Pandémie, un échec français
Bien que la pandémie due au coronavirus soit loin d’être terminée, il est désormais possible de comprendre les raisons d’un échec pour un pays, la France par exemple, alors que d’autres ont bien mieux résisté.
Nous savons aujourd’hui que tout a commencé en novembre 2019, via quelques lanceurs d’alerte, en Chine, lesquels ont été muselés... avant de devenir des héros.
Ils avaient pour nom Li Wenliang, mais aussi Chen Qiushi, Fan Bin, et 450 internautes ont été interpellés depuis janvier pour avoir partagé des informations sur le coronavirus qualifiées de « fausses rumeurs », par le gouvernement chinois. lien
Hélas, le premier cas hors de Chine a été constaté dès le 13 janvier, en Thaïlande : il s’agit d’une personne venant de Wuhan, point de départ probable de l’épidémie.
2 jours après, un autre cas était déclaré au Japon, une personne venant elle aussi de Wuhan... suivaient la Corée du Sud, le 20 janvier, les USA, le 21... et le 24 janvier en France... d’autres allaient suivre à un rythme accéléré et touchant la quasi-totalité des pays de la planète. lien
Le temps de réaction pour lutter contre l’épidémie est évidemment essentiel, et ceux qui ont réagi le plus tôt ont payé des additions moins lourdes, très logiquement.
La France n’a réagi que le 17 mars, soit près de 2 mois après le 1er cas. lien
Le 15 mars, 5423 cas de coronavirus étaient constatés dans notre pays, lequel comptait déjà 127 morts. lien
Sans rentrer dans le détail, on sait aujourd’hui que les 2 millions de personnes contaminées dans 185 pays du monde seront bientôt atteints : l’Italie payant la facture la plus lourde, avec déjà 19 400 morts... suivis par les USA avec 18 500 morts, puis l’Espagne, 16 300 morts, la France ayant passé le stade des 14 000 morts. lien
Parmi les pays qui ont le mieux résisté, on peut citer l’Allemagne avec 2 871 décès (au 12 avril)... lien
Mais, si l’on veut faire une approche différente, en calculant le pourcentage de population par rapports aux décès, une autre lecture est possible.
Il est intéressant de comparer les USA, avec leur plus de 330 millions d’habitants, et leurs 18 500 morts à la France, qui avec une population 5 fois moins importante à plus de 14 000 morts... alors que l’Allemagne, avec ses quasis 83 millions d’habitants, n’en a qu’un peu plus que 2000. lien
Le premier constat semble lié au temps de réaction des gouvernements, mais aussi aux stratégies décidées.
En Allemagne, comme en Corée du Sud, le choix a été fait de dépister un maximum de personne, afin de les soigner pour éviter qu’ils contaminent autour d’eux.
Chaque semaine, dès la fin janvier, entre 300 000 et 500 000 tests sont réalisés gratuitement chaque semaine, dans les hôpitaux, les cabinets médicaux, mais aussi les parkings avec l’objectif d’en réaliser bientôt 200 000 par jour. lien
En France, le choix a été diamétralement opposé, en prenant des décisions plus tardives, (16 mars) et apparemment moins efficaces : confinement... absence de masques, et de matériel de protection, pénurie de lits, manque de personnel soignant, et peu de détection : 4000 tests seulement réalisés par jour... soit seulement 60 000 depuis le début de l’épidémie. lien
On peut aussi citer la Corée du Sud, qui à lancé très vite le dépistage massif, et à la mi-mars, pour 9000 cas recensés, le bilan a été de 94 morts, mi-mars, après 300 000 tests réalisés. lien
Quant au choix du traitement, le message gouvernemental est totalement brouillé, et celui de la chloroquine, utilisé pourtant avec succès dans la région de Marseille, est traité dans la plus grande cacophonie... d’autant que l’on sait que ce traitement n’est efficace que s’il est appliqué à temps.
Sur plus de 1000 patients traités avec ce produit, associé avec un antibiotique (l’azithromycine), 973 ont été guéris en 10 jours, soit 91,7%, alors qu’aucune toxicité cardiaque n’a été constatée. lien
Comment aussi ne pas incriminer les choix de la France, décidés par Sarkösi, puis Hollande, et poursuivis par Macron, de décider que le service public se devait d’être rentable ?
