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Uribe, Correa et... Lipietz

Après la mort de Raúl Reyes, le nº 2 des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) en territoire équatorien, Alain Lipietz, président de la Délégation du Parlement européen pour la Communauté andine des nations (CAN), écrivit deux lettres. Une à Alvaro Uribe, président de la Colombie, pour le condamner et une autre à Rafael Correa, président de l’Équateur, pour lui exprimer sa solidarité et lui proposer ses bons offices de médiation entre les gouvernements de deux pays. Trois choses m’ont frappé : le style, la faiblesse des arguments et l’originalité de sa médiation. Le style, parce qu’il n’est pas habituel que des organismes comme celui qu’il préside s’adressent dans des termes pamphlétaires ou polémiques à un chef d’État, en l’occurrence Uribe. L’originalité de la médiation parce que A. Lipietz prend parti pour Correa avant une éventuelle nomination en tant que médiateur. Il veut être le médiateur de Correa contre Uribe.

Quels que soient la vérité et le jugement que l’on peut porter sur le président de la Colombie, ils ne changent en rien le fait que les lettres d’A. Lipietz sont loin d’être à la hauteur de ses responsabilités. Mon but donc n’est pas de défendre ou d’attaquer Uribe, mais de critiquer les lettres de Lipietz pour leur faiblesse et parce qu’elles sont représentatives de la façon qu’ont certains Européens de se « passionner » pour l’Amérique latine.

Tout d’abord, dans le conflit entre le Venezuela, l’Équateur et la Colombie, je prends parti pour la Colombie tout en admettant qu’Uribe a violé la souveraineté du pays voisin et que les autres pays avaient raison de rejeter cet acte. Et j’ajoute : Primo, les Farc sont un groupe terroriste avant même d’être catalogué comme tel par les États-Unis et l’Union européenne. Secondo, le socialisme du XXIe siècle à la Chávez, la révolution bolivarienne et Hugo Chávez lui-même font partie du mauvais folklore tropical. Les historiens considéraient Bolívar comme le précurseur de la droite colombienne, le voilà maintenant devenu le père du socialisme avec Chávez comme prophète. Et tertio, Correa doit encore faire ses preuves parce que pour le moment il est mal embarqué avec son allié Chávez dont il est trop dépendant par obligation ou par conviction. Correa m’a déçu. Je croyais son socialisme porteur d’espoir et différent de celui du teniente coronel. Je le connaissais mal sans doute.

Voici donc mes commentaires sur les lettres de Alain Lipietz :

LIPIETZ : « La protestation indignée du président de la République équatorienne, Rafael Correa, et la réprobation internationale appelée par cette violation de la souveraineté équatorienne contraire à toute légalité, ne vous ont sans doute pas surpris... »

Non, les protestations n’ont pas surpris Uribe. Il s’attendait à tout. Il a reconnu les faits. Il ne pouvait pas les nier. Chávez et Correa ne reconnaissent pas - on les comprend - leur complicité avec les Farc malgré les preuves apportées par les ordinateurs de Reyes et dont Lipietz admet leur authenticité comme on le verra plus loin quand il parle du soldat Moncayo, otage des Farc. Cette complicité est-elle plus grave que l’incursion des militaires colombiens en Équateur ? Je ne sais pas, mais Lipietz la passe sous silence dans sa lettre à Correa. D’après la résolution 1373 des Nations unies « ... chaque État a le devoir de s’abstenir d’organiser et d’encourager des actes de terrorisme sur le territoire d’un autre État, d’y aider ou d’y participer, ou de tolérer sur son territoire des activités organisées en vue de perpétrer de tels actes ». Correa en dénonçant la Colombie a reconnu, par la même occasion, l’existence des "campamentos" sur son territoire qu’il niait avant, malgré les nombreuses notes que le gouvernement colombien lui avait adressées. Les Farc ont violé le territoire équatorien. Le « campamento » des Farc était permanent, selon le journal El Comercio de Quito. Correa n’a pas dénoncé ni condamné cette violation. Corrrea prétend ne pas être au courant et n’a pas répondu à Uribe sur cette accusation. En revanche, le Pérou et le Brésil collaborent avec la Colombie aux frontières.

Dans cette incursion sur les terres équatoriennes, il faut faire la différence entre la matérialité des faits et l’intentionnalité de l’acte. Ces principes font partie des principes généraux de droit pénal dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Le droit pénal français, ainsi que le droit pénal en Amérique latine, contient un article très court et très clair à ce sujet et que l’on peut appliquer par analogie dans le conflit entre la Colombie et l’Équateur. "Art. 121.3 : Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre."

Je ne pense pas que le président Uribe avait l’intention de s’approprier une partie de l’Équateur, d’attaquer ses citoyens, ses forces armées, ses infrastructures. Pourquoi aurait-il eu ces intentions ? Il s’attaquait à un terroriste colombien, qui se croyait chez lui en Équateur comme le montrent les ordinateurs de Reyes. Bien sûr, Uribe voulut sciemment courir des risques et il pense que la fin justifie les moyens.

LIPIETZ. « En tant que président de la délégation pour la Can (Comunidad Andina de Naciones), je ne peux qu’exprimer ma totale incompréhension devant une telle agression de la Colombie envers un pays frère, en pleine négociation d’un accord d’Association entre la Can et l’Union européenne. »

Quant à moi, je suis surpris des réactions de Correa, d’Ortega et de Lipietz. Un Équatorien, dit dans http://www.hoy.com.ec/NoticiaNue.asp?row_id=290496 :

“Personne ne peut nier que la Colombie a violé la souveraineté de l’Équateur en tuant l’ennemi numéro un de ses citoyens dans notre territoire. Mais l’Équateur ne rompit pas ses relations avec le Pérou ni pendant les funestes jours de la ’guerra del Cenepa’ ni dans celle de Tiwintza. Dans ces moments obscurs, l’aviation péruvienne bombardait nos détachements militaires et nos garçons revenaient dans des caisses en bois ou mutilés, mais nous n’expulsâmes pas l’ambassadeur du Pérou et, encore moins, rompîmes les relations. Peut-être fallait-il le faire. Je signale le fait pour mettre en évidence ce qui, à mon avis, est aujourd’hui une exagération.” (La guerra del Cenepa eut lieu en février 1995 lorsque Fujimori essaya, selon la version équatorienne, de s’approprier une zone du territoire équatorien.)

Quant à Ortega, il faudra admettre qu’il a la mémoire qui flanche quand il nous joue le rôle de la vierge effarouchée. L’opération Danto 88, pendant le premier mandat d’Ortega, fut une violation de la souveraineté hondurienne, la mort d’une centaine des "Contras" et plusieurs centaines des blessés. Mais, diriez-vous, ce n’est pas la même chose parce que les "Contras" étaient financés par ce salaud de Reagan et les sandinistes sont de gauche donc... Ortega nous dira que les Contras étaient des criminels dangereux pour la sécurité du Nicaragua à solde de "el imperio" tandis que Raúl Reyes "su hermano y compañero" était un négociateur sans danger pour la Colombie et la flamme qu’alimente l’espoir des otages et leurs familles.

La « totale incompréhension » de Lipietz me surprend par son caractère sélectif. Il veut ignorer les complicités entre Correa et les Farc comme on le voit dans les extraits des ordinateurs, dont il reconnaît l’authenticité, lorsque Raúl Reyes écrit :

« 2- Je résume la conversation récente avec l’émissaire du président Correa :

e)- veut expliquer les propos du Plan Ecuador, avec lequel il prétend contrer les effets nuisibles du Plan Colombia, qu’appliquera dans la ligne frontalière ;

f)- pour le Plan Ecuador, ils nous demandent des cours d’organisation de masses pour les natifs de la frontière. Lesquels seront chargés par le gouvernement de coordonner avec les Farc le travail frontalier. Avec l’avantage qu’une partie de ces gens sont du Partido Clandestino ou participent au Comité Binacional orienté par le Frente 48 »

Lipietz reconnaît que les Farc, les AUC et l’ELN ont des agissements criminels et que l’Union européenne les a inscrits dans la liste de terroristes, mais ignore toujours les complicités de Chávez et de Correa avec les Farc : « Je ne nie en aucune manière le droit du gouvernement constitutionnel colombien de répondre par les armes aux agissements criminels des groupes que l’Union européenne elle-même a inscrits et maintient sur la liste des groupes terroristes : les AUC, l’ELN, les Farc. Mais porter le feu dans des pays voisins, déjà fortement perturbés par l’afflux des réfugiés colombiens, est une toute autre affaire. »

Le journal colombien El Espectador dans son édition du 23 mars 2008 (http://www.elespectador.com/noticias/judicial/) publie les déclarations d’un général retiré de l’armée brésilienne. En 2002, cinq guérilleros des Farc furent abattus par l’armée brésilienne sur le territoire colombien. Selon le général, dans cet incident « il n’y a pas eu les cris qu’on a maintenant lors de l’incursion de la Colombie en Équateur ». Et il ajoute avec beaucoup d’humour et d’ironie : « Je peux garantir que ce fut en territoire brésilien parce ce fut avant la ligne rouge qui divise le fleuve. Existe-t-il une ligne rouge ? Non, elle n’existe pas, alors ce fut avant la ligne ».

De toute évidence, le haka de Correa (il fait mieux que les All Blacks) s’explique par la peur des ordinateurs de Reyes. Le rideau de fumée doit servir à cacher sa complicité avec les Farc. Correa attend un geste de la Colombie pour rétablir les relations diplomatiques selon les déclarations du ministre équatorien des relations extérieures. Quel geste ? Ne plus parler de ces maudits ordinateurs.

La solidarité des pays latino-américains avec l’Équateur est, avant tout, de la solidarité envers eux-mêmes étant donné que la plupart ont des problèmes de frontières : Chili-Bolivie, Chili-Pérou, Chili-Argentine, Colombie-Venezuela, Colombie-Nicaragua, Venezuela-Guyana, Nicaragua-Honduras, Nicaragua-Costarica, Honduras-Salvador. Même le Pérou, proche de la Colombie devait répudier l’incursion sur le territoire équatorien puisque son litige des limites maritimes avec le Chili est en discussion, en ce moment, devant la Cour internationale de justice à La Haye. Le Chili soutient l’Équateur puisqu’il a l’appui de celui-ci dans ce conflit. Plus qu’un problème juridique, c’est une question d’opportunité politique. Entre États, ils se renvoient l’ascenseur comme dans les affaires privées.

LIPIETZ. “En tant que Français, je garde mémoire d’une guerre atroce que mena mon pays contre le Front de libération national algérien, avant de finir par négocier avec lui. Cette guerre fut émaillée d’incidents internationaux du même ordre : le bombardement de Sakhiet en Tunisie, le détournement d’un vol international pour capturer des dirigeants du FLN... Ces actes discréditèrent à ce point la diplomatie française qu’elle perdit une guerre que ses militaires pensaient avoir gagné sur le terrain.”

