels, et autres, au décollage des nouveaux arrivants.

                                              Ajoutez à celà le dynamisme intrinsèque des Espagnols bridé jusque là.

                                              Il est évident que ce pays ne pouvait que progresser sur tous les plans.

                                              A cette époque l’Union Européenne représentait un ascenceur. Je doute vu la dérive ultra du système économique, et l’évolution des institutions européennes, qu’un tel « miracle » soit encore possible, pour les pays qui sont y entrés récemment au nom de l’élargissement.

                                              C’est un problème de marketting :au départ on lance un bon produit : l’union européenne, avec le traité de Rome. Ce produit plait. Il s’attire des clients et fait des inconditionnels...

                                              Sa vitesse de croisière est atteinte. Et c’est à partir de cette période que ça commence à se déglinguer : on surcharge la barque et on lui demande l’impossible pour le bénéfice de quelque uns.

                                              A ce moment la crise est là...Et l’incompréhension.


                                              • cépafo (---.---.4.101) 18 février 2007 07:08

                                                Je termine mon petit laïus :

                                                Actuellement l’UE fonctionne à l’envers :

                                                On a choisi comme moteur le dumping social, avec en plus le libre échange mondialisé et une chine qui surproduit sans limites avec des cargos par milliers qui entrent dans nos ports, sans entrave particulière, et inondent le marché, pour la plus grande joie des négociants et distributeurs...

                                                D’un désir d’apaisement initial, entre anciens pays belligérants, nous sommes passés à des tensions invraisemblables qui nous amènent au bord de la faillite et de la guerre civile.

                                                Pour en revenir à l’Espagne, j’aime bien Zapattero, avec sa figure de petit génie, ni naïf ni roublard, et je tire mon chapeau à ce pays.


                                              • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 18 février 2007 12:24

                                                « Comme son nom ne le dit pas, le régime présidentiel renforce en fait considérablement les pouvoirs du Parlement (il suffit de voir le rôle essentiel du Congrès aux EU). Ne pouvant plus être dissous, le pouvoir législatif parle d’égal à égal avec l’exécutif... L’exemple américain est tout à fait instructif. »

                                                Tu l’as dit, « gauchiste repenti ». Voilà une constitution extraordinaire où, à l’image de ce qui se passait sous l’ancien régime en France, les réprésentants du peuple votent une demi-supplique au roi pour lui indiquer que ses gens sont émus des conditions de la défaite dans la guerre menée contre les Mahométans (demi-supplique puisque le Sénat l’a rejetée) ; et que le roi se torche avec (normal, la Constitution lui donne de manière exclusive le droit de lever l’Ost et d’utiliser les gens-d’armes comme bon lui semble).

                                                Voilà alors que les mêmes représentants osent suggérer à mi-mots que, à l’image de leurs prédécesseurs des Etats-généraux français, ils pourraient user de l’arme du vote de l’impot pour se faire entendre, et le roi George leur répond :« Chiches ? Pas cap’s ! »

                                                Ah, décidément, Louis XV s’est davantage fait chier avec le Parlement de Paris lors de la crise politique de 1764-1771 que George W. Bush ne sera jamais emmerdé par le Congrès des Etats-Unis d’Amérique. Dans les livres d’histoire, le régime politique américain porte un nom, aujourd’hui tombé en désuétude (il est plus à la mode de parler de « despotisme » depuis Tocqueville, ou de « totalitarisme » depuis Arendt) mais qualifiant parfaitement la Constitution US de 1786 :

                                                Absolutisme.


                                                • konébien (---.---.124.226) 18 février 2007 17:39

                                                  Sur le fonds ,totalement d’accord ;j’ajouterai que la France grande donneuse de leçons démocratiques au Monde ,se caractérise par un systéme d’élécrion Présidentielle à TROIS tours Le Premièr consistant à obtenir à bulletins levés ....le droit de se présenter.Procédure certes démocratiqque mais POPULAIRE cependant votre conclusion laissse perplexe :cela ne coûterait pas un Euro ?? Allons, allons ,et les débarqués du système ???Tout le monde veut la RÉFORME mais pas en faire les frais... Finalement ce n’est pas formuler une réforme qui est difficile, c’est comment la faire avec autant de petits et grands notables accrochés à leurs moindres prérogatives et avantages pécuniers ou honorifiques.... imaginez une France sans communes mais avec seulement des groupements intercommunaux...une France sans départements mais seulement des Régions ....il faudra une révolution pour cela.. Avant, les impôts locaux et d’Etat continueront d’augmenter jusqu’ à l’explosion finale et alors là tout deviendra possible c’est l’Histoire de notre pays qui illustre ce que je dis


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 18 février 2007 17:43

                                                    « Sur le fonds ,totalement d’accord »

                                                    Sur le fond, cela coûtera moins cher ...