Ils ont supprimé des lits, fermés des services d’urgence, diminué drastiquement les budgets de recherche, alors que le monde avait déjà connu plusieurs alertes sévères : sida, sras, etc... Et ils ont surtout oublié que la santé n’est pas une marchandise.
Qui se souvient qu’en 2007, Éric Woerth reprochait au système de santé d’avoir « trop de lits d’hôpitaux ». lien
Hollande en a supprimé 17 500... et Macron 4172 supplémentaires.
C’est bien là où, finalement, ce gouvernement, et ceux qui l’ont précédé, se sont trompés.
Ce qui n’a pas empêché le chef de l’état de déclarer, le 12 mars 2020 « ce que révèle cette pandémie, c’est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ». lien
Imaginer une société ou tout doit être rentable, de la distribution du courrier, aux soins apportés aux citoyens, en passant par l’éducation, et quelques autres domaines, est une erreur, qui, pour cette pandémie, s’est payée cash.
Et la facture sera lourde.
Gouverner, c’est prévoir disait, parait-il, Thiers... lequel n’avait manifestement pas tiré des leçons de sa pensée... d’autant qu’il est probable qu’il n’en soit pas « l’inventeur »... lequel serait Émile de Girardin. lien
Et on peut en déduire que ne pas prévoir, ce n’est pas accréditer l’idée de gouverner.
Or qu’a fait Macron, à part ne pas prévoir ?
On ne peut lui imputer la seule responsabilité de mettre à mal notre système de santé, puisque Hollande, et avant lui Sarkozy, étaient sur la même longueur d’onde.
Sauf qu’aujourd’hui, la facture est élevée.
Aller congratuler le personnel hospitalier, lequel a été méprisé depuis l’élection de celui qui se prenait pour Jupiter, n’est probablement qu’une banale opération de « com ».
Et qui en douterait.
Dès à présent, le patron du Medef entend imposer sa solution : des semaines de 60 heures... des congés rabotés... et les droits du travail singulièrement attaqués.
On a déjà une petite idée de ce que veulent les grands patrons de l’après confinement.
Mr Bompard, le patron des carrefours, a encaissé des milliards pour lui permettre de maintenir à flots ses entreprises, mais il n’y a toujours aucune protection pour ceux qui travaillent pour lui... alors qu’il avait assuré ; « depuis le premier jour, et chaque jour, notre priorité est votre sécurité sanitaire". lien
Mais le peuple de France l’acceptera-t-il ?
Rien n’est moins sûr.
Un sondage Odoxa récent affichait qu’un peu moins de 80% des français, jugent que le gouvernement n’a pas fait ce qu’il fallait pour équiper les soignants, et les hôpitaux, qu’il n’a pas été clair, ni cohérent, et qu’il a menti aux français. lien
Adrien Quatennens s’est exprimé dans les colonnes de l’Humanité : « aucune leçon n’a été retenue de la crise de 2008... aujourd’hui, la crise est d’abord sanitaire (...) mais nous ne combattons pas seulement un virus (...) nous combattons les effets d’un virus sur un modèle politique et économique qui a tout fragilisé, tout détruit, et nous a mis en situation de vulnérabilité ».
Dans cette tribune, il s’inquiète qu’ils ne profitent de la situation pour sucrer les congés pays, sans penser à rétablir l’ISF... concluant : « leur modèle ne peut être la solution car il est l’essentiel du problème ». lien
Pas étonnant dès lors que les services de renseignements craignent une colère populaire.
En effet, le jour de la colère n’est pas connu, mais son heure l’est déjà.
11 h...
A Rennes un collectif baptisé « refusons le retour à la normale » peaufine déjà les mots d’ordre... : « mettons le pouvoir en quarantaine... notre colère ne sera pas confinée ». lien
A la veille d’une nouvelle apparition médiatique, dont on cherche à comprendre le sens, Macron n’a toujours pas admis la médiocrité de sa gestion de la crise... et depuis le début de la pandémie, a joué les girouettes.
Comme aurait pu dire mon vieil ami africain : « en avril ne te déconfine pas d’un fil, et en mai, fais leur payer ce qu’ils t’ont fait ».
Le dessin illustrant l’article est de Goutal
Merci aux internautes de leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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