Cette comparaison me surprend. Tout d’abord, la France n’était pas chez elle et le FLN n’est pas les Farc. La conquête et la colonisation de l’Algérie ne furent pas une partie de plaisir, tout au moins pour les Algériens. La Colombie, en revanche, est chez elle. L’État colombien combat des terroristes qui s’acharnent sur le peuple colombien depuis plus de quarante ans et qui veulent créer un Etat dans l’État. Le FLN luttait pour l’indépendance du peuple algérien. La Colombie, équivalent de la France serait-elle une puissance colonialiste qui envahi le pays des Farc l’équivalent du FLN algérien ? Quel est le pays des Farc colonisé par la Colombie ? Existe-t-il une Colombie colombienne et une Colombie farcienne comme il avait une Algérie française et une Algérie algérienne ? Le président de la Délégation du Parlement européen pour les pays de la Communauté andine pense-t-il que ce pays des Farc est le territoire près de la frontière colombo-vénézuélienne et que les Farc essayent de transformer en État indépendant avec l’aide de Chávez et de Correa ? Pense-t-il comme Chávez que le Venezuela limite à l’Ouest avec les Farc en tant que future prolongation du territoire vénézuélien comme le prévoit la géopolitique bolivarienne chaviste ? Cette stratégie est une menace pour la Colombie avec ou sans Uribe au pouvoir.

LIPIETZ. « Il est révélé, par l’un des ordinateurs saisis dans le campement de Raul Reyes, que des autorités équatoriennes avaient pris des dispositions pour qu’en cet endroit, près de la frontière, soit négociée la libération du soldat Moncayo... » (Donc, Lipietz reconnaît l’authenticité des ordinateurs.)

En effet. Dans le point G, il est dit que le gouvernement équatorien demande la libération du « fils de Moncayo ou un autre ». Dans le point 11, « demandent à notre chef et au secrétariat un apport pour impulser leur gestion de l’échange qui peut être de rendre au président Correa le fils du professeur Moncayo ou quelque chose qui permet de dynamiser leur travail politique. »

Donc le soldat Moncayo ou n’importe quel autre otage. L’important est que Correa, jaloux de Chávez, puisse avoir aussi une option dans la bourse des otages. Chávez en a déjà reçu 6 et Correa rien. C’est injuste. On appelle ça, le trafic d’otages. Mais ça peut être aussi « quelque chose d’autre ». Il faut qu’on parle de Correa en Équateur, en Amérique latine et en Europe.

Sous le prétexte d’accord communautaire Chávez, Correa, Sarkozy et les Farc ne cherchent que des bénéfices politiques. Les trois présidents pour améliorer leur image et les Farc pour obtenir le statut de belligérance, redorer leur image et obtenir la démilitarisation de Florida et Pradera. Qu’importe pourvu qu’on libère les otages, diront certains. Peut-être, mais ne soyons pas dupes et cessons de croire aux sentiments humanitaires des négociateurs.

LIPIETZ. « Songez-y un instant : que se serait-il passé si un médiateur important, évêque colombien, dirigeant de la Croix-Rouge, ministre ou député d’un pays médiateur européen, avait été ce soir-là à négocier avec Raúl Reyes dans le campement facilité par les autorités équatoriennes ? Que se serait-il passé s’il avait été tué, lui aussi, par une bombe colombienne ? Que se serait-il passé si Raul Reyes avait été localisé au Vatican négociant avec des émissaires suisses ? Auriez-vous fait bombarder le Vatican ? »

Cela aurait été très grave, bien entendu, dans le cas de votre scénario imaginaire. Mais, un évêque, un ministre, un médiateur européen ou Sarkozy ne se seraient pas trouvés à l’endroit où Reyes fut abattu. Ces négociateurs se seraient réunis à Quito ou à Caracas. Ils auraient fait comme on a fait avec les 6 otages libérés en janvier et février. Ivan Márquez du secrétariat des Farc, Piedad Cordoba, Chávez et Chacín se rencontrent régulièrement a Caracas. De la même manière, ils peuvent le faire à Quito. Uribe ne va pas bombarder une de ces capitales parce que ce n’est pas la même chose de lancer 10 bombes près de la frontière sur quelques mètres carrés de jungle que sur une ville. Et puis ses négociateurs auraient informé Uribe de leur démarche. Ce type d’argumentation est un modèle d’amateurisme. Construire un scénario sur mesure pour faire valoir notre démonstration est une bonne technique, mais pour le roman policier. Dans celui-ci, on imagine d’abord la fin et puis on met en place les personnages et l’intrigue en fonction de cette fin qui sert de fil conducteur.

Dans la même logique, Lipietz aurait pu être plus dévastateur et impitoyable en écrivant : "Et si Raúl Reyes s’était réfugié dans l’appartement où habite votre mère, auriez-vous bombardé l’édifice d’appartements ?" Avec cette réplique, Lipietz aurait envoyé Uribe, une fois pour toutes, dans les poubelles de l’Histoire et se serait propulsé vers la célébrité dans les cafétérias du Parlement européen et dans les bistrots de son quartier.

Pour Lipietz, d’après la lettre au président Uribe, Raúl Reyes est un négociateur et pas un criminel. Il n’utilise jamais le mot terroriste. Correa se refuse également à utiliser ce vilain mot qui fait désordre dans la nouvelle éthique de la révolution chaviste. Je ne suis pas d’accord avec Lipietz, mais les choix de ses adjectifs ainsi que celui de ses préférences politiques est un droit, garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme, cette même déclaration que Raúl Reyes n’a jamais respectée pendant sa longue carrière de "bon révolutionnaire" selon le qualificatif que lui accorde Chávez avant la minute de silence à sa mémoire.

Lipietz serait-il un « Français qui parle trop » comme disait Che Guevara du malheureux Régis ou un Jean-Edern Hallier cet autre « conquistador » de l’Amérique latine ? Lipietz connaît-il la Colombie aussi bien qu’il le croit malgré sa vieille amitié pour le peuple colombien ? A-t-il une vision romantique du guérillero ?

LIPIETZ. « Ce qui est certain, c’est qu’en faisant tuer Raúl Reyes en cet endroit, les Forces armées colombiennes ont mis un terme aux négociations pour la libération du soldat Moncayo et sans doute de bien d’autres à sa suite. Je pense en particulier à l’ex-sénatrice Ingrid Betancourt, dont les "preuves de vie" inspirent les plus hautes inquiétudes sur sa santé à court terme. »

Nous assistons, dans cette lettre, à un renversement de l’échelle des valeurs démocratiques. D’une part, la Colombie est condamnée pour son incursion en Équateur et c’est normal, mais les Farcs ne sont pas condamnés et les complicités du Venezuela et de l’Équateur sont ignorées. D’autre part, pour ce qui concerne les otages, le coupable n’est pas celui qui kidnappe pour exercer un chantage, mais celui qui refuse de se soumettre au chantage. Avec le même critère, Astrid Betancourt la sœur d’Ingrid disait clairement dans sa conférence de presse contre la marche du 4 février (Vodeo sur www.betancourt.info) : « Les Farc sont responsables de la séquestration d’Ingrid, mais si elle est toujours là, c’est la faute d’Uribe. » Les Farc de leur côté tiennent le même raisonnement. S’ils ne libèrent pas les otages, c’est à cause d’Uribe. Si Ingrid Betancourt meurt en captivité, c’est la faute d’Uribe. Et pourquoi ? Parce que Uribe n’accepte pas ses conditions. Eh bien, non. Les Farc sont responsables de la prise d’otages et de leur maintien en captivité. Faisant preuve d’une absence totale des sentiments humains, les Farc prennent en otage des centaines de Colombiens en faisant appel, pour leur libération, aux sentiments humains des dirigeants politiques et de l’opinion publique. La libération des otages serait un cadeau des Farc, une concession qui se mérite. Nous ne pouvons nous laisser entraîner dans ce genre de raisonnements absurdes et cyniques. Cela dit, Uribe doit être ouvert aux négociations, mais pas à n’importe quel prix. Il est urgent de trouver une formule.

LIPIETZ. « C’est donc porté par le souci de vos compatriotes que je vous appelle, Monsieur le président, non seulement à éviter les confrontations militaires qui mettraient en péril la vie des otages, mais à vous abstenir absolument de toute opération violente contre les négociateurs, émissaires ou médiateurs dans la recherche d’un accord humanitaire, que ce soit sur le sol de la Colombie, et à plus forte raison sur le sol d’un autre pays souverain. »

Lipietz n’a pas compris que, pour 90 % de mes compatriotes, les Farc sont des terroristes et que la seule raison pour laquelle Uribe a été élu et réélu c’est parce qu’il combat les Farc avec des résultats que même ses opposants reconnaissent. Que ce 90 % a tort ? Peut-être, mais c’est la réalité. Et c’est un autre débat. S’il faut suspendre toutes les opérations avec les Farc avant de s’asseoir à la table des négociations, les Farc n’auraient aucun intérêt à négocier. Le jour où le gouvernement colombien et les Farc décideront de négocier, ce jour Uribe devra arrêter les opérations militaires et les Farc les opérations terroristes.

Quant à l’accord humanitaire, parlons-en. L’accord humanitaire est le seul objectif des familles des otages. Rien de plus normal. Le seul objectif des comités de soutien d’Ingrid Betancourt et de Sarkozy est la libération d’Ingrid Betancourt même s’ils affirment vouloir la libération de tous les otages. Ne soyons pas dupes, mais je les comprends. Pour attendre ces objectifs ils pensent qu’il faut l’accord humanitaire, mais il y a un problème : les Farc exigent la démilitarisation de Florida y Pradera et le statut de belligérance. Ils ne veulent pas céder sur ce point. Uribe ne veut pas céder parce que ni lui ni les Colombiens ne veulent se faire rouler dans la farine une deuxième fois par les Farc comme c’était le cas à San Vicente del Caguan. Uribe propose une autre zone moins grande, sans habitants, sans armes et, comme garantie, les pays médiateurs (France, Espagne, Suisse), la Croix-Rouge, l’Église catholique. Les Farc refusent. Les Colombiens ne veulent pas non plus le statut des belligérants pour les Farc sauf si celles-ci changent de politique et de stratégie.

Et pour terminer, parlons de la lettre de Lipietz à Correa où il donne toute la mesure de ses dons de médiateur : « Ainsi, nous vous offrons nos bons offices de médiation entre votre gouvernement et le gouvernement colombien, si vous le souhaitez. »

Un candidat à médiateur qui prend parti pour Correa contre Uribe témoigne d’une très grande naïveté pour ne pas dire autre chose. Lepietz serait donc le médiateur de Correa contre Uribe. Drôle de médiation. Chávez, veut le statut de belligérance, pour les Farc, juge leur projet sérieux et digne de respect et garde une minute de silence à la mémoire de Reyes « el buen revolucionario ». Correa partage l’avis de Chávez et Lipietz rêve d’être médiateur. On ne prend pas parti pour un de deux présidents avant d’être désigné médiateur. Pendant la médiation non plus. Chávez c’est pareil, il veut redevenir médiateur entre les Farc dont il est complice et Uribe qu’il traite de « criminel, narcotrafiquant, mafioso, laquais de Busch, caniche de l’imperio... ».

