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Antisémitisme et lien social

 

Parler d’antisémitisme c'est aborder un thème difficile et pourtant crucial. Beaucoup d'entre nous ont, avec ce sujet, une relation personnelle, des fantasmes ou/et du vécu. J'aime m'y référer à ce vécu. Il me faut planter le décor, évoquer des expériences, et m'informer encore et toujours par la suite.

 

I. LES JUIFS ET MOI

Ce préambule, d’aucuns le trouveront sans doute trop long, et parfois hors de propos. Mais il me faut retrouver une atmosphère, comme pour essayer de mieux rassembler les pièces d'un puzzle.

Nous sommes en 1945 dans la banlieue parisienne et je ne naîtrais que quelques années plus tard. Ma mère, libérée d’Allemagne, déjà mariée à mon père dans le camp de travail de la Téléfunken où ils étaient détenus, venait d’arriver en France sans connaître un mot de français. Tous deux, à l'exigu, logent alors chez mes grands-parents. Mon père cherchant du travail, ma grand-mère insiste pour que ma mère aille « se détendre et visiter Paris ». . Elle part et revient quelques heures plus tard, prétendant avoir trouvé un emploi ! Ma grand-mère, qui n’avait jamais voulu travailler pour un employeur, n’en revient pas. Certes on est en pleine reconstruction du pays, mais quand même : sans savoir parler français, une russkof… Et pourtant ma mère montre fièrement la paye de sa demi-journée de travail. Mais quel travail ? Qu’a t-elle fait ? Pour qui ? Pour des Youpins ? Les questions se succèdent. Pas facile de s’expliquer…

Cette jeune femme de 21 ans était partie avec un petit napperon brodée dans sa poche, son seul bien sans doute. Et elle avait frappé aux portes.dans le quartier du Carreau du Temple, dans le Marais… On lui demandait ce qu’elle savait faire et elle montrait le petit napperon, voulant signifier qu’elle pouvait coudre, broder. C’était de petits ateliers de confection qui ouvraient dans la poussière, sur de vieux planchers, dont les patrons étaient juifs ashkénazes. Et souvent ils parlaient russe comme ma mère. Elle avait donc été embauchée, devant débuter sur le champ, pour montrer ses compétences. On n'avait pas de temps à perdre...

Non seulement elle avait trouvé du travail mais quelques temps après elle faisait embaucher mon père ! Dans le métier c’était les seuls « goys » du quartier. L'atelier signifiait un travail d’équipe. Un seul corniaud et tout allait de travers. On travaillait à la pièce et il fallait garder la cadence. Ma mère resta fidèle à son dernier employeur pendant plusieurs dizaines d’années. Ce qui n’était pas le cas de mon père, capable de coups de sang, souvent sur le départ, le patron à ses basques pour le supplier de revenir, et retrouvant facilement alors une autre place. Il m’arrivait parfois d’aller voir ma mère sur son lieu de travail. C’était une atmosphère de fous ! Le patron hurlant, s’arrachant les cheveux, craignant de ne pouvoir honorer à temps les commandes… Des journées de 16 heures quand c’était « la saison », ce lourd fer à repasser que mon père soulevait du matin au soir…. Mais souvent une chaude ambiance, émaillée de blagues...juives, des verres partagées pour fêter la commande enfin prête prête qu’on était venu chercher juste à temps.

Voilà.

Les premiers juifs que j’ai connus étaient les patrons de mes parents. Comme partout il y en avait des bons et des moins bons. Nombre d’entre eux étaient rescapés des camps de la mort et on ne les attendrissait pas facilement. Mes parents, cependant, qui avaient été eux mêmes déportés avaient du répondant. Et dans l’ensemble les relations étaient bonnes – parfois très bonnes – avec leurs patrons juifs.

Ce n’est qu’adolescent que j’ai fait le lien entre eux et les horreurs de la seconde guerre mondiale. Je comprenais mieux leurs attitudes, leur apparente absence de sentiments. On a informé vraiment, médiatisé, sur la Shoah que vers les annéees 1960. Mes parents m’avaient fortement incité à regarder « Nuits et Brouillards ». C’était, je crois en 1965. J’en suis resté marqué à vie. Je vibrais en regardant « Exodus », ignorant tout de ce qu’il advenait des Palestiniens. En 1967, la Guerre des Six Jours, la suprématie d’Israël (1), interrogeait néanmoins sur son bon droit. Mais comme d’autres, je faisais une distinction entre Israêl et les Juifs même si la plupart le soutenait. L'effroyable génocide de la seconde guerre mondiale, où beaucoup, dans nombre de pays, avaient « trempé », incitait à des précautions langagières : on n'employait guère le mot « juif » mais plutôt le terme « israelite ». Ce sont les associations juives qui elles-mêmes revendiquèrent clairement le nom de « Juifs ».

