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Accueil du site > Enquêtes participatives > Quelle place pour les pauvres en France ? > Une nouvelle manière de faire de la politique

Une nouvelle manière de faire de la politique

Chacun a eu son Grenelle : Nicolas Hulot, celui de l’environnement ; Martin Hirsch, celui de l’insertion. Premiers succès pour ces hommes qui incarnent une nouvelle manière de faire de la politique. Leur priorité : faire avancer concrètement des causes qui peinent à être prises en considération par la classe politique traditionnelle, en évitant de rentrer en politique.

 


Des chemins de traverse

Tout dans leur parcours les oppose, tant les études que la vie professionnelle, mais l’un comme l’autre donnent une inflexion décisive à leur trajectoire entre 30 et 35 ans.

Le CV de Martin Hirsch est moins connu que celui de Nicolas Hulot. Des études brillantes : Normale Sup, puis l’ENA, lui ouvrent la porte du Conseil d’Etat, de la haute administration et des cabinets ministériels, dans la continuité de la tradition familiale d’"engagement fort pour le service public", mais dans "un rapport distancié à la politique". En entrant comme bénévole à Emmaüs en 1994, il répond à l’appel d’un ami, mais sans doute plus profondément à un besoin d’ouverture à la réalité sociale qu’il n’appréhende jusque-là qu’au travers de rapports. "Certains entendent toujours la même musique qui émane de leur monde un peu fermé. Moi, j’ai pu entendre les deux sons de cloche. La désespérance des personnes les plus frappées par la crise sociale. Les interrogations de ceux qui tiennent les manettes voyagent et sont confrontés à la concurrence internationale. Travailler sur la pauvreté impose de pouvoir se faire entendre des uns comme des autres." Pendant dix ans, en tant que président d’Emmaüs, il passe presque tous ses week-ends dans les communautés.

Nicolas Hulot n’a pas fait d’études supérieures dignes de ce nom. L’aventure le démange : il commence par gagner sa vie en parcourant le monde avec un appareil photo, fait plusieurs boulots pour la radio et la télé avant de connaître la célébrité avec Ushuaia, le magazine de l’extrême. Ses incessants voyages lui font toucher du doigt la fragilité d’une nature menacée. "Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu". Sa prise de conscience débouche en 1990 sur la création de la fondation Ushuaia, qui deviendra en 1995 la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, dédiée à l’éducation à l’environnement. "Il m’aurait paru irresponsable de profiter de la nature sans avoir le sentiment de la spolier à mon tour si j’étais resté les bras croisés."

Environnement, pauvreté, même combat ?

Leurs causes ne sont pas aussi éloignées l’une de l’autre qu’elles pourraient le paraître, car, comme le souligne Nicolas Hulot, "aucun des acquis économiques et sociaux ne pourra résister à la crise écologique et que les premiers exposés à ces aléas sont, comme de coutume, les plus démunis".

Pour Martin Hirsch, c’est donc la lutte contre la pauvreté. "La pauvreté est un sujet orphelin, comme il y a en médecine les maladies orphelines. Pourtant les maladies orphelines sont des maladies rares, alors que la pauvreté ne l’est pas assez". Saisissant une opportunité offerte en 2004 par le ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille de l’époque de "faire une opération pour les enfants pauvres", il s’investit dans une commission qui va donner naissance au concept de RSA, Revenu de solidarité active. "Riches idées contre la pauvreté" titre Libé lorsque le rapport est rendu public en 2005, mais le gouvernement Villepin l’enterre. Martin Hirsch s’accroche et trouve une oreille attentive auprès de conseils généraux qui doivent faire face à l’explosion du nombre de RMIstes. Avec la petite structure associative qu’il crée alors, l’Agence nouvelle des solidarités actives, il va préparer le terrain pour l’expérimentation du RSA et vendre le concept aux candidats à la présidentielle de 2007. La tâche n’est pas facile. "Les candidats pensent que les exclus ne sont pas ceux qui votent et que ceux qui votent veulent des politiques pour eux, pas pour les plus pauvres qu’eux". Il suit alors la même stratégie que Nicolas Hulot, convaincre les candidats de reprendre ses propositions dans leur programme. "Je disais même que j’étais le « Hulot aux tous petits pieds » !"