Si Lipietz veut être médiateur, il devra d’abord apprendre le métier. Ça s’apprend. Et, qui sait, peut-être Lipietz deviendra le bon Français par qui la paix et la fraternité régneront un jour entre Correa et Uribe pour le bonheur des Colombiens et des Équatoriens. Sursum corda.


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41 réactions à cet article    


  • Ceri Ceri 26 mars 2008 12:28

    certes Lipietz s’est grillé en prenant parti aussi clairement.

     

    Mais dans l’histoire, c’est bien Uribe qui a enfreint le droit et a mené une incursion, et en + il accuse Chavez de financer les FARC dans la foulée.
    Uribe, mouillé jusqu’au cou dans le scandale de la parapolitique, lié aux narcos autant qu’aux paras, est loin d’etre blanc comme neige...

     

    Mon idée, c’est que Uribe sert la cause des Etats Unis, qui veulent absolument "flinguer" Chavez, et un petit conflit dans le coin leur plairait beaucoup.


    • Ceri Ceri 26 mars 2008 12:52

      euh les moinsseurs, révisez votre géopo !


    • rodrigue 26 mars 2008 14:45

      l’auteur :

      "Mon but donc n’est pas de défendre ou d’attaquer Uribe, mais de critiquer les lettres de Lipietz"

      et quelques lignes plus loin :

      " Tout d’abord, dans le conflit entre le Venezuela, l’Équateur et la Colombie,JE PRENDS PARTIE POUR LA COLOMBIE tout en admettant qu’Uribe a violé la souveraineté du pays voisin et que les autres pays avaient raison de rejeter cet acte"

      Incohérences entre autre, du soutien à un régime sous perfusion états-unienne (les 6 milliards du plan Colombie), parrain des paramilitaires et de la parapolitique qui par dessus tout ne veut pas de la mise en oeuvre d’un plan humanitaire (fusse au prix de la vie des otages) et d’une issue politique à un conflit qui dure effectivement depuis des dizaines d’années !


      • Ceri Ceri 26 mars 2008 14:53

        ah merci ça me rassure de voir que certains sont au courant pour la parapolitique...


      • Bleu Montréal 26 mars 2008 15:48

        Je ne vais même pas aller jusqu’au bout de l’article. C’est trop partisan et manque totalement d’objectivité (l’auteur a une dent contre Lipietz et d’autres gouvernements de gauche apparemment).

        Au suivant !

         


        • bede 26 mars 2008 16:05

          @l’auteur,

          J’ai bien aimé votre analyse de la situation géopolitique de l’Amérique Latine, tout comme celle de la Colombie et de ses deux voisins suite à la neutralisation du second ou, peut-être, du dirigeant maximo des FARC.

          Je ne vous suis pas dans votre analyse des lettres de Lipietz. Pourquoi perdre tout ce temps à lire ses écrits ou déchiffrer sa pensée ?

          Lipietz est considéré comme un zozo, même par ses amis verts, il n’est que de se rappeler de la mascarade qu’il a déclenchée il y a quelques années lors de la désignation du candidat vert à l’élection présidentielle. Même les Guignols, qui ne font pas de cadeaux aux verts français, n’auraient pas fait mieux.

          Franco-français j’ai eu la chance de vivre en Colombie, je suis derrière Uribe ou un quelconque mengano, l’essentiel est qu’il ramène la paix dans un pays qui le mérite bien.

          Quand au nouveau Bolivar qui veut libérer l’Amérique Latine, il a réussi, dans un pays producteur de pétrole à plus de 100 dollars le barril, à mettre en circulation les tickets de rationnement que nous n’avons connus en Europe que pendant et aprés la seconde guerre mondiale. Vive la révolution socialiste en marche.


          • Khondor 27 mars 2008 14:34

             

            Merci pour votre commentaire. Je vois bien que vous avez vécu en Colombie et que vous comprenez mieux la réalité complexe d’un pays où il n’y a pas que de gens d’extrême droite ou d’extrême gauche.


          • jerome 26 mars 2008 16:34

            @ l ’ auteur : merci pour cet article , ça nous change des louanges mielleuses tressées à longueur de temps dans la " presse " pour les farcs , ramassis de salopards ...

             

            Question indiscrète : etes vous hispanophone ?


            • Ceri Ceri 26 mars 2008 16:40

              il semble que non, sinon l’auteur aurait lu la presse colombienne, équatorienne et vénézuélienne, et il tiendrait un autre discours.

              QUant aux FARCS, j’ai l’impression que pour vous, si on critique Uribe on est forcément un fan des FARCS.

              Faut savoir que les paramilitaires ont admis tirer 70% de leurs revenus du trafic de cocaine, et que TOUS les charniers retrouvés en Colombie sont le fait des paramilitaires et pas des FARCS, commes la grande majorité des massacres, et tous les assassinats de syndicallistes ou militants de gauche.
              Les FARCS font des enlèvements, et taxent la coca au niveau de la production, tandis que la transformation et l’exportation, c’est les paras, avec l’aide de l’armée. Ca, ce sont les enquetes pénales qui le disent.


            • jerome 26 mars 2008 17:41

              @ Ceri : si vous le dites ... moi je n ’ affirme rien , et donc je n ’ ai pas à citer mes sources , c ’ est moins fatigant !!! Par contre , je lis la presse sud américaine dans le texte et constate que les arguments de notre auteur sont tout à faits courants la-bas , et je le crois hispanophone à cause de ses tournures de phrases et non de sa propension à ré-écrire des arguments de la presse Colombienne d ’ extreme-droite , comme vous l ’ insinuez si joyeusement !!! Pour l ’ anecdote , j ’ ai de la famille la bas , dans le coin ...


              • adeline 26 mars 2008 18:09

                Lipietz ! ah merci de me faire rire c’est un gars du même tonneau que Debré et Toubon ! les plus bas QI de la nation merci de me faire rire avec ce type....

                 


                • morice morice 26 mars 2008 18:46

                  Encore un Uribiste !! les escadrons de la mort recrutent ou quoi ?


                  • phiconvers phiconvers 26 mars 2008 21:06

                    Merci à l’auteur pour cet article. Et je compatis face à la déferlante des moinsseurs furieux d’être dérangés dans leur monopole idéologique. Lipietz, clairement, ne se sent plus pisser et trouve une joie certaine à jouer les premiers rôles dans une zone totalement désertée par les véritables leaders européens. Après sa bataille homérique (et perdue) contre la SNCF, il faut retenir que son impact est quasi-nul et que sa nuisance ne vient que s’ajouter à celle des différents lobbies qui tentent de réhabiliter les FARC, consciemment ou pas.

                    Maugis, alllez donc mugir à Cuba. Vous êtes caricatural et peu crédible. Avec un tout petit peu d’avance, recevez au passage toutes mes condoléances...


                    • Basebou Basebou 26 mars 2008 21:07

                      le pseudo Khondor me fait penser à la tristement célèbre Opération Condor....

                      Quant à la colombie, les AUC se sont maintes fois vanté de controler le parlement national, et à mon avis ce n’était pas des conneries


                      • vivelecentre 27 mars 2008 00:24

                        article intéressant , point de vu argumenté

                        bien évidemment vous vous attirer les fous furieux habituels (je ne vais pas les citer , c’est faire trop d’honneur a ceux qui font l’apologie de mouvement criminel et de régime totalitaire

                        On le enverra la bas se faire raser en public quand certain de ces pays ne seront plus sous le joug des marxistes

                        bon courage bonne continuation, laver les cerveaux endoctrinés est une tache d’une ampleur incroyable


                        • Alain Lipietz Alain Lipietz 27 mars 2008 01:33

                          Cher Monsieur Khondor

                           

                          Votre lettre témoigne d’une multiple ignorance, bien compréhensible, et de la longue histoire des tentatives de médiations vis-à-vis des Farc demandées à l’Union Européenne en tant que telle, ou à des pays de l’Union (France et Espagne notamment) par les successifs gouvernements constitutionnels de la Colombie, et des activités du Parlement européen (dire le droit, éventuellement jouer un rôle médiateur, ce qui n’est pas la même chose, et suivre, par l’intermédiaire de ses « délégations », la négociation des relations bi-latérales ou bi-régionales), et de la double actualité Euro-colombienne (l’affaire des otages mais surtout la négociation d’un traité d’association avec la Communauté andine, où l’Equateur et la Colombie sont alliés contre l’Union européenne à l’OMC sur la question des bananes).

                           

                          Il se trouve que je préside depuis 4 ans la délégation du PE pour la CAN, mais que depuis près de 20 ans j’ai eu à suivre les aspects « bananiers » des relations entre l’UE et la Colombie. Il se trouve par ailleurs que j’appartiens à un parti dont la candidate présidentielle en Colombie, Mme Ingrid Betancourt, est détenue depuis six ans par les Farc dans des conditions atroces, ce qui vous donnera une idée de la sympathie que je peux éprouver à l’égard de ce groupe.

                           

                          Pour comprendre un peu cette affaire, je suggère au lecteur de suivre mes articles et blogs sur la Colombie, ou de chercher sur le moteur de recherche de mon site au mot « banane(s) » et « CAN », et de se reporter au texte de mes deux lettres officielles , celle au président Correa et celle au Président Uribe. Dans ces lettres je ne fais que rappeler le droit international, ce qui est ma fonction. Elles ne sont que deux des multiples appels ayant amené le Président Uribe à reconnaître la faute commise par son gouvernement, ou du moins ses forces armées, et à présenter ses excuses au Pt Correa. Quant aux activités de « médiation » du PE, vous me permettrez de ne pas les rendre publiques, cela vaudra mieux pour tout le monde.

                           

                          Votre billet apparaît d’autant plus étrange aujourd’hui qu’au sommet du Groupe de Rio le président Uribe a présenté ses excuses au président Correa, selon les lignes suggérées par ma lettre. La discussion du contenu des ordinateurs y est déjà présente, encore que tous les éléments aux quels elle fait allusion n’en aient pas alors été publics. La France avait simplement annoncé que « Raul Rayes avait été longtemps son interlocuteur (dans la médiation demandée par le Président Uribe avec les Farc) mais ne l’était plus depuis plusieurs jours ».

                           

                          Depuis combien de jours ? La réponse  est  maintenant publique, par l’interview accordée par la sénatrice libérale colombienne Piedad Cordoba (chargée entre autres par le Pt Uribe de l’aspect « Colombie-USA » des médiations : l’échange de « Sonia » et « Simon » contre les 3 pilotes US détenus par les Farc) à la revue colombienne Cambio (livraison du 18 mars) : depuis trois jours.