                                                  • nounoupoun (---.---.81.95) 19 février 2007 11:31

                                                    Je ne suis pas vraiment d’accord avec votre article. On ne change pas de République/constitution comme on change de chemise. Notre Vè République a su s’adpater. Pour la première fois peut être depuis la fin de l’Ancien Régime, on vit dans une République stable, qui évolue. Pourquoi voiloir la changer ? si à chaque fois que quelque chose ne va pas ou ne satisfait pas le peuple, il faut changer de République, on ne s’en sort plus.

                                                    La France est une originalité partagée entre la Monarchie (tradition et Histoire) et le régime Parlementaire. Elle ne peut pas arriver à accepter l’un ou l’autre. Notre régime est un hybride ou les pouvoirs sont contrebalancés. A tendance présidentailiste en période de on cohabitation et à tendance parlemntaire pur en période de cohabiation. Notre République s’en ai adapté.

                                                    Quand vous dites qu’elle glorifie le régime de l’irresponsabilité, ce n’est pas tout à fait vrai. Certes les responsabilités pénales affluent, mais elles concernent surtout le Pdr (je rappelle d’ailleurs que le Congrès s’est réunit aujourd’hui pour voter une réforme du statut pénal du Chef de l’Etat instaurant la possibilité d’une destitution par le Parlement si faute grave). Quand au responsabilité politique, il est vrai que le Président n’est que très peu touché (voire pas du tout). D’un autre côté, le Président est l’Arbitre. La pratique a montré qu’un Président peut perdre son soutien en se retrouvant en cas de cohabitation. N’est-ce pas là une responsabilité politique ? Il est bloqué et ne peut presque plus rien faire ...

                                                    Quant au régime parlementaire, l’Hisoitre nous a motnré, à plusieurs reprises, que c’était un échec en France. Pour une raison qui m’apparaît simple : 500 personnes environ ne peuvent pas prendre de décisions extrêment efficaces, notammenet en politique étrangère. Je rigole doucement lorsque cerains candidats avancent l’idée de donner le pouvoir u Parlement en matière de politique étrangère, ce qui marquerait la fin du domaine réservé du Président. Il faudra m’expliquer comment 500 personnes seraient plus à même de décider de manière correcte et franche (n’oublions pas le système des navettes, les différences de points de vue entre les chambres) de la politique à internationale !

                                                    La Vème République a encore une longue vie devant elle si on veut se donner la peine d’avancer. Il faut arrêter de croire que tous les problèmes de notre société sont dues à nos Institutions, c’est faux. Seulement voilà, il me semble que beaucoup ont encore en travers de la gorge l’élection au SUD du Pdr voté en 1962. Notre régime n’est plus le même et ne sera plus jamais le même : notre Président a autant de légitimité (si c’est plus sachant qu’il n’est pas élu par un système de circonscriptions) que le Parlement. En votant pour le Pdr on vote pour un homme, une personnalité, des idées et une vision de notre société qui vont représenter notre Pays dans le monde entier. On donne une « tête à notre Etat » (je ne sais plus de qui est cete phrase). En faisant ca, je ne vois pas pourquoi on empêcherait cette tête de prendre les décisions. Le Parlement a encore des pouvoirs (notamment par les amendements), c’est faux de dire qu’il ne s’agit que d’une simple chambre d’enregistrement. Les débats ont toujours lieu, seulement notre société s’est aussi modernisée, et désormais les débats ont aussi lieu dans les médias, sur internet ... La Vème République m’apparaît comme un compromis assez intéressant et surtout efficace entre le Parlement et le Pdr. Elle a été modifiée, elle le sera encore mais je ne vois pas au nom de quoi on veut l’enterrer (alors qu’elle est toujorus vivante) pour en établir une totalement nouvelle qui n’apporterait pas de changements énormes. Il faut une raison, un moment clé pour changer de République, je ne crois pas qu’on est un.


                                                    • soyonssérieux (---.---.4.101) 19 février 2007 11:42

                                                      Meunon voyons:la constitution de 58 a été taillée sur mesure pour le Général De Gaulle, et lui permettre de mettre fin aux « évènements d’Algérie »....

                                                      Tout le monde n’a pas l’envergure de ce Monsieur....

                                                      Par contre, certains constitutionnalistes, ont trés bien vu les dérives que cette 5ème République pouvaient entraîner et nous sommes en plein dedans....


                                                    • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 19 février 2007 12:07

                                                      Il n’y a pas de régime parfait, et quand on le croit on se trompe lourdement : la preuve en ce moment, la Constitution US qui ne fonctionne pas, du moins selon nos critères démocratiques européens (car à mon sens elle fonctionne comme il a toujours été prévu).