Si la pauvreté est un vieux problème qui peine à être résolu, le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité sont de nouveaux enjeux dont l’urgence n’est pas encore véritablement reconnue. Par l’opinion, mais aussi et surtout par les hommes politiques qui fondent toute leur action sur une croissance tous azimuts faisant l’impasse sur les limites imposées par la finitude de la planète.

Pendant que les experts du Comité de veille écologique planchent sur le contenu du pacte écologique, Nicolas Hulot rencontre en tête-à-tête l’ensemble des leaders politiques pour leur en exposer les enjeux – "curieusement, ces hommes qui par ailleurs sont nourris d’une somme d’informations et de connaissances, et parfois dotés d’une certaine intelligence, étaient sur ces sujets-là d’une ignorance crasse" – et le sens de sa démarche. Porté par plus de 700 000 signatures, le pacte obtient l’adhésion des cinq des principaux candidats, qui le signent solennellement le 31 janvier 2007.

La politique à reculons !

Déjà en 2002, Nicolas Hulot avait décliné la proposition de Chirac qui voulait le nommer ministre de l’Ecologie. S’il annonce alors sa candidature aux présidentielles, c’est uniquement pour faire pression sur les autres candidats déclarés. Il l’a dit depuis : "Le pire qui pouvait m’arriver, c’était d’être obligé d’aller jusqu’au bout". Il se sentait plus à sa place à "continuer à jouer ce rôle que je crois essentiel de médiateur entre la société civile et politique, entre la communauté scientifique et l’opinion".

Même état d’esprit chez Martin Hirsch : "Je n’ai jamais vraiment été tenté par l’engagement politique. Je me sens mieux à l’interface de plusieurs univers. Et je n’aime pas l’odeur des écuries". Et quand c’est l’écurie de droite qui l’appelle, lui dont le cœur est à gauche ? "Les emmerdes commencent !" se dit-il quand Nicolas Sarkozy lui demande de rentrer au gouvernement. "J’étais très, très partagé". Et s’il finit par accepter, c’est avec des pincettes, en demandant à bénéficier d’un statut de haut commissaire taillé spécialement pour lui et en exigeant que les réformes soient inscrites dans une lettre de mission. "L’originalité ne réside pas simplement dans l’appellation (haut commissaire), mais dans le fait que mes attributions sont liées à des réformes à faire".

Expérimenter, être concret, s’appuyer sur les gens concernés

Au-delà de la similarité de leurs démarches, on trouve chez Nicolas Hulot et Martin Hirsch de nouvelles attitudes ou façons de faire.

L’expérimentation est un des leitmotivs de Martin Hirsch. "L’expérimentation en matière sociale est trop peu utilisée en France. Bien des dépenses auraient été évitées, des souffrances épargnées et du temps aurait été gagné en comparant différentes stratégies sociales à petite échelle, pour sélectionner la meilleure avant de la généraliser". Il a trop vu de lois inapplicables restées lettre morte. Il est également convaincu "que les questions pratiques sont aussi essentielles que les lois ou les rapports. Là peut se faire la différence". "J’ai toujours travaillé avec une obsession en tête : il est facile de penser des réformes ou de critiquer le système. En revanche, il est bien plus coton de passer à l’application et de concevoir les transitions entre un mauvais système et le système idéal". Pour passer à la pratique, il reçoit l’aide précieuse de Benoît Genuini, qui démissionne de ses fonctions à la tête d’Accenture et apporte avec lui les méthodes de ce grand cabinet de conseil en organisation.

Nicolas Hulot insiste sur le fait d’arriver avec des propositions concrètes, et non pas avec une liste de dysfonctionnements. "Nous sommes arrivés avec une sorte de plate-forme, donc les politiques ne pouvaient plus nous dire « vous êtes des yaka ». Ca les a obligés à travailler sur ces sujets-là, sur lesquels ils n’avaient absolument pas travaillé". Et quand il cherche le soutien de l’opinion avec le Défi pour la terre, il demande aux gens de s’engager personnellement sur des gestes quotidiens pour la préservation de l’environnement.

Si la démocratie participative est explicitement l’un des quatre piliers du pacte écologique, elle sous-tend également l’action de Martin Hirsch qui bataille pour que les gens concernés par le RSA fassent partie des multiples commissions ou instances qui gèrent leur quotidien ou réfléchissent aux moyens de mieux lutter contre la pauvreté.