                           

                          C’est en effet le mercredi (3 jours avant que la Colombie ne bombarde le « campement  de négociation » concédé par l’Equateur à Reyes, comme le confirme le contenu des ordinateurs) que, lors d’une réunion à Panama, Luis Carlos Restrepo (le Monsieur Négociation avec les Farc du Pt Uribe) a prévenu le Directeur des Amériques au Quai d’Orsay, Daniel Parfait, et le chargé de la cellule de crise à l’Elysée, M. Noé Sens, de ne pas se rendre au campement de Reyes. Il semble d’ailleurs hélas que les conversations satellitaires des Français avec Rayes aient contribué à le localiser en territoire équatorien et permis de le bombarder, anéantissant pour un temps les efforts de médiation pour la libération préalable des otages « politiques » (à ne pas confondre avec les prisonniers « militaires », enjeux de l’accord humanitaire, ni avec les otages « économiques », vulgaires kidnappings qui ont achevé de discréditer les Farc dans la gauche sud-américaine.)

                           

                          Je vous laisse la responsabilité de vos appréciations sur les efforts des chefs des Etats sud-américains (qui souffrent énormément du conflit colombien), de l’Union et des pays européens, pour obtenir la libération de citoyens colombiens et aller vers un accord humanitaire suivi de négociations de paix. Sachez que les instances européennes, dont le Parlement, mais aussi la Commission et le Conseil, appuient résolument ces efforts.

                           

                           

                           

                           


                          • phiconvers phiconvers 28 mars 2008 08:28

                            M. Lipietz,

                            Il m’arrive de consulter votre blog, où ne règne d’ailleurs pas une liberté d’expression très étendue pour vos contradicteurs (...), et de suivre par la presse colombienne vos pérégrinations andines, fort coûteuses sans doute pour les contribuables européens.

                            Ce que je récuse absolument dans votre démarche est le complexe de supériorité qui le sous-tend complètement. Vous vous croyez ou sentez investi d’une autorité morale que vous n’avez pas plus qu’un autre. Vous dites que votre métier est de dire le droit international. C’est là une conception erronée de votre rôle de parlementaire.

                            A choisir, dans cette affaire, entre la légitimité du président colombien, largement élu et réélu au suffrage universel par SON peuple et en prise à une situation d’une extrême complexité et la vôtre, je prends sans hésiter la première.


                          • Khondor 28 mars 2008 10:34

                            Monsieur Lipietz,

                            Il est dommage que vous ne répondiez pas à mes arguments notamment en ce qui concerne les complicités entre Chávez, Correa et les Farc comme il est bien explicité dans le contenu des ordinateurs.


                          • Khondor 28 mars 2008 10:56

                             

                            Bonjour, 

                            J’ai lu dans votre blog, suivant votre conseil, vos commentaires sur Reyes et les Farc.

                            Je suis d’accord avec vous « Sans l’existence des FARC, pas d’uribisme… ». Voilà pourquoi je m’oppose a la politique de soutient de Chávez et Correa. Avec des petrodollars, avec le status de beligerence et avec des campements en Equateur et au Venezuela, on aura des Farc pour longtemps et encore un ou deux mandats pour Uribe. Qu’en pensez-vous ?

                            Je ferai un article sur ce sujet.


                          • Alain Lipietz Alain Lipietz 31 mars 2008 14:17

                             Bonjour

                            Le droit international est par définition international. Même si le Pt Uribe avait été élu avec le même pourcentage que le Pt Correa (ce qui est très loin d’être le cas), cela serait resté un fait juridique colombien et ne lui aurait donné en aucune manière le droit de bombarder un coin de l’Equateur et d’y envoyer des troupes.

                            Face à l’agression colombienne, si soutenue qu’elle soit en Colombie, le devoir des porte-paroles de la Communauté internationale (et , en ce qui concerne l’expression du parlement européen, du président de sa délégation concernée, celle pour la Communauté andine) était de soutenir les droits de l’Equateur et de les rappeler au président colombien.


                          • Khondor 31 mars 2008 22:53

                            Monsieur Lipietz

                            Deux poids, deux mesures.

                            Vous dites : « Même si le Pt Uribe avait été élu avec le même pourcentage que le Pt Correa (ce qui est très loin d’être le cas)… »

                            Tout à fait d’accord, mais la campagne de Correa fut financée les Farc. 

                            Vous ajoutez : le devoir des porte-paroles de la Communauté internationale (…) était de soutenir les droits de l’Équateur et de les rappeler au président colombien. 

                            J’ai déjà dit 2 ou 3 fois qu’Uribe a violé l’article 21 de la Charte de l’OEA, qu’il ne pouvait pas nier les faits et que l’OEA avait raison de le condamner. Uribe a reconnu les faits et a présenté ses excuses. Relisez mon article et mes commentaires. Mais il n’est pas normal que le seul condamné soit la Colombie quand on sait que l’Equateur est complice des Farc, un groupe terroriste. Vous pouvez hésiter à l’appeler terroriste si vous voulez, mais vous ne pouvez pas nier qu’il fait du terrorisme. Si les Farc ne sont pas des terroristes, qui est terroriste ? Vous étés solidaire, comme vous le dites dans votre lettre à Correa, d’un président qui est allié aux Farc avec Chávez. Si vous étiez un pilier de comptoir d’un bistrot quelconque de Paris qui refait le monde autour d’un verre, ce n’est pas grave, mais vous êtes le président de la délégation du parlement européen pour la Communauté Andine des Nations. Vous n’êtes pas à la hauteur de vos responsabilités. Vous devez être plus objectif ou la délégation que vous présidez perdra toute crédibilité. Elle l’a déjà perdu probablement.


                          • Khondor 27 mars 2008 11:24

                            Je réponds en une fois à plusieurs commentaires. 

                            Je suis hispanophone. Ma langue maternelle est l’espagnol de Colombie et il n’est pas indiscret de me poser la question. C’est curieux. Quand j’écris en espagnol, on me dit que la tournure de mes phrases est française. 

                            Ceri : « Mais dans l’histoire, c’est bien Uribe qui a enfreint le droit et a mené une incursion, et en + il accuse Chávez de financer les FARC dans la foulée. » 

                            Oui, c’est bien Uribe qui a enfreint le droit et c’est bien ce que je dis dans mon article, mais Correa aussi a enfreint la loi, notamment la résolution 1373 des Nations Unies. Quant au financement des Farc, n’oublions pas que c’est Ivan Márquez du secrétariat qui, dans une « note de service » à Marulanda et ses collègues, décrit avec précision la façon comme Chávez compte financer les Farc. C’est grave. Voir le document annexe « Reyes.pdf » mais c’est en espagnol.

                            Ceri : « Uribe, mouillé jusqu’au cou dans le scandale de la parapolitique, lié aux narcos autant qu’aux paras, est loin d’etre blanc comme neige... » 

                            Admettons-le, mais il ne faut pas croire au Père Noël en politique et surtout pas en politique internationale. Chávez et Correa ne sont pas blancs comme neige non plus. Faut-il attendre qu’il y ait un président immaculé pour combattre les Farc quand les autres et en particulier les Farc sont loin de l’être ? Ce chevalier blanc n’existe pas, sauf dans la tête de ceux qui rêvent encore du « guérillero heroico », de l’homme nouveau qui ne viendra jamais. Les fautes d’Uribe justifient -elles les fautes des Farc, de Chávez et de Correa ?

                            Ceri : »Mon idée, c’est que Uribe sert la cause des Etats Unis, qui veulent absolument "flinguer" Chavez, et un petit conflit dans le coin leur plairait beaucoup. » 

                            Mon idée est que Chávez, Correa, Ortega et Castro entre autres, veulent « flinguer » la Colombie en se servant des Farc,  dans ce cas la Colombie est obligée de se défendre. Le projet « bolivarien » de Chávez est bien connu. La Colombie a assez des problèmes avec les paramilitaires, les narcotrafiquants et les Farc pour se créer d’autres avec le Venezuela. 

                            Ceux qui prennent parti pour la Colombie dans le conflit avec l’Équateur et le Venezuela ne sont pas tous pour Uribe. C’est le cas du Polo Democrático Alternativo parti de la gauche non violente, dans l’opposition, antiuribiste, antiBush et ennemi déclaré de « el Imperio » et de tous les « chiens capitalistes » ou « caniches de mister Danger » pour utiliser le langage de Chávez.

                            Ceux qui sont contre Uribe ne sont pas tous pour les Farc.

                            Ceux qui sont contre les Farc ne sont pas tous pour Uribe.

                            Mais ceux qui sont pour les Farc sont tous contre les Colombiens. Les Farc ne sont pas des terroristes parce que je l’ai décidé, mais parce qu’elles commettent des actes terroristes. Quels sont ces actes terroristes  ? Prise d’otages (économiques et politiques), extorsion, trafic de drogue, massacres des civils, attentats, cadavres-bombes, colliers-bombes, mines interpersonnelles (minas quiebra-patas), prise et destruction des villages sous prétexte que les villageois collaborent avec l’armée, demande des rançons malgré que les otages sont déjà morts, esclavage sexuel pour des filles entre 9 et 16 ans pour le plaisir des « bons révolutionnaires ». 15 mil garçons et filles sont combattants des FARC, du ELN et des groupes paramilitaires selon l’Unicef.

                            Voir http://www.criterios.com/modules.php?name=Noticias&file=article&sid=13516

                            Je peux vous inonder avec centaines d’exemples sur les atrocités commises par les Farc. Rien de plus facile que le copier-coller et une liste de liens sur internet. 

                            Maugis : « Las FARCS sont une réponse militaire à un terrorisme d´extrême droite qui gouverne encore la Colombie. » Et alors, faut-il répondre au terrorisme d’extrême droite avec le terrorisme d’extrême gauche ? Les crimes des uns justifient les crimes des autres surtout quand les Farc prétendent avoir un projet politique sérieux pour le bonheur des Colombiens ? Bien sûr que non. Il faut condamner les paramilitaires et les Farc. Jusqu’à présent aucun de mes contradicteurs a réfuté mes arguments contre les Farc. Pour quoi ? Justifient-ils leurs crimes ? Quelles sont ces justifications ? 

                            Maugis :  « La dénomination "terroriste" est rejetée par la communauté internationale, dont de nombreux pays de l´UE. Et si vous l´acceptez, alors oui c´est du terrorisme, mais alors comme l´est la politique des USA et de bien d´autres pays à travers le monde. » Donc, le terrorisme de Farc est du terrorisme à l’américaine mais terrorisme quand même, d’autant plus que pour ce commentateur le terrorisme « bushien » est le pire. Je ne m‘attendais pas cet aveu dès le premier commentaire. 

                            La preuve des ordinateurs est apparue, en effet, après l’incursion des militaires colombiens en territoire équatorien. Mais le gouvernement colombien était au courant des complicités de Chávez et Correa avec les Farc. On peut être sûr d’une complicité sans pouvoir le prouver vis-à-vis des tiers. L’absence des preuves, à un moment donné, ne prouve pas l’absence des complicités. Il suffit de patienter un peu et les preuves arrivent parfois. Chávez est devenu très calme du jour au lendemain parce qu’il est le mieux placé pour savoir que le contenu des  ordinateurs n’est pas une invention d’Uribe. Ces ordinateurs sont une bombe à retardement pour lui et pour Correa. 

