Macron et une Gilet jaune - « On se prend une heure et on discute »
Au 57e Salon international de l'Agriculture, Emmanuel Macron a enfin accepté une rencontre avec les Gilets jaunes. Le président aurait-il changé d'avis depuis cette rencontre organisée par Christophe Castaner entre Emmanuel Macron et des gilets jaunes sur un rond-point de l'Eure le 23 novembre 2018. Finalement, le président y avait renoncé sans vraiment expliquer le fond de sa pensée complexe.
Pourtant, plusieurs explications sont envisageables. - Un Jupiter ne peut et ne veut pas se mettre à la même auteur qu'un terrien, même sur un rond-point - Ou encore le président craignait que son attitude ouverte soit prise pour de la peur des manifestants, voire de la faiblesse. Vous conviendrez également que "le maître des horloges" n'aime pas se faire sonner les cloches à une heure qui ne lui convient pas.
Revenons encore en arrière. Priscillia Ludosky et Éric Drouet, avaient déjà été reçus par François de Rugy, mais l'un d’entre eux, Eric Drouet, qui est devenu depuis une figure connue du mouvement, avait "signifié son refus de se rendre à Matignon, car pour lui « aucune délégation n’a encore le rôle de représenter les "gilets jaunes" ».
Depuis, même si du temps est passé et les manifestants moins nombreux le samedi, il n'existe toujours pas une délégation représentative des Gilets jaunes. Alors, lorsqu'une femme qui prétend avoir participé aux 67 samedi de mobilisation, se présentant comme contrôleuse de gestion dans la finance, interpelle vivement le président avec ces mots : "Vous ne recevez pas les gilets jaunes !". On peut par expérience se demander comment elle pourrait s'y prendre pour structurer un groupe. Car, s'il y a certainement des Gilets jaunes qui voudraient discuter, d'autres plus radicalisés les considéreraient comme des traîtres.
Et surtout, que pourrait-il sortir de cette rencontre avec un chef d'Etat qui ne veut toujours rien savoir du RIC, mais serait "favorable à ce qu'on abaisse le seuil du référendum d'initiative partagée déjà en place. Mais pour cela, selon le président : "il faut changer la Constitution et ce n'est pas moi tout seul qui peux le faire". Par contre, Macron a le pouvoir d'organiser un référendum sur le RIP. Encore faudrait-il que Macron accepte de partager un petit peu de son pouvoir avec la population après le résultat d'une consultation nationale. Oui, il faudrait...
Interrogé également sur les "violences policières" Emmanuel Macron a répondu : "personne ne s'engageait dans les forces de l'ordre pour être agressif. Dans les zones urbaines, c'est très tendu, il faut se mettre à la place des policiers". Certes, il n'est pas étrange que le président prenne la défense des policiers. Mais voilà encore une phrase qui pourrait être prise pour de la provocation, car pas un mot pour les blessés pendant la répression de la guérilla urbaine en jaune. Cela semble maintenant définitif, jamais une réconciliation ne sera possible entre les Gilets jaunes et le président de la République. Certaines tâches sont indélébiles.
"On dit souvent que le temps guérit toutes les blessures. Je ne suis pas d'accord. Les blessures demeures intacts. Avec le temps notre esprit afin de mieux se protéger, recouvre ses blessures de bandages, et la douleur diminue... mais elle ne disparaît jamais".
Rose Kennedy
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