Rien n’est encore gagné

L’un est finalement rentré en politique, l’autre pas, mais peu leur importait. Ce qui a déterminé leur choix, c’est l’efficacité. Avec la reconnaissance de leurs causes respectives et l’organisation des Grenelle, ils ont de fait gagné la première manche. Mais le succès de la deuxième manche n’est pas acquis. Lobbies, manœuvres politiques et contraintes budgétaires vont peser sur le processus législatif. Que restera-t-il des propositions issues des Grenelle dans la loi et surtout dans les faits ?

Nicolas Hulot a récemment partagé son inquiétude sur la taxe carbone. "Le comité opérationnel chargé de cette réforme a été supprimé !" Le système qu’il défend n’est pourtant pas un impôt de plus, puisqu’il propose d’en reverser le produit de manière uniforme à tous les ménages. "Cela profitera donc aux plus modestes, puisqu’ils consomment moins d’énergie que les ménages riches. La Colombie britannique utilise un tel système. L’écologie peut être la base d’une nouvelle politique de redistribution". Nicolas Hulot, Martin Hirsch, même combat ?

Sources  : beaucoup des citations de Martin Hirsch sont extraites de son livre avec Gwenn Rosière et Jean-Michel Helvig, La Chômarde et le Haut Commissaire, chez Oh Editions. Nicolas Hulot a détaillé la genèse du pacte écologique le 29 mai 2008 lors d’une conférence au Forum 104 à Paris. Enregistrement à télécharger.

Consultez l’ensemble des articles relatifs à l’enquête ici .


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11 réactions à cet article    


  • Gazi BORAT 30 juin 2008 11:38

    Concernant le CV de Mr Hirsch, une petite omission d’un point de détail qui explique peut-être la rapidité avec laquelle il a répondu à l’appel à l’ouverture de Mr Sarkozy : il a été chef de cabinet de Bernard Kouchner en 1997.

    Le monde est petit..

    D’autant plus qu’il a accédé au poste qui est aujourd’hui le sien grâce au départ de l’Abbé Pierre, suite à une campagne médiatique lancée par des proches de Mr Kouchner et dont le journal "Libération" prit une bonne part.

    Le monde est vraiment petit..

    .Pour rappel : étaient en cause les liens de l’abbé Pierre avec l’ex-communiste Roger Garaudy (frappé plus tard de la crise mystique que l’on connait)..

    Il y en a peut-être qui croient encore que des hommes comme Martin Hirsch peuvent amener l’ex-maire de Neuilly à plus de compassion envers les exclus du système.. Pourquoi pas ?

    On peut aussi croire en un dieu quelconque (il y a le choix) mais personnellement je doute que les figurants de "l’ouverture à gauche" de l’omniprésident (Martin Hirsch comme les autres) aient une quelconque marge de manoeuvre pour faire valoir leurs idées au sein de "l’équipe" gouvernementale.

    gAZi bOrat


    • Forest Ent Forest Ent 30 juin 2008 11:58

      Le "Grenelle" illustre à mon avis surtout les limites de la politique-spectacle, telle que menée en particulier par MM Hulot et Sarkozy, dont le métier principal est "acteur" - "permanent du spectacle". Je ne vois absolument pas ce qu’il en reste aujourd’hui de concret, et surtout pas ce qui était présenté comme sa principale avancée, les OGM.

      M Hirsch est visiblement un homme sincère. Dans peu de temps, il lui va falloir faire un choix.


      • orange orange 30 juin 2008 18:43

        "Les candidats pensent que les exclus ne sont pas ceux qui votent et que ceux qui votent veulent des politiques pour eux, pas pour les plus pauvres qu’eux.

        Ce fut probablement vrai, puisque les pauvres ne peuvent s’approcher d’êtres humains différents d’eux même. ( je pense à la classe sociale, mais surtout par un les regard que l’on peu porter sur le physique de la personne.)
        Pensez vous qu’un jour cela puissent se produire ? Qu’un pauvre ose, car s’est aller au culot pour un changement, s’engager au non des plus pauvres que lui même.
        Je voudrais dire une chose aussi concernant Emmaüs.Ce fut longtemps une association humanitaire. Aujourd’hui s’est une entreprise d’insertion, mais alors pourquoi les personnes reste jusqu’à leur retraite ? Pour moi ce n’est qu’une entreprise comme tant d’autre rien d’humanitaire.