                            Les États-Unis méritent certaines critiques dont il est l’objet ? Mais bien entendu. Voyons ! Mais ce n’est pas une raison pour que la Colombie s’abstienne de combattre, avec leur aide, les paramilitaires, les narcotrafiquants et les Farc quand celles-ci sont aidées par les pétrodollars de Chávez et la complicité de Correa. L’incursion en territoire équatorien avait pour seul objectif d’abattre un terroriste. Si Uribe a commis une faute avec cette incursion, celle-ci  n’excuse pas les fautes de Chávez et de Correa. 

                            La Colombie est trop dépendante des États-Unis et ce n’est pas souhaitable, mais il faut admettre que sans l’appui des Américains, les Farc avec l’appui de Chávez et Correa seraient devenues très puissantes. Ils auraient déjà « flingué » la Colombie. Cela explique l’appui massif des Colombiens à la politique d’Uribe. Les Colombiens ne voudront jamais le « secretariado » des Farc avec Marulanda à la tête de l’État. Les Colombiens ne voudront jamais faire partie de « La Gran Colombia » sous l’égide du Teniente Coronel. Si les Colombiens ont une certitude, c’est bien celle-là. 

                            Le parlement colombien est contaminé par les paramilitaires à 30 %. Une cinquantaine des parlementaires sont mise en examen et 22 sont en prison. Beaucoup sont du parti d’Uribe. Ces faits je les admets. Donc, il est inutile de m’accuser de vouloir défendre Uribe. En Colombie, il y une séparation des pouvoirs. Beaucoup des militaires, chefs paramilitaires et narcotrafiquants sont en prison ou abattus. Il faut lire les journaux colombiens. 

                            Les revues et journeaux colombiens le plus influents comme El Tiempo, El Espectador, Semana, Cambio permettent a toutes les tendances de s’exprimer : Antonio Caballero, Daniel Coronel , Daniel Samper Pizano, Claudia López, Reinaldo Spitaletta, Felipe Zuleta, María Jimena Duzán et d’autres encore, sont parmis les plus critiques contre Uribe. Bien sûr, Uribe a ses défenseurs : Fernando Londoño, Rafael Nieto, Plinio Apuleyo Mendoza… 

                            Il va de soi que je ne répondrai pas aux insultes. Dans certains cas, le meilleur refuge de la dignité est le silence.

                            Je répondrai plus tard à A. Lipietz.


                            • phiconvers phiconvers 28 mars 2008 08:21

                              Maugis, vous êtes grotesque, grandiloquent et totalement de mauvaise foi. Ne vous faites pas de mal et vivez pleinement les dernières heures du castrisme !


                            • Khondor 27 mars 2008 11:50

                               

                              Je remercie phiconvers pour son commentaire à mon article d’autant plus qu’il est, parmi les participants à ce débat, un de ceux qui ont une bonne connaissance de la Colombie et de l’Amérique latine.

                               


                              • Céline Ertalif Céline Ertalif 27 mars 2008 15:12

                                Bonjour,

                                Voilà un article confus sur un sujet sans doute bien compliqué. Je ne vois pas bien l’intérêt de vouloir faire passer Alain Lipietz pour un zozo, ça ne cadre pas vraiment avec le personnage...

                                Tu as bien le droit de ne pas être d’accord, Khondor. Mais je pense tout de même qu’on ne peut que rendre hommage à la modération, à l’attention, et donc à la considération qu’apporte le député européen par sa réponse à tout citoyen européen d’accord ou pas d’accord. Serait-ce si courant ? Et, finalement, c’était quoi le but de l’article ?


                                • Khondor 27 mars 2008 23:00

                                   

                                  J’ai bien dis au début de mon article quel était son but. Je critique les incohérences dans l’argumentation de Lipietz, le style qui n’est pas à la hauteur de quelqu’un qui est présidente de la Délégation du Parlement Européen pour  la Communauté Andines des Nations et sa conception très particulier de la médiation. 

                                  Exemples de incohérences : Il a raison de reprocher à Uribe l’incursion en territoire équatorien, mais s’il est cohérent il aurait dû condamner Correa pour ne pas avoir respecté la résolution 1373 des Nations Unies. Il y a incohérence quand il fait valoir le contenu des ordinateurs de Reyes pour défendre Correa mais s’abstient de le condamner quand ces mêmes ordinateurs montrent les complicités entre Correa y Chávez et les Farc. J’explique pourquoi sa conception de la médiation qu’il propose à Correa est absurde. Bref, je pourrai continuer à vous citer des exemples qui apparaissent, dans mon article pour montrer la incohérence des lettres de Lipietz mais je ne vais pas récrire mon article. Il suffit de le relire et pas en diagonal.

                                  Vous pouvez n’est pas être d’accord avec mes arguments mais c’est une autre histoire.


                                • Khondor 28 mars 2008 04:28

                                   

                                  Monsieur Lipietz 

                                  Vous dites :« Votre billet apparaît d’autant plus étrange aujourd’hui qu’au sommet du Groupe de Rio le président Uribe a présenté ses excuses au président Correa, selon les lignes suggérées par ma lettre. » 

                                  Pourquoi les excuses du président Uribe rendent-elles mon billet étrange ? J’ai bien dit au début de mon article : « Tout d’abord, dans le conflit entre le Venezuela, l’Équateur et la Colombie, je prends parti pour la Colombie tout en admettant qu’Uribe a violé la souveraineté du pays voisin et que les autres pays avaient raison de rejeter cet acte. ». Quelques lignes plus loin, j’ajoute : « Non, les protestations n’ont pas surpris Uribe. Il s’attendait à tout. Il a reconnu les faits. Il ne pouvait pas les nier. » 

                                  Il est clair que l’incursion sur le territoire équatorien est contraire à la Charte de l’OEA : Article 21. Le territoire d’un État est inviolable, il ne peut être l’objet d’occupation militaire ni d’autres mesures de force de la part d’un autre Etat, directement ou indirectement, pour quelque motif que ce soit et même de manière temporaire. Les conquêtes territoriales et les avantages spéciaux qui seront obtenus par la force ou n’importe quel autre moyen de coercition ne seront pas reconnus. 

                                  Uribe ne pouvait pas nier les faits et je doute fort que ce soit votre lettre qui l’a obligé à présenter ses excuses comme vous l’affirmez : « le président Uribe a présenté ses excuses au président Correa, selon les lignes suggérées par ma lettre. »

                                  Vous dites : « La France avait simplement annoncé que « Raul Rayes avait été longtemps son interlocuteur (dans la médiation demandée par le Président Uribe avec les Farc) mais ne l’était plus depuis plusieurs jours ».

                                  Depuis combien de jours ? La réponse est maintenant publique, par l’interview accordée par la sénatrice libérale colombienne Piedad Cordoba (chargée entre autres par le Pt Uribe de l’aspect « Colombie-USA » des médiations : l’échange de « Sonia » et « Simon » contre les 3 pilotes US détenus par les Farc) à la revue colombienne Cambio (livraison du 18 mars) : depuis trois jours. »

                                  Luis Carlos Restrepo (Le Monsieur Négociation) a démenti la version de Piedad Córdoba et dans http://www.univision.com/contentroot/wirefeeds/world/7441651.html  date du 27 mars 2008, vous pouvez lire que le gouvernement français a démenti également les affirmations de la sénatrice. 

                                  “Francia desmiente contacto telefónico de emisario con abatido jefe de FARC

                                  27 de Marzo de 2008, 07:41pm ET
                                  BOGOTA, 27 Mar 2008 (AFP) -

                                  El gobierno francés desmintió que un emisario suyo se haya comunicado telefónicamente con el abatido número dos de la guerrilla colombiana de las FARC, Raúl Reyes, negando versiones en ese sentido, según un comunicado divulgado el jueves por su embajada en Bogotá.

                                  "La Embajada de Francia en Colombia desmiente formalmente afirmaciones retomadas por medios de comunicación según las cuales el emisario del gobierno francés habría realizado contacto telefónico con alias ’Raul Reyes’ en el marco de gestiones a favor de la consecución de un acuerdo humanitario", puntualizó.

                                  El comunicado se produce luego de una declaración de la senadora colombiana Piedad Córdoba -opositora al gobierno de Alvaro Uribe y ex mediadora para un canje de rehenes por rebeldes presos- según la cual, el Ejército identificó al jefe rebelde tras una comunicación de éste con uno de los emisarios de París.” http://www.univision.com/contentroot/wirefeeds/world/7441651.html

                                  Vous affirmez : « C’est en effet le mercredi (3 jours avant que la Colombie ne bombarde le « campement de négociation » concédé par l’Equateur à Reyes, comme le confirme le contenu des ordinateurs) que… »

                                  Le seul contenu des ordinateurs connu à cette date, sont les 36 pages en document pfd publiées par plusieurs médias. Je les ai réélues, mais je ne trouve rien à l’appui de votre affirmation. Voulez-vous vous m’indiquer, Monsieur Lipietz, la page et les lignes afférentes ? J’ai joint à mon article le document PDF sur le contenu des ordinateurs.

                                  Pour terminer, sachez que « La Hora », journal équatorien, vient de publier (27 mars) des vidéos et des informations selon lesquelles « Le campement de négociation » était avant tout un campement d’entraînement des Farc. http://www.lahora.com.ec/frontEnd/main.php?idRegional=1

                                  Vous pouvez consulter également “El Tiempo” de Bogotá. http://www.eltiempo.com/politica/2008-03-27/ARTICULO-WEB-NOTA_INTERIOR-4039732.html

                                  Dommage que vous soyez en possession d’informations “top secret” que vous ne pouvez pas révéler dans l’intérêt de tout le monde. Le débat serait moins faussé.


                                • Khondor 28 mars 2008 10:13

                                   

                                  Monsieur Lipietz 

                                  Vous dites :« Votre billet apparaît d’autant plus étrange aujourd’hui qu’au sommet du Groupe de Rio le président Uribe a présenté ses excuses au président Correa, selon les lignes suggérées par ma lettre. »

                                  Pourquoi les excuses du président Uribe rendent-elles mon billet étrange ? J’ai bien dit au début de mon article : « Tout d’abord, dans le conflit entre le Venezuela, l’Équateur et la Colombie, je prends parti pour la Colombie tout en admettant qu’Uribe a violé la souveraineté du pays voisin et que les autres pays avaient raison de rejeter cet acte. ». Quelques lignes plus loin, j’ajoute : « Non, les protestations n’ont pas surpris Uribe. Il s’attendait à tout. Il a reconnu les faits. Il ne pouvait pas les nier. »

                                  Il est clair que l’incursion sur le territoire équatorien est contraire à la Charte de l’OEA : Article 21. Le territoire d’un État est inviolable, il ne peut être l’objet d’occupation militaire ni d’autres mesures de force de la part d’un autre Etat, directement ou indirectement, pour quelque motif que ce soit et même de manière temporaire. Les conquêtes territoriales et les avantages spéciaux qui seront obtenus par la force ou n’importe quel autre moyen de coercition ne seront pas reconnus.