                                                      Mais attention à la qualification que l’on donne aux mots. Le régime présidentiel, dont le seul exemple sont les Etats-Unis, repose sur une concentration des pouvoirs entre les mains du président parce que la souveraineté réside dans la Constitution et non dans les urnes. Le Congrès est alors réduit mécaniquement à une chambre d’enregistrement, et ne peut tirer de légitimité d’élections qui ne sont qu’un mode de désignation et non une dévolution de souveraineté. C’est ce qu’expliquait fort bien Jefferson dans ses Notes sur l’Etat de Virginie en 1786, cela a été voulu, et cela nous choque parce que nous nous apercevons à l’occasion de la guerre d’Irak que, quatre mois après des élections-sanctions, rien ne peut constitutionnellement empêcher le président des Etats-Unis de faire une guerre, comme même un roi de France ne pouvait se le permettre (voir mon blog http://americanparano.blog.fr , article 3-Feu la Constitution US).

                                                      Et puis il y a le régime démocratique qui est partout parlementaire. Mais (cours de science po classe prépa) il en existe deux types : le régime parlementaire aussi dit dualiste, qui est celui d’origine en Angleterre, transposé en France en 1814 et en 1830, et repris, du fait de l’élection présidentielle au suffrage universel, en 1962. Il repose sur une séparation des pouvoirs et un jeu de bascule en cas de cohabitation (qui est finalement, n’en déplaise à nos politiques, le cas de figure naturel, et que notre constitution a parfaitement géré parce que la logique du régime parlementaire dans laquelle elle se coule le veut ainsi), et surtout le principe de responsablité primo-minitériel et l’arbitrage des électeurs en cas de conflit ou de difficulté (la dissolution de la chambre basse).

                                                      Et il y a le régime parlementaire dit moniste, ou régime d’assemblée ou, pour notre Histoire de France, Conventionnel repris sous les IIIème et VIème Républiques. C’est celui qui est désormais en vigueur en Grande Bretagne au terme de deux siècles d’évolution. Je crois que lorsque beaucoup d’intervenants parlent de régime parlementaire c’est à celui-ci qu’ils font allusion. Il est concevable à plusieurs conditions qui ne sont plus réunies en France : les principales étant à mon sens que les élections se succèdent à un rythme beaucoup plus soutenu (4 ans et même moins en GB) et que les députés, qui n’ont plus de contre-pouvoir, soient en permanence responsables devant leurs mandants. Sans revenir au mandat impératif rejeté définitivement en France lors de la scéance du Jeu de paume le 17 juin 1789, ni aller vers cette démocratie participative prônée par certaine, il faudra que nos élus ne restent pas assis sur le coffre comme ils le font.

                                                      S’il y a un turnover important chez nos voisins européens, c’est que la responsablité des élus est engagée chaque jour, et qu’on quitte la vie politique, dans le désordre : lorsqu’on a perdu un élection, lorsqu’on a utilisé la carte de crédit du ministère ou les moyens administratifs pour soi, lorsqu’on a menti, etc... Nos hommes politiques, eux, attendent que les gendarmes viennent les chercher un matin pour les conduire dans le bureau d’un juge d’instruction, et encore, même pris la main dans le pot de confiture, ils s’accrochent. Mais ne trouvent-ils pas leur modèle au plus haut niveau de l’Etat ?

                                                      Voilà la tare de notre système, et il ne faut pas faire de paralogisme, c’est là qu’est le problème, pas dans la constitution. Albert Mathiez, dans un texte sur Robespierre, constatait il y a un siècle que les élus républicains de son temps avaient déjà perdu ce sens de la vertu chère à Montesquieu qui avait caractérisé les ministres des rois de France et les Conventionnels de l’An II. Comme le disait Tocqueville à la veille de la Révolution de 1848, changez les lois si vous voulez, changez les hommes aussi, mais, « de grâce », changez l’état d’esprit.


                                                    • nounoupoun (---.---.81.95) 19 février 2007 15:02

                                                      La Constitution n’a pas été « taillée sur mesure » pour le général de Gaulle. Les archives ont montré que la vision de de Gaulle était loin du résultat. Tout le monde a fait des compromis. Ce qui est vrai c’est qu’il a modelé la Constitution selon les idées qu’ils se faisait de notre République. Mais ce n’est qu’une question de personnalité. Une Constitution, c’est fait pour fixer des bornes, pour donner un symbole et une aura. Ca ne dicte pas mot pour mot tout ce qui est faisable ou non dans un Pays. Ca se module au gré du temps et des personnalités.


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