        • nounoue david samadhi 1er juillet 2008 01:55

          juste j’aurais aimé que nicoals hulot donne son avis sur la speculation boursiere et les paradis fiscaux qui commencent vraiment @ devenir un virus pour l’évolution de la société ...
          j’ai essayé de refaire un mastering de la conference ...
          96 k hertz ainsi qu’un compression - 15db avec une petite reverberation ...
          disponible en telechargement ici _ conference 96kh
          http://www.mediafire.com/?altotnif1oi


          • Iroquois Iroquois 1er juillet 2008 02:05

            Je pense qu’il est toujours mieux d’être acteur que spectateur, ensuite il s’agit du rôle que l’on doit endosser et veiller à ne pas terminer simple figurant.
            Hirsch, Amara et Jouyet ne sont pas seulement une caution politique car ce ne sont pas des politiciens mais sont là plutôt en tant que "spécialistes",(de la lutte contre la pauvreté et des inégalités, et de l’europe). C’est une position d’autant plus fragile. 
            Pour Hirsch, il s’agira de s’imposer a contrario de Xavier Emmanuelli, comme Amara de ne pas terminer dans la baignoire d’Azouz Begag. On sait que les personnalités d’ouverture comme de ce qu’on appelle la société civile, sont vite cannibalisées et broyées par le jeu politicien, partisan et vorace, et se retrouvent complètement tributaires de leur pygmalion. Jusque là, Mitterrand et Chirac n’avaient fait peu de cas de ces personnes, les sacrifiant à leur jeu politicien et aux intrigants qui se partagent leurs faveurs. 
            Pour Sarkozy, tout reste à démontrer, dans ce qui n’est pas la grande coalition, que certains avaient regretté de ne pas voir en oeuvre en 2002, mais une position d’équilibriste tout aussi difficile entre politique de droite "décomplexée" et "blairisme" affichés. Avec le quinquennat, la donne politique est totalement différente. Il s’agira d’avoir des résultats rapidement et rend la "gadgétisation" de l’ouverture trop périlleuse, sachant que les cohabitations qui avaient jusque là réussies à ses prédécesseurs ne pourront le sauver.


            • Eric Lombard Eric Lombard 1er juillet 2008 09:38

              La spécificité de Martin Hirsch par rapport aux ministres d’ouverture ou autres personnalités de la société civile qui sont entrés dans des gouvernements de droite ou de gauche depuis une ou deux décennies, comme ceux que vous citez, c’est que lui est arrivé avec un projet et avec la ferme intention de le mener à son terme. Azouz Begag n’avait pas de projet particulier, il a été recruté par Villepin pour sa "diversité" et n’a jamais réussi à trouver sa place. Le problème pour Martin Hirsch était de savoir si son projet avait plus de chances d’aboutir en restant extérieur au gouvernement ou en y entrant. En demandant à bénéficier du dataut de haut commissaire, il n’a pas vraiment tranché ...


            • Francis, agnotologue JL 1er juillet 2008 08:25

              A la veille des présidentielles, nombreux ici sont ceux qui ont dénoncé l’UMPS et appelé de leurs voeux la création d’un nouveau parti de gauche, à la gauche du PS. Il semble que cet espoir soit en passe de devenir réalité avec le NPA.

              Que des Kouchner, Hirsch et autres se retrouvent aujourd’hui dans ce gvt UMP, il n’y a ni de quoi s’étonner ni de quoi fouetter un chat. Le pragmatisme est une très bonne chose, surtout pour les opportunistes. Constatons simplement avec Alain Badiou :

              " La " rupture", c’est quoi ? Le démantèlement des acquis sociaux, le fait que les riches paient moins d’impôts, qu’on privatise de façon rampante l’université, qu’on donne les coudées franches aux affairistes. Cette façon de déguiser une soumission au capitalisme mondialisé en révolution nationale relève en soi du "pétainisme", au sens formel. "

              "De quoi Sarkozy est-il le nom ?",


              • wesson wesson 1er juillet 2008 09:51

                Allons, soyons un peu sérieux.
                La politique, la vraie, celle qui décide, c’est tout au plus un petit millier de personnes en France.

                Et ça se copine, et ça se coopte, et ça s’entre félicite.

                Et l’europe, avec la réalité du pouvoir détenu par une commission dont les membres sont non élus et dont l’action néfaste est quasi inconnue, totalement occultée par les médias.

