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Accueil du site > Actualités > Société > Les syndicats de fonctionnaires contre le CDI

Les syndicats de fonctionnaires contre le CDI

Vous avez bien compris le titre : les syndicats de fonctionnaires ont mené une bagarre contre les contrats à durée indéterminée. Et avec succès. Petite histoire triomphale du corporatisme qui se satisfait de la précarité dans le secteur public, avec la complicité des élus locaux, du ministre délégué Hortefeux du ministre d’Etat de l’Intérieur Sarkosy du gouvernement Villepin. Le législateur a approuvé une restriction du principe de la protection des salariés sous contrat dans le secteur public territorial le 19 février 2007 pour résister à la directive européenne du 28 juin 1999.

Le secteur public emploie les salariés les plus protégés, on en parle beaucoup mais aussi les plus précarisés qui soient, et on en parle beaucoup moins. Cela représente plus de 100 000 emplois dans le secteur public territorial. Dans une mairie où il faut gérer souvent un grand nombre de métiers par rapport aux effectifs, on constate l’effet pervers de la protection de certains salariés de manière très transparente. La protection des uns provoque directement la précarité des autres.

Pour prendre un exemple, pas spécifiquement public, le bénéficiaire du congé parental d’éducation peut réintégrer tous les ans son poste ; en conséquence, l’employeur renouvelle des contrats et maintient une autre personne en situation précaire aussi longtemps...

Du personnel absent ? Hop, un arrêté municipal et on prend du personnel remplaçant pour 3 jours, ou 10, ou un seul. Dans les services d’accompagnement à la personne, en particulier dans les écoles maternelles et les centres de loisirs, on évite de multiplier les intervenants et donc les employeurs locaux entretiennent une petite noria mobile, souple et précaire. Plusieurs dizaines de contrats à l’année pour le même salarié, vive le chômage des uns qui assurent le joint entre les droits des uns et la continuité du service public des autres ! Je vous avoue que j’aurai bien du mal à assurer, dans ma commune, sans cette réserve de précaires. Nous sommes tous unis dans ce système : confort des fonctionnaires, exigence des parents, quiétude des élus locaux. Et même les précaires sont contents d’avoir du travail !

Incapacité à anticiper

Les syndicats de fonctionnaires s’intéressent peu à ces parias. Il y a en revanche d’autres concurrents du point de vue des syndicats, beaucoup plus gênants. Ce sont les contractuels, particulièrement nombreux parmi les cadres des grandes collectivités publiques. C’est une vieille concurrence, et chaque nouveau métier provoque une invasion de salariés hors statut : informaticiens il y a 25 ans, webmaster ou techniciens de l’environnement depuis quelques années. Les filières et les grilles ne prévoient jamais l’arrivée de ces nouvelles qualifications, jamais. Le système de la carrière ne prévoit pas non plus les mouvements du marché du travail : que le BTP reparte à la croissance, et voilà nos collectivités publiques en panne de cadres dans ses services techniques ; qu’il freine et les difficultés se calme. Le problème récurrent du statut de la fonction publique, c’est la difficulté à anticiper.

Et puis, il y a le cas le plus symbolique de la précarité en milieu territorial, ce sont les emplois dits fonctionnels. Cela concerne les directeurs des services dans les collectivités de plus de 3500 habitants et les directeurs des services techniques dans les communes de plus de 10 000 habitants. Ces salariés, au sommet de la hiérarchie, peuvent être licenciés sans motif. Ils sont protégés, mais chaque renouvellement de mandat est devenu un jeu de chaises musicales. Sous la pression syndicale, la loi a interdit le licenciement dans les 6 mois qui suivent l’élection. Résultat  : un nombre important de directeurs des grandes collectivités font signer une acceptation de démission à leur patron, avec une date en blanc, juste avant les élections. Ils la gardent sous le coude ou s’en servent pour pouvoir partir immédiatement sur un autre poste en cas d’alternance ! C’est décidément très difficile d’anticiper !