Au lycée nous eumes un prof clairement anti sémite, ancien barricadier pendant la Guerre d’Algérie, qui s’amusait à débiter à l’intention d’un camarade de classe d’origine juive, des sinistres plaisanteries nous encourageant à en rire. Unanimement, Noirs, Blancs, Maghrébins que nous étions, sans se concerter, nous fixames le prof dans un impressionnant silence de réprobation. C’était beaucoup dans les années 1960. Ce geste de solidarité spontané m’inspira une certaine confiance dans le genre humain, malgré la bêtise et la méchanceté si répandues, bien connues, génératrices du racisme.

Plus tard, à la recherche d’information, j’appris qu’il existait un peuple palestinien, qu’une organisation de résistance palestinienne existait et que… même des Juifs en faisaient partie ! (2). Et, même s’ils ne représentaient sans doute qu’une minorité, les amis juifs que j’eus par la suite se disaient « anti sionistes ».

Aujourd’hui, après tant de guerres, je soutiens toujours la résolution de l’ONU de 1948 garantissant pour les Israeliens et les Palestiniens le droit à un Etat. Je m’oppose à toute violence ou discrimination contre les Juifs ou les Musulmans et, bien qu’athé, également contre les Chrétiens, Boudhistes etc.). En quête de justice, je ne peux acceper que les Israeliens, les Juifs soient massacrés, jetés à la mer, ni qu’Israel disparaisse.

Même chose pour la Palestine et les Palestiniens dont les droits, les vies doivent être enfin respectés

II. RECUPERATION ET INSTRUMENTALISATION DE L’ANTISEMITISME.

Dans les premiers siècles après J.C., les Romains ne faisaient pas de différences entre Juifs et Chrétiens. Les premiers pratiquaient un monothéïsme proche des seconds. Ces monothéismes intolérants ne pouvaient qu'être réprouvés dans un empire polythéiste où Rome et l'empereur lui-même étaient divinités. Comme c'est souvent le cas entre sectes très voisines l'une de l'autre, Juifs et Chrétiens devinrent rapidement rivaux. Le christianisme ayant établi son hégémonie, l’antisémitisme fut une façon de trouver des boucs émissaires, comme cela devait être le cas pendant des siècles en Occident chrétien. En France, il faudra attendre Napoléon Ier pour que les Juifs soient reconnus comme des citoyens à part entière.

Contrairement à ce que l'on essaie souvent de nous faire croire, l’État moderne, son droit, ses lois, ne nous protègent pas toujours. Au XXe siècle c’est un pouvoir élu qui, s’étant emparé de l'appareil d’état, s’engagea dans un effroyable plan d’extermination programmé des Juifs, volés, spoliés, massacrés.

Considérés comme le « peuple maudit », exclus de nombre de métiers, ils s'étaient retrouvés cantonnés à quelques activités, notamment à celles ayant trait à l'usure, au prêt d'argent condamné par l'Eglise. Régulièrement spoliés surtout par les puissants, voués à la vindicte populaire, ils ne durent leur survie qu'à leur intelligence et à leur culture. Tout le monde sait que nombre de penseurs, de savants, de médecins des ces derniers siècles, en Europe, étaient juifs.

III. ISRAËL, DE L'AMOUR A LA HAINE.

La création de l'Etat d'Israël, admise de par la résolution de l'ONU de 1948, en même temps qu' aurait dû exister un état palestinien, ranimait une haine, d'abord dans les pays musulmans où ils avaient pourtant été longtemps mieux tolérés que dans l'Occident chrétien. Cette haine d'Israel gagna les banlieues françaises peuplées de populations d'origine maghrébines. Et à nouveau les Juifs présents se trouvaient les boucs émissaires tout trouvés.

Quand on interroge une jeune de Sarcelles d'origine immigré sur sa haine à l'égard d'un commerçant juif, il en arrive à se contredire, admettant que c'est « quelqu'un de gentil ». Mais le couperet de la bêtise tombe : « Oui, mais c'est quand même un juif... ». Un préjugé, l'exclusion de l'Autre à cause de ses idées, de sa religion... La bêtise incarnée !