                Tous ces "grenelles", autant de spectacles auxquels auxquels seul ces gens là feignent de croire.
                La réalité de la politique, de la justice est toute autre.

                Ce à quoi nous assistons, c’est les gesticulations d’une petite bande de nantis pour justifier les politiques qu’ils mettent en place, tout en taisant le profit quasi exclusif qu’ils en tirent. Une court mérovingienne.


                • Fergus fergus 1er juillet 2008 09:54

                  Le problème est que le pouvoir politique au plus haut niveau est un mix de pragmatisme électoral et de duplicité. Les échéances passées, les actions engagées sur la base des engagements électoraux se dégonflent très vite pour n’être plus que des ersatz ou des coquilles vides. Et c’est ainsi que nos amis écologistes ou engagés socialement deviennent ce qu’ils ont toujours été dans l’esprit de leurs commanditaires : des faire-valoir et des cautions impuissantes d’une politique très éloignée (et sur certains sujets aux antipodes) de leurs objectifs. Dans les vaudevilles, on les nomme les "dindons de la farce" !


                  • impots-utiles.com 1er juillet 2008 19:36

                    La part des pauvres dans les transferts sociaux est inférieure à leur part dans la population !
                    Car les dirigeants politiques, qui décident ces transferts, et les fonctionnaires, qui les appliquent, ont tout intérêt à ne pas les réserver aux pauvres. Ces privilégiés en sont, au premier chef, les bénéficiaires comme l’explique alain mathieu dans le son livre "le modèle anti social français"

                    http://www.impots-utiles.com/le-modele-antisocial-francais.php


                    • XavierV XavierV 6 juillet 2008 10:01

                      Raïd (4ans) et ses frères doivent pouvoir vivre avec leur maman. "Je pense tout le temps à mes enfants. C’est pour eux que je me bats, avec le maximum de patience et de courage…"

                      Chers amis,
                      Madame Gasmi fait partie des familles en situation aigüe de mal logement : elle vit avec un seul de ses enfants (8 ans) dans une chambre de 11 m2, sans sanitaires et au plafond pourri par l’humidité. Après de longues démarches, le logement a été reconnu officiellement insalubre le 8 avril dernier.


                      Madame Gasmi a 5 enfants. Le juge des enfants a fourni une attestation pour soutenir sa recherche de logement, afin de permettre les liens avec ses enfants et retrouver l’exercice effectif des droits familiaux. Cela permettrait : 1) au plus jeune, placé temporairement à cause de l’état et de l’exigüité du logement, de vivre avec sa mère et son frère, 2) d’accueillir en visite les trois grands.

                      Des citoyens se sont émus de cette situation. Ils ne peuvent pas accepter que d’autres vivent dans des conditions qu’ils n’accepteraient pas pour eux-mêmes. Ils ont décidé de tout mettre en œuvre pour que soient respectés les droits de Madame Gasmi.

                      Ces citoyens ont soutenu Madame Gasmi pour remplir un dossier de recours DALO (droit au logement opposable) le 12 février dernier. Ils ont écrit au préfet de région, représentant de l’Etat, garant des droits fondamentaux de tous, pour que cesse cette situation inhumaine due à l’inefficacité des autorités, services, bailleurs sociaux, informés, sollicités et saisis depuis des années.

                      Madame Gasmi et ses enfants ont le droit de vivre dans un logement digne.
                      Madame Gasmi et ses enfants ont droit à une vie de famille normale.
                      Madame Gasmi veut exercer ses responsabilités de femme et de mère.



                      C’est pourquoi nous appelons  tous les défenseurs des droits de l’homme à participer à un
                      Sit-in le lundi 7 juillet 2008 à 9h
                      devant la Préfecture de Paris 29 rue Barbet de Jouy, Paris 7ème
                      jusqu’à ce qu’une délégation soit reçue et ait obtenu, de la part du Préfet, un engagement ferme et fiable de relogement effectif de la famille Gasmi.
                      Une conférence de presse s’en suivra.
                      Celles et ceux qui le peuvent sont attendus à 7h 30 sur le Parvis des Droits de l’homme au Trocadéro, pour rejoindre à pied le lieu du sit-in.
                      Vous pouvez aussi envoyer vos messages de soutien à [email protected]

                      Je serai présent au Trocadéro et à la marche et heureux de vous saluer.

                      solidairespourlesdroits.over-blog.com

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