Tant d’hostilité à si peu d’Europe sociale

Alors donc, voici l’histoire : l’Europe demande de mettre fin à l’utilisation abusive de CDD par sa directive du 28 juin 1999. Le 27 octobre 1999, le Conseil d’Etat décide que tout contrat à durée indéterminée dans la fonction publique doit être requalifié en contrat à durée déterminée ! La loi du 26 juillet 2005 stipule que « la durée des contrats successifs ne peut excéder six ans », c’est la mise en oeuvre de la directive européenne. Sauf qu’il y a une situation bien particulière de l’emploi public territorial qui fait cohabiter un statut unique mais une multiplicité d’employeurs. Le tribunal administratif de Nantes décide donc le 15 décembre 2005 que le calcul des 6 années se fait toutes collectivités confondues. Les syndicats de fonctionnaires se battent. L’article 26 de la loi 2007-209 du 19 février 2007 contredit la juridiction administrative bretonne et réduit le bénéfice du cumul des 6 ans « au sein de la même collectivité ou du même établissement » et ajoute une contrainte inédite en considérant que la fonction doit être la même : « si les nouvelles fonctions définies au contrat sont de même nature que celles exercées précédemment ».

On voit par cette affaire que l’Europe sociale n’est pas totalement inexistante, et que ses contradicteurs réels ne sont pas toujours ceux qu’on pense. On remarquera aussi que cette directive européenne ne distingue absolument pas les secteurs privés et publics, et que l’application de cette norme sociale minimaliste ne pose problème que dans le secteur public. L’auriez-vous cru ? Est-il légitime d’avoir un droit du travail si différent entre le secteur public et le secteur privé ? On ne sait pas très bien par quoi ces différences sont justifiées, mais elles dévorent la solidarité entre les salariés.


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24 réactions à cet article    


  • ZEN zen 9 mai 2007 10:48

    « Et même les précaires sont contents d’avoir du travail » ! Incroyable ma bonne dame !...

    « On ne sait pas très bien par quoi ces différences sont justifiées, mais elles dévorent la solidarité entre les salariés. »

    Moralité : précarisons tout le monde pour restaurer la solidarité...ai-je bien compris ? La finalité du système qui a installé la précarité comme la (presque)norme (socialistes inclus) était justement de casser les solidarités...Devinez pour quoi ?...


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 mai 2007 11:12

      Première réaction, et premier témoignage immédiat de mauvaise foi.

      Cet article ne dit pas qu’il faut précariser. Il montre, dans les faits, comment ceux qui ont la sécurité ne veulent pas toujours que les précaires soient un peu moins précaires.


    • ZEN zen 9 mai 2007 11:41

      @ Céline

      Pardon d’avoir un peu trahi votre pensée par une lecture trop peu attentive. Mais avouez qu’il y a des phrases assez équivoques. Si vous pouviez reformuler plus clairement votre point de vue, on y gagnerait. Amicalement.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 mai 2007 12:07

      Reste zen smiley

      C’est un thème qui crée de l’électricité. J’ai essayé de formuler assez précisément. Il faut essayer de dire avec sérénité, en sachant bien que le contexte n’est pas serein du tout pour en parler librement.

      J’ai le sentiment que les votes sur la barre rouge et verte de l’article partent immédiatement sur une réaction pour ou contre les fonctionnaires plutôt que sur l’intérêt de l’article. Tout cela n’est pas grave, le but est tout de même de s’informer pour comprendre un peu plus.


    • tvargentine.com lerma 9 mai 2007 11:13

      Le mieux serait de supprimer le statut du fonctionnaire afin d’avoir la même flexibilité que dans le privé.

      Quand on regarde les horaires d’ouverture des « services publics » on comprend le déphasage complet entre le privé et le public !


      • La Taverne des Poètes 9 mai 2007 11:18

        Vous aussi vous lancez une vindicte contre les fonctionnaires ? Il faut rappeler que les personnes concernées sont soit des gens proches des élus locaux donc désignés parce qu’ils sont dans la bonne mouvance du moment et il est normal donc qu’en cas de changement de couleur politique ils soient remplacés. Et des contractuels recrutés par relations, ce qui remet en cause le principe démocratique de recrutement par concours dans la fonction publique. Plus on recrute par voie contractuelle et moins il y a de chances pour les citoyens d’accéder aux postes publics par concours selon leurs vertus et mérites comme le dit en substance la Déclaration de 1789.

        Donc je trouve votre point de vue excessif, incomplet et très partial.


        • bozz bozz 9 mai 2007 11:44

          mais non le taverneux (pour pas dire caverneux comme les corps..) as-tu déjà entendu parlé des vacataires de la fonction publique ? les derniers tacherons des temps modernes (payés à l’heure ou à la tache !) sans congés payés, sans assurance maladie etc...

          le service public ne fonctionne que grâce à ses précaires !