On a réussi à détourner une grande partie de ces habitants des quartiers des vrais problèmes sociaux, des vrais responsables de leurs malheurs et de leurs conditions. c'est le système capitaliste qui ne veut plus d'eux, pas un groupe d'individus, chrétiens ou juifs. Une exclusion et des cloisonnements voulus... Mais une façon de tenter de sauvegarder la paix sociale dans ces banlieues n'est-il pas de laisser se développer ces gigantesques trafics de drogues plus ou moins souterrain qui désormais les conditionne ? Un « chouffe » de 12 ans gagne plus que le Smic...

Le chef de l'état israelien Benyamin Netanyahou, aujourd'hui compromis dans de multiples « affaires », n'a en rien aidé, par sa politique arrogante, par la ghettoïsation des Palestiniens de Gaza bombardée, par la colonisation des terres palestiniennes, par l'appui sans réserve dont il bénéficie de la part des Etats-Unis, à faire aimer Israel à l'étranger. Mais nous savons aussi que nombre d'Israeliens ont d'autres visions pacifistes et démocratiques. Et, vilipendés dans leur propre pays, nous devons les soutenir.

Monsieur Netanyahou n'en est-il pas arrivé à soutenir que l'origine de l'antisémitisme hitlérien devait être attribué à des Palestiniens ! (3) Doit-on répondre par des mensonges, à des propagandes aussi grossières et stupides qui entretiennent la haine, à ceux qui, souvent maîtres de grands médias tentent chaque jour de nous manipuler... Quelle soit bonne ou mauvaise à dire, la vérité est révolutionnaire.

Même si l'utopie d'un ensemble fédéré des peuples du Moyen-Orient peut sembler aujourd'hui aussi irréel que vivre en apesanteur, personne ne peut nous dire qu'un tel idéal est nocif et condamnable.

La fin du capitalisme, une organisation sociale basée sur la démocratie directe et le fédéralisme, toutes ces « lubies » que nous défendions dans le désert il y a quelques décennies, sont pourtant bel et bien discutés par beaucoup aujourd'hui ! Alors...

IV. DISPARITION DU LIEN SOCIAL ET EXCLUSIONS.

La religion est un facteur d'exclusion. Ceux qui n'en font pas partie, quel que soit le respect qu'on peut proclamer à leur égard, ne peuvent être à priori considérés à l'égal des corrélégionnaires. La vie cependant ne nous réserve pas toujours que des malheurs tout tracés et l'on a vu des catholiques et des protestants devenir amis, des chrétiens vivre le grand amour avec des juives, des musulmans se pacser avec des juifs, en dépit de toutes les malédictions dont ils pouvaient être l'objet.

Cependant au regard d'une critique des attitudes religieuses qui pouvait se vivre dans les années 1970, on remarque aujourd'hui ce que l'on appelle « un repli identitaire ». Les banlieues de HLM ont été désertées par les Français de vieille souche et remplacés par des immigrés souvent d'origine maghrébine. Il convient de souligner que ces « immigrés » sont en réalité eux-mêmes Français depuis deux ou trois générations. Mais à l'encontre de leurs parents qui vivaient dans les années 1970 comme les Français d'alors, beaucoup, dans les nouvelles générations de maghrébins retournent à la religion et veulent se distinguer en public par leurs habits, leurs costumes, leurs attitudes.

Quand on les interroge, ils disent se sentir exclus par « la société française ». Et l'on en vient à évoquer « l'islamophobie ». Mais si exclusion il y a, elle dépasse le clivage de la religion. Que sait-on des us et coutumes du premier Maghrébin – ou plutôt de la personne d'origine maghrébine – que nous croisons dans la rue ? Que fait-on des Maghrébins athés ? Et il y en a. Mes meilleurs amis algériens l'étaient à leurs risques et périls. Des femmes se battent aujourd'hui dans des pays intolérants pour vivre sans le voile. Et beaucoup s'étant ainsi battu pour le droit des femmes, meurent assassinées. Et au passage, je conchie celles qui en France, se ballade avec une serpillère sur la tête ou un voile, signe d'inégalité et de soumission. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !

C'est au prénom, à la tronche, que l'on décide de classer tel une ou tel autre dans le tiroir qui nous convient. Christian Têtedepiaf, s'il est un redoutable djihadiste islamiste, passe ainsi inaperçu. Les lieux de travail, ces usines où travaillaient des centaines, des milliers d'ouvriers et d'ouvrières étaient un « melting-pot » où l'on échangeait, comparait, évoluait. Et le couscous est ainsi devenu l'un de nos plats nationaux. Mais avec l'évolution de la forme du travail ces lieux de l'exploitation, de la souffrance en commun, parfois, n'existent plus. Et les descendants des ouvriers d'hier sont devenus des propriétaires de maisons en carton dans des lotissements où l'on se parle très peu entre voisins.

Ne sont restés dans leurs HLM que les plus démunis, les nouveaux arrivants, les plus inadaptés aux normes de la « civilisaton moderne » qui n'a pas de boulot pour eux. Sauf à prendre comme « modèle », bien évidemment, l'économie parallèle du trafic des drogues déjà cité. Et la délinquance en général.

C'est ce délitement du lien social qui faisait la vie d'un quartier, qui provoque les cloisonnements, les exclusions, la solitude et tous les fantasmes. Les « réseaux sociaux » s'en délectent. Soral et le clown Dieudonné deviennent les nouveaux penseurs des cornichons. Un seul exemple suffit à la généralisation. Il est souvent corroboré par un autre, heureux de vaincre son isolement en se joignant à la meute des imbéciles. Si vous êtes amateur de ce genre d'aboiements lisez les commentaires délirants qu'a provoqué mon article « Le mythe de l'immigration massive » (4).

Croyance et savoir se valent dans le monde du capitalisme décadent où la Raison elle-même disparaît.

L'antisémitisme est né du besoin de trouver un bouc émissaire, quelqu'un que l'on peut montrer différent, donc suspect, dérangeant. Et pour les Juifs il a fallu les trouver ces différences, les imaginer ! Car bien évidemment après des siècles de résidence ils étaient en fait semblables aux autres peuples d'Europe. Mais ostracisme et xénéphobie frappent depuis longtemps d'autres populations : les immigrés, les « Arabes », les Noirs, les Vieux, les Jeunes, les Femmes, les Rouquins etc... Le Pouvoir et certaines organisations politiques se servent parfois de ces haines latentes, de ces prétendus antagonismes pour ne pas avoir à montrer le vrai responsable de nos malheurs sociétaux : le système capitaliste condamnant à la misère et à la disparition toute l'humanité ou presque.

Et ce n'est pas par hasard si la révolte des Gilets Jaunes a induit une recherche de convivialité, ou plutôt une redécouverte du lien social nécessaire. Et ici l'échec d'un parti comme le Rassemblement National dans sa propagande xénophobe anti migratoire est patent : ce n'était pas là, à juste raison, la préoccupation de l'ensemble des Gilets Jaunes !

La Révolution à venir, anti capitaliste, faite de démocratie directe, suppose le lien social retrouvé, les sentiments, l'Amour... et quand même, au préalable, un coup pied au cul à tous les cons ! Pas de racisme ! - oui, c'est vrai...)

 

(1) De Gaulle avait osé, à la télé, évoquer Israël après la « Guerre des Six Jours », parlant d'un « peuple sûr de lui...etc » Un pavé dans la mare à l'époque.

(2) Ilan Halévi, journaliste, (1943-2013) était ainsi membre de l'OLP. Le sionisme d'Israel, sa politique, était condamné par Marek Edelman, héros rescapé des insurgés du ghetto de Varsovie.(1919-2019)

3) « Hitler-Nettanyahou-le grand mufti » Le Point international, 22/10/2015, François-Guillaume Lorrain

(4) « Le mythe de l'immigration massive » Agoravox par Nemo3637


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15 réactions à cet article    


  • Étirév 12 mars 2019 09:31

    Pour bien comprendre, en cette fin de cycle, ce que l’on nomme antisémitisme, il faudrait faire toute l’histoire des hébreux, depuis la nuit des temps.

    Ceux qui le souhaitent trouverons ici cette Grande Histoire ICI, réellement SAINTE.

    Mais si nous remontons l’Histoire d’un battement de paupière, nous situant à l’aube de notre ère, au début du Moyen Age, nous pourrons, déjà, envisager une idée sur ce peuple et l’origine de ses éternelles persécutions.