                                  Uribe ne pouvait pas nier les faits et je doute fort que ce soit votre lettre qui l’a obligé à présenter ses excuses comme vous l’affirmez : « le président Uribe a présenté ses excuses au président Correa, selon les lignes suggérées par ma lettre. »

                                  Vous dites : « La France avait simplement annoncé que « Raul Rayes avait été longtemps son interlocuteur (dans la médiation demandée par le Président Uribe avec les Farc) mais ne l’était plus depuis plusieurs jours. Depuis combien de jours ? La réponse est maintenant publique, par l’interview accordée par la sénatrice libérale colombienne Piedad Cordoba (chargée entre autres par le Pt Uribe de l’aspect « Colombie-USA » des médiations : l’échange de « Sonia » et « Simon » contre les 3 pilotes US détenus par les Farc) à la revue colombienne Cambio (livraison du 18 mars) : depuis trois jours. »

                                  Luis Carlos Restrepo (Le Monsieur Négociation) a démenti la version de Piedad Córdoba et dans http://www.univision.com/contentroot/wirefeeds/world/7441651.html  date du 27 mars 2008, vous pouvez lire que le gouvernement français a démenti également les affirmations de la sénatrice. 

                                  “Francia desmiente contacto telefónico de emisario con abatido jefe de FARC

                                  27 de Marzo de 2008, 07:41pm ET
                                  BOGOTA, 27 Mar 2008 (AFP) - El gobierno francés desmintió que un emisario suyo se haya comunicado telefónicamente con el abatido número dos de la guerrilla colombiana de las FARC, Raúl Reyes, negando versiones en ese sentido, según un comunicado divulgado el jueves por su embajada en Bogotá.

                                  "La Embajada de Francia en Colombia desmiente formalmente afirmaciones retomadas por medios de comunicación según las cuales el emisario del gobierno francés habría realizado contacto telefónico con alias ’Raul Reyes’ en el marco de gestiones a favor de la consecución de un acuerdo humanitario", puntualizó.

                                  El comunicado se produce luego de una declaración de la senadora colombiana Piedad Córdoba -opositora al gobierno de Alvaro Uribe y ex mediadora para un canje de rehenes por rebeldes presos- según la cual, el Ejército identificó al jefe rebelde tras una comunicación de éste con uno de los emisarios de París.” http://www.univision.com/contentroot/wirefeeds/world/7441651.html

                                  Vous affirmez : « C’est en effet le mercredi (3 jours avant que la Colombie ne bombarde le « campement de négociation » concédé par l’Equateur à Reyes, comme le confirme le contenu des ordinateurs) que… »

                                  Le seul contenu des ordinateurs connu à cette date, sont les 36 pages en document pfd publiées par plusieurs médias. Je les ai réélues, mais je ne trouve rien à l’appui de votre affirmation. Voulez-vous vous m’indiquer, Monsieur Lipietz, la page et les lignes afférentes ? J’ai joint à mon article le document pdf sur le contenu des ordinateurs.

                                  Pour terminer, sachez que « La Hora », journal équatorien, vient de publier (27 mars) des vidéos et des informations selon lesquelles « Le campement de négociation » était avant tout un campement d’entraînement des Farc. http://www.lahora.com.ec/frontEnd/main.php?idRegional=1

                                  Vous pouvez consulter également “El Tiempo” de Bogotá. http://www.eltiempo.com/politica/2008-03-27/ARTICULO-WEB-NOTA_INTERIOR-4039732.html

                                  Dommage que vous soyez en possession d’informations “top secret” que vous vous abstenez de révéler dans l’intérêt de tout le monde. Le débat serait moins faussé.


                                  • Alain Lipietz Alain Lipietz 31 mars 2008 02:51

                                    Cher Monsieur Khondor

                                    Vous me pressez sur mon propre blog de vous donner « une dernière réponse », tout en concédant (et je vous en remercie) que je n’en ai guère le temps. Je serai donc bref.

                                    Vous vous étonnez d’abord de mon incompréhension devant l’étrangeté de votre article du 26 mars, l’incident frontalier du 1er mars entre l’Equateur et la Colombie étant clos. Vous reconnaissez avoir pris connaissance des excuses présentées à l’Equateur, lors de la réunion du groupe de Rio, par le Président Uribe, et vous reconnaissez l’obligation que lui en faisait le droit international. Quel est alors le problème ? Dans mes lettres du début du mois, je ne faisais qu’exprimer le soutien européen à la souveraineté territoriale équatorienne d’une part, et j’appelais d’autre part le Président colombien à tenir compte de la réprobation internationale. Ce fut fait, l’incident est donc clos au moment (deux semaines plus tard !) où vous intervenez. En revanche , ce n’était pas encore le cas au moment où j’écrivais ces lettres : à la conférence de l’OEA, soutenu par les USA, le Président Uribe en était encore à invoquer la résolution 1373 des Nations Unies pour « justifier » son droit de bombarder un campement Farc en Equateur, y envoyer des troupes aéroportées, etc.

                                    Je ne prétends nullement que mes lettres aient joué un rôle plus décisif que telle autre prise de position. Simplement, entre la réunion de l’Organisation des Etats Américains et celle du groupe de Rio (les seuls pays latino-américains), le Président Uribe a pu mesurer son isolement international.

                                    Un mot sur la résolution 1373. Cette résolution fait suite aux attentats du 11 septembre et est dirigée contre Al Quaeda. Elle interdit non seulement de soutenir mais d’accueillir des personnes ou des biens appartenant à des groupes terroristes. Très rapidement tous les gouvernements de pays en butte à un conflit intérieur (l’Algérie, le Sri-Lanka, etc) ont entendu cette résolution comme s’étendant à leurs adversaires, et pas seulement à Al Quaeda. D’où l’élaboration de listes des groupes terroristes concernés (listes différentes au niveau de l’ONU et de l’Union européenne !!)

                                    Selon la plupart des diplomates de métier et spécialistes de relations internationales, la 1373 et les listes correspondantes sont de véritables pestes juridiques, contraires aux principes généraux du droit (qui ne permettent d’arrêter ou de saisir les biens que de personnes sur les quels pèsent des soupçons réels et concordants), mais qui surtout élèvent des obstacles insurmontables (sauf à en faire fi) à l’organisation concrète de négociations de paix. Il a même fallu sortir les Tigres Eelam-Tamoul de la liste pour organiser le sauvetage des victimes du tsunami au Sri-Lanka !

                                    Un exemple : La Havane accueille, à la demande du gouvernement colombien, les négociations entre celui-ci et la guérilla ELN. Cuba viole donc la 1373. Cuba et tous les « parrains » de cette négociation, dont moi.

                                    Mieux : le Président Uribe avait un moment accepté la mise en place d’une « zone de détente » pour discuter avec les Farc dans les environs de Cali, à La Florida, dans un des périmètres proposés par la troîka de médiateurs Espagne-France-Suisse. Les Farc avaient refusé ce périmètre. Mais s’ils l’avaient accepté, le Président Uribe se serait retrouvé devoir violer la lettre de la 1373 ! (Il la viole de toute façon avec les AUC de par la loi Justice et paix, mais c’est une autre histoire : le débat général sur les amnisties…)

                                    Bref, tout médiateur entre les Farc et le gouvernement Uribe doit d’abord trouver un endroit tranquille pour violer la 1373. Et Dieu sait que le Président Uribe a multiplié dans ses déclarations publiques l’appel aux médiateurs pour discuter avec les Farc !! De mémoire (mais j’en oublie certainement) :


                                    - le Royaume d’Espagne

                                    - la République Française

                                    - la Confédération Helvétique

                                    - la République Bolivarienne du Venezuela

                                    - la Conférence épiscopale de Colombie

                                    - la Croix Rouge Internationale

                                    - la République populaire de Cuba…

                                    Toutes ces institutions sont forcées, elles-mêmes ou les médiateurs secondaires auxquels elles ont recours, de violer la 1373 pour parler avec le « ministre des affaires extérieures » et n°2 des Farc, Raul Reyes, et son successeur. En l’occurrence, il est clair que l’Equateur a fourni (peut-être pour des raisons de prestige que vous suggérez vous même dans votre article initial), un lieu pour ces discussions, donc a lui aussi violé la 1373, comme l’a fait en d’autres occasions la Communauté de Sant’Egidio, et sans doute l’Eglise Catholique elle-même (d’où l’allusion à la fin de ma lettre au Pt Uribe).


                                    Vous affirmez ensuite que la France aurait démenti les propos de la sénatrice Cordoba selon les quels M. Restrepo aurait dissuadé les médiateurs français de se rendre au campement de Reyes en Equateur.

                                    M. Khondor, vous vous vantez d’être hispanophone !! Or, selon l’article que vous citez, la France n’a nullement démenti ce point, mais une affirmation de Mme Cordoba (que j’avais d’ailleurs mise au conditionnel) selon laquelle les conversations satellitaires entre les Français et Reyes auraient permis de localiser son campement et de le bombarder. On comprend que la diplomatie française ait démenti ce point. Si vous lisez l’intégralité de l’interview de Mme Cordoba dans Cambio, vous constaterez que celle-ci fait visiblement un complexe de culpabilité pour avoir commis elle-même ce genre d’erreur. Il est possible évidemment que les Français l’aient commise… tout arrive.

                                    Vous contestez ensuite que, selon l’ordinateur saisi sur les lieux, il soit établi que ce camp était une facilité offerte à Reyes par les Equatoriens pour y négocier des libérations d’otages, dont celle du soldat Moncayo (le « doyen » des prisonniers des Farc). C’est ce que j’ai lu dans toute la presse, mais comme ces informations sont fournies par les autorités colombiennes elles-mêmes, je n’ai pas de raison de les mettre en doute. Peut-être disposez-vous d’autres versions.


                                    Ensuite vous affirmez que le campement de Reyes, qui accueillait de notoriété désormais publique plusieurs étudiant-e-s en relations internationales et en sociologie (deux d’entre elles, mexicaine et colombienne, sont dans un hôpital de Quito), était en fait un centre d’entraînement ! Vous vous appuyez pour cela sur un article citant des videos saisies dans le campement par les forces héliportées colombiennes, montrant ces étudiantes paradant avec les armes des guérilleros ! Soyons sérieux. Pourquoi ne pas citer le paragraphe suivant : « También se observa una fiesta en la que algunos supuestos militantes del grupo se disfrazan de mujeres y desfilan ante los presentes para elegir a la "señorita Putumayo", para luego desarrollar el baile en el que hay comida y bebida », et nous expliquer que le campement était en fait une base de Mme de Fontenay pour organiser l’élection d’une « Miss Terrorisme » ?