        • Alake Alake 9 mai 2007 11:31

          L’Etat est le plus mauvais employeur de France.

          Je prends mon exemple. J’ai obtenu une vacation en tant que professeur d’italien dans un lycée (je remplaçais un professeur qui n’était jamais venue travailler sur ce qui était son premier poste mais qui était en maladie depuis 1 an ! mais passons ce n’est pas le sujet).

          Vacataire c’est 200h maximum dans l’année donc autant dire que ça va vite. Je venais du 93 pour travailler dans le 78 donc 4h de transport par jour. Après deux mois de ce régime j’ai informé le directeur de l’établissement que je ne pouvais garder ce poste et que je pensais en trouver un plus près de chez moi.

          J’explique la même chose à la directrice adjointe qui me répond « vous abandonnez toute idée d’être vacataire ? » comme si vacataire était une vocation ... smiley

          Il faut savoir que si vous ne souhaitez pas prolonger une vacation dans l’éducation nationale il faut donner une sacrée bonne excuse sinon on vous raye des listes du rectorat et impossible de retrouver un poste en vacataire ou contractuel.

          L’Etat impose aux entreprises des règles et un code du travail qu’il ne s’applique pas à lui-même. Combien de professeurs contractuels pendant 6 ans qui se retrouvent à la porte parce qu’on ne peut pas les employer plus longtemps mais qu’on ne veut pas titulariser car ils n’ont pas le concours alors qu’ils ont bien fait l’affaire pendant toutes ces années ?

          Je suppose que c’est pareil dans d’autres secteurs de la fonction publique...


          • philippe montagne 9 mai 2007 14:21

            eh,oui, c’est cela le modele social fancais que le monde nous envie ! tout pour les fonctionnaires, rien pour les autres, et en plus les privileges sont payes par ceux qui n’en profitent pas.malheureusement pour casser tout cela ,encore faudrait-il que les francais ouvrent les yeux, mais non ,impossible, on prefere encore ecouter les balivernes de besancenot, postier fonctionnarise, c’est magnifique !


          • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 mai 2007 23:39

            L’Etat est très mauvais gestionnaire des ressources humaines, c’est certain. Dans les collectivités locales, c’est variable. Il y a une proximité qui limite les délires bureaucratiques, mais attention les tentations clientèlistes ne sont pas loin non plus...

            Malheureusement, on nous colle souvent le modèle de l’Etat. Parfois cela va dans le bon sens, parfois dans le mauvais... Par exemple, je résiste depuis des années à mettre une note chiffrée au bout de l’évaluation annuelle des fonctionnaires (je suis une non-fonctionnaire qui note en tant que supérieure hiérarchique des fonctionnaires smiley ) : en cas de recours au tribunal administratif, bing, la collectivité est sûre de perdre ! Mais l’Etat vient de découvrir que la note chiffrée, c’est une connerie et va l’abandonner cette année. Et, tout d’un coup, me voilà autorisée parce qu’aucun tribunal administratif ne contredira la pratique de l’Etat même si rien n’a changé dans le droit de la fonction publique territoriale.


          • Christian Delarue Christian Delarue 29 août 2009 23:23

            En vous lisant, je sens que je vais voter Besancenot et pas Sarko, ni Ségo.
            L’alignement par le haut ne vous parle pas. Vous préférez le darwinisme social du privé qui pousse au chômage et même à la pauvreté au travail. Cela a un nom : la barbarie. Le contraire de la civilisation faite d’insertion, d’intégration, loin de la vision hobbesiène ou l’homme (entrepreneur) est un loup pour l’homme (celui moins agressif)


          • Marie Pierre 9 mai 2007 12:18

            Bonjour Céline,

            L’information que vous donnez est très intéressante : chargée, entre autres, de rechercher toutes les offres d’emploi de mon secteur, je visite quotidiennement les sites des acteurs territoriaux. Effectivement, je trouve de nombreuses offres, mais uniquement en CDD ou CAE (ces derniers coûtant encore moins cher aux collectivités territoriales puisque très largement subventionnés par l’Etat).

            Les offres pour contractuels sont plus nombreuses que les offres sur concours.