    Commençons par rappeler qu’il faut toujours faire la différence entre Israélites et juifs. Là réside la clé de compréhension des évènements passés et présents.

    Au Moyen Age, les Israélites dispersés s’étaient répandus sur toute l’Europe. On les appelait Juifs, quoique les vrais Juifs eussent presque tous passé au Catholicisme, et fussent devenus les plus ardents adversaires des anciens représentants des tribus d’Israël. Ce sont les Juifs christianisés, par ironie sans doute, qui donnaient aux Israélites leur nom de Juifs qui était discrédité et détesté partout.

    Depuis leur grande dispersion, les Israélites n’avaient plus eu de centre, plus de nation. Considérés comme des gens dangereux parce qu’ils étaient restés longtemps fidèles aux principes de l’ancien régime théogonique et gynécocratique, on se méfiait d’eux.

    C’est sous le règne de Philippe-Auguste que les Juifs furent autorisés à s’établir en France. Cette détermination avait, du reste, un but intéressé, on avait besoin d’eux. Ils venaient d’établir l’assurance contre les risques du commerce (en 1182).

    D’abord Philippe-Auguste, monté sur le trône en 1180, inaugura son règne par une ordonnance de 1182 qui voulait que les débiteurs des Juifs fussent déchargés des sommes qu’ils leur devaient. Les évêques célébrèrent cette mesure de proscription. Ils obtinrent encore de ce roi dévot une ordonnance qui condamnait les jureurs et les blasphémateurs à l’amende s’ils étaient nobles, à la mort s’ils étaient roturiers. Chassés après cette ordonnance, les Juifs furent rappelés, en considération du profit que les barons tiraient des Juifs domiciliés dans l’étendue de leur baronnie par le moyen des fortes tailles qu’ils levaient sur eux. Donc, le Juif était exploité, dépouillé par le Catholique, C’est pour cela qu’il fut accusé d’exploiter, de dépouiller le Chrétien. L’accusation est toujours l’envers de la Vérité.

    On se disputait la présence du Juif, à cause du bénéfice qu’on en tirait. C’est lui qui, à cette époque désolée, releva le commerce, et, loin de lui en savoir gré, on lui en fait reproche. C’est qu’il était intelligent (son origine et son passé le prouvent), et tout ce qu’il entreprenait réussissait entre ses mains. En fallait-il davantage pour exciter contre lui la haine ? M. Darmesteter, dans ses Essais Orientaux, montre que c’est au Moyen Age que le Juif, chassé par l’Église Catholique de la vie politique, de toutes les charges, de toutes les professions libérales, et de la propriété immobilière, fut refoulé dans le commerce. En réalité, on ne lui laissait que cela.

    L’existence qu’on lui faisait était le pendant de celle qu’on faisait à la Femme. Et cela se comprend, ils étaient les défenseurs de la même cause, ils conservaient au fond de l’âme une invincible fidélité à la même loi, cette-loi morale si forte qu’on ne peut la vaincre, et ils savaient si bien qu’elle était vraie, que c’étaient eux qui avaient raison, qu’ils puisaient dans cette conviction une force immense, une confiance sans bornes. De là cette opiniâtreté dans l’idée qui les faisait vivre, et qui les a amenés jusqu’à nous, leur réservant la grande joie de voir la Vérité triompher. Ils n’ont jamais perdu l’espoir de voir l’ancien régime rétabli, de voir la vérité et la Femme renaître, et ils ont un secret pressentiment que, le jour de cette renaissance, eux, les sans-patrie, seront le peuple-roi.

    C’est à cette époque qu’on commença à sévir contre les Juifs.

    A la fin du XIIème siècle, il y avait à Paris un grand nombre de synagogues et d’écoles israélites. C’est vers 1182 que l’autorité ecclésiastique les fit fermer et commença à persécuter cette famille juive, dont elle ne parvint cependant jamais à altérer l’unité.


    • Massada Massada 12 mars 2019 09:32

      Nieme article sur l’antisémitisme !

      Décidément, ça parle beaucoup en France smiley

       

      blablabla antisémitisme pas bien, blablabla Israéliens ordures, assassins...
      Toujours la même chanson, toujours la même haine instrumentalisée à des fins politiques.
       

      Parler de « la ghettoïsation des Palestiniens de Gaza bombardée, par la colonisation des terres palestiniennes » mais jamais de terrorisme, d’assassinats barbares et abjects commis contre des Juifs par des Arabes fanatisés.
       