                                    Enfin, vous semblez ironiser sur mon refus d’expliquer ici ma propre activité médiatrice : « Dommage que vous soyez en possession d’informations “top secret” que vous vous abstenez de révéler dans l’intérêt de tout le monde. Le débat serait moins faussé. »

                                    Et bien oui, et je persiste. Je trouve que beaucoup trop de gens parlent, et parlent trop vite, pour se faire mousser dans cette histoire. Quand un « round » de négociation est fini, on peut révéler les dessous de l’affaire, ce que je fais parfois après coup, donnant dans mon blog le maximum de ce que je peux rendre public pour mes électeurs (par exemple sur la négociation « bananes », affaire qui mobilise beaucoup plus de temps-diplomatie-européenne que celle des otages), mais pas quand une négociation est en cours. La vie des otages en dépend parfois.

                                    Un petit détail cependant : vous mélangez souvent « négociateur » et « médiateur ». Le négociateur représente une des parties en conflit. Le médiateur est quelqu’un avec qui l’une des parties accepte de parler pour négocier avec l’autre partie.

                                    La distinction est parfois ambiguë. Quand je parle ou écrit directement aux Farc , qui ont enlevé mon amie et candidate présidentielle de mon parti (Vert) en Colombie, Ingrid Betancourt, je m’adresse à des ennemis qui ont agressé mon parti : je négocie. Quand j’élabore ou transmet un compromis possible entre deux des multiples « médiateurs » désignés par le Pt Uribe ou les Farc, je fais de la « médiation ».

                                    Le rôle du médiateur peut parfois aller jusqu’à conseiller le ou les « médiés » pour arrondir les angles. Vous, qui semblez scruter les medias latino-américains, m’avez certainement vu sur TeleSur le 9 février appelant le Pt Chavez, au nom de son rôle si positif dans l’unification de l’Amerique du Sud lors de la Conférence de Cuzco (tiens, d’ailleurs, relisez mon blog sur le sujet , vous y entendrez le Pt Uribe s’asseoir sur la 1373), à modérer le ton de ses critiques de la Colombie, son plus proche et nécessaire voisin !

                                    La négociation oppose et unit deux parties, parfois plus. Les médiations représentent parfois de longues chaines de médiateurs, même s’il n’y a que deux parties en conflit.

                                    Je ne vous livrerai qu’un exemple. La presse s’est étonnée qu’à la conférence du groupe de Rio le Pt Chavez ait été très modéré, ce qui a permis au Pt Uribe de présenter ses excuses au Pt Correa. Inutile de dire qu’un si heureux aboutissement public est le fruit d’une « négociation » au moins implicite. Je peux vous décrire la chaine (une des chaines ?) de « médiation » : elle est passée par un ministre d’un pays tiers, deux hauts diplomates de métier et un parlementaire européen.

                                    En espérant avoir satisfait une partie de votre curiosité, je vous invite à suivre de temps en temps la suite des évènements andins sur mon blog.
                                     


                                  • Khondor 31 mars 2008 22:08

                                    Sant’Egidio, Miss Terrorisme et Madame de Fontenay.

                                    Alain Lipietz : « Cette résolution (la 1373) fait suite aux attentats du 11 septembre et est dirigée contre Al Quaeda »

                                    Khondor : Cette affirmation est vraie à moitié. En effet, cette résolution est motivée par les attentats d’Al Quaeda, et dirigée non seulement contra celle-ci, mais contre des groupes similaires. Il n’y a pas des différences de fond entre les Farc et Al Quaeda, sauf que celle-ci invoque la religion pour se justifier.

                                    Il est évident que certains régimes interprètent abusivement cette résolution, mais dans le cas des Farc il n’y a pas d’interprétation abusive de la part de gouvernement colombien ni de l’UE qui l’inclut dans les listes des organisations terroristes. Faut-il prouver encore une fois que les Farc sont terroristes ?

                                    A.L. : « La Havane accueille, à la demande du gouvernement colombien, les négociations entre celui-ci et la guérilla ELN. Cuba viole donc la 1373. »

                                    Khondor : Dans cet exemple, parmi d’autres, vous voulez invalider la Résolution 1373 avec de faux paradoxes. Il y a une très grande différence entre les négociations à La Havane et les prétendues négociations sur le campement de Reyes en Équateur. Les négociations de La Havane sont le résultat d’un accord préalable entre le gouvernement colombien et le gouvernement et l’ELN. Donc, Cuba ne viole pas la 1373. Et que je sache l’ELN, ne porte pas des armes quand il négocie à Cuba. En revanche, à Sucumbios-Equateur il n’y avait pas d’accord entre Uribe, Reyes et Correa. Votre raisonnement conduit à un paradoxe, un vrai celui-là. Uribe ne pourrait pas, même sur le territoire colombien, mener une action militaire contre les Farc parce qu’il se pourrait que dans un endroit quelconque il ait, éventuellement, des probables négociateurs que peut-être sont en train d’obtenir la libération d’un ou plusieurs otages et sans que le gouvernement colombien le sache. Uribe doit donc, pour cette raison-là, arrêter toute action militaire, en attendant que Monsieur Lipietz ou la Communauté de Sant’Egidio, par exemple et sans qu’Uribe le sache, c’est-à-dire en mission « top secret », réussisse à libérer tous les otages. Uribe pourrait arrêter les opérations militaires bien sûr, mais à la suite à un accord public ou même secret, mais connu de lui. Votre argumentation ressemble à celle où vous parlez du risque de voir le Vatican bombardé par Uribe. Maintenant, vous avez peur pour la Communauté de Sant’Egidio. Voyons Monsieur Lipietz ! Si vous continuez sur cette lancée, vous allez bientôt accuser Uribe de vouloir bombarder toute la chrétienté pour empêcher la libération des otages. Et pourtant, Uribe fait ses prières tous les jours à la Vierge de los Remedios, à la Vierge de Chiquinquirá et à Maria Auxiliadora. Si,si. Connaissant votre redoutable dialectique, vous allez me dire que même la Vierge est antiuribiste et a peur d’être bombardée. Allons Monsieur Uribe ! ne soyez pas si dur contre cet homme. J’aurais préféré ne pas répondre à vos sarcasmes avec mes sarcasmes, mais vos exagérations commencent à m’agacer.

                                    A.L. « Vous affirmez ensuite que la France aurait démenti les propos de la sénatrice Cordoba… » .

                                    Khondor : À vrai dire, je ne comprends pas votre raisonnement sur ce point.

                                    A.L. : « Vous contestez ensuite que, selon l’ordinateur saisi sur les lieux, il soit établi que ce camp était une facilité offerte à Reyes par les Équatoriens pour y négocier des libérations d’otages, dont celle du soldat Moncayo (le « doyen » des prisonniers des Farc). C’est ce que j’ai lu dans toute la presse, mais comme ces informations sont fournies par les autorités colombiennes elles-mêmes, je n’ai pas de raison de les mettre en doute. »

                                    Khondor : cher Monsieur Lipietz, dans votre lettre à Uribe vous affirmez : « Il est révélé, par l’un des ordinateurs saisis dans le campement de Raúl Reyes, que des autorités équatoriennes avaient pris des dispositions pour qu’en cet endroit, près de la frontière, soit négociée la libération du Soldat Moncayo, doyen des prisonniers des FARC, et dont le seul crime était d’avoir défendu l’ordre constitutionnel de sa patrie. »

                                    De toute évidence, vous acceptez le contenu des ordinateurs publié par la presse et vous avez raison. Vous étés donc en mesure de me dire où avez-vous vu ce que vous affirmez plus haut. Je vous est déjà posé la question, mais je n’ai pas encore la réponse. 

                                    Vos commentaires relatifs aux vides sur le campamento de Reyes déforment mes propos. Ses vidéos servent à montrer qu’il ne s’agit pas d’un campement d’une nuit comme le prétendait Correa, mais bien d’un campement d’entraînement et qui existait depuis longtemps selon Piedad Córdoba¨. La sénatrice reconnaît s’y être rendue. Voir video de Piedad Córdoba. http://www.noticias24.com/actualidad/?cat=3&paged=5

                                    Ce campement n’était pas le seul. Uribe informa Correa à plusieurs reprises de l’existence de 25 campements des Farc, mais Correa a toujours fait la sourde oreille.

                                    Vos sarcasmes sur les images de Miss Putumayo et Miss Terrorisme et Madame de Fontenay sont de même nature que ceux sur le bombardement du Vatican par Uribe. M’enfin, Monsieur Lipietz.. 

                                    Pour terminer, voici une liste de faits indéniables. 

                                    1. Correa n’a pas condamné la violation du territoire équatorien par les Farc, groupe armé. 2. Correa accepte les Farc sur son territoire depuis qu’il est président de l’Équateur. 3. Les Farc sont un groupe terroriste. Si un jour elles sont blanchies par le statut de belligérance, elles ne sont pas plus blanches que l’argent blanchi de narcotrafiquants. 4. Chávez finance les Farc. 5. Les Farc ont financé la campagne présidentielle de Correa. 6. La Colombie a le droit de se défendre de l’alliance Chávez-Correa-Farc. 7. La mort d’un terroriste et d’un criminel comme Raúl Reyes fait de lui un martyr et d’Uribe un violeur du droit international selon le les chavistes, les correïstes et leurs idiots utiles. 

                                    Petite contribution sans importance. Vous dites dans votre Blog « A Medellín avec l’ELN » du dimanche 6 novembre 2005 que le père Camilo Torres, que j’ai bien connu et fréquenté à l’Universidad nacional de Bogotá avant son départ pour la guerrilla, est le fondateur du ELN. J’ai toujours pensé que le fondateur est un certain Fabio Vasquez Castaño en 1964, que le père Camilo Torre adhère au groupe fin 1965 et meurt en février 1966 lors de son premier accrochage avec l’armée et que le père espagnol Manuel Pérez arrive en en 1969 et dirige le groupe jusqu’à février 1998. Bon, mais…vous disposez peut-être d’une version corrigée de l’historire de « Los Elenos ».


                                  • Yltes 28 mars 2008 22:45

                                    Vous avez raison Khondor d’essayer de faire prendre en compte le point de vue de la majorité des colombiens dans cet imbroglio ...

                                    Ne vous laissez pas impressioner par ce serpent nommé Michel Maugis, que personellement j’appelle KAA, dont les propos chargé de fiel et rempli de haine, tentent vainement de propager son idéologie d’extrême gauche guère plus recommandable que celle qu’il prétend dénoncer de la part des paramilitaires colombiens ou de Bush...

                                    De sa langue fourchue ne jaillit que des mensonges qui visent à faire croire aux gens qui ne connaissent pas la situation en Colombie que ces "gentils guerilleros colombiens" luttent contre les paramilitaires alors que l’existence des Farcs date de 1964. ..Tandis que les paramilitaires n’existent que depuis les années 80, et doivent leur existence du fait de la lutte contre les exactions des Farcs qui n’a pu être combattu par le passé par les divers gouvernements colombiens de par la complexité et l’étendue immense de la géographie colombienne, le manque d’interêt des politiques dans des zones où les populations ne votent pas et la méfiance innée des colombiens envers une armée régulière à cause des dictatures militaires présentes alors en Amérique du Sud...