            • Nadette 9 mai 2007 15:12

              Bonjour, « Il n’est pas normal qu’il n’existe pas de services officiels de remplacements avec des agents bénéficiaires d’un statut ou à défaut d’une convention collective pour assurer les remplacements des agents momentanément indisponibles : congés parental, de maternités, de longue durée etc afin d’éviter la précarisation. »

              Si on reprend l’exemple des enseignants d’un autre post, il existe (mais en cours de suppression) un statut de Titulaire Remplaçant, mais qui coûte trop cher à l’administration : le titulaire doit être payé même entre deux remplacements. D’où le recours aux contractuels (mais eux aussi en voie de disparition) et surtout aux vacataires. Et on arrive à une situation aussi étrange : une fois que les 200 heures sont passées, le vacataire doit s’en aller, même si le remplacement nécessaire n’est pas terminé...du coup les élèves se retrouvent avec un 3eme professeur remplaçant (voire 4 dans l’année). La continuité du service public, si elle est officiellement assurée, perd en qualité dans tous les cas. (cas vécu par ma nièce qui s’est vue changer de professeur d’anglais trois fois dans l’année en 6eme)


            • Ronny Ronny 9 mai 2007 15:46

              @ auteur

              Que la fonction publique fonctionne avec des CDD, c’est certain. Que les CDD soient plus nombreux que les statutaires dans certains services, c’est aussi certain...

              Que ls CDD travaillent plus ou mieux que les statutaires n’est pas avéré, l’inverse non plus (vous ne le dites pas d’ailleurs). En revanche dans mon domaine, et à compétence égale, le CDD gagne plus que le statutaire, modeste compensation pour la précarité je pense.

              En revanche, faire croire que les syndicats se battent pour conserver cette précarité est au mieux une erreur, au pire un mensonge de première. Toutes les revendications formulées par tous les syndicats (Sud, FO, CGT, CFT et meme CGC) vont dans mon secteur dans le même sens, celui de la transformation des cdd en cdi après un contrat de plus de 3 ans et un renouvellement. Peut être exiqte-t-il un cas contraire dans la territoriale, mais le titre de votre article est tout à fait trompeur !

              @ lerma

              Quand on regarde les horaires d’ouverture des « services publics » on comprend le déphasage complet entre le privé et le public ! Vous parlez sans doute des métros, bus, trains de nuit, de lentretien des routes, des voies, sans doute, des hopitaux ouverts 24h/24, des policiers et gendarmes disponibles toute la journée et toutes la nuit aussi, des pompiers, et même des très décriés professeurs, disponibles pour recevoir les parents le soir jusqu’à pas d’heure (ben oui, après y’a des corrections et des préparations) ou le samedi de midi à 14 heures parfois... C’est vrai, ces salauds de fonctionnaires ne foutent rien !

              Vous voulez du privé, vous en aurez. Quand france telecom était publique, on ne payait pas les changements de ligne, pas les installations de prises téléphoniques, pas la conservation du numéro. Maintenant que c’est « privé », tout cela se paie, sans que le service soit de meilleure qualité. Faut bien donner à manger aux actionaires ! Si vous y voyez un avantage en tant que consommateur, tant mieux pace que de mon côté ...

              Vous confondez aussi dans votre mépris pour le public horaire d’ouverture et horaire de travail : rien à voir. Nombre de service sont ouverts sur des crénaux horaires limités. Ce qui ne signifie pas que les gens ne travaillent pas derrière au contraire. C’est simplement que les effectifs ne permettent pas de faire plus !

              Une des raisons pour lesquelles les investisseurs étrangers sont très nombreux en France est justement la qualité des services publics. Vous devriez y réfléchir un peu ...


              • zutafruit 3 juin 2007 23:01

                Privatiser ??

                En cas de privatisation, n’oubliez jamais de payer vos factures dans les délais si vous voulez éviter de gros ennuis : la semaine dernière en Nouvelle-Zélande (où la fourniture d’électricité est privatisée), un fournisseur a coupé le courant au domicile d’une femme qui était sous assistance respiratoire et elle en est décédée.

                La privatisation liée à la suppression progressive des fonctionnaires est un désastre absolu pour le bon fonctionnement des services publics et entraîne une dégradation du droit du travail, y compris pour le secteur privé..