      Evoquer la “colonisation” de la “Palestine” et de ses habitants condamnés à l’exode et à la spoliation. C’est, pour quiconque connait l’histoire, un vocabulaire de falsification de l’histoire. Y sont niés les liens millénaires du peuple juif à la terre d’Israël. C’est donc un vocabulaire négationniste.

       

      La France n’en a pas fini avec l’antisémitisme et sa forme moderne l’antisionisme.
      Des livres ont parlé de suicide de la France ou comment meurt une civilisation, oui, son futur est très sombre.

       


      • L'apostilleur L’apostilleur 12 mars 2019 10:09

        @Massada

        « ..La France n’en a pas fini avec l’antisémitisme et sa forme moderne l’antisionisme.. » tant qu’il y aura matière avec les territoires occupés illégalement, c’est probable.

        « ...niés les liens millénaires du peuple juif à la terre d’Israël. C’est donc un vocabulaire négationniste. » Tout autant que de nier les mêmes liens encore anterieurs, des palestiniens avec cette même terre.

        Vous semblez avoir oublié les paroles de Ben Gourion : « Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays … Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? »


      • Massada Massada 12 mars 2019 10:36

        @L’apostilleur 
         
        Vous semblez avoir oublié les paroles de Ben Gourion
         
        « Il ne faut pas croire tout ce que l’on peut lire sur internet »
        Napoléon Bonaparte


      • Alren Alren 12 mars 2019 19:22

        Les colons israéliens venus de Russie ne sont pas des sémites, ce sont des slaves !

        Les descendants des juifs de l’époque romaine ce sont les palestiniens musulmans d’aujourd’hui qui ont changé de religion après la conquête de leur territoire par Mahomet.

        Les juifs qui ont quitté le pays après la conquête de la Palestine par les Romains sont allés ... à Rome essentiellement où ils ont converti au monothéisme un certain nombre de citoyens et d’esclaves, tout comme les chrétiens, issus de Grèce.

        Ils ont d’autant plus réussi dans leur entreprise qu’ils considéraient les hommes comme égaux devant Dieu, avec une âme à sauver. Ce que les esclaves trouvaient très bien !

        Mais l’émigration d’arrivistes a été limitée. Ceux qui avaient de la terre à cultiver sont restés en Palestine, terre de leurs ancêtres.


      • nemo3637 nemo3637 12 mars 2019 09:58

        "Je vote pour votre article. Votre témoignage personnel donne une touche à votre article que j’apprécie. Il y a quelques endroits du texte où le langage est un tout petit peu agressif, mais cela ne me gêne pas du tout. Je ne suis pas d’accord avec vous sur Israël mais ce n’est pas grave, chacun a le droit à ses opinions. Personnellement, je trouve que les britanniques, soutenus par les français, ont fait une belle connerie de soutenir l’émigration juive vers la Palestine puis de soutenir la création d’Israël. La Palestine fait environ le double d’un département français en superficie. En 1920, il y avait déjà 500 000 arabes en Palestine (et 50 000 juifs). Le projet sioniste de coloniser la Palestine était une folie, encouragé par les occidentaux : on ne peut pas s’emparer d’un territoire où il y a déjà autant de population sans que cela conduise vers d’énormes problèmes. Pour les palestiniens, la naissance d’Israël ne pouvait être perçue que comme un simple vol de terre. Relisez les écrits des premiers dirigeants israéliens, ils savaient très bien ce qu’ils étaient en train de faire. Par ailleurs, comme vous le savez, les juifs étaient très bien acceptés en terre d’orient. Pourquoi ne pas avoir choisi de fonder une grande nation palestinienne qui aurait abrité tout le monde, juifs et arabes ?"

        Je me permets de publier, dans ces commentaires, celui d’une personne qui a voté pour la publication de mon billet sur Agoravox. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas.

        J’ai été touché par l’intérêt qu’elle a porté à mon texte, bien que surtout ! elle ne soit pas toujours d’accord avec moi.

        Le sujet de l’article était donc l’antisémitisme et les Juifs. Je ne me suis pas étendu sur la cause palestinienne que je défends. Et sur ce point je suis d’accord avec mon commentateur. Mais dira t-on, « le mal est fait » : par une conquête usurpatrice, l’état d’Israel est aujourd’hui installé. Doit-on le faire disparaître ? L’objectif est-il de tuer les Israeliens ? Je préfère me battre pour l’utopie, regarder vers l’avenir, le rapprochement des peuples, en soutenant tous ceux qui, en Israel, en Palestine et ailleurs, luttent pour la Justice et la Paix.