                                    Les Farcs ont été qualifiés comme terroriste de la part de l’Union Européenne à cause de leurs méthodes et non pas par simple décision venue de je ne sais où... ils n’ont causé en colombie que souffrance et désolation en particulier chez les paysans colombiens les plus pauvres, qui étaient à la base la cause marxiste idéale qu’ils étaient censés défendre...

                                    Laissons à la commission d’Interpol chargée d’expertiser les ordinteurs de Raùl Reyes le temps de rendre leur conclusion sur les différentes implications des gouvernements du Venezuela et de l’Equateur ... En attendant on peut s’amuser de constater le ton subitement très conciliant de Chavez envers Uribe et même de Correa à ce jour qui reconnaît que le citoyen équatorien abattu faisait l’objet d’une enquête de la part des service secrets équatoriens ... et qui demande subitement une normalisation de la diplomatie entre ces 2 pays.

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     

                                     


                                    • Khondor 29 mars 2008 02:38

                                      Merci Yltes

                                       


                                    • SolarBird 29 mars 2008 17:05

                                      Yltes a écrit : "Vous avez raison Khondor d’essayer de faire prendre en compte le point de vue de la majorité des colombiens dans cet imbroglio ..."

                                      Ah bon ? parce que "Yltes" ou "Khondor" auraient tout deux identifiés, je cite : "le point de vue de la majorité des colombiens" ???? Bravo chers amis anonymes, représentants autoproclamés du "peuple colombien"...

                                      J’espère que vos chevilles ne vous font pas trop souffrire...

                                      D’évidence "vos points de vue" représentent surtout une minorité de bourgeois inquiets de perdre leurs privilèges.

                                      Alors n’ayez pas peur, c’est perdu d’avance... comme le prouve la réalité de la situation en Colombie aujourd’hui. Vous devez accépter la perte de vos privilèges, et je sais, c’est dur pour vous...

                                       

                                       

                                       

                                       

                                       


                                    • Yltes 29 mars 2008 21:32

                                      Pardonnez moi mais vous au nom de qui parlez vous ?

                                      Quels sont les privilèges que vous évoquez ?

                                      Ceux d’avoir sur le territoire colombiens des narco trafficants, qui ont depuis bien longtemps abandonnés leurs idéaux marxistes, qui utilisent des mines anit-personnelles, qui ont recours aux séquestrations de civils et de militaires dans des conditions infâmes, qui recrutent des mineurs embrigadés qui ne disposent d’aucun autre choix, j’en passe et des meilleures ...c’est cela vos soi disant privilèges que ces idiots de colombiens rejettent ...

                                      Réjouissez vous la France est prête à accueillir ces terroristes dont les colombiens souhaitent se débarrasser. Que le Venezuela et la France les recueillent car les colombiens vous les laissent bien volontiers...

                                       


                                    • Yltes 29 mars 2008 21:45

                                      Allez je vous rajoute un petit lien vers la presse du Venezuela, lisez donc les réactions des internautes bien que je doute qu’avec un pareil commentaire vous sachiez lire l’espagnol :

                                      http://www.noticias24.com/actualidad/?p=13130#comments

                                       


                                    • SolarBird 29 mars 2008 22:10

                                      Non Yltes, comme vous pouvez le constater et contrairement à vous, je ne parle au nom de personne, et cela nous différencie énormémement.
                                      Je n’ai pas votre prétention de m’exprimer au nom des autres, comme vous vous le faites sans même vous en appercevoir !
                                      Quant aux privilèges, si vous connaissez un tant soit peu la Colombie vous devez bien savoir de quoi il s’agit : par exemple des 10% de Colombiens qui détiennent 100% des terres et des richesses de Colombie.
                                      Je me réjouis en effet si la France participe à l’accueil des ex-combattants guérilleros des FARC dans le cadre d’un accord de paix, pour permettre la paix en Colombie.
                                      Mais ne vous inquiétez pas pour vos petits intérêts personnels et votre argent, cela ne changera rien pour vous. Continuez à soutenir la guerre, la violence et la mort en Colombie, comme votre maître Uribe. Vous ne souhaitez pas la paix, vous ne souhaitez pas des accord pacifiques, vous préférez la guerre et les armes, mais rien de facheux ne vous arrivera, ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas soumise au feu de l’armée d’Uribe ni des FARC, ni des paracos, ni des delcos, ni des narcos . Vous ne risquez rien.
                                      Sinon, ne vous inquiétez pas pour moi Yltes, je lis, parle, et écrit le Français, l’Espagnol (Castellano), et l’Anglais.
                                      Et j’ai aussi vécu longtemps en Colombie, ce très beau pays, en ville et à la campagne (là où il y a la guerre que vous ne connaissez pas, ma chère Yltes...)
                                       

                                      Bon week-end à vous

                                       


                                    • Yltes 29 mars 2008 23:13

                                      Rassurez vous je ne defends aucun interêt personnel ni mon argent... je vis en France

                                      Contrairement à ce que vous pensez je ne suis pas Uribiste... Par contre je suis très nettement contre la barbarie des Farcs que vous défendez...

                                      La colombie n’est pas le seul pays au monde où les différences de richesses sont inégalement réparties dans la population... par contre c’est le seul pays au monde qui abrite encore des soi disant guerilleros antédiluviens qui font souffrir et condamnent les paysansà rester dans la pauvreté et la terreur ce que vous devriez savoir vous qui prétendez connaître la colombie. La guerre n’atteint pas les habitants de Bogota et des grandes villes que je sache... ce n’était pas le cas il y a 10 ans quant les Farcs étaient aux portes de Bogota...

                                      Jamais les Farcs n’ont souhaité la paix pour la Colombie et encore moins durant la fausse négociation de paix du Caguan où ils avaient tout loisir dans leur territoire d’appliquer leur programme... En 45 ans de guerre jamais ils n’ont installé des écoles, des dispensaires, des coopératives pour les paysans... Ils n’ont fait qu’adorer la vache d’or de la cocaïne et s’adonner de plus belle aux séquestrations et au terrorisme et cela les colombiens le savent bien ...

                                      Pour négocier la paix il faut être deux et il faut que les Farcs renonçent à cette lutte armée pour le pouvoir qui n’a plus aucun sens. La majorité des colombiens ne souhaitent pas être représenté politiquement étant donné leurs exactions et leurs conditions et vous le savez bien ...

                                      Bon Week end à vous...


                                    • Khondor 30 mars 2008 07:59

                                       

                                      Bonjour SolarBird 

                                      Un peu de logique, por favor, et ne coupez pas les cheveux en quatre. Prendre en compte le point de vue de la majorité des Colombiens ne signifie pas que l’on s’autoproclame leur représentant. Cela signifie exactement qu’on tient compte de l’avis de 96 % des Colombiens qui sont contre les Farc et cela est un fait indéniable. 

                                      Quant à perdre nos privilèges, sachez que les Colombiens, toutes classes confondues, ont peur de perdre la vie, la liberté, la tranquillité et la sécurité. Ce sont des privilèges mis en danger tous les jours par les Farc, les narcos et les paramilitaires qui sont en train de se réorganiser. N’oublions pas que les plus affectés par l’action des violents sont justement les classes les plus défavorisées et que les principales victimes des mines antipersonnelles sont les paysans. La Colombie est le pays ou il y a le plus de mines antipersonnelles et celles-ci sont placés par les Farc. 

                                      Quant aux Farc, lisez ce paragraphe extrait du site du Polo Democrático Alternativo, parti de gauche non violente et garanti antiuribiste. 

                                      « Fidel, Lula, Evo, Correa y el propio Chávez han planteado, repetidas veces, que la lucha armada está fuera de tiempo y que la persistencia de movimientos como las FARC y el ELN van en contravía de la primavera democrática que vive el continente de mano de la izquierda. Los únicos que aún no piensan así son los propios alzados en armas.” 

                                      Si Chávez continue à soutenir les FARC c’est dans le but d’obtenir pour ce groupe le statut de belligérance à fin de mieux l’aider et de mieux l’intégrer dans son projet d’expansion bolivarienne.

                                       


                                    • Basebou Basebou 2 avril 2008 23:07

                                      Yltes, vous dites que vous êtes contre "la barbarie des Farc", mais êtes vous aussi :

                                      Contre la barbarie des paramilitaires colombiens (AUC) toujours actifs en Colombie, quoiqu’on en disent et dont les crimes ignobles font passer les FARC pour des enfants de coeur

                                      Contre la barbarie des militaires Turcs qui ont détruit 4000 villages kurdes et torturé, violé, sauvagement assassiné des milliers d’opposants politiques en Turquie (voir les rapports d’Amnesty à ce sujet)

                                      Contre les Américains qui ont envahi un pays, l’Irak, sous de fallacieux prétextes, qui ont tué des dizaines de milliers, si ce n’est des centaines de milliers de civils innocents et qui veulent mettre au pouvoir une milice chiite tout aussi criminelle que ne l’était feu Saddam Hussein

                                      Contre les Israéliens qui massacrent et oppriment le peuple palestinien

                                      Contre le président Uribe, qui a longtemps soutenu et financé les exactions ignobles des AUC colombiennes


                                    • mi2nmi 9 avril 2008 15:03
                                      CONFERENCE SUR LA COLOMBIE
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                      Intervenants :
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       


                                      Hernando Calvo-Ospina, écrivain colombien résidant en France. Il est l’auteur
                                      d’un livre récemment paru sur l’Histoire du terrorisme d’État en Colombie.
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       


                                      Maurice Lemoine, Rédacteur en chef du Monde Diplomatique, spécialiste du
                                      Venezuela et de la Colombie.
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       


                                      1ère partie :
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       

                                      2ème partie :
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       


                                      3ème partie :
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       
                                       

                                      • Khondor 10 avril 2008 00:08

                                        Bonjour mi2nmi, 

                                        « J’ai pris un cours de lecture rapide et j’ai pu lire “Guerre et Paix” en vingt minutes. Ça parle de la Russie. » (Woody Allen) 

                                        Vous pouvez dire, comme Woody Allen après avoir lu mon article et mes commentaires : « Ça parle de la Colombie ».

                                        L’État colombien a fait du terrorisme. Tous les Colombiens le savent et ce que dissent Lemoin et Calvo Ospina sur Uribe, ils le savent aussi. Donc, vous ne m’apprenez rien avec les vidéos. Et puis, ça ne change rien au fait que les Farc sont des terroristes, des preneurs d’otages, des narcotrafiquants des criminels, etc. Le terrorisme de l’État colombien ne justifie pas le terrorisme des Farc. Quoi qu’il en soit, les Colombiens ont choisi entre les Farc et l’État colombien. Obligés de choisir, ils ont choisi le moins mauvais. Si vous prétendez, comme Lemoine et Calvo Ospina que les Farc ne sont pas de terroristes, j’aimerais connaître vos arguments. Lemoine affirme dans la vidéo qu’il n’y a pas de guerre propre. Curieusement, cette excuse est valable pour les Farc mais pour l’État.

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