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L’avenir de l’Ukraine se décide demain : La liste des candidats à la présidentielle

Demain, le premier tour des élections présidentielles commencera en Ukraine. Il y a cinq ans, les Ukrainiens avaient promis de changer le pays, de lutter contre la corruption et de garantir l'adhésion à l'OTAN et à l'UE, mais rien de tout cela n'a été fait. À la place, le pays a connu une crise profonde et la corruption a atteint des sommets sans précédent.

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Il suffit de regarder le classement des candidats à la présidence pour comprendre que les Ukrainiens veulent du changement, ils en ont assez des promesses vides, ainsi que de la propreté sur la scène politique du pays. À la veille des élections, nous examinons les principaux candidats à la présidence ukrainienne avec tous leurs avantages et inconvénients.

 

  • Vladimir Zelensky (41 ans)

Les Ukrainiens le voient comme un nouveau visage parmi les politiciens présents. Le candidat lui-même, comédien et artiste de spectacle, joue sur ce point dans sa lutte politique. Son message est une vengeance pour tous les opprimés. Il s'oppose non seulement aux autorités en place, mais également au système lui-même. Bien sûr, tout cela captive l’électorat, mais c'est sans tenir compte que la seule expérience « politique » de Zelensky est le rôle de président dans la série télévisée « Servant du peuple », qui fait désormais partie de sa campagne électorale.

Zéro compétence en diplomatie, manque total de compréhension des complexités des relations internationales. Tout cela est un réel problème. De plus, sur la scène politique mondiale, il deviendra un visage si nouveau qu’il faudra beaucoup de temps pour établir des relations avec les dirigeants d’autres pays - ils ne lui feront tout simplement pas confiance. Enfin, Zelensky n'a pas une idée claire sur ce qu'il fera en cas de victoire.

Bien sûr, tout cela peut être compensé, mais pas dans les conditions de l'Ukraine. La situation de crise dans le pays nécessite des mesures décisives et radicales et ce candidat n'aura tout simplement pas le temps de s'adapter.

 

  • Yulia Timochenko (58 ans)

La chef du parti Rodina, Yulia Timochenko, est assez expérimenté en politique. Depuis 1997, elle occupe le poste de députée, de première ministre et de vice-première ministre chargée du complexe des ressources énergétiques. Timochenko figure parmi les trois premiers candidats au classement. Selon des données récentes, elle est appuyée par 17,2% des électeurs, à l'instar de l'actuel président du pays, Petro Porochenko.

Au cours de sa campagne électorale, elle a formulé une idée très simple : changer le gouvernement actuel. Par conséquent, elle essaie de paraître moins corrompue que le président actuel et plus décisive pour mettre fin au conflit armé dans le Donbass. Elle s’est également distinguée par son programme auprès des électeurs, qu’elle a qualifié de « Nouvelle Ukraine ». Cependant elle a conçue ce programme de telle manière que l'Ukrainien moyen, même s'il décide de le lire attentivement, ne le comprend pas.

Timochenko est bien consciente de tout cela, alors elle essaie de mettre l’accent sur une exploitation maximale du ressentiment de la population à l’égard du gouvernement actuel, qui a l’air plutôt mauvais. Par exemple, elle promet aux Ukrainiens de réduire les tarifs des services publics, et en particulier ceux du gaz, même si nous devons comprendre que le coût du gaz pour la population a été fixé à la suite d’accords avec le Fonds monétaire international. Kiev travaille en étroite collaboration avec le FMI, essayant de rembourser l’ancienne dette extérieure par de nouveaux emprunts. En fait, l’Ukraine est devenue totalement dépendante de la volonté des autres Nations, il est donc très difficile de croire que Yulia Timochenko tiendra l’une de ses principales promesses au détriment des relations avec le FMI.

Cependant, ces proches soutiens ne se détournent pas d'elle. Avec son expérience, ses relations politiques et sa position, elle pourrait facilement mener la course, mais les autres Ukrainiens la voient le nom de Yulia Timochenko comme un soutien envers Petro Porochenko il y a cinq ans lors de l'Euromaidan. La plupart ne lui font pas ou plus confiance, la considérant comme une politique glissante et inconstante.

 

  • Petro Porochenko (53 ans)

Comme mentionné ci-dessus, le président actuel de l'Ukraine était sur un pied d'égalité avec Yulia Timochenko. Les experts prédisent qu’il entrera dans le second tour uniquement en raison de la falsification et de la corruption d’électeurs, ce que l’équipe du président a engagée au cours des derniers mois. Petro Porochenko est un milliardaire et il a gagné une partie considérable de sa fortune en tant que président. Au cours des cinq dernières années, plusieurs de ses principaux stratagèmes de corruption lui ont valu, ainsi que son entourage, de retirer des millions de dollars du budget de l'État. Un certain nombre de sources ont indiqué que ces détournements de fonds avaient été constatés par des agences des États-Unis qui avaient enquêté sur ces affaires.

En parlant du soutien de Porochenko à la population, il est devenu particulièrement faible à la fin de l'année dernière. Il convient de noter que Petro Porochenko est arrivé au pouvoir avec des promesses et des objectifs concrets, que l’on croyait tant au sein du pays qu’à l’étranger. Ils concernaient la lutte contre la corruption, l'intégration euro-atlantique et la fin de la guerre dans le Donbass. Comme vous pouvez le constater maintenant, Porochenko n’a tenu aucune de ses promesses, décevant même ceux qui croyaient sincèrement en lui il y a cinq ans. Le conflit se poursuit, la corruption est en plein essor et les réformes qu'il s'était engagé à mettre en œuvre pour devenir membre de l'OTAN et de l'UE ne se sont pas faits. Il est également intéressant de noter qu'il se présente pour un deuxième mandat avec les mêmes promesses. Dans le même temps, il promet de soumettre une demande d'adhésion à l'Union européenne uniquement en 2024, ce qui signifie que Porochenko tiendra un nouveau mandat sans rien faire pour le pays.

