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L’équation Macron

L’équation Macron est très puissante et comme chacun sait, les puissants ne sont puissants que parce que nous les laissons faire. L’équation Macon est simple. Il est temps d’organiser la vie politique pour la contrer, ce n’est pas si dur que cela en a l’air.

Macron est président d'une démocratie sans opposition. Cas d’espèce.

La gauche a été suicidée par Jean-Luc Mélenchon et Hamon, et ceux qui les suivent, votent pour eux et leurs affiliés. Hamon est dans les choux, même son idée de revenu minimal pour tous est sortie du débat. C’était une bonne idée et une attitude d’orgueil, « si c’était moi, vous verriez ce que que vous verriez », l’a fait échouer. Le candidat de la droite est tombé dans une affaire judiciaire dont la droite ne se remet pas. Macron n’a pas d’opposition institutionnelle. La constitution à cinq ans en alignant les élections présidentielles et législatives associe le pouvoir législatif et exécutif, au rebours de la séparation qu’il faudrait.

L’équation Macron peut se dire ainsi : Tant que Macron ne risque pas d'être évincé par les urnes, il fait ce qu'il veut. En matière politique, il veut stabiliser cette « chance » qu’il a. Contre la rue, des policiers. La police fait, elle aussi, ce qu'elle veut, la justice les couvrant en ne suivant pas les plaintes posées contre elles. Au moment où j’écris, des lycéens mineurs sont en garde à vue prolongée, pour un feu de poubelle, semble-t-il ; tandis que des citoyens blessés, éborgnés, n’ont pas droit à un procès, soi disant qu’on ne peut savoir quel policier est coupable des blessures. En principe, on ne peut pas s’excuser d’une faute qu’on a commise par une autre faute qu’on a commise. Les policiers sont des citoyens soumis à la loi et ils doivent être reconnaissables même dans le feu de leur action professionnelle. La police s’en prend même aux pompiers ! Elle est entrée dans une Eglise, il a fallu évacuer une maternité, à cause des gaz envoyés aux manifestants. Du côté de la Justice, le Président Macron donne une légion d’honneur au procureur de Lyon, Nicolas Jacquet, qui, ensuite, ne poursuit pas une enquête préliminaire sur le financement de la campagne électorale du président. Pour la politique économique : libérer les financiers de contraintes, ils ne sont pas faits pour les contraintes, les salariés, les allocataires de l’APE, oui.

Pas la peine de s'énerver chaque fois qu'on voit une nouvelle manifestation de cette « politique ». Nos « réseaux sociaux » nous poussent à la plainte, à la reconnaissance de l’entre-soi, nous sort de l’action réelle.

Macron ne connaitra comme modération qu’une opposition institutionnelle capable de le battre aux élections. Tant de citoyens s’interrogent sur le fait qu’il pose montrant un T-shirt qui évoque les violences policières… Il n’y a pas à chercher comment un président peut se conduire ainsi, ni trouver des adjectifs négatifs forts sur sa personnalité, cela n’a aucune action sur lui. Il y aura d’autres actions incompréhensibles, inanalysables de ce type. Macron en fera d’autres tant qu’il sait ou croit savoir qu’il va être réélu. Il a commencé à répondre à la question de la dictature, demandant d’aller voir dans les « vraies » dictatures, pour comparer et revenir avec l’idée que nous ne sommes pas en dictature. C’est une forme d’aveu involontaire. Il nous montre le chemin qu’il a commencé à prendre et la limite qu’il s’est fixée : tant qu’il y a pire, on n’y est pas, on peut continuer. La réponse ne peut être que : « on ne se règle pas sur le pire. »

Il faut malheureusement ne pas se faire intimider par la violence de la police et aller au devant de la souffrance physique. Le niveau de violence montera encore, malgré des discours modérateurs de certains membres du gouvernement qui ne sont que des caches, des leurres. (Recontenir la police dans son rôle ne sera pas une mince affaire.)

Et, il faut bâtir une gauche modeste et efficace, susceptible de prendre du poids dans les institutions. Il faut une union de la gauche, pour recréer un Etat démocratique et républicain.


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13 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 3 février 2020 09:54

    Bonjour, Orélien

    D’accord avec vous. Et notamment avec votre conclusion qui rejoint ce que je ne cesse d’affirmer : « Il faut une union de la gauche, pour recréer un Etat démocratique et républicain ».

    Sans une alliance de ce type, progressiste, humaniste et écologique, Macron gardera toutes ses chances de poursuivre son job de contre-réformateur néolibéral !


    • Clark Kent Séraphin Lampion 3 février 2020 10:10

      Une équation est une égalité (x=y) contenant une ou plusieurs variables (a, b, c…). Résoudre l’équation consiste à déterminer les valeurs que peuvent prendre les variables pour rendre l’égalité vraie. Si x est Macron et y le pouvoir, que sont a, b et c ?

      Dur, dur, d’identifier les variables et de ne pas ignorer celles qui avancent masquées. On a vite fait d’obtenir une parabole (ou une allégorie) alors qu’on attendait une droite (ou une gauche, peut-être ?) !


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 février 2020 10:17

        @Raymond75

        Comment, vous ne goûtez pas les raisonnements gluants et filandreux de Raymond Bidochon ?