                Plusieurs ministères sont déjà dans des situations critiques, mais le pire c’est peut-être les agents du Trésor Public (même pas le droit de prendre des contractuels) qui depuis plusieurs années déjà connaissent le non-remplacement des départs en retraite, etc.. Bref, malgré leur sens du devoir, ils ne peuvent plus vérifier correctement les comptes publics et c’est plutôt grave !  smiley


              • zutafruit 3 juin 2007 23:30

                Finalement, en relisant votre article, je m’aperçois que vous n’évoquez que les cas de CDD prévus par la loi.

                Leur situation est peut-être difficile, mais ils sont souvent très bien rémunérés. Qu’on se comprenne bien, je ne parle pas des remplacements de congés maternités puis parentaux (très précaires et mal payés) mais plutôt de postes très spécifiques conclus pour 3 ans renouvelables et ejectables selon les élections.

                En ce qui concerne cette « élite de mercenaires », qui a bien souvent un réel mérite professionnel, leur statut est défini au départ et ils savent que leur temps est limité dans la fonction publique. S’ils veulent être titulaires, ils doivent passer les concours comme les autres (mais le salaire sera moins motivant), ou trouver une autre collectivité tous les 6 ans.

                Dommage, il y avait beaucoup à dire sur tous les autres CDD ou CDI de la fonction publique (trop souvent illégaux).


              • Nadette 9 mai 2007 17:06

                @ Maud

                Je suis bien d’accord avec vous. Je voulais montrer avec mon exemple que là où ce statut existait, il était en train de disparaître pour des questions d’argent. Je le déplore.


                • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 mai 2007 20:55

                  C’est derrière ce commentaire bien sympathique que j’ai décidé de faire quelques réponses, puisqu’il faut bien vivre à nouveau après les présidentielles.

                  @ Le Furtif - Ton commentaire montre combien les fonctionnaires ont l’âme sensible. Ne peux-tu supporter la réalité ? Lorsqu’une collègue s’arrête en maternité, puis décide de prendre un congé parental, celui-ci est renouvelé tous les ans. Eh bien, pendant ce temps-là, une autre collègue travaille 3 ans et demi avec une visibilité maximale d’un an. La politique familiale est une chose, la gestion globale des ressources humaines en est une autre. Les femmes ont des enfants tard à cause de la précarité. Ah, si je pouvais faire un décompte des congés maternité des agents, sous ma propre direction, commencés dans l’année qui suit la titularisation : impressionnant ! Et je ne raconterais pas ici ma vie personnelle, mais oui il y a des contradictions et les précaires attendent, attendent, attendent... y compris pour faire des enfants que les fonctionnaires élèvent les leurs.

                  @ Ronny. Fais-moi la grâce de considérer que le titre de l’article est provocateur plutôt que trompeur. D’abord parce qu’il n’est pas faux et ensuite parce que le jeu du titre est aussi d’attirer l’attention, je le concède bien volontiers.

                  Mais le titre n’est pas faux ! Bien sûr, les syndicats ne sont pas pour la précarité des autres, mais ils sont pour la protection du système du concours (volontairement ignoré dans cet article) et le statut qui exclut les autres, les hors statut et les non nationaux. Ce dernier point n’étant pas le moins scandaleux. Et je me permets tout de même de rire un peu (jaune) quand je lis que les syndicats sont d’accord pour le CDI au bout de... 6 ans ! Ce qui, appliqué au privé, ferait immédiatement hurler tout le monde ! A juste titre.


                • Christian Delarue Christian Delarue 29 août 2009 23:13

                  Je suis aussi pour le passage par le concours selon le système de la qualification pour entrer dans la fonction publique.

                  Par contre je suis favorable à l’ouverture aux résidents étrangers depuis cinq ans sur le territoire avec engagement de service exclusif.

                  Je suis contre la suppression de la catégorie C comme j’étais déjà opposé à la catégorie D.

                  Le précariat dans le public est en principe exceptionnel (enfants auxiliaires l’été) mais parfois durable (emplois de ménage). Les syndicats défendent ces contrats pour garantir de bonnes conditions de durée, de salaire, de congés, etc... .
                  Mais pour l’avancement il faut passer par le concours. Dura lex sed lex !