 

  • Yuri Boyko (60 ans)

Yuri Boyko, l'un des fondateurs de la plate-forme d'opposition a soumis des documents à la CEC en tant que candidat indépendant, ce qui a été perçu de manière ambiguë par la société. La raison en est le retard dans l'enregistrement. D'après lui, le ministère de la Justice a délibérément retardé le processus d’enregistrement des partis pour atteindre les cotes du candidat désirés.

Son principal objectif électoral est de ramener l'Ukraine dans l'état 2010-2013, c'est-à-dire avant le début du conflit et de la crise. Malgré le fait que Viktor Ianoukovitch a démissionné de manière très ferme, de nombreux Ukrainiens se souviennent de cette époque, de ces salaires et du taux du grivna, des tarifs des services publics et des prix en magasin. On peut dire que Boyko se positionne comme un restaurateur, ce qui attire une partie de l'électorat. Cependant, il faut bien comprendre que depuis 5 ans, l'Ukraine a beaucoup changé et en pire, l'industrie a clairement décliné. Restaurer tout cela est maintenant beaucoup plus difficile, et ce processus prendra plus d’un an, en considérant que personne n'interfère.

 

  • Anatoly Gritsenko (61 ans)

Gritsenko dirige désormais le parti "Position civile", mais son quartier général de campagne préfère se concentrer sur le poste de ministre de la Défense qu'il a occupé dans trois gouvernements. En Ukraine, on l'appelle le "cheval noir" et pour cause, Gritsenko aborde très soigneusement la course, craignant de se faire salir, qui n'est pourtant pas si difficile dans son cas.

Il se positionne comme une entité disciplinée et incorruptible, évoquant simplement le poste de chef du ministère de la Défense. Et ce qui est plus important, il essaie d'apparaître comme une nouvelle personne, ce qui est évidemment loin de la réalité. Gritsenko a été condamné dans le passé pour avoir manipulé le prix des terres dans les quartiers d’élite de la capitale. Cependant, le scandale a rapidement été étouffé, mais Gritsenko a été démis de ses fonctions de ministre de la Défense dans la foulée.

Après cela, en 2010, pour la première fois, il s'est présenté comme candidat à la présidentielle. Il n'a pourtant pas essayé de se battre pour le poste de chef de l'État, la communauté des experts a suggéré que Gritsenko était en fait un "petit" candidat. On peut croire qu'il joue le même rôle cette fois-ci en 2019. Pour de nombreux Ukrainiens, sa position reste un mystère et le pays n’est pas dans la bonne situation pour prendre de tels risques. Un candidat qui tente de se construire comme infaillible, ignorant le passé scandaleux, n’inspire pas confiance en l’électeur.

Il convient également de noter que l'Ukraine compte un nombre record de candidats inscrits - 44 personnes. Nous avons passé en revue les plus célèbres, et, comme il apparaît clairement, le choix parmi ces candidats est très difficile. La situation est aggravée par le fait que, comme le prédisent les experts, la manipulation des résultats peut jouer un rôle important, ce qui peut pousser l’Ukraine, qui souffre déjà depuis longtemps, dans le chaos des manifestations.


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5 réactions à cet article    


  • filo... 30 mars 2019 15:11

    Selon certains analystes russes c’est Porochenko qui l’emportera, même haut la main ; donc les dès sont déjà pipés.

    Par qui ?

    Par ces sociétés dit civilisées et démocratiques, d’habitude si inquiets par « ingérence russe ».

    Ça me fait rigoler doucement ce pseudos problème ukrainien, depuis « la révolution de Maidan »


    • sylvain sylvain 30 mars 2019 17:47

      @filo...
      je ne suis pas sur que les ukrainiens qualifieraient eux aussi la situation actuelle de « pseudo problème » . Et puis si les analystes russes sont d’aussi bon prophètes que les européens ca veut pas dire grand chose


    • filo... 31 mars 2019 00:24

      @sylvain
      Je ne comprend pas pourquoi ça vous dérange mon commentaire ?
      Avez vous peur d’exprimer le votre ?
      Osez, osez même s’il est très différent du mien.

      Tiens je vous donnerai un scoop : les officiels russes ont dits que si Porochenko gagne ces « élections démocratique », les russes mettront leur armée à Kharkov.

      Votre ex président de la république et ex ministre des AE, de son gouvernement vont rager tous ce qu’ils pourront mais...

      Comme on dit : « les chiens aboieront et la caravane passera »



    • vimuse 30 mars 2019 20:03

      Oulalala,

      Le sortant sera reconduit et la semaine prochaine, tout le monde hurlera a la fraude. On est reparti pour un mandat de marionnette de l’ue a légitimité de pacotille.

      ++


      • V_Parlier V_Parlier 30 mars 2019 22:00

        Assez bien résumé. Mais une seule pharse m’interpelle : « Malgré le fait que Viktor Ianoukovitch a démissionné de manière très ferme... »

        -> Démissionné ? Il a été poussé à la fuite de manière très ferme, je dirais plutôt ! Histoire de ne pas dire que c’était un coup d’Etat...

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