        • L'apostilleur L’apostilleur 12 mars 2019 10:39

          @nemo3637

          « .. Je préfère me battre pour l’utopie, regarder vers l’avenir, le rapprochement des peuples »

          Ce combat est celui des israéliens qui doivent trouver un successeur à Itzhak Rabin, assassiné pour avoir « tendu la main » aux palestiniens.

          L’affaire n’est pas simple. Tant qu’il y aura des Mea Shearim, ce quartier que je vous suggère de traverser si vous vous rendez à Jérusalem, pour comprendre qui sont ces juifs orthodoxes qui influent sur les décisions de l’état juif.


        • Massada Massada 12 mars 2019 10:44

          @nemo3637
           
          La solution au conflit israélo-palestinien passe par la constitution d’une confédération entre la Jordanie et la Palestine.
          Il faut abandonner la solution à deux Etats et donc la création d’un Etat palestinien basée sur les frontières de 1967 ayant Jérusalem-Est pour capitale.
          Cette solution est une impasse.
           
          Il faut oser des idées neuves sinon on va continuer comme avant.
          Les palestiniens veulent-il la paix et la prospérité ou continuer leur rêve impossible de destruction d’Israel ?
           
          A moins que leur situation d’assistés permanents de l’ONU leurs convient parfaitement !
           
          Le président américain Donald Trump a proposé aux Palestiniens de former une confédération avec la Jordanie. Le président palestinien Mahmoud Abbas affirme régulièrement également que la “Palestine” et la Jordanie forment la même entité.


        • L'apostilleur L’apostilleur 13 mars 2019 09:05

          @Massada

          « ..Mahmoud Abbas affirme régulièrement également que la “Palestine” et la Jordanie forment la même entité. »

          Comme tous les cananéens, avant que certains se convertissent au judaïsme. Allez en Syrie et vous verrez qu’ils se revendiquent aussi arabe, sémites comme les tribus d’Israël avant que certains se convertissent au judaïsme. Israël est en Palestine pour toujours.


        • L'apostilleur L’apostilleur 13 mars 2019 09:09

          @robert

          « ...l’ONU, a-t-elle le droit de diviser un pays pour en donner... » Bonne question avec 80 ans de retard.


        • L'apostilleur L’apostilleur 13 mars 2019 09:14

          @Massada

          « ..Il faut oser des idées neuves sinon on va continuer comme avant... »

          Les idées neuves n’effaceront pas l’histoire. Pourquoi les palestiniens devraient oublier leurs droits en Palestine, alors que les israéliens n’ont pas oublié leur histoire ? Mauvais présage, les Tchèques ont retrouvé leur pays après près de 1000 ans d’occupation.


        • MagicBuster 12 mars 2019 11:52

          Au niveau de la pleurniche, l’équipe israélienne à le niveau international olympique.

          Ce sont les coachs des palestiniens, c’est très prometteur pour les 10.000 prochaines années.

          Vivement la relève . . .. Burk


          • Matlemat Matlemat 12 mars 2019 11:52

            A force d’en abuser le terme « antisémite » perd de sa puissance.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 mars 2019 14:41

              @ l’auteur

              Vous vous êtes fait une représentation sympathique et confortable, aimablement bien pensante, avec ce genre de consensus mou qui satisfait en surface mais laisse toutes les questions dérangeantes sous le tapis.

               

              Le pire est que vous ayez cherché à restituer l’histoire des juifs avec la prétention d’avoir des propos éclairants alors que vous ne faites que réciter les mêmes poncifs et contrevérités avec lesquels on nous abreuve depuis des décennies, voire des siècles.

               

              L’exemple romain est particulièrement édifiant. Posez-vous la question : l’Empire romain est-il connu pour sa persécution des juifs ou pour celle des chrétiens ?


              • nemo3637 nemo3637 13 mars 2019 16:05

                Je vous laisse donc poser « les questions dérangeantes » et y répondre, bien sûr, à votre façon.

                Quant aux persécutions romaines contre les Juifs et les Chrétiens, à la vérité, compte tenu du titre du billet, je m’en tape.

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