                  CD


                • ExSam 9 mai 2007 21:51

                  Est-il légitime d’avoir un droit du travail si différent entre le secteur public et le secteur privé ? On ne sait pas très bien par quoi ces différences sont justifiées

                  Faut-il poser une question fermée à la manière sarkozienne pour obtenir une réponse lucide et pensée ?..

                  La réponse est évidente.

                  Faut-il penser qu’à vouloir aligner les salaires et statuts sur le moins-disant social et professionnel, on oeuvre pour une situation meilleure des salariés en France ?..

                  La réponse est évidente.

                  Ce n’était pas la peine de te fatiguer autant pour en venir à cette conclusion téléphonée. Quoique. L’incrimination des syndicats manque, naturellement, d’explications fouillées sur l’exacte opposition syndicale, comme la nature véritable de ce qu’elle proposait.

                  Mais démolir les syndicats est naturellement corrélatif d’une volonté de transformer le service public en privé, donc de le détruire.

                  A l’échelon local on retrouve les mêmes petits acharnés à scier la branche qui les fait croûter, imitant ainsi aveuglément les rapaces larbins du marché qui siègent en haut lieu.

                  Pour notre plus grand malheur, pour quelques prébendes supplémentaires dans leur sombre carrière.


                  • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 mai 2007 22:00

                    Ce qui me gêne dans ton commentaire, c’est que tu as oublié un morceau important de la phrase : On ne sait pas très bien par quoi ces différences sont justifiées, mais elles dévorent la solidarité entre les salariés.


                  • zets zets 10 mai 2007 08:01

                    Je suis professeur de musique en Ecole de musique municipale, vacataire avec un CDD d’un an (renouvelé depuis 5 ans) et effectivement ça peut durer 20 ans comme ça. Non diplomé, je coute moins cher qu’un diplomé qu’il faudrait embaucher en CDI.

                    On nous assure le reconduite de notre emploi à vie, sauf si... aux prochaines élections, l’équipe municipale change (elle est actuellement de gauche) et justement le programme des opposants est réduire les dépenses de la mairie. Nous sommes en première ligne dans le dégraissage peut être à venir.

                    Sale statut, d’ailleurs je change de métier à la prochaine rentrée.


                    • zutafruit 3 juin 2007 22:38

                      Courage à tous les CDD de l’enseignement musical et à vous en particulier !! Mon mari a fait 18 ans dans ces conditions et à chaque rentrée, c’était l’angoisse car il était payé au nombre d’élèves... Finalement, il a pu être intégré comme titulaire mais en y perdant des plumes et a du repasser tous les concours pour retrouver son titre (mais pas encore le salaire).. Je comprends très bien ce que vous pouvez ressentir et je me demande encore comment de telles situations restent possibles. Je trouve inadmissible que les DRH puissent fermer les yeux sur ces contrats illégaux et pire encore que les agents du trésor public et les préfectures fassent de même. Est-ce une politique délibérée ?? Au delà de ces réflexions, je crois que l’apprentissage de la musique ne devrait pas être géré par des municipalités ou communités d’agglomérations qui oublient leur mission d’éducation dans ce domaine et privilégient d’autres intérêts financiers (vu que dans le domaine culturel, on intègre la rénovation du patrimoine des églises ou autres vieux murs, qui est bien plus juteuse !!). Pour finir, c’est vrai que l’enseignement de la musique en France tourne au désastre et que devant la précarité des emplois, beaucoup de personnes très qualifiées et compétentes se tournent vers d’autres professions comme vous envisagez de le faire, malheureusement.. smiley


                    • Christian Delarue Christian Delarue 29 août 2009 23:04

                      Les garanties statutaires offertes pour la « territoriale » sont moins fortes que pour l’Etat.
                      Pour entrer comme cadre de FPT, il faut passer un concours (règles républicaines de la qualification et de la neutralité) puis, pdt le temps d’un an, il faut encore « se vendre », comme dans le privé, CV à l’appui, à une commune ou un office ou un CG, etc... En cas d’échec pdt un an c’est retour au chômage.

                      Certaines communes pratiquent même l’analyse graphologique pour la sélection de ses agents ! La FPE, qui s’est pourtant contractualisée, ne connait pas ce genre de bêtise. Pas encore ! La tendance à chercher la bête rare plus performante que les autres pousse à ce genre de pratique qui a l’inconvénient de laisser au chômage des personnes compétentes mais moins à l’offensive sur tout ce qui bouge dans un service.

                      CD

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