      • Clark Kent Séraphin Lampion 3 février 2020 10:20

        @Raymond75

        et donc la vie politique n’a rien à voir avec les mathématiques même quand on porte une lavallière
        en mathématiques les théorèmes (étymologiquement parole divine) sont des lois qui permettent de déduire un résultat à partir de données en étudiant les rapports entre ces données
        « fiat lux » intervient quand on a été capable d’exercer son discernement
        en politique, c’est le contraire : le jeu consiste à devenir expert en ombres chinoises et n’offrir aux badauds que les contre-jours. La lumière est utilisée pour leurrer, pas pour éclairer
        les inconnues présentées dans le spectacle ne sont que des figurines, les vrais acteurs sont ceux qui les manipulent


      • Clark Kent Séraphin Lampion 3 février 2020 10:23

        @Olivier Perriet

        et ta sœur, elle est filandreuse, ta sœur ?
        gluante, peut-être ?


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 février 2020 10:50

        @Séraphin Lampion

        désolé je ne pensais pas être aussi vexant smiley


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 février 2020 10:12

        « Il faut bâtir une gauche modeste » smiley

        On sort déjà d’un président Normal. Qui a suicidé son propre parti, et a fait émerger Macron, lequel est le diable, maintenant.

        Trouvez autre chose pour nous sortir de là, s’il vous plait.

        Et surtout n’essayez pas de recommencer Hollande 2012, on voit ce que ça donne : 5 ans c’est long, quand on assume pas son libéralisme, et qu’on laisse des fusibles (Valls, Macron, Ayrault) le faire à sa place.


        • zygzornifle zygzornifle 3 février 2020 11:00

          Macron va sortir son bâton de berger et guider le mougeon vers les urnes pour veauter pour lui ....

          Comme d’hab la CGT CFDT et les autres partis politiques vont demander a leurs demeurés de faire barrage a la vilaine Le Pen et le tour sera joué ....


          • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 février 2020 11:35

            @zygzornifle

            pourquoi vous écrivez la fin d’avance ?

            les demeurés ça correspond bien aux vilains Le Pen.
            et pourquoi les autres appelleraient-ils à voter Macron, alors que c’est leur tête de turc préférée depuis le début ?

            Tout cela ne tient pas debout smiley


          • zygzornifle zygzornifle 4 février 2020 09:05

            @Olivier Perriet

             Au moins Le Pen n’a pas appelé a veauter Macron ....


          • Décroissant 3 février 2020 19:37

            Bonjour Orélien,

            J’admire votre constance mais vouer aux gémonies Hamon et Mélenchon réunis dans une même détestation et appeler de vos vœux une gauche modeste (sans grandes ambitions ?) et efficace (gestionnaire ?), ça demeure assez court programmatiquement pour rebâtir une alternance de gauche crédible pour 2022.

            En dépit de l’exemple de la politique volontiers libérale et autoritaire empruntée par Tony Blair au Royaume Uni (prolongeant d’une autre façon celle menée par Margaret Thatcher) et dont les conséquences sociétales ont été fort bien documentées par le cinéma de Ken Loach, le parti socialiste français a lui aussi dérivé de la sociale-démocratie au social-libéralisme au point de ne plus guère se distinguer des idées ou visées de la droite classique. Si Emmanuel Macron a bénéficié d’un concours de circonstances extrêmement favorable, il ne vient pas de nulle part et entendre Warren Buffet réhabiliter la lutte des classes en précisant que la sienne (des très riches) est en train de gagner, dit assez bien que la gauche de gouvernement a majoritairement délaissé le terrain des idées, valeurs et convictions pour celui de la défense des positions acquises. Dixit la prétendue « aile gauche » de la LREM qui a été à la soupe.

            Je préfère une logique qui inclus plutôt qu’un dogme qui exclue (exemple typique : la préconisation du think tank Terra Nova d’abandon des catégories populaires), d’autant que le tenant de « la République, c’est moi » s’est durablement grillé, ce qui ne disqualifie pas nombre de ses idées …

            L’absolue insincérité d’Emmanuel Macron a été de faire réaliser par son mouvement une étude de marché de terrain pour faire remonter toutes les attentes de la population, puis de bâtir un programme qui en prend résolument le contre-pied tout en prétendant le contraire (novlangue orwellienne). Puis de récidiver avec le grand débat public (sic !).

            Mais c’est aussi sa faiblesse : à force de ne pas traiter ces attentes réelles : inégalités, violences policières, sociales et symboliques, prise en compte de la précarité, défense de la laïcité, d’un service public de qualité, prise à bras le corps des questions environnementales, il ouvre un boulevard aux mouvements qui sauraient s’en saisir en dépassant les clivages politiciens. Reste également à l’incarner, ce qui n’est pas le plus simple !


            • Orélien Péréol Orélien Péréol 3 février 2020 20:53

              @Décroissant Bonjour Décroissant, contrairement à vous je ne me satisfais pas de l’état actuel des choses, produit par une extrême gauche idéaliste et suicidaire. Avez-vous lu mon article « le moment Jospin » ?
              Je n’exprime pas des sentiments, je ne vous pas aux gémonies Hamon et Mélenchon, je décris l’effet de leur action, cet effet est un grand malheur pour la France et les Français, pour vous, pour moi.
              J’appelle à ne pas se laisser intimider, à aller au devant des blessures puisque les blessures infligées au citoyen n’ont plus d’opposition institutionnelle possible, elle a été détruite volontairement par des criminels sans intelligence politique. Et à bâtir une union de la gauche pour reprendre la main, mais pour cela il faut renoncer aux vieilles litanies, et vous n’y semblez pas prêt.


            • Orélien Péréol Orélien Péréol 23 mai 2020 17:29

              Macron fait ce qu’il veut : ouvrir le Puy du Fou,

              permettre à Gérald Darmanin d’être ministre et maire d’une petite ville.

              Tant qu’il n’a pas d’opposant institutionnel (susceptible de le battre aux élections), il en sera ainsi.

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